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Poèmes Si tu passais par là, un beau matin, sorcière,
Au fond des grands bois roux tissés de loups-garous
Je glisserais mes pas dans les tiens de bruyère
Tes petits pas d'orties, de tant d'herbes cueillies
Pour ton chaudron maudit, juste un creuset de vie
Et je saurais surprendre dans tes gestes de vent
Ton doux cœur qui musarde, ta tendresse en miroir
Au front blanc des mourants, sur la peine des souffrants
La sève de tes savoirs qui estompent le noir
Si tu passais par là, un gris matin, sorcière,
Dans ton manteau de bruine qui hante les collines,
Je chercherais ta main, ta douce main sépia,
Du sort que l'on te fait, j'y lirais la misère
Et tous ces cris d'orfraie qui entravent tes pas.
Et je saurais entendre combien longue est l'haleine
Qui jusqu'à moi te mène, comme file la laine,
D'une mère à la tienne, la quête des anciennes,
Leurs gestes de sagesse pour effacer les peines
Si je passais par là, un noir matin, sorcière,
Sur la place publique, juste au droit du beffroi,
Je te verrais brûler au feu de leurs enfers,
Te tordre sur ton bucher pour leur propre sabbat,
Celui des mains gantées, les mains de cette Église
Qui te voulait soumise.
Pourtant,
Dans tous les anciens bois
Tissés de loups matois
Et de cheveux de neige,
De toi, ma sœur de nuit,
Que l'on a prise au piège
Et qui t'éteins sans bruit,
J'entends toujours la voix.
© Short Édition - Toute reproduction interdite sans autorisation
Pourquoi on a aimé ?
Ces alexandrins portent une progression narrative très intéressante. Le lecteur traverse plusieurs atmosphères, servies par des images
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Pourquoi on a aimé ?
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