Nouvelles
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Ecole africaine des métiers de l'architecture et de l'urbanisme
Une déclamation à mon maître et mes congénères
Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître.
Une saison de pluies, une saison sèche. Le défrichement s'accentue, la température ne cesse de grimper, les plantes jaunissent peu à peu, les herbes se raréfient, les saumons et les thons disparaissent des lacs et des étangs, les silures s'enfuient très profondément dans un univers des "potopotos ". Les ouvriers et les cultivateurs sur les sentiers rocailleux laissent derrière eux à la maison leurs femmes et enfants pour des travaux rudes et ardus, coordonnés aux coups des fouets. Comme il le faisait habituellement, à coups de matraque le maître faisait asseoir son hégémonie sur ses travailleurs. Des jours et des années passèrent, le traitement devenait de plus en plus insupportable et inhumain, bref, digne d'un autre Golgotha pour ces derniers.
Un jour, en rouant un des ouvriers, un des petit-fils de ces derniers abandonne sa tâche, s'approche tout près du maître et saisi sa cordelette et dit : Assez maître ! Vous ne pouvez non seulement porter votre manteau de philanthrope envers ceux qui vous ressemblent, ceux qui ont la même teinte que vous ? et me prendre moi et mon peuple pour des sous fifres. Il est temps qu'on se regarde comme des êtres humains et se considère comme tel.
M'assoir un instant ? Hélas, non maître !
Que je me taise ? Eh bien, je ne peux le faire que si l'équité se pointe au rendez-vous, que si la misanthropie ébène se raye de votre champ lexical, de votre esprit et celui de vos congénères. Ce peuple dont ses terres sont considérées comme vos vaches à lait, que vous trayez sans relâche par toutes les manigances inimaginables, est fatigué et épuisé. Ce peuple a déjà assez souffert comme ça.
Pourquoi j'ose parler? je ne parle non pas, parce que j'ai la parole facile, je parle pour faire entendre ma voix, voix de refus de l'injustice, du pillage à grande échelle et j'en passe. Je parle parce que je ne me laisserai pas faire.
Je trouve ça étrange et grotesque que vous me dites que ce peuple vous doit tout. Maître, avez-vous la mémoire courte ? Ce peuple que vous traitez de sous-hommes et dont leurs biens sont mal acquis les vôtres, est celui, qui autre fois les grands avaient décidé d'envoyer ses vaillants courageux et dignes guerriers, ses phallus aux costumes ébènes combattre les envahisseurs de vos terres, en gain de lune du néant, qui leurs eaux de vies ont noirci le sol de ces derniers.
Quand moi je vois cela, je vois un Homme, un peuple avec un grand cœur, un grand sens de l'humanité, un grand sens du devoir envers son prochain. Après tout, il n'y a qu'une race sur terre, la race humaine. A votre place, ce sacrifice me servira d'in memoriam moi, mes congénères, descendants et progénitures. Au lieu d'une reconnaissance et d'un respect, vous opprimez mon peuple et moi, vous foulez à vos pieds la grandeur, la dignité... de mon peuple.
Maître ? Posez-vous même la question! est-ce normal qu'un peuple à qui l'on a promis une indépendance, ait le visage qui se tuméfie sous les fouettements du néocolonialisme ?
Est-ce normal qu'un peuple, pour être indépendant puisse payer le prix à hauteur de sa vie ? Sérieusement ? Pensez-vous que je vous fais la morale ? c'était juste des faits, des constatations... que je relate. Si je devais vous faire une leçon de morale, sans l'ombre d'un doute vous n'allez pas vous remettre d'aussi tôt. Mais, laissez-moi vous rappeler qu'un maître est celui-là qui est censé être le tutélaire, la première instance protectrice de ceux-là qu'il appelle « ses sujets ». Je ne m'insurge pas maître ! Je vitupère seulement le comportement, qui à mon goût de sous-fifre est inacceptable et désagréable. Plus de soixante lunes passées que vous piétinez... sans mégarde cette terre. Terre bâtie dans sa forme primale, originelle, bâtie par ses vaillants fils titans, bâtie par ses fils, noirs aux hypothalamus de guêpes, bâtie sur des terres royales où reposent leurs aïeux, bâtie de terre rouges sous le sifflement plaintif de ces derniers.
Vous revenez demander une reconnaissance, et demander pourquoi mon peuple refuse votre protection à deux balles contre les guerres tribales ? Et pourquoi ce peuple se soulève contre le pouvoir ?
Oh ! dieu, génie de la forêt!
Une reconnaissance, pourquoi ? Pour m'avoir asservi ? ou pour avoir assujetti mon peuple? Une protection face à des mascarades tribales que vous-même avez organisez avec la complicité des miens? Mon peuple s'insurge contre le pouvoir tout simplement parce que vous en êtes l'instigateur ; cette marionnette n'est là que pour vous servir, vous et vos intérêts.
Oh ! Dieu de mes ancêtres!
Si je me rappelle bien, mes prédécesseurs qui vous ont fait confiance et accepté votre protection, en récompense, reçurent, je ne dis pas qu'un coup de couteau, mais des coups de couteaux dans le dos. Les plus téméraires d'entre eux l'ont reçu en plein cœur.
Maître, il est temps ! Il temps pour que vous acceptiez qu'on vous dise non ! non de cinq doigts de la main. Non ! Le sort de mon peuple ne peut plus être décidé dans vos grands immeubles de luxe aux colonnes doriques, que vous venez nous administrer avec un fouet à la main comme autrefois. Maître, Ce temps-là est révolu, révolu parce que c'est déjà l'avènement d'une nouvelle ère, vous pouvez également me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai plus maître.
À mes frères et congénères fourmis noires !
Sous une péripétie livide, nous sommes devenus des « yesmen », nos yeux échardés nous empêchent de voir la morcelisation de la fourmilière qui se transforme peu à peu en suie. Chaviré par la lumière obscurantive des fourmis de couleurs, nous avons été embaumé par notre propre désir du changement, nos ambitions pharaoniques qu'aujourd'hui, on s'ébènophobise , on se rejette et se méprise comme une chemise désuète.
Notre présidence collégiale se compose des fourmis marionnettisées, détestant la chasse, transformant la fourmilière en un bras d'eau ou nichent les caïmans aux pensées marasmées où ils passent leur temps à entreprendre des colloques inanes et insanes.
Est-ce ces fourmis, dont-on nous contait la bravoure, le courage, l'audace...les soirs autours du feu dont leurs enfants sont aujourd'hui assujettis?
Est-ce cette fourmilière-là, où les descendants d'un même ancêtre sont comme la frondaison d'un arbre, qu'aucune branche ne pouvait s'écarter, pousser des racines tel un palétuvier des mangroves qui se balkanise peu à peu ?
Est-ce cette grande fourmilière de braves, de guerriers, de contes, de mythes, de légendes là, que ses fils et filles ont laissé se transformé ainsi ? Que les plus faibles parmi eux n'ont qu'un seul sentiment indigne, la résignation ?
Aujourd'hui, la fourmi noire semble être celle-là qui a allumé le feu dans la fourmilière, la laissant se transformer peu à peu en suie amère !!!
Une saison de pluies, une saison sèche. Le défrichement s'accentue, la température ne cesse de grimper, les plantes jaunissent peu à peu, les herbes se raréfient, les saumons et les thons disparaissent des lacs et des étangs, les silures s'enfuient très profondément dans un univers des "potopotos ". Les ouvriers et les cultivateurs sur les sentiers rocailleux laissent derrière eux à la maison leurs femmes et enfants pour des travaux rudes et ardus, coordonnés aux coups des fouets. Comme il le faisait habituellement, à coups de matraque le maître faisait asseoir son hégémonie sur ses travailleurs. Des jours et des années passèrent, le traitement devenait de plus en plus insupportable et inhumain, bref, digne d'un autre Golgotha pour ces derniers.
Un jour, en rouant un des ouvriers, un des petit-fils de ces derniers abandonne sa tâche, s'approche tout près du maître et saisi sa cordelette et dit : Assez maître ! Vous ne pouvez non seulement porter votre manteau de philanthrope envers ceux qui vous ressemblent, ceux qui ont la même teinte que vous ? et me prendre moi et mon peuple pour des sous fifres. Il est temps qu'on se regarde comme des êtres humains et se considère comme tel.
M'assoir un instant ? Hélas, non maître !
Que je me taise ? Eh bien, je ne peux le faire que si l'équité se pointe au rendez-vous, que si la misanthropie ébène se raye de votre champ lexical, de votre esprit et celui de vos congénères. Ce peuple dont ses terres sont considérées comme vos vaches à lait, que vous trayez sans relâche par toutes les manigances inimaginables, est fatigué et épuisé. Ce peuple a déjà assez souffert comme ça.
Pourquoi j'ose parler? je ne parle non pas, parce que j'ai la parole facile, je parle pour faire entendre ma voix, voix de refus de l'injustice, du pillage à grande échelle et j'en passe. Je parle parce que je ne me laisserai pas faire.
Je trouve ça étrange et grotesque que vous me dites que ce peuple vous doit tout. Maître, avez-vous la mémoire courte ? Ce peuple que vous traitez de sous-hommes et dont leurs biens sont mal acquis les vôtres, est celui, qui autre fois les grands avaient décidé d'envoyer ses vaillants courageux et dignes guerriers, ses phallus aux costumes ébènes combattre les envahisseurs de vos terres, en gain de lune du néant, qui leurs eaux de vies ont noirci le sol de ces derniers.
Quand moi je vois cela, je vois un Homme, un peuple avec un grand cœur, un grand sens de l'humanité, un grand sens du devoir envers son prochain. Après tout, il n'y a qu'une race sur terre, la race humaine. A votre place, ce sacrifice me servira d'in memoriam moi, mes congénères, descendants et progénitures. Au lieu d'une reconnaissance et d'un respect, vous opprimez mon peuple et moi, vous foulez à vos pieds la grandeur, la dignité... de mon peuple.
Maître ? Posez-vous même la question! est-ce normal qu'un peuple à qui l'on a promis une indépendance, ait le visage qui se tuméfie sous les fouettements du néocolonialisme ?
Est-ce normal qu'un peuple, pour être indépendant puisse payer le prix à hauteur de sa vie ? Sérieusement ? Pensez-vous que je vous fais la morale ? c'était juste des faits, des constatations... que je relate. Si je devais vous faire une leçon de morale, sans l'ombre d'un doute vous n'allez pas vous remettre d'aussi tôt. Mais, laissez-moi vous rappeler qu'un maître est celui-là qui est censé être le tutélaire, la première instance protectrice de ceux-là qu'il appelle « ses sujets ». Je ne m'insurge pas maître ! Je vitupère seulement le comportement, qui à mon goût de sous-fifre est inacceptable et désagréable. Plus de soixante lunes passées que vous piétinez... sans mégarde cette terre. Terre bâtie dans sa forme primale, originelle, bâtie par ses vaillants fils titans, bâtie par ses fils, noirs aux hypothalamus de guêpes, bâtie sur des terres royales où reposent leurs aïeux, bâtie de terre rouges sous le sifflement plaintif de ces derniers.
Vous revenez demander une reconnaissance, et demander pourquoi mon peuple refuse votre protection à deux balles contre les guerres tribales ? Et pourquoi ce peuple se soulève contre le pouvoir ?
Oh ! dieu, génie de la forêt!
Une reconnaissance, pourquoi ? Pour m'avoir asservi ? ou pour avoir assujetti mon peuple? Une protection face à des mascarades tribales que vous-même avez organisez avec la complicité des miens? Mon peuple s'insurge contre le pouvoir tout simplement parce que vous en êtes l'instigateur ; cette marionnette n'est là que pour vous servir, vous et vos intérêts.
Oh ! Dieu de mes ancêtres!
Si je me rappelle bien, mes prédécesseurs qui vous ont fait confiance et accepté votre protection, en récompense, reçurent, je ne dis pas qu'un coup de couteau, mais des coups de couteaux dans le dos. Les plus téméraires d'entre eux l'ont reçu en plein cœur.
Maître, il est temps ! Il temps pour que vous acceptiez qu'on vous dise non ! non de cinq doigts de la main. Non ! Le sort de mon peuple ne peut plus être décidé dans vos grands immeubles de luxe aux colonnes doriques, que vous venez nous administrer avec un fouet à la main comme autrefois. Maître, Ce temps-là est révolu, révolu parce que c'est déjà l'avènement d'une nouvelle ère, vous pouvez également me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai plus maître.
À mes frères et congénères fourmis noires !
Sous une péripétie livide, nous sommes devenus des « yesmen », nos yeux échardés nous empêchent de voir la morcelisation de la fourmilière qui se transforme peu à peu en suie. Chaviré par la lumière obscurantive des fourmis de couleurs, nous avons été embaumé par notre propre désir du changement, nos ambitions pharaoniques qu'aujourd'hui, on s'ébènophobise , on se rejette et se méprise comme une chemise désuète.
Notre présidence collégiale se compose des fourmis marionnettisées, détestant la chasse, transformant la fourmilière en un bras d'eau ou nichent les caïmans aux pensées marasmées où ils passent leur temps à entreprendre des colloques inanes et insanes.
Est-ce ces fourmis, dont-on nous contait la bravoure, le courage, l'audace...les soirs autours du feu dont leurs enfants sont aujourd'hui assujettis?
Est-ce cette fourmilière-là, où les descendants d'un même ancêtre sont comme la frondaison d'un arbre, qu'aucune branche ne pouvait s'écarter, pousser des racines tel un palétuvier des mangroves qui se balkanise peu à peu ?
Est-ce cette grande fourmilière de braves, de guerriers, de contes, de mythes, de légendes là, que ses fils et filles ont laissé se transformé ainsi ? Que les plus faibles parmi eux n'ont qu'un seul sentiment indigne, la résignation ?
Aujourd'hui, la fourmi noire semble être celle-là qui a allumé le feu dans la fourmilière, la laissant se transformer peu à peu en suie amère !!!