Toute histoire commence un jour, quelque part. C’était il y a 20 ans au collège marie Auxiliatrice chez les sœurs Salésiennes.
L’histoire que je m’apprête à vous raconter colle avec ce à quoi ressemblait ma vie. Vous allez devoir comprendre ma situation de l’époque, pour percer la leçon de l’histoire.
Alors que j’étais toute petite et que je faisais encore pipi dans mon lit, j’ai toujours entendu parler du Père Noël. Je m’en rappelle très bien. Je fus en 4e année fondamentale. J’étais très brillante et mon père me le disait tout le temps, sans manquer de vanter ses propres exploits, que le bon élève que j’étais fut le fruit de son accomplissement. Les bons élèves, comme le savent tout le monde attendent toujours avec fierté et assurance le père noël, passant par la cheminée, laissant son traineau quelque part dans la neige et venant déposer des cadeaux au-dessous du sapin. Il ne faut pas être seulement brillant et bon élève mais il faut aussi être sage comme une image comme on aime le répéter ; c’est ce que je lisais dans mon petit bouquin d’occasion d’Astrapi qu’un ami de mon père m’apportait, après chaque inventaire de la bibliothèque de l’institut Français où il travaillait. Dès qu’on se débarrassait de ces livres, je m’en régalais grâce a lui...Zut ! Qu’il repose en paix...
J’habitais à Tokyo, un petit quartier populaire situé presqu’entre la rue de St- martin à Delmas 2 et le boulevard Jean -Jacques Dessalines. Sur ce boulevard se situe le Collège Marie Auxiliatrice, là où j’ai terminé mon cycle primaire. Chaque matin, mon père m’y conduisait à pied, m’aidant à porter mon sac à dos qui contenait une douzaine de livres et une douzaine de cahiers, vu que l’école n’avait pas de casiers. Nous traversions sur le pont un ravin rempli de sachets d’eau en plastique ainsi qu’une tonne d’assiettes en carton non dégradables transportés par l’eau de pluie. Arrivée à l’école toujours de très tôt, deux heures avant la rentrée des classes, mon père me faisait toujours repasser mes leçons et s’il restait encore du temps, il anticipait sur les leçons d’après. C’est ainsi que j’étais devenue excellente et je me rappelle une fois avoir fait la totalité de la note comme moyenne et le censeur a laissé entendre aux autres qu’on a enlevé un point sur ma note de civique seulement à cause d’une virgule manquante. Pour ainsi dire que sur ce point, j’étais censée marquer des points relatifs aux critères exhaustifs du père Noël.
J’étais comme une étoile brillante à l’école mais toujours ce qui me manquait : c’était le père noël. Je me posais souvent cette question : « pourquoi je ne l’ai jamais vu de mes propres yeux ? Alors que moi j’ai tout fait pour le voir. Qu’est-ce qui me manque ? ». Je suis devenue obsédée par cette question et je le partageai avec mon père et il me répondit : « il n’aime pas les petites filles désordonnées ». C’est ainsi que depuis qu’il m’a sorti ces phrases, je fis tout mon effort.
C’est ainsi que je fis mon possible pour m’organiser, arranger mon lit tous les matins. Mon père et ma mère virent ma préoccupation et s’apprêtèrent à me faire du chantage : « tu veux voir le père noël, fais ceci... », « Tu veux voir le père Noel, fais cela... ». C’était devenu énervant, même les professeurs utilisaient ce stupide discours. Je me demandai si cet enfant existe vraiment, cet enfant sans tache qui aurait le privilège de voir le père noël et pas n’importe lequel, un père noël sur son traineau conduit par des rennes, posé sur la neige et passant par la cheminée...
Un mercredi matin au mois de décembre, alors que j’étais en salle de classe, pendant mon cours d’histoire et en pleine récitation, la sœur supérieure m’a convoqué à la direction. Etant donné que c’était une récitation de groupe, les élèves qui faisaient partie de mon groupe sursautèrent car ils comptaient sur moi pour me répéter en bafouillant. Arrivée à la direction, la sœur supérieure me demanda de m’asseoir, ce que je fis à l’instant l’air toute crispée. Elle me présenta une fiche d’inscription pour un concours puis me dit :
Tiens Arya, tu vas représenter l’école à ce concours
Quoi ?... me dis-je dans ma tête. Ma sœur, le père Noël du livre ?
Tu sais faire de beaux dessins donc tu pourras dessiner le père Noël. J’ai confiance en tes capacités. Je n’ai plus rien à te dire. La conversation est terminée, retourne en salle de classe.
J’étais très motivée pour la récitation mais arrivée en salle de classe je fus complètement terrassée. Je ne soufflai mot. Je fus furieuse non à cause du fait que la sœur m’a choisi pour le concours mais par le fait que le père Noël ne m’a jamais choisi pour ses cadeaux. « Pourquoi lui accorderais-je tant d’importance ? ». La date du concours fut dans une semaine à compter du jour où la sœur m’avait convoqué. Deux jours passèrent et je n’avais encore rien dessiné. Le 3e jour, je résolus à faire quelque chose. Je pris mes crayons couleur et je commençai à dessiner le bonnet du père Noël. La semaine précédente, ma tante m’avait apporté un bonnet, je l’avais porté pendant quelques heures mais je n’ai pas pu le supporter à cause de la chaleur. Je demandai à mon père :
Comment le père noël fait-il pour supporter ce bonnet sur la tête ? avec cette chaleur ? il ne répondit pas et le téléphone finit par interrompre la conversation. Dès que j’y songeai, je fus bloquée et je n’ai pas terminé le dessin.
Les jours passèrent, la fin de la semaine arriva et je ne parvins toujours pas à faire mon dessin. Je décidai d’aller voir mon professeur pour lui expliquer mon embarras.
Tu es très intelligente me répondit-il qu’est-ce qui t’arrive ?
Ben, Madame c’est juste que chez moi il n’y a pas de cheminée et je n’imagine pas comment le père noël peut porter un bonnet. Je n’ai pas pu porter celui que m’a offert ma tante. Il fait très chaud.
Hum...je vois. Essaie quand même de dessiner le père Noël qu’on connait tous !
Je ne le connais pas, il n’est jamais venu chez moi. Je n’ai pas de cheminée ni de sapin.
Le professeur s’énerva et m’envoya balader.
Fais ce que tu veux, vas t’en !
J’entendis soudain la porte claquer derrière moi. On sonna la recréation.
J’eus vraiment honte et je pleurai à chaude larme. Il faut dire que je suis comme ça, jusqu’à maintenant à mon âge adulte. Dès que je suis trop en colère, je pleure. J’ai honte, je pleure aussi. Ce qui est curieux dans cette affaire, un biscuit me calme la fureur et la honte. Attendu qu’à cette époque, je n’avais pas d’amis à qui faire des confidents. Aujourd’hui encore je n’en ai pas mais plus ou moins je peux parler à quelqu’un si la chose n’est pas trop intime à moi-même.
Je me rappelle encore que j’étais le solitaire de la classe. On faisait attention à tout ce que je portais, comment je me coiffais, et le plus accentué : mes chaussures. Mon père m’achetait toujours des souliers d’hommes. En première année, j’avais un soulier ayant des lacets et des petits points par devant. Vous avez surement déjà l’image en tête. De plus, c’est très long. À longueur de journée, j’entendais chuchoter : « regarde-moi le camion INO ». Moi de mon côté je n’en faisais aucun cas. Je ne me fâchais pas et je me refugiais toujours dans mes livres, du moment qu’on ne me touche pas. Étant donné que je faisais souvent mine de ne rien entendre, ils succombaient la plupart du temps à la tentation de me toucher. Je me rappelle d’une boulotte qui s’appelait Dayane, à qui j’ai écrasé le nez de plusieurs coup de poings et épluché son visage de mes ongles. Aujourd’hui je suis quelqu’un de plus calme et vous pouvez me croire, je ne donne plus de raclée.
Donc, n’ayant pas eu de petites copines pour faire des ragots, je me dirigeai vers le portail de l’école et j’achetai un paquet de cheeco et un pot de fresco, ce boisson là qu’on compose avec du sirop à base de sucre, d’eau bouillie et d’arôme accompagné de la glace rappée. Après quelques minutes on sonna la fin de la recréation et je m’apprêtai à rentrer dans les rangs quand que je sentis quelqu’un me toucher par derrière. Je me retournai et la sœur supérieure était là devant moi.
Où en es-tu avec le dessin ?
Je la regardai et je répondis :
Le père noël porte un bonnet et des bottes ?
Bien sur
D’accord, qu’en est-il de son traineau conduit par des rennes ? il le pose sur la glace ?
Oui sur la glace ! pourquoi toute ces questions abjectes ??
Ce qui est abjecte ma sœur c’est justement ce... (j’allais dire ‘’ce que vous dites’’ et je me tus). Il n’y a pas de neige ici.
Tu es renvoyée de l’école aujourd’hui !
Je n’en crus pas mes oreilles. La sœur me traita de petite insolente. Effectivement, ces gens-là détestent qu’on leur tienne tête ou qu’on essaie de les raisonner. En dessous de ce voile blanc se cache une tête orgueilleuse et hautaine ; À croire qu’ils savent tout et qu’ils possèdent le monopole de la sagesse. Je me rendis tranquillement dans ma salle de classe sous le ricanement des élèves pour prendre mon sac et rentrer chez moi. Pas besoin de vous fournir trop de détails, mes parents me grondèrent à mourir et je grommelai tout bas : je connaissais déjà la suite...je peux oublier cette histoire de père Noël.
Pendant les jours passés chez moi, je finis par réfléchir et je fis mon dessin, le soir qui précéda la présentation. Le lendemain, alors qu'on va décerner le prix au collège gagnant. Je perdis tout espoir vu que ce que j’avais dessiné ne ressembla en rien au Père Noël étranger de mes livres d’Astrapi. Il y eut un gros silence et tout le monde attendait sauf moi. Puis après quelque secondes on cria :
« ...Le collège Marie Auxiliatrice !! »
Je sursautai. Le public cria en cœur : « ça c’est notre père Noël à nous ! ouais...». Je m’approchai timidement de l’estrade pour prendre mon dessin : imaginez un peu, mon père Noël de couleur marron et de barbe crépue qui portait un chapeau de paille, habillé en maillot, un pantalon en tissu de polyester, une sandale à bande et un mouchoir à la main avec son sac en paille. Ce ne fut pas un traineau conduit par des rennes, mais un chariot de bois conduit par des chevaux !
L’histoire que je m’apprête à vous raconter colle avec ce à quoi ressemblait ma vie. Vous allez devoir comprendre ma situation de l’époque, pour percer la leçon de l’histoire.
Alors que j’étais toute petite et que je faisais encore pipi dans mon lit, j’ai toujours entendu parler du Père Noël. Je m’en rappelle très bien. Je fus en 4e année fondamentale. J’étais très brillante et mon père me le disait tout le temps, sans manquer de vanter ses propres exploits, que le bon élève que j’étais fut le fruit de son accomplissement. Les bons élèves, comme le savent tout le monde attendent toujours avec fierté et assurance le père noël, passant par la cheminée, laissant son traineau quelque part dans la neige et venant déposer des cadeaux au-dessous du sapin. Il ne faut pas être seulement brillant et bon élève mais il faut aussi être sage comme une image comme on aime le répéter ; c’est ce que je lisais dans mon petit bouquin d’occasion d’Astrapi qu’un ami de mon père m’apportait, après chaque inventaire de la bibliothèque de l’institut Français où il travaillait. Dès qu’on se débarrassait de ces livres, je m’en régalais grâce a lui...Zut ! Qu’il repose en paix...
J’habitais à Tokyo, un petit quartier populaire situé presqu’entre la rue de St- martin à Delmas 2 et le boulevard Jean -Jacques Dessalines. Sur ce boulevard se situe le Collège Marie Auxiliatrice, là où j’ai terminé mon cycle primaire. Chaque matin, mon père m’y conduisait à pied, m’aidant à porter mon sac à dos qui contenait une douzaine de livres et une douzaine de cahiers, vu que l’école n’avait pas de casiers. Nous traversions sur le pont un ravin rempli de sachets d’eau en plastique ainsi qu’une tonne d’assiettes en carton non dégradables transportés par l’eau de pluie. Arrivée à l’école toujours de très tôt, deux heures avant la rentrée des classes, mon père me faisait toujours repasser mes leçons et s’il restait encore du temps, il anticipait sur les leçons d’après. C’est ainsi que j’étais devenue excellente et je me rappelle une fois avoir fait la totalité de la note comme moyenne et le censeur a laissé entendre aux autres qu’on a enlevé un point sur ma note de civique seulement à cause d’une virgule manquante. Pour ainsi dire que sur ce point, j’étais censée marquer des points relatifs aux critères exhaustifs du père Noël.
J’étais comme une étoile brillante à l’école mais toujours ce qui me manquait : c’était le père noël. Je me posais souvent cette question : « pourquoi je ne l’ai jamais vu de mes propres yeux ? Alors que moi j’ai tout fait pour le voir. Qu’est-ce qui me manque ? ». Je suis devenue obsédée par cette question et je le partageai avec mon père et il me répondit : « il n’aime pas les petites filles désordonnées ». C’est ainsi que depuis qu’il m’a sorti ces phrases, je fis tout mon effort.
C’est ainsi que je fis mon possible pour m’organiser, arranger mon lit tous les matins. Mon père et ma mère virent ma préoccupation et s’apprêtèrent à me faire du chantage : « tu veux voir le père noël, fais ceci... », « Tu veux voir le père Noel, fais cela... ». C’était devenu énervant, même les professeurs utilisaient ce stupide discours. Je me demandai si cet enfant existe vraiment, cet enfant sans tache qui aurait le privilège de voir le père noël et pas n’importe lequel, un père noël sur son traineau conduit par des rennes, posé sur la neige et passant par la cheminée...
Un mercredi matin au mois de décembre, alors que j’étais en salle de classe, pendant mon cours d’histoire et en pleine récitation, la sœur supérieure m’a convoqué à la direction. Etant donné que c’était une récitation de groupe, les élèves qui faisaient partie de mon groupe sursautèrent car ils comptaient sur moi pour me répéter en bafouillant. Arrivée à la direction, la sœur supérieure me demanda de m’asseoir, ce que je fis à l’instant l’air toute crispée. Elle me présenta une fiche d’inscription pour un concours puis me dit :
Tiens Arya, tu vas représenter l’école à ce concours
Quoi ?... me dis-je dans ma tête. Ma sœur, le père Noël du livre ?
Tu sais faire de beaux dessins donc tu pourras dessiner le père Noël. J’ai confiance en tes capacités. Je n’ai plus rien à te dire. La conversation est terminée, retourne en salle de classe.
J’étais très motivée pour la récitation mais arrivée en salle de classe je fus complètement terrassée. Je ne soufflai mot. Je fus furieuse non à cause du fait que la sœur m’a choisi pour le concours mais par le fait que le père Noël ne m’a jamais choisi pour ses cadeaux. « Pourquoi lui accorderais-je tant d’importance ? ». La date du concours fut dans une semaine à compter du jour où la sœur m’avait convoqué. Deux jours passèrent et je n’avais encore rien dessiné. Le 3e jour, je résolus à faire quelque chose. Je pris mes crayons couleur et je commençai à dessiner le bonnet du père Noël. La semaine précédente, ma tante m’avait apporté un bonnet, je l’avais porté pendant quelques heures mais je n’ai pas pu le supporter à cause de la chaleur. Je demandai à mon père :
Comment le père noël fait-il pour supporter ce bonnet sur la tête ? avec cette chaleur ? il ne répondit pas et le téléphone finit par interrompre la conversation. Dès que j’y songeai, je fus bloquée et je n’ai pas terminé le dessin.
Les jours passèrent, la fin de la semaine arriva et je ne parvins toujours pas à faire mon dessin. Je décidai d’aller voir mon professeur pour lui expliquer mon embarras.
Tu es très intelligente me répondit-il qu’est-ce qui t’arrive ?
Ben, Madame c’est juste que chez moi il n’y a pas de cheminée et je n’imagine pas comment le père noël peut porter un bonnet. Je n’ai pas pu porter celui que m’a offert ma tante. Il fait très chaud.
Hum...je vois. Essaie quand même de dessiner le père Noël qu’on connait tous !
Je ne le connais pas, il n’est jamais venu chez moi. Je n’ai pas de cheminée ni de sapin.
Le professeur s’énerva et m’envoya balader.
Fais ce que tu veux, vas t’en !
J’entendis soudain la porte claquer derrière moi. On sonna la recréation.
J’eus vraiment honte et je pleurai à chaude larme. Il faut dire que je suis comme ça, jusqu’à maintenant à mon âge adulte. Dès que je suis trop en colère, je pleure. J’ai honte, je pleure aussi. Ce qui est curieux dans cette affaire, un biscuit me calme la fureur et la honte. Attendu qu’à cette époque, je n’avais pas d’amis à qui faire des confidents. Aujourd’hui encore je n’en ai pas mais plus ou moins je peux parler à quelqu’un si la chose n’est pas trop intime à moi-même.
Je me rappelle encore que j’étais le solitaire de la classe. On faisait attention à tout ce que je portais, comment je me coiffais, et le plus accentué : mes chaussures. Mon père m’achetait toujours des souliers d’hommes. En première année, j’avais un soulier ayant des lacets et des petits points par devant. Vous avez surement déjà l’image en tête. De plus, c’est très long. À longueur de journée, j’entendais chuchoter : « regarde-moi le camion INO ». Moi de mon côté je n’en faisais aucun cas. Je ne me fâchais pas et je me refugiais toujours dans mes livres, du moment qu’on ne me touche pas. Étant donné que je faisais souvent mine de ne rien entendre, ils succombaient la plupart du temps à la tentation de me toucher. Je me rappelle d’une boulotte qui s’appelait Dayane, à qui j’ai écrasé le nez de plusieurs coup de poings et épluché son visage de mes ongles. Aujourd’hui je suis quelqu’un de plus calme et vous pouvez me croire, je ne donne plus de raclée.
Donc, n’ayant pas eu de petites copines pour faire des ragots, je me dirigeai vers le portail de l’école et j’achetai un paquet de cheeco et un pot de fresco, ce boisson là qu’on compose avec du sirop à base de sucre, d’eau bouillie et d’arôme accompagné de la glace rappée. Après quelques minutes on sonna la fin de la recréation et je m’apprêtai à rentrer dans les rangs quand que je sentis quelqu’un me toucher par derrière. Je me retournai et la sœur supérieure était là devant moi.
Où en es-tu avec le dessin ?
Je la regardai et je répondis :
Le père noël porte un bonnet et des bottes ?
Bien sur
D’accord, qu’en est-il de son traineau conduit par des rennes ? il le pose sur la glace ?
Oui sur la glace ! pourquoi toute ces questions abjectes ??
Ce qui est abjecte ma sœur c’est justement ce... (j’allais dire ‘’ce que vous dites’’ et je me tus). Il n’y a pas de neige ici.
Tu es renvoyée de l’école aujourd’hui !
Je n’en crus pas mes oreilles. La sœur me traita de petite insolente. Effectivement, ces gens-là détestent qu’on leur tienne tête ou qu’on essaie de les raisonner. En dessous de ce voile blanc se cache une tête orgueilleuse et hautaine ; À croire qu’ils savent tout et qu’ils possèdent le monopole de la sagesse. Je me rendis tranquillement dans ma salle de classe sous le ricanement des élèves pour prendre mon sac et rentrer chez moi. Pas besoin de vous fournir trop de détails, mes parents me grondèrent à mourir et je grommelai tout bas : je connaissais déjà la suite...je peux oublier cette histoire de père Noël.
Pendant les jours passés chez moi, je finis par réfléchir et je fis mon dessin, le soir qui précéda la présentation. Le lendemain, alors qu'on va décerner le prix au collège gagnant. Je perdis tout espoir vu que ce que j’avais dessiné ne ressembla en rien au Père Noël étranger de mes livres d’Astrapi. Il y eut un gros silence et tout le monde attendait sauf moi. Puis après quelque secondes on cria :
« ...Le collège Marie Auxiliatrice !! »
Je sursautai. Le public cria en cœur : « ça c’est notre père Noël à nous ! ouais...». Je m’approchai timidement de l’estrade pour prendre mon dessin : imaginez un peu, mon père Noël de couleur marron et de barbe crépue qui portait un chapeau de paille, habillé en maillot, un pantalon en tissu de polyester, une sandale à bande et un mouchoir à la main avec son sac en paille. Ce ne fut pas un traineau conduit par des rennes, mais un chariot de bois conduit par des chevaux !