Encore dans les embouteillages à ruminer : j'ai la conduite automobile en horreur.
- Ca va mamie ?
Ma voisine tenait à m'accompagner parce qu'à mon âge... La conduite accompagnée. Sottises ! j'y vois encore bien et je n'ai jamais été "une folle du volant". Toujours prudente.
Est-ce la pluie ou mes yeux embués ? Les deux, idiote !
- Mamie ?
- Quoi donc ?
- Vous aviez l'air absente et je...
- Tout va bien, je me maîtrise, moi et mon véhicule. C'est tout. Merci encore, vous êtes si gentille.
- Je comprends, ne vous faites pas de soucis.
Ma jeune voisine est charmante, agréable, patiente, bienveillante, dévouée.
J'ai toujours été comme elle, finalement.
En réalité je ne rumine pas, je pense à toi. A toi, Samira. Tout à l'heure, je te retrouverai. Comme l'année dernière, comme chaque année depuis des années. Certes un bref moment. Parce qu'à part poser des fleurs et se recueillir, qu'est-ce qu'on peut bien faire devant une tombe ?
Je me souviens de ma dernière visite, il y a juste un an. En sortant du cimetière je découvrais un arc en ciel. Et idiote que je suis je me disais que c'était un message que tu m'envoyais. En souvenir de ces défilés, ces jours de fierté où nous marchions côte à côte : toi drapeau multicolore à la main et moi - béate que j'étais - le poing tendu. Nous étions deux jeunes femmes. Belles, heureuses et portant haut les couleurs de l'espoir.
- Ca va mamie ?
Ma voisine tenait à m'accompagner parce qu'à mon âge... La conduite accompagnée. Sottises ! j'y vois encore bien et je n'ai jamais été "une folle du volant". Toujours prudente.
Est-ce la pluie ou mes yeux embués ? Les deux, idiote !
- Mamie ?
- Quoi donc ?
- Vous aviez l'air absente et je...
- Tout va bien, je me maîtrise, moi et mon véhicule. C'est tout. Merci encore, vous êtes si gentille.
- Je comprends, ne vous faites pas de soucis.
Ma jeune voisine est charmante, agréable, patiente, bienveillante, dévouée.
J'ai toujours été comme elle, finalement.
En réalité je ne rumine pas, je pense à toi. A toi, Samira. Tout à l'heure, je te retrouverai. Comme l'année dernière, comme chaque année depuis des années. Certes un bref moment. Parce qu'à part poser des fleurs et se recueillir, qu'est-ce qu'on peut bien faire devant une tombe ?
Je me souviens de ma dernière visite, il y a juste un an. En sortant du cimetière je découvrais un arc en ciel. Et idiote que je suis je me disais que c'était un message que tu m'envoyais. En souvenir de ces défilés, ces jours de fierté où nous marchions côte à côte : toi drapeau multicolore à la main et moi - béate que j'étais - le poing tendu. Nous étions deux jeunes femmes. Belles, heureuses et portant haut les couleurs de l'espoir.