Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre. Là, je relate mon histoire, celle qui a forgé ma nature. Un soir où je ne fus encore qu'un fœtus dans le ventre de maman, mon père qui était en voyage quelque part dans l'est du Sénégal, appela ma mère pour lui dire qu'il allait rentrer. Pour l'accueillir, mère prépara un somptueux dîner, très appétissant. Toute la famille attendait son retour. L'aiguille de la montre tournait aux environs de vingt-trois heures mais père était toujours en route au volant de sa voiture. Jusqu'à minuit, maman patientait tandis que mon frère Ali plus âgé que moi d'un an s'était déjà endormi.
Soudain, Ali hurle, pile au moment où papa percutait un camion stationné sur la route. Il pleurait sans cesse, sa température était élevée et mère le consolait sans même comprendre son problème. Quelques minutes après, son cellulaire sonna, c'était pour lui annoncer que papa avait fait un accident et qu'il est acheminé à l'hôpital principal de Dakar. Son état était grave, les débris du pare-brise s'étaient plantés dans son corps. Sans perdre de temps, mère se rendit sur les lieux. À ces instants, mes oreilles bourdonnaient des battements de son cœur. Bref... Père, enfermé avec les infirmiers au bloc des urgences, perdait du sang. Par le cordon ombilical me parvenait la peur de maman qui s'harassait de va-et-vient dans le couloir de l'hôpital. L'état de santé de papa dépassait la compétence des médecins. Par conséquent, il devait d'urgence être envoyé en France. Pendant que l'on préparait les formulaires de son départ, un dimanche à quelques poignées de minutes avant l'aube, son âme s'extirpait de son corps, non pas en direction des cieux mais en direction du ventre de ma mère.
Oui ! C'est bien ce que vous pensez, l'âme de mon père qui vient de tirer sa révérence m'a été insufflée le même jour où je venais d'avoir que quatre mois. Ainsi, mon on âme est sexagénaire alors que mon corps n'est que fœtus. Pendant ce temps, maman dormait encore. A l'aube, elle se réveilla pour le voir. Elle s'avança à côté de lui et remarqua que son rythme cardiaque était nul. Choquée, elle le secoua en disant : « Chéri ! Chéri ! Réveilles-toi ! » mais aucune voix n'a pu la répondre. Et elle hurla d'un cri qui réveilla tout le monde. Hélas, des semaines durant, elle demeurait pétrie de chagrin et me sustentait de toute sorte de sentiments noirs qui animaient son cœur brisé. Au bout de trois mois, suite aux douloureuses contractions ventriculaires de maman, je suis né d'une faramineuse apparence faisant la une des journaux : Un bébé de sept mois, barbu, est venu au monde avec un linceul blanc, à l'hôpital principal de Dakar. Cependant, au jour de mon baptême se déroula un scénario assez stupéfiant.
Ce fut un lundi, dans la maison familiale que se déroulaient les festivités du baptême mêlées d'une ambiance attristée par le départ de papa. Toute la famille était réunie ainsi que les collègues du défunt. J'étais entre les mains de l'imam quand mon oncle lui soufflait mon prénom. C'est alors à ce moment que je leur dis : Ecoutez ! L'imam tremblait de peur, la foule abasourdie. Sous le silence de leur profond étonnement, ma voix retentit : Ecoutez ! Je ne peux que porter le prénom de mon père Ousmane, car j'ai son âme et sachez que sa mort n'est point naturelle. Son collègue Aba, jaloux de ses succès, lui a jeté un sort pour prendre sa place de directeur général. Mais certes le gourou s'est gouré. Ce sont des associateurs du Créateur. C'est moi Ousmane, je suis mort et ressuscité le même jour dans le corps de mon fils, me voilà de retour parmi vous à l'image d'un adulte en miniature. A la fin de mon discours, ils étaient sidérés. Mais rien n'égalait la confusion de ma mère qui voyait son mari devenir son propre fils.
Un soir en dix-neuf cent quatre-vingt-dix-sept, je me réveillai en sursaut, entendant mon père en prière. En réalité, c'était un cauchemar cette histoire de réincarnation qui n'est que fourberie. Car je me suis assoupi en pensant à la tristesse que vivait ma bien-aimée Léa. Mon amour pour elle dépassait le poids de mon cœur. Suite à une agression, son rein gauche ne fonctionnait plus. Elle était gardée, pendant des mois, à l'hôpital Aristide Le Dantec en attendant de lui en trouver. Le matin, je partais en cours à L'université et à la descente, je restais à son chevet. Je lui faisais lire le coran après qu'elle eût fini de prier avec sa raison. Quand, j'étais là, je sentais à travers son regard qu'elle ne voulait pas que je rentre. Par contre, j'étais lassé de la voir souffrir, sur le chemin de la maison, je songeais à comment pourra-t-elle avoir l'organe rénale. Jusqu'à ce que je réalise que je devais la lui donner moi-même.
Arrivé chez moi, j'en parlai à ma mère, qui était surprise de voir à quel point, j'aimais Léa. Elle me dit: « Tu peux lui donner mais n'ignore pas que tu pourrais y perdre tes capacités physiques ». Je lui répondis que la récompense d'Allah valait plus qu'un rein. Seulement ne dis à personne que je donne mon rein à Léa, je n'agis pas pour être acclamé. Elle n'a su qu'être d'accord. Le lendemain, je partis directement à l'hôpital pour en informer le docteur en lui précisant que pour rien au monde Léa devait être au courant. Il m'affirma son accord lui aussi et me met en garde contre les risques. Mais aveuglé par mes sentiments, je me préoccupais plus de la guérison de Léa que des enjeux. Ainsi, quelques jours après, je fus opéré pour retirer le rein qui est ensuite greffé à Léa. Le retrait du rein m'a affaibli, et avec l'intervention pénible, je marchais laborieusement en m'appuyant sur une canne. Quant à Léa trois mois après, elle était comme neuve.
Elle et moi arpentions ensemble, le chemin de l'université. Par contre, je lisais sur son visage qu'elle avait honte que je sois à sa compagnie. J'étais devenu un homme boiteux marchant avec une canne. Étant accompagnée d'autres hommes, elle me laissait des fois rentrer seul. Ainsi, petit à petit, elle s'éloignait de moi, jusqu'à ce que j'apprenne qu'elle est tombée enceinte. J'étais déçu, c'était un coup amer ! Avec ce chagrin, je ne pouvais même plus avaler ne serait-ce qu'un morceau. C'est après que mon frère est venu me voir dans ma chambre et me dit : « Ousmane, à vrai dire, c'est dur cette déception mais aucune fille ne mérite que tu dépérisses. Elles sont toutes pareilles, toutes sans valeur ». Je lui répondis: Tu sais, la femme est par nature faible d'esprit. Raison pour laquelle, elle a tendance à raisonner avec son cœur. En plus, elle a été créée d'une côte et ce qui est plus tordue de la côte est sa partie supérieure. Si on la laisse intacte, elle restera tordue par contre si on la redresse, elle se brise. C'est pourquoi la femme est sensible. Le devoir de tout homme est donc d'être bienveillant à leur égard. Ainsi, s'attendre au pire de la meilleure des femmes en restant le meilleur des hommes même pour la pire d'entre elles reflète la force et la grandeur d'un homme. Par conséquent, même si je suis déçu, je pardonnerai à Léa et je serai bien envers elle.
Dès lors maman entra dans la chambre, elle avait en effet entendu notre discussion. Elle me dit : « Elles sont certes vraies tes paroles sur la femme. Chacune d'entre nous devrait l'accepter. Il incombe maintenant à l'homme d'être compréhensif à notre égard. Donc te remets-tu en couple avec Léa » ? Non ! Je lui répondis. Mes sentiments ce sont dissous sous la forte teneur de ma déception. Je n'hésiterai pas à lui donner de mon sang si aujourd'hui elle en avait besoin. Mais jamais je serai encore en couple avec elle. La femme, par son intelligence sociale apporte équilibre à l'homme. Ce sont les grandes dames qui font les grands hommes et jamais le contraire.
Soudain, Ali hurle, pile au moment où papa percutait un camion stationné sur la route. Il pleurait sans cesse, sa température était élevée et mère le consolait sans même comprendre son problème. Quelques minutes après, son cellulaire sonna, c'était pour lui annoncer que papa avait fait un accident et qu'il est acheminé à l'hôpital principal de Dakar. Son état était grave, les débris du pare-brise s'étaient plantés dans son corps. Sans perdre de temps, mère se rendit sur les lieux. À ces instants, mes oreilles bourdonnaient des battements de son cœur. Bref... Père, enfermé avec les infirmiers au bloc des urgences, perdait du sang. Par le cordon ombilical me parvenait la peur de maman qui s'harassait de va-et-vient dans le couloir de l'hôpital. L'état de santé de papa dépassait la compétence des médecins. Par conséquent, il devait d'urgence être envoyé en France. Pendant que l'on préparait les formulaires de son départ, un dimanche à quelques poignées de minutes avant l'aube, son âme s'extirpait de son corps, non pas en direction des cieux mais en direction du ventre de ma mère.
Oui ! C'est bien ce que vous pensez, l'âme de mon père qui vient de tirer sa révérence m'a été insufflée le même jour où je venais d'avoir que quatre mois. Ainsi, mon on âme est sexagénaire alors que mon corps n'est que fœtus. Pendant ce temps, maman dormait encore. A l'aube, elle se réveilla pour le voir. Elle s'avança à côté de lui et remarqua que son rythme cardiaque était nul. Choquée, elle le secoua en disant : « Chéri ! Chéri ! Réveilles-toi ! » mais aucune voix n'a pu la répondre. Et elle hurla d'un cri qui réveilla tout le monde. Hélas, des semaines durant, elle demeurait pétrie de chagrin et me sustentait de toute sorte de sentiments noirs qui animaient son cœur brisé. Au bout de trois mois, suite aux douloureuses contractions ventriculaires de maman, je suis né d'une faramineuse apparence faisant la une des journaux : Un bébé de sept mois, barbu, est venu au monde avec un linceul blanc, à l'hôpital principal de Dakar. Cependant, au jour de mon baptême se déroula un scénario assez stupéfiant.
Ce fut un lundi, dans la maison familiale que se déroulaient les festivités du baptême mêlées d'une ambiance attristée par le départ de papa. Toute la famille était réunie ainsi que les collègues du défunt. J'étais entre les mains de l'imam quand mon oncle lui soufflait mon prénom. C'est alors à ce moment que je leur dis : Ecoutez ! L'imam tremblait de peur, la foule abasourdie. Sous le silence de leur profond étonnement, ma voix retentit : Ecoutez ! Je ne peux que porter le prénom de mon père Ousmane, car j'ai son âme et sachez que sa mort n'est point naturelle. Son collègue Aba, jaloux de ses succès, lui a jeté un sort pour prendre sa place de directeur général. Mais certes le gourou s'est gouré. Ce sont des associateurs du Créateur. C'est moi Ousmane, je suis mort et ressuscité le même jour dans le corps de mon fils, me voilà de retour parmi vous à l'image d'un adulte en miniature. A la fin de mon discours, ils étaient sidérés. Mais rien n'égalait la confusion de ma mère qui voyait son mari devenir son propre fils.
Un soir en dix-neuf cent quatre-vingt-dix-sept, je me réveillai en sursaut, entendant mon père en prière. En réalité, c'était un cauchemar cette histoire de réincarnation qui n'est que fourberie. Car je me suis assoupi en pensant à la tristesse que vivait ma bien-aimée Léa. Mon amour pour elle dépassait le poids de mon cœur. Suite à une agression, son rein gauche ne fonctionnait plus. Elle était gardée, pendant des mois, à l'hôpital Aristide Le Dantec en attendant de lui en trouver. Le matin, je partais en cours à L'université et à la descente, je restais à son chevet. Je lui faisais lire le coran après qu'elle eût fini de prier avec sa raison. Quand, j'étais là, je sentais à travers son regard qu'elle ne voulait pas que je rentre. Par contre, j'étais lassé de la voir souffrir, sur le chemin de la maison, je songeais à comment pourra-t-elle avoir l'organe rénale. Jusqu'à ce que je réalise que je devais la lui donner moi-même.
Arrivé chez moi, j'en parlai à ma mère, qui était surprise de voir à quel point, j'aimais Léa. Elle me dit: « Tu peux lui donner mais n'ignore pas que tu pourrais y perdre tes capacités physiques ». Je lui répondis que la récompense d'Allah valait plus qu'un rein. Seulement ne dis à personne que je donne mon rein à Léa, je n'agis pas pour être acclamé. Elle n'a su qu'être d'accord. Le lendemain, je partis directement à l'hôpital pour en informer le docteur en lui précisant que pour rien au monde Léa devait être au courant. Il m'affirma son accord lui aussi et me met en garde contre les risques. Mais aveuglé par mes sentiments, je me préoccupais plus de la guérison de Léa que des enjeux. Ainsi, quelques jours après, je fus opéré pour retirer le rein qui est ensuite greffé à Léa. Le retrait du rein m'a affaibli, et avec l'intervention pénible, je marchais laborieusement en m'appuyant sur une canne. Quant à Léa trois mois après, elle était comme neuve.
Elle et moi arpentions ensemble, le chemin de l'université. Par contre, je lisais sur son visage qu'elle avait honte que je sois à sa compagnie. J'étais devenu un homme boiteux marchant avec une canne. Étant accompagnée d'autres hommes, elle me laissait des fois rentrer seul. Ainsi, petit à petit, elle s'éloignait de moi, jusqu'à ce que j'apprenne qu'elle est tombée enceinte. J'étais déçu, c'était un coup amer ! Avec ce chagrin, je ne pouvais même plus avaler ne serait-ce qu'un morceau. C'est après que mon frère est venu me voir dans ma chambre et me dit : « Ousmane, à vrai dire, c'est dur cette déception mais aucune fille ne mérite que tu dépérisses. Elles sont toutes pareilles, toutes sans valeur ». Je lui répondis: Tu sais, la femme est par nature faible d'esprit. Raison pour laquelle, elle a tendance à raisonner avec son cœur. En plus, elle a été créée d'une côte et ce qui est plus tordue de la côte est sa partie supérieure. Si on la laisse intacte, elle restera tordue par contre si on la redresse, elle se brise. C'est pourquoi la femme est sensible. Le devoir de tout homme est donc d'être bienveillant à leur égard. Ainsi, s'attendre au pire de la meilleure des femmes en restant le meilleur des hommes même pour la pire d'entre elles reflète la force et la grandeur d'un homme. Par conséquent, même si je suis déçu, je pardonnerai à Léa et je serai bien envers elle.
Dès lors maman entra dans la chambre, elle avait en effet entendu notre discussion. Elle me dit : « Elles sont certes vraies tes paroles sur la femme. Chacune d'entre nous devrait l'accepter. Il incombe maintenant à l'homme d'être compréhensif à notre égard. Donc te remets-tu en couple avec Léa » ? Non ! Je lui répondis. Mes sentiments ce sont dissous sous la forte teneur de ma déception. Je n'hésiterai pas à lui donner de mon sang si aujourd'hui elle en avait besoin. Mais jamais je serai encore en couple avec elle. La femme, par son intelligence sociale apporte équilibre à l'homme. Ce sont les grandes dames qui font les grands hommes et jamais le contraire.