Cette nuit là...

Cette nuit là, je t'ai vue pour la première fois. Mon cœur s'est soudain mis à battre plus fort que tous ceux sur la planète quand j'ai aperçu ton visage. J'ai cru que j'allais m'embraser tellement tu étais belle. Je ne te connaissais pas, ni ton prénom, ce que tu faisais dans la vie ni où tu vivais mais je savais que je t'aimais et je t'aimerai à partir de cet instant précis. Je t'aime....
 

Ah! Encore cette soirée qui me revient en tête ! Fichu rêve qui me revient chaque nuit...
 

Je me souviens de cet après-midi où mon pote Hugo m'a appelé en coup de vent pour me demander de venir à une soirée le soir même. Je lui avais répondu oui car je n'avais rien à faire et que c'était une occasion de le revoir. Je me suis habillé cool, sans complexe, je ne pensais pas que j'allais rencontrer cette fille qui allait changer ma vie. En arrivant aux environs du lieu de la soirée, je me recoiffe et puis je reboutonne ma petite chemise. Je rentre et je cherche Hugo du regard. Quelqu'un m'attrape l'épaule par derrière et je me retourne : 
"- Hugo, mon pote, ça va ?
Oui et toi mon petit gars ?
Tranquille écoute.
Quoi de neuf dans la vie, me dit Hugo.
Eh bah tout va bien, j'ai un chien maintenant."
Il repart déjà danser dans la grande foule. Moi, je commande une blonde au bar et je regarde les gens danser comme si c'était la dernière fois qu'ils allaient le faire. Je bois mon verre cul sec et je vais danser. Je danse une valse seul, une rumba et même un tango. Je me sens seul mais je m'en 
fiche. Tout à coup je me tourne vers la porte comme machinalement.
 

Et là, tu m'es apparue pour la première fois et je savais que c'était loin d'être la dernière. Au début, je t'observe tout simplement. Je regarde tes longs cheveux bruns tes yeux qui brillent et ton sourire... ah quel beau sourire mon dieu ! Tu te tournes et là je vois tout ton visage. Je fond ! Je deviens rouge comme une tomate et je pense que ça se voit. Je ne transpire que très rarement, même si je danse longtemps, mais là je suis en nage. Tu me regardes l'espace d'une demi seconde puis tu te retournes. Je me dis que tu m'as peut-être vu t'observer avec ma tête toute rouge. Je n'étais vraiment pas discret. Il faut dire que c'était un de mes défauts (j'en avais beaucoup). Je continue à te regarder mais je me décale pour ne pas trop que tu me remarques. Un moment venu, je me dis que de toute manière tu ne me prêteras jamais ne serait ce qu'un brin, un minimum d'attention. J'arrête de te regarder mais je vais me mettre juste à côté de toi. Je m'assoies mais cette fois je demande juste un jus de pamplemousse. Je fixe le plan de travail du bar, je suis étonné d'y voir pas moins d'une centaine de bouteilles différentes. Je continue à fixer les bouteilles et je me rend compte que je ne suis plus tout chaud et rouge. Je me tourne vers toi furtivement et je vois que toi aussi tu m'observes. À peine suis-je retourné que je vois que tu t'es rapprochée et que tu es presque collée à moi. Tu es à la limite de me faire redevenir cramoisi mais je me contrôle et je reprend mes émotions. Tu te frottes presque à moi désormais. Je suis gêné donc je me décale un peu mais tu te rapproches immédiatement. Je comprend tout de suite que tu ne te moques pas complètement de moi. Je me rapproche alors moi aussi. Pas un seul bronchement de ta part. Moi je me contrôle et je ne fais pas n'importe quoi, j'attends juste un petit mouvement de ta part pour te parler et engager une conversation avec toi. Tu poses ta main sur la mienne et je me dis que c'est le moment. Il faut dire que la drague ce n'était pas mon fort non plus. De toute manière il y a un début à tout donc je me lance. 
"-Bonsoir mademoiselle.
Bonsoir monsieur.
Est-ce que je peux vous offrir quelque chose ?
Volontiers, prenez ce que vous voulez, dit-elle.
Deux bières pression barman, c'est moi qui paie !"
Elle boit, elle boit. Sa gorgée semble durer une éternité. Je la regarde passionnément et elle, elle me regarde. Exactement ce que je voulais. Je voulais que jamais plus cette soirée ne se finisse. Je commence à penser à ce que je vais dire après puis une idée me vient en tête. J'essaye de la dire mais il n'y a uniquement que des balbutiements qui sortent. Je me reprend et je recommence mais elle rit. Je pense qu'elle sait que je suis gêné. Je relance la discussion :
"- Je pense que vous avez compris que... Interrompu !
J'ai compris, oui...
Et qu'est-ce que vous avez compris ?
Tu m'aimes ? Dit-elle
En quelque sorte ,oui. Car je ne la connais que depuis ce soir.
D'accord eh bien il faut que je te dise que moi aussi je t'aime bien. Tu es plutôt mignon et tu as l'air d'être un rigolo."
Puis, un grand blanc. Elle se remet à boire. Moi je reste muet suite à ce qu'elle m'a dit.
 

Elle m'attrape par la chemise et m'emmène dehors. Je ne sais pas trop où cela va me mener mais je marche avec elle. Elle me tient la main. Elle est si belle, la nuit sous la lumière des lampadaires. Il n'y a personne sauf nous deux dans les rues. Elle m'embrasse. Je l'embrasse en retour. Puis nous courons dans les rues. Un moment donné, nous rentrons chez elle. Je ne me souviens plus de la suite. Le matin je me réveille, elle est là. Quand elle se réveille elle m'explique qu'elle est désolée avec ses mots mais qu'entre nous ça n'irait pas loin et qu'elle ne voulait pas s'engager. Du coup je pars. Je ne sais pas si je dois pleurer ou m'énerver donc je fais les deux. Je défonce un lampadaire puis j'explose en larmes. Je rentre chez moi je me met en pyjama puis je dors car il ne me semble pas avoir beaucoup dormi la nuit dernière. D'ailleurs je ne sais même pas quelle heure il est. Je m'endors.
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