Pour la première fois elle revêtit un legging noir et un T-shirt rose, chaussa des baskets fluo et rejoignit déterminée la place des Victoires de la ville de Province où avec elle vivait depuis cinq ans avec ses deux fils. Cinq années de combat contre ce que certains appellent les vicissitudes de la vie, d’autres des injustices.
Il y a cinq ans, ce fut d’abord la séparation puis le divorce. Elle n’avait rien vu venir et pourtant tout le monde savait qu’il la trompait. Puis un jour, ce fut le choc frontal avec la détestable réalité, le goût amer de la trahison, les certitudes qui se dérobent, le monde qui s’écroule. Et, venue de profondeurs insoupçonnées, une petite voix qui l’incitait à puiser dans ses forces, tenir bon, remonter la pente. Alors quitter, partir, recommencer ailleurs. On la disait courageuse. Oui, elle allait avancer pour eux, ses fils. Avancer, sans se retourner.
Puis la foudre s’était à nouveau abattue, une petite boule dans son sein gauche sur la radio. Deuxième plongeon. Et encore la voix qui l'intimait à puiser dans sa force intérieure, tenir bon, faire confiance. Chimio, perte de cheveux... elle tint bon. On la disait courageuse, admirable aussi. Oui, elle allait avancer pour eux, ses fils. Avancer, remonter la pente.
Cinq années ! Et au bout du compte la victoire.
Il y a un mois quand elle apprit par la presse locale que le dimanche de Pâques aurait lieu les "5 kms pour la vie", une course pour les femmes afin de soutenir la recherche contre le cancer du sein, elle n’hésita pas une seconde.
Ce matin sur la ligne de départ, lui revenaient à l’esprit les cinq années de lutte. Elle courut sans se retourner, la petite voix l’accompagnait. Au quatrième kilomètre, elle était au bord de l’épuisement. L’air lui manquait, sa vue commençait à se brouiller. Mais là, en haut de la côte, elle les aperçut, ses deux fils. Ils étaient là et l’encourageaient à vive voix. Dans leurs mains ils tenaient une banderole où ils avaient écrit en lettres rouges : MAMAN, TIENS BON, AVANCE. Oui, elle allait avancer pour eux, ses fils. Une force venue d’ailleurs la saisit et en confiance elle franchit le dernier kilomètre jusqu’à la ligne d’arrivée. Encore une belle victoire contre elle-même, disait-on. Oui, la victoire de la Vie plus forte que tout, pensa-t-elle. C’était un dimanche de Pâques, place des Victoires.
Il y a cinq ans, ce fut d’abord la séparation puis le divorce. Elle n’avait rien vu venir et pourtant tout le monde savait qu’il la trompait. Puis un jour, ce fut le choc frontal avec la détestable réalité, le goût amer de la trahison, les certitudes qui se dérobent, le monde qui s’écroule. Et, venue de profondeurs insoupçonnées, une petite voix qui l’incitait à puiser dans ses forces, tenir bon, remonter la pente. Alors quitter, partir, recommencer ailleurs. On la disait courageuse. Oui, elle allait avancer pour eux, ses fils. Avancer, sans se retourner.
Puis la foudre s’était à nouveau abattue, une petite boule dans son sein gauche sur la radio. Deuxième plongeon. Et encore la voix qui l'intimait à puiser dans sa force intérieure, tenir bon, faire confiance. Chimio, perte de cheveux... elle tint bon. On la disait courageuse, admirable aussi. Oui, elle allait avancer pour eux, ses fils. Avancer, remonter la pente.
Cinq années ! Et au bout du compte la victoire.
Il y a un mois quand elle apprit par la presse locale que le dimanche de Pâques aurait lieu les "5 kms pour la vie", une course pour les femmes afin de soutenir la recherche contre le cancer du sein, elle n’hésita pas une seconde.
Ce matin sur la ligne de départ, lui revenaient à l’esprit les cinq années de lutte. Elle courut sans se retourner, la petite voix l’accompagnait. Au quatrième kilomètre, elle était au bord de l’épuisement. L’air lui manquait, sa vue commençait à se brouiller. Mais là, en haut de la côte, elle les aperçut, ses deux fils. Ils étaient là et l’encourageaient à vive voix. Dans leurs mains ils tenaient une banderole où ils avaient écrit en lettres rouges : MAMAN, TIENS BON, AVANCE. Oui, elle allait avancer pour eux, ses fils. Une force venue d’ailleurs la saisit et en confiance elle franchit le dernier kilomètre jusqu’à la ligne d’arrivée. Encore une belle victoire contre elle-même, disait-on. Oui, la victoire de la Vie plus forte que tout, pensa-t-elle. C’était un dimanche de Pâques, place des Victoires.