Nouvelles
5 min
Université Félix Houphouët-Boigny
Zinu-Nizu l'université mystérieuse
« Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux les fermés ? Peut-être les deux ? »
En se tâtonnant le visage comme pour objectiver ces questions, Balla refusait l’évidence et niait le sommeil. Il s’était encore endormi devant son livre.
Il est quatre heure du matin à sa montre, le jeune homme se leva bruyamment et s’assis sur le banc qui lui à servi de lit cette nuit. S’étira méticuleusement les articulations. Culotte bleue, torse nu, regard fade fixant le néant, il passait en revue ce qui était devenu sa vie depuis son arrivé à ZUNI-NIZU voilà maintenant quatre mois.
Lui Somala somolo Balla jeune homme mélanoderme de vingt ans originaire du village de SUTRI situé dans les profondes terres du berceau de l’humanité était l’un de ces six cent nouveaux apprenants de cette prestigieuse institution académique du pays.
ZUNI-NIZU c’est l’université d’élite de tout le pays KASKRO. Réputée pour avoir été le lieu de formation de nombreuse personnalité, cet endroit fascinait plus d’un. Les plus hautes sphères de la société étaient composées de ZUNIEN, le nom donné aux fils du pays qui finissaient leur parcours dans cette université.
Les parents les plus objectifs éduquaient leurs enfants dans le sens de les préparés pour entrer dans ce temple du savoir.
Dans la classe d’âge à laquelle appartenait Balla, l’ardent désir de devenir une digne personnalité et la réputation mystérieuse dont jouissait ce lieu motivaient leur détermination. Une sorte de société sécrète.
Seules les critères d’admission étaient connus. Il fallait être un jeune du pays KASKRO âgé entre dix-neuf et trente ans ayant terminé les études secondaires reconnu courageux et discipliné par le comité des sages.
Disciplines enseignées, enseignants, conditions d’évaluation, mode de vie, presque rien ne se savait pour les gens extérieurs. Le restreint groupe qui y sortait était condamné au secret.
Soudain des bruits de pas approchaient et, comme désarçonné balla interrompit son introspection.
La porte de sa chambre s’ouvrit, une voix rauque vibra aussitôt
-Tu n’es pas venu étudier à la salle cette nuit. On a tous remarqué ton absence.
Cette voix c’est Hugues zakpa le compagnon fidèle de Balla.
Les deux jeunes gens se sont connu à ZUNI-NIZU le premier jour de leur arrivée.
Ce jour, assis sur la dernière rangée de banc dans la grande salle qui accueillait tous ces nouveaux, la main de celui qui voulait plaider une place assise auprès de lui, posa une force douce sur son épaule. Il s’était retourner pour se retrouver face à un visage inconnu qui deviendra plus tard celui de son meilleur compagnon.
- J’étais très épuisé, répondit Balla. Tu as de la ‘’dangéïne’’ ?
-Oui oui
-Donne-moi juste un peu...
Hugues zakpa, sans hésitation tendu à son ami la gourde qu’il tenait dans le bras gauche.
Le fils de sutri la porta à la bouche. Après deux gorgées du liquide qu’elle contenait, il lança :
-J’ai passé toute la nuit sur la page trente-deux du livre universel mais mes efforts se sont heurtés à une opaque barrière d’incompréhension. Pire, je me souviens plus de mon temps de sommeil.
La ‘’dangéïne’’, ce liquide au gout sucré contenu dans la gourde que lui avait tendu son ami, était censé inhiber le sommeil de celui qui en buvait. Faite à base de plante c’était une recette connue de tout ZUNIEN.
D’un ton rassurant Hugues répliqua
- Ne jamais s’avouer vaincu avant l’épreuve. Aller frère, il faut que tu t’apprête aujourd’hui c’est REGLES DU MONDE. Je vais prendre mon bain. On se rejoint à la salle.
REGLES DU MONDE c’est la discipline la plus redoutée par tous les étudiants de ZUNI-NIZU. Dispensée par monsieur CASTOR GREGOIRE, un homme rigoureux dont les adjectifs associés à sa description sont peu flatteurs. L’apparence du professeur était souvent l’objet de conversation entre étudiants et les deux amis ne faisaient pas exception.
La formation à ZUNI-NIZU durait dix-sept mois lunaire. Les étudiants y résidaient tout le temps durant. Les règles la régissant étaient connues de tous les nouveaux une fois admis dans les lieux. Nul n’avait le droit d’en ressortir après avoir su ces informations. L’épreuve finale devrait se tenir au matin du dernier jour du dix-septième mois lunaire.
On y apprenait la philosophie, l’histoire, les techniques et l’art de la guerre, les lois naturelles et surnaturelles qui régissent l’univers, une langue spécifique que devait maitriser tout étudiant avant sa sortie.
Le livre universel seul et unique que l’on devait posséder était distribué le premier jour de cours.
C’est Grand livre, lourd, couverture en cuir, feuilles de pages rouges sur lesquelles étaient tracées des écritures noires. Lesquelles écritures, dans un style spécifique retraçaient les diverses connaissances qu’avaient accumulées et possédées les ancêtres du pays KASKRO depuis le commencement du monde. L’objectif de tout ZUNIEN était de s’imprégner de ce savoir millénaire afin d’être mieux outillé dans la gestion des hommes et du monde.
Hugues repris sa gourde et se retira. Tout en regardant son ami partir Balla replongeait dans ses pensées.
C’était devenu presque un rituel inconscient. Jamais un jour ne passait, jamais un soir ne finissait sans que les évènements de son premier jour ne visitaient sa mémoire. L’après-midi du dix janvier deux mille cinquante, premier jour à ZUNI-NIZU, le nouveau admis assistait à l’exécution de quarante anciens étudiants. Pour faute, un temps de sommeil supérieur à vingt-sept heure sept minute sept seconde. En effet de toutes les règles aussi terrifiantes qu’ambiguës qui régissent ZUNI-NIZU, la plus contraignante était celle qui consiste à exécuter les étudiants qui avaient un temps de sommeil supérieur à vingt-sept heure sept minute sept seconde au soir du dernier jour du dix-septième mois lunaire.
Il sentit des mouvements dans l’âme, la peur gagnait son être. Son organisme refusait d’obéir à l’effet escompté de la dangéïne, le sommeil devenait opiniâtre.
Epuisé physiquement, troublé mentalement, sa physiologie se détériorait. Conséquence de ces longs moments d’étude tout en buvant la dangéine, pensa-t-il.
Déjà quatre mois lunaire écoulés sur les dix-sept que devaient durer la formation, et la fierté de sutri sentait déjà l’échec. Il dormait de plus en plus. A l’instar de ses six cent condisciples, perdre le contrôle de son sommeil rime avec échec. Et l’échec, à ZUNI-NIZU, ça coûte la vie.
Fatidique date du dix janvier deux mille cinquante. Il est six heure du matin. La nuit s’était déjà enfuir devant ces rayons de soleil précoces qui annonçaient une journée très ensoleillée. Tout ce que sutri avaient comme âmes vivantes étaient réveillées. Bain rapide dans la douche en paille située derrière la concession familiale. Tout enthousiaste le futur cadre de KASKRO était prêt pour le départ.
Le véhicule chargé du transport arriva. Somala Vivien le père de Balla qui l’avait conduit près du véhicule, d’un regard paternel lui dit :
-souviens toi fils, nous sommes fières de toi, tu as toutes nos bénédictions. Vas et faire l’honneur de sutri.
Cinq heure de route, et le véhicule transportant tous les futurs cadres de KASKRO s’arrêtait devant un grand édifice.
Balla descendit et le contempla avec un enchantement inhabituel. Cette architecture artificielle épousait aisément le paysage naturel qui l’accueillait.
Un quadragénaire, grand, bien bâti, vertu d’un pantalon noir et d’une chemise blanche situé au portail fit un geste de la main comme pour demander à ces inhabitués des lieux d’avancer.
Le portail de ZUNI-NIZU s’ouvrit, engloutit ce déferlement humain avant de se refermer...
L’heure du cours avec monsieur CASTOR était proche et les étudiants convergeaient vers la salle en bavardant dans le hall du bâtiment où se situait la chambre de Balla. Ruminant mentalement les dernières paroles de son père il fut comme électrifié. Rien ne devait entraver sa détermination.
Vêtement tout blanc, la fierté de sutri d’une allure cinétique allait vers la salle de cours continuer la routine de ce long périple qu’il débuta quatre mois plutôt.
En se tâtonnant le visage comme pour objectiver ces questions, Balla refusait l’évidence et niait le sommeil. Il s’était encore endormi devant son livre.
Il est quatre heure du matin à sa montre, le jeune homme se leva bruyamment et s’assis sur le banc qui lui à servi de lit cette nuit. S’étira méticuleusement les articulations. Culotte bleue, torse nu, regard fade fixant le néant, il passait en revue ce qui était devenu sa vie depuis son arrivé à ZUNI-NIZU voilà maintenant quatre mois.
Lui Somala somolo Balla jeune homme mélanoderme de vingt ans originaire du village de SUTRI situé dans les profondes terres du berceau de l’humanité était l’un de ces six cent nouveaux apprenants de cette prestigieuse institution académique du pays.
ZUNI-NIZU c’est l’université d’élite de tout le pays KASKRO. Réputée pour avoir été le lieu de formation de nombreuse personnalité, cet endroit fascinait plus d’un. Les plus hautes sphères de la société étaient composées de ZUNIEN, le nom donné aux fils du pays qui finissaient leur parcours dans cette université.
Les parents les plus objectifs éduquaient leurs enfants dans le sens de les préparés pour entrer dans ce temple du savoir.
Dans la classe d’âge à laquelle appartenait Balla, l’ardent désir de devenir une digne personnalité et la réputation mystérieuse dont jouissait ce lieu motivaient leur détermination. Une sorte de société sécrète.
Seules les critères d’admission étaient connus. Il fallait être un jeune du pays KASKRO âgé entre dix-neuf et trente ans ayant terminé les études secondaires reconnu courageux et discipliné par le comité des sages.
Disciplines enseignées, enseignants, conditions d’évaluation, mode de vie, presque rien ne se savait pour les gens extérieurs. Le restreint groupe qui y sortait était condamné au secret.
Soudain des bruits de pas approchaient et, comme désarçonné balla interrompit son introspection.
La porte de sa chambre s’ouvrit, une voix rauque vibra aussitôt
-Tu n’es pas venu étudier à la salle cette nuit. On a tous remarqué ton absence.
Cette voix c’est Hugues zakpa le compagnon fidèle de Balla.
Les deux jeunes gens se sont connu à ZUNI-NIZU le premier jour de leur arrivée.
Ce jour, assis sur la dernière rangée de banc dans la grande salle qui accueillait tous ces nouveaux, la main de celui qui voulait plaider une place assise auprès de lui, posa une force douce sur son épaule. Il s’était retourner pour se retrouver face à un visage inconnu qui deviendra plus tard celui de son meilleur compagnon.
- J’étais très épuisé, répondit Balla. Tu as de la ‘’dangéïne’’ ?
-Oui oui
-Donne-moi juste un peu...
Hugues zakpa, sans hésitation tendu à son ami la gourde qu’il tenait dans le bras gauche.
Le fils de sutri la porta à la bouche. Après deux gorgées du liquide qu’elle contenait, il lança :
-J’ai passé toute la nuit sur la page trente-deux du livre universel mais mes efforts se sont heurtés à une opaque barrière d’incompréhension. Pire, je me souviens plus de mon temps de sommeil.
La ‘’dangéïne’’, ce liquide au gout sucré contenu dans la gourde que lui avait tendu son ami, était censé inhiber le sommeil de celui qui en buvait. Faite à base de plante c’était une recette connue de tout ZUNIEN.
D’un ton rassurant Hugues répliqua
- Ne jamais s’avouer vaincu avant l’épreuve. Aller frère, il faut que tu t’apprête aujourd’hui c’est REGLES DU MONDE. Je vais prendre mon bain. On se rejoint à la salle.
REGLES DU MONDE c’est la discipline la plus redoutée par tous les étudiants de ZUNI-NIZU. Dispensée par monsieur CASTOR GREGOIRE, un homme rigoureux dont les adjectifs associés à sa description sont peu flatteurs. L’apparence du professeur était souvent l’objet de conversation entre étudiants et les deux amis ne faisaient pas exception.
La formation à ZUNI-NIZU durait dix-sept mois lunaire. Les étudiants y résidaient tout le temps durant. Les règles la régissant étaient connues de tous les nouveaux une fois admis dans les lieux. Nul n’avait le droit d’en ressortir après avoir su ces informations. L’épreuve finale devrait se tenir au matin du dernier jour du dix-septième mois lunaire.
On y apprenait la philosophie, l’histoire, les techniques et l’art de la guerre, les lois naturelles et surnaturelles qui régissent l’univers, une langue spécifique que devait maitriser tout étudiant avant sa sortie.
Le livre universel seul et unique que l’on devait posséder était distribué le premier jour de cours.
C’est Grand livre, lourd, couverture en cuir, feuilles de pages rouges sur lesquelles étaient tracées des écritures noires. Lesquelles écritures, dans un style spécifique retraçaient les diverses connaissances qu’avaient accumulées et possédées les ancêtres du pays KASKRO depuis le commencement du monde. L’objectif de tout ZUNIEN était de s’imprégner de ce savoir millénaire afin d’être mieux outillé dans la gestion des hommes et du monde.
Hugues repris sa gourde et se retira. Tout en regardant son ami partir Balla replongeait dans ses pensées.
C’était devenu presque un rituel inconscient. Jamais un jour ne passait, jamais un soir ne finissait sans que les évènements de son premier jour ne visitaient sa mémoire. L’après-midi du dix janvier deux mille cinquante, premier jour à ZUNI-NIZU, le nouveau admis assistait à l’exécution de quarante anciens étudiants. Pour faute, un temps de sommeil supérieur à vingt-sept heure sept minute sept seconde. En effet de toutes les règles aussi terrifiantes qu’ambiguës qui régissent ZUNI-NIZU, la plus contraignante était celle qui consiste à exécuter les étudiants qui avaient un temps de sommeil supérieur à vingt-sept heure sept minute sept seconde au soir du dernier jour du dix-septième mois lunaire.
Il sentit des mouvements dans l’âme, la peur gagnait son être. Son organisme refusait d’obéir à l’effet escompté de la dangéïne, le sommeil devenait opiniâtre.
Epuisé physiquement, troublé mentalement, sa physiologie se détériorait. Conséquence de ces longs moments d’étude tout en buvant la dangéine, pensa-t-il.
Déjà quatre mois lunaire écoulés sur les dix-sept que devaient durer la formation, et la fierté de sutri sentait déjà l’échec. Il dormait de plus en plus. A l’instar de ses six cent condisciples, perdre le contrôle de son sommeil rime avec échec. Et l’échec, à ZUNI-NIZU, ça coûte la vie.
Fatidique date du dix janvier deux mille cinquante. Il est six heure du matin. La nuit s’était déjà enfuir devant ces rayons de soleil précoces qui annonçaient une journée très ensoleillée. Tout ce que sutri avaient comme âmes vivantes étaient réveillées. Bain rapide dans la douche en paille située derrière la concession familiale. Tout enthousiaste le futur cadre de KASKRO était prêt pour le départ.
Le véhicule chargé du transport arriva. Somala Vivien le père de Balla qui l’avait conduit près du véhicule, d’un regard paternel lui dit :
-souviens toi fils, nous sommes fières de toi, tu as toutes nos bénédictions. Vas et faire l’honneur de sutri.
Cinq heure de route, et le véhicule transportant tous les futurs cadres de KASKRO s’arrêtait devant un grand édifice.
Balla descendit et le contempla avec un enchantement inhabituel. Cette architecture artificielle épousait aisément le paysage naturel qui l’accueillait.
Un quadragénaire, grand, bien bâti, vertu d’un pantalon noir et d’une chemise blanche situé au portail fit un geste de la main comme pour demander à ces inhabitués des lieux d’avancer.
Le portail de ZUNI-NIZU s’ouvrit, engloutit ce déferlement humain avant de se refermer...
L’heure du cours avec monsieur CASTOR était proche et les étudiants convergeaient vers la salle en bavardant dans le hall du bâtiment où se situait la chambre de Balla. Ruminant mentalement les dernières paroles de son père il fut comme électrifié. Rien ne devait entraver sa détermination.
Vêtement tout blanc, la fierté de sutri d’une allure cinétique allait vers la salle de cours continuer la routine de ce long périple qu’il débuta quatre mois plutôt.