Cette nuit là

Cette nuit du 22 mars 2028, Baltazar avait 19 ans, il rentrait de sa longue et ennuyante journée de cours en plus l'un de ses profs l'avait collé et ça l'avait énervé. Il rentrait tranquillement, de la musique dans ses oreilles. Il allait rentrer chez lui vers 22 heures mais ça ne le dérangeait pas car il était en week-end. Il distingua son arrêt de bus au loin et vit trop tard le bus qu'il était censé prendre. Il ne courut pas car son bus était déjà loin. Baltazar habitait à 1 heure et demie en bus de là où il était et ses parents l'avaient prévenu qu'ils étaient partis en week-end dans la soirée le laissant seul chez lui, le problème c'est qu'il ne serait pas chez lui avant 3 heures du matin s'il se dépêchait sauf s'il y avait un bus. Il alla consulter le programme le cœur battant et le désespoir se lit sur son visage quand il se rendit compte qu'il avait raté le dernier. Il tenta d'allumer son téléphone pour appeler du secours mais il ne lui restait que 6% de batterie et il n'avait pas de réseau. Seul à l'arrêt de bus il s'énerva contre le forfait qu'il avait payé 35 euros à Orange.
Il lui fallut une dizaine de minutes pour récupérer son sang-froid et sa lucidité, il se résigna finalement à marcher jusqu'à chez lui. Il souleva un problème de taille pour rentrer chez lui, il lui fallait traverser une épaisse et sombre forêt d'où s'échappait parfois des cris à vous glacer le sang. Il était terrifié car bien qu'il soit grand et plutôt musclé s'il se retrouvait face à face avec un danger dans le noir il serait en mauvaise posture. Baltazar prit son courage à 2 mains et franchit la première ligne de pins de la forêt. Cette dernière était particulièrement intrigante, elle avait comme des centaines de rangées de pins d'au moins 20 mètres à en juger par Baltazar, la forêt, d'après ces connaissances, s'étendait sur 25 kilomètres de long et 20 de large et était tellement sombre que même le jour on n'y voyait rien. Il était également facile de se perdre car tout se ressemblait. Après une heure de marche, il s'était déjà perdu, avait faim, soif et était exténué. Il était essoufflé et commençait même à apercevoir des ombres et des silhouettes terrifiantes. Au bout d'un moment épuisé et terrifié, il décida de faire une pause. Il était assis quand il entendit à environ une dizaine de mètres de lui, une branche se briser. Son sang se glaça, il ne fit plus un bruit. Il tenta de se rassurer en se disant que c'était le vent or à cette profondeur de la foret aucune feuille ne bougeait ni ne vacillait.
Il ramassa un bâton qu'il jugea pointu car bien que ses yeux s'étaient accoutumés à l'obscurité sa vue était drastiquement réduite. Il se campa sur ses jambes, prêt à bondir ou à fuir, il préférait la deuxième option en attendant le moindre mouvement. Il essaya de faire le moins de bruit possible, en vain l'ombre se rapprochait lentement comme pour le terrifié davantage et faire durer son supplice. L'ombre arriva tellement près qu'il put entendre le léger bruit de sa respiration. A présent il en était sûr, l'ombre l'avait remarqué puisqu'elle avançait droit vers lui. Enfin il put la distinguer dans le noir, elle mesurait environ 1 mètre 90, avait des cheveux hirsutes sur le sommet du crâne dont il ne put pas distinguer la couleur, avait une ossature plutôt musclée, de longues et fines jambes avec lesquelles il se rapprochait. Baltazar ne voyait ni son visage ni sa silhouette à cause de l'obscurité, mais il continuait de s'avancer. Il ne pouvait plus reculer, en effet il était contre un arbre, l'homme s'avança, il était environ à 3 mètres de Baltazar, ce dernier dû prendre une décision radicale pour fuir. Il avait 2 options, la première affronter directement l'homme même s'il n'était pas enthousiasmé et étant donné la carrure de l'homme il n'avait pas beaucoup de chance. La deuxième était de courir en bousculant l'homme et de quitter la forêt peu importe la direction. Il choisit la deuxième option, il se lança en avant bousculant l'homme qui l'avait traqué pendant une dizaine de minutes, le cœur battant il ne se retourna pas pour voir l'homme.
     Baltazar n'avait pas souvenir d'avoir couru si vite une fois dans sa vie. Il marchait en constatant les dégâts dès sa course effrénée, ses épaules étaient lacérées, ses bras saignaient et il avait au visage une large entaille de l'œil droit au menton. Après une dizaine de minutes à marcher, il vit entre 2 rangées de pin une route, il eut un regain d'espoir et de bonheur, il mit ses dernières forces à atteindre la route. Il s'effondra quelques secondes par bonheur. Il se releva et dans la nuit noire il vit au loin une voiture qui arrivait lancée à pleine vitesse. Avant l'impact il eut juste le temps de reconnaître le visage de son père derrière le volant.
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