365 nuits de terreur

La nuit, rien de plus effrayant qu'une nuit en forêt.
Aura était seule, si les évènements du matin n'avaient pas eu lieu, elle serait sûrement en train de dormir dans son lit moelleux à l'heure qu'il est. Elle avait peur, mais si elle se laissait emporter, elle ne survirait pas. Elle essayait de garder son calme mais les craquements et les bruissements de la forêt la tétanisaient. Soudain, elle crut percevoir des chuchotements ; elle s'arrêta net ! Les voix qui s'approchaient et le halètement des chiens lui confirma ses soupçons, on avait retrouvé sa trace. Rapidement mais sûrement, elle se cacha sous un monticule de rochers. Une demie heure plus tard, elle les entendait encore, les voix se rapprochaient de plus en plus. Tout à coup, une main se posa sur son épaule mais, avant qu'elle puisse crier, une deuxième main lui couvrit la bouche. Ces mains puissantes, la firent se retourner et elle fut surprise de croiser le regard d'un garçon, un peu plus âgé qu'elle, 18 ou 19 ans maximum. 
-        Suis moi petite, chuchota-t-il.
Elle hésita, mais en entendant le craquement du bois et des feuilles sous les bottes de ses traqueurs, elle se dépêcha de le suivre.
-        Qui es-tu ? S'empressa-t-elle de lui demander tout en courant pour égaler un seul de ses pas.
-        Je te retourne la question, petite, tout ce que je peux te dire, c'est que je suis comme toi, moi aussi j'ai dû quitter ma maison et ma famille le jour de mes 17 ans à cause de cette « marque ». Et de rien de t'avoir sauvé, gronda-t-il.
-        J'aurais très bien pu m'en sortir sans ton aide, j'avais un plan et puis adresse-toi mieux à moi ! Je suis la fille unique du plus grand avocat de la ville, M. Zefir, grommela-t-elle, et pour ta gouverne, je m'appelle Aura alors cesse de m'appeler « petite ». 
Il fit un geste d'agacement mais, continua à marche de plus en plus vite. 
-        Je me suis présentée, à toi de le faire ! S'énerva Aura.
-        Tu veux savoir quoi ?! Asséna-t-il. 
-        Ton prénom, ton âge, d'où tu viens... je ne sais pas moi !
-        Bon, c'est bien pour que tu arrêtes de m'agacer, je m'appelle Solstan, j'ai 18 ans et d'où je viens, ça ne te regarde pas. Et arrête de parler, on arrive.
-        Ok, au moins je connais ton prénom «Sol » chuchota-t-elle. 
Il soupira mais ne dit rien.
Au bout d'un certain temps, ils arrivèrent devant une sorte de grotte taillée dans la roche.
-        J'ai trouvé cette grotte ce matin, expliqua-t-il. A partir de maintenant, tu vas devoir dormir le jour et te déplacer la nuit si tu veux rester en vie et il ne faut jamais rester deux jours au même endroit si ce n'est pas les traqueurs ou les chiens, ça sera les monstres de cette forêt qui nous trouveront.
Elle eut une lueur de malice dans ses yeux gris.
-        Tu vois, cette plaie, petite, lui dit-il en désignant sa main gauche, c'est quand j'ai eu la malchance d'en rencontrer un.
Ses yeux s'écarquillèrent.
-        Tu ne plaisantais pas en parlant des monstres ? S'affola Aura. Tu as pourtant dit que l'on se déplacerait la nuit !
-        Oui, il faudra être très prudent. Prépare-toi à des nuits de terreur... 
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