Enfin, la date tant attendue arriva. Et l'annonce fut faite sur tous les médias, que ce soient les télévisions nationales ou les réseaux sociaux, tels Facebook, Instagram ou sur Blogueur, on se la répétait seulement : << les fennecs de Niamey rencontrent les Fiesta-Girls de Tillabéry, la région du fleuve Niger. >> Et spécialement pour ça, les autorités ont aménagé un grand terrain sur le haut plateau de Rio-Bravo, juste à quelques cent mètres près du fleuve.
Alors cette fois-ci, c'est la finale et les Fennecs doivent s'engager à fond pour vaincre les Fiesta-Girls et remporter cette coupe des coupes, dédiée à l'environnement par le gouvernement, sur le champ d'honneur. Ce championnat national annuel tenant lieu également à de partages de cultures entre peuples, animé par ces femmes qui se battent chaque jour pour l'environnement. Les Fennecs, ces généreuses filles se sont fait même un slogan.
Dès l'avant-veille du match, nos deux amis, Idi et Sani, toujours avec leur caméra ultrasophistiquée, s'introduisirent dans les couloirs immenses de la ville touristique de Kanazi, histoire de pouvoir visiter les merveilles de la nature, et pourquoi pas faire de cette aventure un film documentaire
_ Tu vois Idi, fit Sani avec sa caméra accrochée au coup. Qu'en dis-tu d'un film documentaire accompagné d'un match de handball à la fin ?
_ Ce n'est pas mal du tout, et arrivés à la piaule, nous nous adresserons à une maison de production. Et note bien, tout ceci sera dédié à l'environnement, nous lancerons après un prix promotionnel.
_ C'est certain, c'est même une belle idée, cela nécessite de la mûrir encore, reprit Sani en essuyant son appareil qui luisait au soleil de dix heures.
_ Tiens cher ami, s'enquit Idi en portant son doigt au menton, c'était un garçon de douze ans, mais grand de taille, et il a déjà de grands projets pour notre planète.
_ Tu vois Idi, l'avenir de ce monde se trouve entre nos mains, nous devons tout faire pour lutter contre les effets négatifs de ce changement climatique... Pas vrai ?
_ Cela est notre ultime devoir même, je t'assure cher ami, cette planète a besoin de nous plus que jamais...
_ Tiens qu'en dis-tu, fit Sani en l'attirant par l'avant-bras, si nous allions inspecter les hippopotames... ?
_ Allons y tout de suite, fit l'autre en souriant...
Kanazi est une île très animée à la verdure foudroyante, les manguiers et les goyaviers s'élevaient en masse. Les gens venaient de partout, surtout pour assister à cette fameuse finale de handball. Les femmes riaient exprès avec leurs tenues de fêtes, juste pour agrémenter les circonstances. Un club de joueurs de belotte par-ci, un groupe de scrabbleurs par-là. Les cabarets étaient alignés, et ils étaient tous pleins, les gens venaient seulement. D'autres élurent déjà domicile, juste pour trouver une petite place et trinquer avec les amis, c'est ça le plus important.
De loin, on pouvait sentir l'odeur du fleuve mêlé au vent, et un soufflement humide se dégagea à l'entrée des maisons en forme de triangle. Soudain nos deux amis, Idi et Sani se pointèrent au coin convenable des hippopotames, l'endroit où ils sortaient respirer à plein air la vie terrestre. Les hippopotames sont magiques.
_ Tu sais Sani, l'hippopotame n'est pas bête...
_ Eh bien, pourquoi dis-tu cela Idi ?
_ Parce qu'il te met toujours en garde avant de t'attaquer...
_ Je n'ai pas compris, sois un peu explicite...
_ Dès qu'un hippopotame se trouve à un endroit précis, tu peux le voir, car il va se montrer, pour que tu saches vraiment qu'il est là, et que chacun fait ses affaires...
_ Donc, fit Sani les yeux grandement ouverts, l'hippopotame n'attaque jamais en premier lieu, ou bien je n'ai pas très bien saisi ton explication... ?
_ Non jamais, sauf si on le contrarie, tu l'agaces quoi, alors là il ne le pardonnera jamais à quiconque, même au grand Sorko...
_ Le contrarier, mais comment, cher ami ?
_ Tu vas le voir, fit Idi en asseyant les jambes croisées. Surtout quand la femelle venait de mettre bas, elle devenait folle dans la protection de ses petits...
_ Dis-moi davantage sur ces animaux...
_ Si l'hippopotame crie sur le fleuve, il veut qu'on lui cède le passage, parfois avec sa troupe, souvent seul en promenade ou en pâture. Mais si jamais, l'individu s'entête à suivre la même trajectoire que lui, là il l'attaque en un clin d'œil. Tu sais, il est très rapide sur le fleuve, un prédateur sans pitié, ni pardon...
Sani voulut répliquer, quand un groupe de dix hippopotames se montrait sur la berge à quelques trente mètres près d'eux. Sans plus tarder, il s'est mis à les filmer et les photographier avec leurs gueules roses. Ils étaient tellement gros.
_ Regarde Sani, fit doucement Idi, évite de trop braquer la caméra vers eux, sinon ils vont nous attaquer d'un moment à l'autre...
_ T'inquiète cher ami, je saurai quoi faire, ce n'est pas ma première fois quand même...
Trente minutes plus tard, nos deux héros se rendirent à un lieu désert, juste à la sortie de Kanazi.
_ Tu vois Idi, c'est ici que nous allons construire notre centre de recherches pour l'environnement, je te disais que l'avenir de notre planète est entre nos mains, et nous devons tout faire pour sauvegarder cela.
_ C'est très bien Sani, nous pouvons d'abord commencer à planter des arbres tout autour, ensuite nous allons installer nos deux usines pour le recyclage des déchets plastiques, le calvaire de notre ville Kanazi.
_ Nous pourrons revendre les produits sur le marché de la contrée, regarde ces nombreuses boutiques qu'on a, ça pourrait faire l'affaire...
_ Oui mon cher, reprit Idi en grattant un peu le sol avec ses bottes. Commençons d'abord par sensibiliser les populations, lorsqu'ils comprendront notre objectif, d'autres se joindront à nous sûrement, nous le faisons pour l'environnement, pour nous-même, et pour les générations futures.
_ C'est bien vrai, nous allons nous battre pour réaliser ce projet, car la vie de notre planète est en danger, nous devons agir avec nos moyens.
_ Très bien dit, donc après cette finale de handball, nous allons organiser une soirée de gala pour officialiser les choses, le temps joue contre nous, Sani...
Le dimanche suivant, le stade de kanazi était plein à craquer. Un coup de sifflet, les joueuses se positionnent, un autre coup de sifflet, la partie commence. Les Fennecs de Niamey étaient en maillots à rayures rouges, et les Fiesta-Girls de Tillabéry en bandes vertes, toutes tant qu'elles sont, ces joueuses étaient engagées pour cette finale de coupe de l'environnement.
Une joueuse en maillot à bandes rouges court avec le ballon, elle fonce, elle fonce, les spectateurs crient, un but ! Niamey vient de marquer. Les rangs se serrent, une dribble par-ci, un bond par-là, une passe de ce côté, une lancée de l'autre, une joueuse à bandes vertes se détache des autres, elle avance, elle avance, seule face à la gardienne, le public se lève, un but partout !
Les équipes se concertent davantage, les tambours rythmaient, les spectateurs se faisaient des grimaces, juste pour décourager ou taquiner le camp adverse, tous les moyens sont bons pour gagner cette coupe.
A dix minutes du temps règlementaire, l'attaquante des Fennecs capte la balle en air et se lance dans la course, elle dribbla d'abord la première venue, ensuite entre deux joueuses, elle lança le ballon jusque dans les filets, la gardienne n'a rien vu, le public crie encore, deux buts à un !
La fin du match approche, on danse, on chante, et bien voilà, les Fennecs remportent la coupe de l'environnement sous les acclamations des spectateurs :
<< Bravo les Fennecs, une pour toutes, toutes pour une ! >>
Et comme c'était dans la région far de Kanazi que l'évènement s'est passé, les autorités ont décidé de construire la première usine de recyclage des déchets plastiques pour les populations et pour la planète.
_ Enfin, fit Idi le sourire aux lèvres, tout est bien qui finit bien, et le moment est venu pour nous de prendre les commandes et proposer de meilleures solutions pour l'environnement...