« Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître »
-« « Ne viens-tu pas de le faire tout en disant que tu ne le ferais pas .Tu vois que ce n'est pas si difficile .Pour parodier Cyrano de Bergerac qui dans de beaux vers en se faisait passer pour Christian disait :
‘' Un baiser, mais a tout prendre, qu'est-ce ?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,
Une communion ayant un gout de fleur,
Une façon d'un peu se respirer le cœur,
Et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme ! ‘'
Donc m'appeler Maître... » »
Sans le laisser terminer, elle dit :
-« « Et vous vous rappelez sûrement de la réponse de Roxane :''Taisez-vous !'', disait-elle. Vous osez comparer ce que vous me demandez à un baiser .Vous aurez beau utilisé de beaux vers qui ne sont pas de vous d'ailleurs, il n'en reste néanmoins que vous demandez beaucoup trop. Pas de doute, vous plaisantez !
Ne vous a-t-on pas appris à votre faculté de Droit le b.a.-ba du traitement humain, de la dignité humaine ? » »
D'un ton triste, elle continue :
-« « Comment se fait-il que ce soit les gens qui sont censés protéger les valeurs qui les détruisent ? Tu as étudié le droit quand même !l'être humain, la femme y comprise a des droits et mérite d'être traité dignement. » »
-« « Que t'ai-je fait? N'as-tu pas aussi passé quatre années à cette même faculté avant d'entamer une carrière dans le domaine de l'enseignement .Ne connais-tu pas le cursus universitaire? Ne vois-tu pas que c'est ta posture féministe qui te gâche la vie jusqu'à entraver notre relation. Les féministes blâment tous les hommes et luttent envers et contre tous mais j'aurais espéré que la relation serait épargné de ces vaines revendications .Tout cela n'a rien à voir avec le Droit. » »
Elle réplique vivement :
-« « Bien sûr que le Droit est concerné. Que faites-vous des droits de la femme? De son droit de dire non, d'être protégée! Les hommes deviennent tous imbéciles quand il s'agit d'affirmer leur domination, leur...N'ai-je pas droit de croire en des principes, au bonheur ? Trouvez-vous que vous me traitez dignement dans la relation ? » »
D'un ton calme et autoritaire, l'homme répond :
-« « Discours féministe ! Tous les mêmes voulant être l'homme .Vous utilisez ce genre de discours pour obtenir ce que vous voulez. N'empêche que l'hypocrisie ne peut se cacher ! Vous blâmez l'infidélité mais vous n'n'êtes pas indigné quand ce sont vos frères qui en sont les auteurs. Moi, je t'ai jamais trompé .Les féministes veulent être l'homme et se battent contre le genre masculin. Moi, j'affirme que c'est moi qui porterai le pantalon et non la jupe. » »
Déçue, elle dit doucement mais fermement :
-« « Le féminisme n'a rien contre la liberté sexuelle dès lors que le consentement des deux partenaires y est. » »
Ils ont oublié qu'ils marchaient dans la rue bondée de Port-au-Prince. La rue paraissait si vide .La discussion animée d'émotions entrainait leurs pas, hâtant d'un côté de la rue à l'autre fuyant l'un l'autre. La fille se sentait dévastée, elle se disait avoir tout donné sans recevoir le minimum en retour: un traitement digne, le respect, l'égalité. Cette demande, ou plutôt cette exigence était pour elle l'extrême. Entre amoureux, on s'appelle par des termes affectueux .Et elle qui croyait avoir trouvé le bon! Après tout, un homme de Droit ne peut qu'être droit se disait-elle !
-« « Alors, tu trouves juste et bien que moi, je t'appelle "Maître". Cette seule appellation! Suis-je ton client ?sommes-nous dans un espace professionnel? J'aurais dû deviner que le point d'arrivé serait de ce genre quand tu as commencé à me dicter ce que je devais et pouvais mettre sur mon statut. » »
À ce moment précis, ils passaient tout près de la faculté de Droit .La fille pointa la faculté du regard tandis que l‘homme faisait semblant de ne rien voir. Ils étaient à quelques mètres de la station où ils allaient devoir se séparer .La fille continuait mentalement ses réflexions et se disait combien elle avait trahi la cause, ses sœurs d'âme seraient tellement déçues d'apprendre qu'elle a posé le pire des actes, celui de faire passer son bonheur après le bonheur d'un homme. Comment était –elle tombée si bas ? Elle se promet à nouveau de ne plus trahir ses principes et elle fut animée que d'une seule envie : Partir loin, loin des hommes, de ce monde injuste. L'homme quant à lui était convaincu que c'était encore qu'un caprice féministe .Content d‘être l'homme et d'imposer ses principes, il marchait fièrement .Ill n'avait rien demandé d'extraordinaire que de pouvoir se conforter dans sa position d'homme.
-« « Et toi qui disais m'aimer et que tu es à moi, complètement à moi. J'ai l'impression de lutter continuellement pour avoir des miettes. Pourquoi tu te bats contre moi ? C'est parce que tu n'es pas amoureuse. Entre le féministe et moi, ton choix est clair ! J'ai besoin d'une personne qui puisse m'aimer éperdument.
-« « Être à toi, t'aimer ne veut pas dire que je dois cesser d'exister, que je dois m'effacer pour te laisser me piétiner pour ton beau plaisir. Je ne demande même pas à être aimé, je demande le respect ! Un homme qui t'aime te respecte et un homme qui te respecte ne te demande pas de choisir entre lui ou tes valeurs surtout qu'il sait comment les autres t'ont déjà tout pris. » »
Sur ce, elle monte dans le bus. Ce jour-là, pas de bisous, pas de souhait, pas de ''On se parle plus tard ‘' et pas même le signe d'amour en langage des signes fait avec la main qu'ils faisaient à chaque au revoir bref ou pas .Le bus s'éloigne et la distance faisait du bien. À qui ? Cette distance sera-t-elle un jour comblée ? Peut et doit-on demander à une copine de vous appeler ‘' Maître'' sans pour autant plaisanter ?
-« « Ne viens-tu pas de le faire tout en disant que tu ne le ferais pas .Tu vois que ce n'est pas si difficile .Pour parodier Cyrano de Bergerac qui dans de beaux vers en se faisait passer pour Christian disait :
‘' Un baiser, mais a tout prendre, qu'est-ce ?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,
Une communion ayant un gout de fleur,
Une façon d'un peu se respirer le cœur,
Et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme ! ‘'
Donc m'appeler Maître... » »
Sans le laisser terminer, elle dit :
-« « Et vous vous rappelez sûrement de la réponse de Roxane :''Taisez-vous !'', disait-elle. Vous osez comparer ce que vous me demandez à un baiser .Vous aurez beau utilisé de beaux vers qui ne sont pas de vous d'ailleurs, il n'en reste néanmoins que vous demandez beaucoup trop. Pas de doute, vous plaisantez !
Ne vous a-t-on pas appris à votre faculté de Droit le b.a.-ba du traitement humain, de la dignité humaine ? » »
D'un ton triste, elle continue :
-« « Comment se fait-il que ce soit les gens qui sont censés protéger les valeurs qui les détruisent ? Tu as étudié le droit quand même !l'être humain, la femme y comprise a des droits et mérite d'être traité dignement. » »
-« « Que t'ai-je fait? N'as-tu pas aussi passé quatre années à cette même faculté avant d'entamer une carrière dans le domaine de l'enseignement .Ne connais-tu pas le cursus universitaire? Ne vois-tu pas que c'est ta posture féministe qui te gâche la vie jusqu'à entraver notre relation. Les féministes blâment tous les hommes et luttent envers et contre tous mais j'aurais espéré que la relation serait épargné de ces vaines revendications .Tout cela n'a rien à voir avec le Droit. » »
Elle réplique vivement :
-« « Bien sûr que le Droit est concerné. Que faites-vous des droits de la femme? De son droit de dire non, d'être protégée! Les hommes deviennent tous imbéciles quand il s'agit d'affirmer leur domination, leur...N'ai-je pas droit de croire en des principes, au bonheur ? Trouvez-vous que vous me traitez dignement dans la relation ? » »
D'un ton calme et autoritaire, l'homme répond :
-« « Discours féministe ! Tous les mêmes voulant être l'homme .Vous utilisez ce genre de discours pour obtenir ce que vous voulez. N'empêche que l'hypocrisie ne peut se cacher ! Vous blâmez l'infidélité mais vous n'n'êtes pas indigné quand ce sont vos frères qui en sont les auteurs. Moi, je t'ai jamais trompé .Les féministes veulent être l'homme et se battent contre le genre masculin. Moi, j'affirme que c'est moi qui porterai le pantalon et non la jupe. » »
Déçue, elle dit doucement mais fermement :
-« « Le féminisme n'a rien contre la liberté sexuelle dès lors que le consentement des deux partenaires y est. » »
Ils ont oublié qu'ils marchaient dans la rue bondée de Port-au-Prince. La rue paraissait si vide .La discussion animée d'émotions entrainait leurs pas, hâtant d'un côté de la rue à l'autre fuyant l'un l'autre. La fille se sentait dévastée, elle se disait avoir tout donné sans recevoir le minimum en retour: un traitement digne, le respect, l'égalité. Cette demande, ou plutôt cette exigence était pour elle l'extrême. Entre amoureux, on s'appelle par des termes affectueux .Et elle qui croyait avoir trouvé le bon! Après tout, un homme de Droit ne peut qu'être droit se disait-elle !
-« « Alors, tu trouves juste et bien que moi, je t'appelle "Maître". Cette seule appellation! Suis-je ton client ?sommes-nous dans un espace professionnel? J'aurais dû deviner que le point d'arrivé serait de ce genre quand tu as commencé à me dicter ce que je devais et pouvais mettre sur mon statut. » »
À ce moment précis, ils passaient tout près de la faculté de Droit .La fille pointa la faculté du regard tandis que l‘homme faisait semblant de ne rien voir. Ils étaient à quelques mètres de la station où ils allaient devoir se séparer .La fille continuait mentalement ses réflexions et se disait combien elle avait trahi la cause, ses sœurs d'âme seraient tellement déçues d'apprendre qu'elle a posé le pire des actes, celui de faire passer son bonheur après le bonheur d'un homme. Comment était –elle tombée si bas ? Elle se promet à nouveau de ne plus trahir ses principes et elle fut animée que d'une seule envie : Partir loin, loin des hommes, de ce monde injuste. L'homme quant à lui était convaincu que c'était encore qu'un caprice féministe .Content d‘être l'homme et d'imposer ses principes, il marchait fièrement .Ill n'avait rien demandé d'extraordinaire que de pouvoir se conforter dans sa position d'homme.
-« « Et toi qui disais m'aimer et que tu es à moi, complètement à moi. J'ai l'impression de lutter continuellement pour avoir des miettes. Pourquoi tu te bats contre moi ? C'est parce que tu n'es pas amoureuse. Entre le féministe et moi, ton choix est clair ! J'ai besoin d'une personne qui puisse m'aimer éperdument.
-« « Être à toi, t'aimer ne veut pas dire que je dois cesser d'exister, que je dois m'effacer pour te laisser me piétiner pour ton beau plaisir. Je ne demande même pas à être aimé, je demande le respect ! Un homme qui t'aime te respecte et un homme qui te respecte ne te demande pas de choisir entre lui ou tes valeurs surtout qu'il sait comment les autres t'ont déjà tout pris. » »
Sur ce, elle monte dans le bus. Ce jour-là, pas de bisous, pas de souhait, pas de ''On se parle plus tard ‘' et pas même le signe d'amour en langage des signes fait avec la main qu'ils faisaient à chaque au revoir bref ou pas .Le bus s'éloigne et la distance faisait du bien. À qui ? Cette distance sera-t-elle un jour comblée ? Peut et doit-on demander à une copine de vous appeler ‘' Maître'' sans pour autant plaisanter ?