Toute histoire commence un jour, quelque part.
Que ce jour soit attendu, inespéré, redouté ou simplement comme les autres.
Que ce lieu soit connu ou non...
Rob avait pris l’habitude de se réveiller bien avant la sonnerie de son réveil.
Pourquoi ? Il ne le savait pas et il ne se le demandait pas.
En fait, Rob ne savait plus le pourquoi de ce qu’il faisait et cela ne l’importait pas plus.
Il se levait ainsi tous les matins, poussé par une force inconnue tel un zombie et s’en allait.
Tout comme ces êtres craints de l’imaginaire humain, il avait soif d’Humain, mais pas forcément de chair.
Durant le trajet qui devait le mener à l’arène où il devait combattre durant une journée entière, il regarda autour de lui espérant croiser un regard compatissant, un sourire complice...sans succès.
Alors, pris de tristesse, il baissa la tête et se souvint de sa prière du matin :
" Seigneur, ne permet pas que j’aie honte [...] Tu ne m’as pas envoyé ici pour que je souffre. Je crois toujours en la promesse que tu m’as faite, assiste-moi durant ce combat et permets-moi de vaincre afin de rendre ma famille fière. [...]".
Soudain, une voix l’interpella : Robinson !
Sursautant, il fut envahi par un sentiment de surprise et de bonheur.
En effet, seuls les membres de sa famille l’appelaient ainsi, Robinson.
Il hésita un instant, était-ce peut-être le fruit de son imagination ?
Et puis que viendrait chercher un de ses proches dans cet endroit dont ils n’avaient entendu parler que de nom ?
Ses questions ne restèrent pas longtemps sans réponse, il était arrivé...
Et comme les autres jours, il était bien seul.
Seul dans cet endroit face à ce choix qu’il a fait, seul contre tous et face à son avenir.
Il ajusta son armure.
S’avançant dans les couloirs de l’arène, paré de cette armure que d’autres combats avaient déjà rendu fragile, il entendit crier dans sa direction :
" Hé ! Mamadou ! Tu veux une banane ? ".
Depuis qu’il avait atterri en ce lieu, force était de constater que Robinson n’était bien souvent qu’un prénom, une suite de lettres qu’il portait.
Ce prénom, il l’avait eu de son grand-père qui lui-même avait été fasciné par l’histoire de Robinson Crusoé après avoir lu l’ouvrage.
Ce prénom, il le maudissait parfois, peut-être même trop souvent.
En réalité, ne s’était-il pas lui aussi d’une certaine façon échoué sur une terre inconnue comme Crusoé ?
Il avait vingt-et-un ans et Crusoé en avait vingt-huit.
Tous deux la vingtaine pour dire.
Ce dernier s’était fait un ami qu’il avait surnommé Vendredi.
Lui, n’avait pour vendredi qu’un jour de la semaine où il ne pouvait rentrer chez lui qu’une fois la nuit noire bien installée.
Mais pourquoi grand-père ? M’aurais-tu maudit sans le vouloir ?
Pourquoi suis-je obligé de traverser tout ceci ? Se demandait-il.
Et comme à chaque fois qu’il était confronté à cette situation, il sentit la colère l’envahir, serra ses poings, ses dents...
Il leva les yeux au ciel, mais ne put apercevoir l’auteur de cette phrase qui n’avait rien de méchant au premier abord.
Mais Robinson savait pourquoi il était dans cet état, on l’avait une fois de plus comparé à cet animal des hautes cimes.
Pourtant nombreux étaient-ils à venir de ces cimes combattre dans cette arène dans l’espoir d’un avenir meilleur pour eux et leurs familles.
Il ne s’appelait pas Mamadou et n’avait pas demandé à manger, encore moins une banane.
Mais en réalité à qui cela importait-il ?
Il n’était qu’un combattant de plus venu divertir la foule.
Pourtant, pour du divertissement, cela lui avait pris des années pour se préparer.
Il n’était pas là pour divertir, loin de là.
Pour lui, chaque jour était une bataille nouvelle où il était en même temps le général de guerre et l’armée.
Par conséquent, il devait ajuster sa stratégie et se l’appliquer lui-même, ce qui n’était pas chose aisée.
Et ce jour, sa stratégie restera la même :
"Concentre-toi sur ce qui t’emmène et ignore ces gens qui n’ont juste pas assez de courage pour sortir leur venin en face ".
Puis, heureusement que tous n’étaient pas ainsi. Il faut bien de tout pour faire un monde.
Respirant un grand coup, il s’efforça alors de visualiser les beaux jours.
Il avait pris l’habitude de cette pratique qui lui permettait de reprendre confiance même si ce fut pour un court instant.
Il s’imagina de retour chez lui, partageant la joie de ses proches après leur avoir annoncé que la guerre était finie.
Son père comme à son habitude affichant un sourire modeste qui le trahissait toujours dans ses moments de grande joie.
Sa mère ne pouvant se retenir de l’étreindre jusqu’à l’étouffer.
Et le dernier petit - qui n’en était sûrement plus un après toutes ces années, mais il préférait en garder cette image d’innocence - courant de joie dans tous les sens.
La guerre qui l’avait emmené si loin était finie et il avait autant d’histoires à raconter que de jours se sont passés.
À chaque jour, son histoire, et cette histoire est celle de tous les jeunes combattants partis batailler pour un lendemain meilleur.
Leurs batailles pouvaient prendre diverses appellations : " Études ", " Aventure ", " Exil ", etc.
Elles avaient toutes un point en commun.
Elles avaient lieu dans ces arènes que l’on qualifiera de pays étrangers, peuplées de spectateurs - volontairement étrangers à leurs combats - venus assister au folklore auquel on les avait désormais habitués.
Mais peut-on en vouloir à qui réside sur terre de ne pas savoir ce qui se passe sur les hautes cimes ?
Que ce jour soit attendu, inespéré, redouté ou simplement comme les autres.
Que ce lieu soit connu ou non...
Rob avait pris l’habitude de se réveiller bien avant la sonnerie de son réveil.
Pourquoi ? Il ne le savait pas et il ne se le demandait pas.
En fait, Rob ne savait plus le pourquoi de ce qu’il faisait et cela ne l’importait pas plus.
Il se levait ainsi tous les matins, poussé par une force inconnue tel un zombie et s’en allait.
Tout comme ces êtres craints de l’imaginaire humain, il avait soif d’Humain, mais pas forcément de chair.
Durant le trajet qui devait le mener à l’arène où il devait combattre durant une journée entière, il regarda autour de lui espérant croiser un regard compatissant, un sourire complice...sans succès.
Alors, pris de tristesse, il baissa la tête et se souvint de sa prière du matin :
" Seigneur, ne permet pas que j’aie honte [...] Tu ne m’as pas envoyé ici pour que je souffre. Je crois toujours en la promesse que tu m’as faite, assiste-moi durant ce combat et permets-moi de vaincre afin de rendre ma famille fière. [...]".
Soudain, une voix l’interpella : Robinson !
Sursautant, il fut envahi par un sentiment de surprise et de bonheur.
En effet, seuls les membres de sa famille l’appelaient ainsi, Robinson.
Il hésita un instant, était-ce peut-être le fruit de son imagination ?
Et puis que viendrait chercher un de ses proches dans cet endroit dont ils n’avaient entendu parler que de nom ?
Ses questions ne restèrent pas longtemps sans réponse, il était arrivé...
Et comme les autres jours, il était bien seul.
Seul dans cet endroit face à ce choix qu’il a fait, seul contre tous et face à son avenir.
Il ajusta son armure.
S’avançant dans les couloirs de l’arène, paré de cette armure que d’autres combats avaient déjà rendu fragile, il entendit crier dans sa direction :
" Hé ! Mamadou ! Tu veux une banane ? ".
Depuis qu’il avait atterri en ce lieu, force était de constater que Robinson n’était bien souvent qu’un prénom, une suite de lettres qu’il portait.
Ce prénom, il l’avait eu de son grand-père qui lui-même avait été fasciné par l’histoire de Robinson Crusoé après avoir lu l’ouvrage.
Ce prénom, il le maudissait parfois, peut-être même trop souvent.
En réalité, ne s’était-il pas lui aussi d’une certaine façon échoué sur une terre inconnue comme Crusoé ?
Il avait vingt-et-un ans et Crusoé en avait vingt-huit.
Tous deux la vingtaine pour dire.
Ce dernier s’était fait un ami qu’il avait surnommé Vendredi.
Lui, n’avait pour vendredi qu’un jour de la semaine où il ne pouvait rentrer chez lui qu’une fois la nuit noire bien installée.
Mais pourquoi grand-père ? M’aurais-tu maudit sans le vouloir ?
Pourquoi suis-je obligé de traverser tout ceci ? Se demandait-il.
Et comme à chaque fois qu’il était confronté à cette situation, il sentit la colère l’envahir, serra ses poings, ses dents...
Il leva les yeux au ciel, mais ne put apercevoir l’auteur de cette phrase qui n’avait rien de méchant au premier abord.
Mais Robinson savait pourquoi il était dans cet état, on l’avait une fois de plus comparé à cet animal des hautes cimes.
Pourtant nombreux étaient-ils à venir de ces cimes combattre dans cette arène dans l’espoir d’un avenir meilleur pour eux et leurs familles.
Il ne s’appelait pas Mamadou et n’avait pas demandé à manger, encore moins une banane.
Mais en réalité à qui cela importait-il ?
Il n’était qu’un combattant de plus venu divertir la foule.
Pourtant, pour du divertissement, cela lui avait pris des années pour se préparer.
Il n’était pas là pour divertir, loin de là.
Pour lui, chaque jour était une bataille nouvelle où il était en même temps le général de guerre et l’armée.
Par conséquent, il devait ajuster sa stratégie et se l’appliquer lui-même, ce qui n’était pas chose aisée.
Et ce jour, sa stratégie restera la même :
"Concentre-toi sur ce qui t’emmène et ignore ces gens qui n’ont juste pas assez de courage pour sortir leur venin en face ".
Puis, heureusement que tous n’étaient pas ainsi. Il faut bien de tout pour faire un monde.
Respirant un grand coup, il s’efforça alors de visualiser les beaux jours.
Il avait pris l’habitude de cette pratique qui lui permettait de reprendre confiance même si ce fut pour un court instant.
Il s’imagina de retour chez lui, partageant la joie de ses proches après leur avoir annoncé que la guerre était finie.
Son père comme à son habitude affichant un sourire modeste qui le trahissait toujours dans ses moments de grande joie.
Sa mère ne pouvant se retenir de l’étreindre jusqu’à l’étouffer.
Et le dernier petit - qui n’en était sûrement plus un après toutes ces années, mais il préférait en garder cette image d’innocence - courant de joie dans tous les sens.
La guerre qui l’avait emmené si loin était finie et il avait autant d’histoires à raconter que de jours se sont passés.
À chaque jour, son histoire, et cette histoire est celle de tous les jeunes combattants partis batailler pour un lendemain meilleur.
Leurs batailles pouvaient prendre diverses appellations : " Études ", " Aventure ", " Exil ", etc.
Elles avaient toutes un point en commun.
Elles avaient lieu dans ces arènes que l’on qualifiera de pays étrangers, peuplées de spectateurs - volontairement étrangers à leurs combats - venus assister au folklore auquel on les avait désormais habitués.
Mais peut-on en vouloir à qui réside sur terre de ne pas savoir ce qui se passe sur les hautes cimes ?