Sur la photo du calendrier, on la voit à peine. Elle disparaît à côté des grands gaillards alignés autour d’elle. Elle se tient pourtant très droite dans le même uniforme, pull bleu-marine barré de rouge, pantalon bleu foncé à bandes blanches aux mollets, godillots noirs. Mains cachées derrière le dos. Regard droit, sourire timide. Elle est une des filles appartenant à la troupe des sapeurs-pompiers. Depuis toute petite, elle sait qu’elle veut faire partie de leur famille. Aider les autres. Sauver des gens, des animaux. Combattre des incendies, les éteindre. Grimper sur des falaises, sillonner les montagnes, descendre dans les grottes pour secourir des blessés, des égarés, monter dans les arbres pour récupérer des chats peureux. Elle est prête à tout pour faire ses preuves. Elle sait ce que ça veut dire être pompier volontaire. Son père est dans le groupe depuis longtemps. Elle l’a vu se lever subitement quand la sirène sonnait, plus tard, c’était le téléphone portable qui alertait. Il laissait tout tomber pour partir d’urgence à la caserne. Sans savoir ce qui l’attendait. Simplement parce qu’il s’était engagé à aider son prochain.
Elle n’a jamais douté. Pourtant, pour une fille, ce n’était pas évident de faire partie de ce corps. D’abord la taille. Elle n’est pas grande, elle fait juste un peu plus que les 1,60 cm exigés. Elle est mince, souple, sportive, mais les garçons ont plus de force et le font savoir. Il faut faire ses preuves, trouver sa place. Il faut un mental d’acier, de l’endurance. Pas décevoir. Pas flancher. Elle sait ce qu’elle veut. Ce qu’elle vaut. Elle se fait confiance. Elle a suivi une formation poussée. Apprendre les techniques d’intervention, effectuer les gestes qui sauvent, lutter contre les incendies. Son entraînement était ardu, exercices d’endurance, grimper de corde, natation, tractions et pompes, elle y a trouvé du plaisir, repoussé ses limites, est devenue plus forte, plus confiante. Fière aussi de ce qu’elle sait faire. Et dans les rencontres sportives, les manœuvres et les défilés, elle a pu se retrouver avec d’autres jeunes motivés, filles et garçons, qui aspiraient comme elle à entrer dans l’action pour aider les gens.
Il y a les grands mots, les devises, les idées affichées, apprendre le dépassement de soi, gagner en courage, évoluer au sein d’une vraie équipe, partager les valeurs de solidarité et de civisme. Et il y a le vécu, leurs sorties sous pression, le dévouement et l’angoisse. Depuis un an, elle assure les gardes au centre, se précipite aux appels d’urgence. Parfois c’est dur. Un accident sur la route montagneuse, un stop brûlé, un dépassement imprudent, les glissades sur le verglas en hiver, c’est toujours l’inconnu, elle est en face de l’implacable, il faut sauver ce qu’il est possible de sauver et garder le calme malgré la tension, parfois l’horreur. Le cœur qui bat, les larmes qui montent, la gorge nouée et les gestes qui viennent automatiquement, nécessairement. C’est difficile, avec l’expérience, elle fait face, elle s’en sort. Elle porte des civières, elle tient des mains tremblantes, elle réconforte. Elle descend dans les grottes, elle aime la spéléologie, pour elle-même, mais quand il faut remonter une personne accidentée des failles profondes, elle participe, sa taille menue l’aide à se faufiler, à soutenir, à soigner. Elle grimpe sur les falaises, dans sa région, il y a tant de paysages tourmentés, pittoresques, il y a tant de panoramas à admirer, il y a aussi de l’imprudence, un faux pas, une corde mal assurée, et la chute d’une hauteur parfois vertigineuse, il ne faut pas y penser, il ne faut pas juger, il faut aider.
Elle s’interroge sur l’avenir. Pour l’instant, elle fait des études scientifiques, mathématiques et physique l’intéressent depuis longtemps. Il est possible qu’elle change un jour de voie, les études sont longues et difficiles, elle s’engagera peut-être dans le domaine de la biologie. Mais elle ne s’interdit rien. Elle est aussi douée dans le sport, passionnée de sports d’équipe, une des premières de son village à jouer au foot avec le club des garçons. Elle n’a pas peur des coups, elle aime gagner. C’est une battante, dans le sport, dans les études, dans l’équipe des pompiers. Elle veut être la meilleure dans tout ce qu’elle fait. Energie positive, confiance et efficacité. Chez les pompiers, elle est appréciée, sollicitée, c’est un bon élément comme ils disent. Elle se plait parmi eux, acquiert des compétences sportives et médicales et pense intégrer des formations spéciales dès que possible. Le GRIMP l’attire, un groupe d’intervention en milieux périlleux, hauteurs dangereuses, profondeurs insondables, sauvetages extrêmes, secours de la dernière chance, un défi pour sa vie future...
Sur le calendrier de la nouvelle année, elle n’est plus la seule, les filles constituent un tiers de l’équipe, souriantes, confiantes, droites dans leurs godillots. Juliette, Sarah, Mellie et les autres...
Elle n’a jamais douté. Pourtant, pour une fille, ce n’était pas évident de faire partie de ce corps. D’abord la taille. Elle n’est pas grande, elle fait juste un peu plus que les 1,60 cm exigés. Elle est mince, souple, sportive, mais les garçons ont plus de force et le font savoir. Il faut faire ses preuves, trouver sa place. Il faut un mental d’acier, de l’endurance. Pas décevoir. Pas flancher. Elle sait ce qu’elle veut. Ce qu’elle vaut. Elle se fait confiance. Elle a suivi une formation poussée. Apprendre les techniques d’intervention, effectuer les gestes qui sauvent, lutter contre les incendies. Son entraînement était ardu, exercices d’endurance, grimper de corde, natation, tractions et pompes, elle y a trouvé du plaisir, repoussé ses limites, est devenue plus forte, plus confiante. Fière aussi de ce qu’elle sait faire. Et dans les rencontres sportives, les manœuvres et les défilés, elle a pu se retrouver avec d’autres jeunes motivés, filles et garçons, qui aspiraient comme elle à entrer dans l’action pour aider les gens.
Il y a les grands mots, les devises, les idées affichées, apprendre le dépassement de soi, gagner en courage, évoluer au sein d’une vraie équipe, partager les valeurs de solidarité et de civisme. Et il y a le vécu, leurs sorties sous pression, le dévouement et l’angoisse. Depuis un an, elle assure les gardes au centre, se précipite aux appels d’urgence. Parfois c’est dur. Un accident sur la route montagneuse, un stop brûlé, un dépassement imprudent, les glissades sur le verglas en hiver, c’est toujours l’inconnu, elle est en face de l’implacable, il faut sauver ce qu’il est possible de sauver et garder le calme malgré la tension, parfois l’horreur. Le cœur qui bat, les larmes qui montent, la gorge nouée et les gestes qui viennent automatiquement, nécessairement. C’est difficile, avec l’expérience, elle fait face, elle s’en sort. Elle porte des civières, elle tient des mains tremblantes, elle réconforte. Elle descend dans les grottes, elle aime la spéléologie, pour elle-même, mais quand il faut remonter une personne accidentée des failles profondes, elle participe, sa taille menue l’aide à se faufiler, à soutenir, à soigner. Elle grimpe sur les falaises, dans sa région, il y a tant de paysages tourmentés, pittoresques, il y a tant de panoramas à admirer, il y a aussi de l’imprudence, un faux pas, une corde mal assurée, et la chute d’une hauteur parfois vertigineuse, il ne faut pas y penser, il ne faut pas juger, il faut aider.
Elle s’interroge sur l’avenir. Pour l’instant, elle fait des études scientifiques, mathématiques et physique l’intéressent depuis longtemps. Il est possible qu’elle change un jour de voie, les études sont longues et difficiles, elle s’engagera peut-être dans le domaine de la biologie. Mais elle ne s’interdit rien. Elle est aussi douée dans le sport, passionnée de sports d’équipe, une des premières de son village à jouer au foot avec le club des garçons. Elle n’a pas peur des coups, elle aime gagner. C’est une battante, dans le sport, dans les études, dans l’équipe des pompiers. Elle veut être la meilleure dans tout ce qu’elle fait. Energie positive, confiance et efficacité. Chez les pompiers, elle est appréciée, sollicitée, c’est un bon élément comme ils disent. Elle se plait parmi eux, acquiert des compétences sportives et médicales et pense intégrer des formations spéciales dès que possible. Le GRIMP l’attire, un groupe d’intervention en milieux périlleux, hauteurs dangereuses, profondeurs insondables, sauvetages extrêmes, secours de la dernière chance, un défi pour sa vie future...
Sur le calendrier de la nouvelle année, elle n’est plus la seule, les filles constituent un tiers de l’équipe, souriantes, confiantes, droites dans leurs godillots. Juliette, Sarah, Mellie et les autres...