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Mon père avait coutume de dire que les papillons ne se posaient que sur les plus jolies fleurs. Et sur les personnes qui possédaient une belle âme.
Lorsque j'étais enfant, les papillons se posaient souvent sur moi. Et cela me rendait fière aux yeux de mon père.
Dans ce petit bout de jardin qu'il louait, il entretenait avec soin plantes et fleurs sauvages. Instinctivement. Ce coin de verdure sauvage et atypique lui ressemblait. Le samedi ou le dimanche, nous nous entassions donc tous dans la Simca pour nous y rendre, car il était situé en dehors de la ville. Là-bas, à même le sol, sur des nappes de fortune, ma mère dressait pique-nique et goûter. Puis, au son des cigales, nous nous y endormions après manger.
Mon père travaillait la terre avec et pour le plaisir. Sans but. Histoire de la retourner et de l'aérer, nous expliquait-il, à ma sœur et moi. Puis il l'oubliait parfois une saison entière. Pour qu'elle se reposât, se justifiait-il.
Au printemps, c'était dans cette ambiance intimiste que les papillons m'élisaient en se déposant sur mes épaules. Ils repliaient leurs ailes et se tenaient aussi immobiles que moi. Doucement, de peur de briser cet enchantement, je tournais la tête et les observais. À loisir, je détaillais le savant graphisme de leurs ailes. Avec l'envie de les caresser. Mais je me retenais : je savais la fragilité du papillon. Alors je leur confiais mes secrets par télépathie. Et souvent, ils ne prenaient leur envol que lorsque j'avais fini de m'épancher.
Aujourd'hui, dans mon jardin, lorsque les beaux jours paraissent et que les papillons volettent autour de mes enfants, je pense à mon père. Et si, par hasard, l'un d'eux se pose sur une de leurs épaules, je leur raconte notre légende familiale. Puis, par télépathie, je demande au papillon de rapporter à mon père que j'ai retrouvé auprès de ses petits-fils ma belle âme d'enfant qu'il aimait tant.
Avant.
À mon père, ce papillon trop éphémère.
Lorsque j'étais enfant, les papillons se posaient souvent sur moi. Et cela me rendait fière aux yeux de mon père.
Dans ce petit bout de jardin qu'il louait, il entretenait avec soin plantes et fleurs sauvages. Instinctivement. Ce coin de verdure sauvage et atypique lui ressemblait. Le samedi ou le dimanche, nous nous entassions donc tous dans la Simca pour nous y rendre, car il était situé en dehors de la ville. Là-bas, à même le sol, sur des nappes de fortune, ma mère dressait pique-nique et goûter. Puis, au son des cigales, nous nous y endormions après manger.
Mon père travaillait la terre avec et pour le plaisir. Sans but. Histoire de la retourner et de l'aérer, nous expliquait-il, à ma sœur et moi. Puis il l'oubliait parfois une saison entière. Pour qu'elle se reposât, se justifiait-il.
Au printemps, c'était dans cette ambiance intimiste que les papillons m'élisaient en se déposant sur mes épaules. Ils repliaient leurs ailes et se tenaient aussi immobiles que moi. Doucement, de peur de briser cet enchantement, je tournais la tête et les observais. À loisir, je détaillais le savant graphisme de leurs ailes. Avec l'envie de les caresser. Mais je me retenais : je savais la fragilité du papillon. Alors je leur confiais mes secrets par télépathie. Et souvent, ils ne prenaient leur envol que lorsque j'avais fini de m'épancher.
Aujourd'hui, dans mon jardin, lorsque les beaux jours paraissent et que les papillons volettent autour de mes enfants, je pense à mon père. Et si, par hasard, l'un d'eux se pose sur une de leurs épaules, je leur raconte notre légende familiale. Puis, par télépathie, je demande au papillon de rapporter à mon père que j'ai retrouvé auprès de ses petits-fils ma belle âme d'enfant qu'il aimait tant.
Avant.
À mon père, ce papillon trop éphémère.
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