" Moi je suis différente. Je l'ai toujours été. Pour ma mère c'est comme si je suis une extraterrestre"
C'était le Lundi 7 février 2022. Une journée sanglante et tourmenté à la capitale d'Haïti. Les horloges sonnaient 7:15 du matin. Ma mère toute joyeuse, venait juste de m'appeler au téléphone avant la cérémonie de mon investiture au Palais national de la République d'Haïti. Ces conseils résonnaient en moi. C'est grâce à eux que je pus arriver au timon des affaires de mon pays. 9:15. Je suis la cinquante neuvième présidente... J'avais déjà prêté serment devant la nation et jurai de servir mon pays, de respecter et de faire respecter la constitution. Et, la cérémonie officielle allait prendre fin quand soudain des individus lourdement armés, aux visages dissimilés se sont pointés là où nous étions rassemblés, dans la salle la plus sécurisée du palais national.
Une centaine d'hommes aux traits accentués se dirigeaient vers nous. « Couchez ! Sinon je vous crible les entrailles », cria celui qui menait la bande, le Chef.
A cet instant, je entendu des détonements dans la cours du Palais, des tirs de mortier : le personnel du palais pris pour cible? Les vites des fenêtres de la sale volaient en éclat. Des étincelles de feu sur la céramique. Deux gardes du corps qui assuraient ma sécurité depuis ma candidature sont tiraillés. Derrières eux, une rivière de sang. Mon mari qui ne trouvait où s'abriter tournait le dos à la sale à la recherche d'une échappatoire. Fut appelé par le Chef.
- « Eh ! Rusé! Ou allez-vous »? demanda le Chef à mon mari avant de lui infliger une gifle qui lui arrachait ses dents. Oh! Pourquoi, me demandai-je.
A cet instant, personne ne bourge. Policiers et journalistes se sont mis au sol à plat ventre. Je commençai à éprouver une vive inquiétude. Je savais que je ne vais pas sortir vivant. Je rampai jusqu'à la petite porte d'urgence qui était à mon côté droit. Je voulais me sauver la peau. Puis, je vis sur la cour du palais, des soldats à genoux d'un élan irrésistible, d'autres la tête éclatée, le corps décapité. J'essayai de m'abriter. J'hissai la tête pour regarder si mon mari est encore dans les mains du Chef quand une balle d'arme à feu d'un calibre inférieur à 20 mm, de type pistolet lui effleura le cou. Je m'approchai pour lui envelopper la blessure avec mon ceinturon afin de lui éviter une hémorragie. Tout à coup, un soldat de la bande, un enfant braqua son fusil sur mon temple et demanda de me planer. Puis, il tira sur nos têtes en signe de démonstration de sa puissance. La chemise de mon mari était ficelée de sang. « Au secours » cria-t-il si faiblement. Sa voix était déjà partie. Il se mettait à pleurer en appuyant son front contre ma poitrine. Et son sang aspergea mon visage encore. Son bonnet lui tombait sur les yeux et le long filet de larmes trempés dans son sang, de bave et de morve qui sillonnaient son corps le rendait inconnu. Je levai la main droite en signe de grâce.
- « Aujourd'hui la bamboche est finie », cria le Chef d'une voix fâché.
- Qu'est ce qui se passe? Demandai-je.
A ce moment, j'entendu une sirène dans la zone. Le pays est alarmé disais-je.
Sous le poids de mon mari. Je tournai la tête, difficilement, et j'apercevais que la scène est en direct à la Télévision Nationale sur le petit écran de la salle. Je songeai que la cérémonie d'investiture n'était pas encore terminée. C'était le jour du malheur. Je plaignais et grondais ma voix de ne pas pouvoir chercher urgemment un moyen pour secourir mon mari qui venait d'être complètement largué entre mes mains. Le Chef de la bande, me regarda d'un air révolté. Et oui. Son visage exprimait la mort et les ténèbres.
- Que voulez-vous que je fasse de vous ? Nous demanda-t-il
- Oui Chef, je comprends votre amertume. Me répliqua-t-il.
- Quoi ! Quelle histoire ? Vous comprenez quoi ?
- Je veux...
- Que tu ailles en enfer. Songez-vous ? « Quand nous manifestons contre la misère, la vie chère, le chômage, la police nous tire à balle réelle. Quand le Venezuela nous octroi le support du Petro Caribe, vous et vos acolytes, anciens présidents et anciens ministres le gaspillait. Et le dernier centime a été dépensé sans construire pas même un tronçon de route, un centre de santé, voire une école primaire... Et vous vous préparez au même festin ? Hein ! Eh bien, aujourd'hui trop c'est trop. Me protesta le Chef.
Je savais que j'avais affaire avec le Chef de gang le plus sanguinaire de la capitale. Ce que je n'arrivai pas à comprendre, c'est comment ces hommes armés sont-ils parvenus jusqu'au palais le jour d'une cérémonie d'investiture. Jour durant lequel la zone est sensée sous haute protection policière. Je pouvais compter environ une centaine d'individus qui venaient prendre enfin le palais en otage, après avoir partagé les quartiers avoisinants.
Le Chef leva son arme, un fusil mitrailleur, et demanda aux hommes de vider les lieux. « Montez dans la voiture », m'a-t-il exigé. J'ai relâchai mon mari et il est tombé par terre. Je montai dans la voiture difficilement par la force. Assise, trois hommes m'efforçaient de mettre une cagoule. Je refusais, mais j'ai aussi vite cédé sur ces coups. Je voulu savoir qu'est-ce-qui se passait. Hélas ! Personne ne me fut capable d'explication.
La tête baissée, larmes aux yeux, le désespoir me submergeait et je commençai à perdre le souffle. Mon cœur commençait à ne plus palpiter et mon sang devenait froid. Je pensais à l'assassinat du bâtonnier de l'ordre des avocats de Port-au-Prince, Maitre Monferier Dorval. Ce dernier était assassiné quelques mois plutôt, non loin du domicile de l'ancien Président. Et je pleurais beaucoup plus car j'avais peur que je ne finirais comme Eveline Sincère. Une jeune adolescente kidnappée, violé et exécuté. Son corps nu et martyrisé fut retrouvé sur les ordures à quelques mètres du Palais l'autre jour. J'avais envie de crier au secours, mais on m'éclaterait la tête. Ouf ! J'essayais de garder le sang-froid quand les derniers mots d'encouragement de ma mère me revenaient à la mémoire. Ma tête était malgré moi au bord de l'explosion. Mon corps rougis de sang commençait à m'embêter, j'étais de plus en plus affaibli. Je me sentais complètement atterré et fatigué par le poids de l'évènement. Mes jambes tremblaient comme des feuilles emportés par la tempêté Matheux. Je vivais l'angoisse de la mort arrivant.
A cet instant, le téléphone du Chef sonna. Il décrocha et le mit sur écouteur.
- Que se passe-t-il Chef ? demanda ma mère au téléphone.
- Rien de grave, répondit le Chef. Nous avions entre nos mains la personnalité la plus importante de la république, la présidente. Hein, ricana-t-il. Et même le PIB de ce petit pays ne me sera suffi comme rançon à sa libération, lui ajouta posément.
- « Je vous en supplie, lâchez-la mon Chef » ! lui murmura ma mère.
Viona... cria ma mère, pourquoi tu pleures? Je mordais les lèvres et je fixais le mur noirâtre au-dessus de ma tête. Ce n'était peut-être qu'un cauchemar, songeai-je, tourmentée. Peut-être étais-je en train de rêver... et quand je me réveillerais, le 8 février 2022, je retrouverais en prison tous les Chefs des bandes qui font du kidnapping un commerce pour s'enrichir dans ce pays dite, pauvre.
C'était le Lundi 7 février 2022. Une journée sanglante et tourmenté à la capitale d'Haïti. Les horloges sonnaient 7:15 du matin. Ma mère toute joyeuse, venait juste de m'appeler au téléphone avant la cérémonie de mon investiture au Palais national de la République d'Haïti. Ces conseils résonnaient en moi. C'est grâce à eux que je pus arriver au timon des affaires de mon pays. 9:15. Je suis la cinquante neuvième présidente... J'avais déjà prêté serment devant la nation et jurai de servir mon pays, de respecter et de faire respecter la constitution. Et, la cérémonie officielle allait prendre fin quand soudain des individus lourdement armés, aux visages dissimilés se sont pointés là où nous étions rassemblés, dans la salle la plus sécurisée du palais national.
Une centaine d'hommes aux traits accentués se dirigeaient vers nous. « Couchez ! Sinon je vous crible les entrailles », cria celui qui menait la bande, le Chef.
A cet instant, je entendu des détonements dans la cours du Palais, des tirs de mortier : le personnel du palais pris pour cible? Les vites des fenêtres de la sale volaient en éclat. Des étincelles de feu sur la céramique. Deux gardes du corps qui assuraient ma sécurité depuis ma candidature sont tiraillés. Derrières eux, une rivière de sang. Mon mari qui ne trouvait où s'abriter tournait le dos à la sale à la recherche d'une échappatoire. Fut appelé par le Chef.
- « Eh ! Rusé! Ou allez-vous »? demanda le Chef à mon mari avant de lui infliger une gifle qui lui arrachait ses dents. Oh! Pourquoi, me demandai-je.
A cet instant, personne ne bourge. Policiers et journalistes se sont mis au sol à plat ventre. Je commençai à éprouver une vive inquiétude. Je savais que je ne vais pas sortir vivant. Je rampai jusqu'à la petite porte d'urgence qui était à mon côté droit. Je voulais me sauver la peau. Puis, je vis sur la cour du palais, des soldats à genoux d'un élan irrésistible, d'autres la tête éclatée, le corps décapité. J'essayai de m'abriter. J'hissai la tête pour regarder si mon mari est encore dans les mains du Chef quand une balle d'arme à feu d'un calibre inférieur à 20 mm, de type pistolet lui effleura le cou. Je m'approchai pour lui envelopper la blessure avec mon ceinturon afin de lui éviter une hémorragie. Tout à coup, un soldat de la bande, un enfant braqua son fusil sur mon temple et demanda de me planer. Puis, il tira sur nos têtes en signe de démonstration de sa puissance. La chemise de mon mari était ficelée de sang. « Au secours » cria-t-il si faiblement. Sa voix était déjà partie. Il se mettait à pleurer en appuyant son front contre ma poitrine. Et son sang aspergea mon visage encore. Son bonnet lui tombait sur les yeux et le long filet de larmes trempés dans son sang, de bave et de morve qui sillonnaient son corps le rendait inconnu. Je levai la main droite en signe de grâce.
- « Aujourd'hui la bamboche est finie », cria le Chef d'une voix fâché.
- Qu'est ce qui se passe? Demandai-je.
A ce moment, j'entendu une sirène dans la zone. Le pays est alarmé disais-je.
Sous le poids de mon mari. Je tournai la tête, difficilement, et j'apercevais que la scène est en direct à la Télévision Nationale sur le petit écran de la salle. Je songeai que la cérémonie d'investiture n'était pas encore terminée. C'était le jour du malheur. Je plaignais et grondais ma voix de ne pas pouvoir chercher urgemment un moyen pour secourir mon mari qui venait d'être complètement largué entre mes mains. Le Chef de la bande, me regarda d'un air révolté. Et oui. Son visage exprimait la mort et les ténèbres.
- Que voulez-vous que je fasse de vous ? Nous demanda-t-il
- Oui Chef, je comprends votre amertume. Me répliqua-t-il.
- Quoi ! Quelle histoire ? Vous comprenez quoi ?
- Je veux...
- Que tu ailles en enfer. Songez-vous ? « Quand nous manifestons contre la misère, la vie chère, le chômage, la police nous tire à balle réelle. Quand le Venezuela nous octroi le support du Petro Caribe, vous et vos acolytes, anciens présidents et anciens ministres le gaspillait. Et le dernier centime a été dépensé sans construire pas même un tronçon de route, un centre de santé, voire une école primaire... Et vous vous préparez au même festin ? Hein ! Eh bien, aujourd'hui trop c'est trop. Me protesta le Chef.
Je savais que j'avais affaire avec le Chef de gang le plus sanguinaire de la capitale. Ce que je n'arrivai pas à comprendre, c'est comment ces hommes armés sont-ils parvenus jusqu'au palais le jour d'une cérémonie d'investiture. Jour durant lequel la zone est sensée sous haute protection policière. Je pouvais compter environ une centaine d'individus qui venaient prendre enfin le palais en otage, après avoir partagé les quartiers avoisinants.
Le Chef leva son arme, un fusil mitrailleur, et demanda aux hommes de vider les lieux. « Montez dans la voiture », m'a-t-il exigé. J'ai relâchai mon mari et il est tombé par terre. Je montai dans la voiture difficilement par la force. Assise, trois hommes m'efforçaient de mettre une cagoule. Je refusais, mais j'ai aussi vite cédé sur ces coups. Je voulu savoir qu'est-ce-qui se passait. Hélas ! Personne ne me fut capable d'explication.
La tête baissée, larmes aux yeux, le désespoir me submergeait et je commençai à perdre le souffle. Mon cœur commençait à ne plus palpiter et mon sang devenait froid. Je pensais à l'assassinat du bâtonnier de l'ordre des avocats de Port-au-Prince, Maitre Monferier Dorval. Ce dernier était assassiné quelques mois plutôt, non loin du domicile de l'ancien Président. Et je pleurais beaucoup plus car j'avais peur que je ne finirais comme Eveline Sincère. Une jeune adolescente kidnappée, violé et exécuté. Son corps nu et martyrisé fut retrouvé sur les ordures à quelques mètres du Palais l'autre jour. J'avais envie de crier au secours, mais on m'éclaterait la tête. Ouf ! J'essayais de garder le sang-froid quand les derniers mots d'encouragement de ma mère me revenaient à la mémoire. Ma tête était malgré moi au bord de l'explosion. Mon corps rougis de sang commençait à m'embêter, j'étais de plus en plus affaibli. Je me sentais complètement atterré et fatigué par le poids de l'évènement. Mes jambes tremblaient comme des feuilles emportés par la tempêté Matheux. Je vivais l'angoisse de la mort arrivant.
A cet instant, le téléphone du Chef sonna. Il décrocha et le mit sur écouteur.
- Que se passe-t-il Chef ? demanda ma mère au téléphone.
- Rien de grave, répondit le Chef. Nous avions entre nos mains la personnalité la plus importante de la république, la présidente. Hein, ricana-t-il. Et même le PIB de ce petit pays ne me sera suffi comme rançon à sa libération, lui ajouta posément.
- « Je vous en supplie, lâchez-la mon Chef » ! lui murmura ma mère.
Viona... cria ma mère, pourquoi tu pleures? Je mordais les lèvres et je fixais le mur noirâtre au-dessus de ma tête. Ce n'était peut-être qu'un cauchemar, songeai-je, tourmentée. Peut-être étais-je en train de rêver... et quand je me réveillerais, le 8 février 2022, je retrouverais en prison tous les Chefs des bandes qui font du kidnapping un commerce pour s'enrichir dans ce pays dite, pauvre.