Un meurtre dans les bois

‘'Maitre ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maitre''. Voilà les mots qu'Elline n'arrêtait pas de répondre à ce Monsieur, soi-disant Maitre, qui leur avait enfermé au milieu de cette grande jungle. Ces mots revenaient à Malyse à chaque fois qu'elle pensait à Elline. Du haut de ses dix-neuf ans, Elline manifestait une grande force et un tel courage que même Malyse n'arrivait à expliquer.
Il y a quelques années Elline et Malyse, deux jeunes filles, amies de longues dates décidèrent de faire un petit voyage ensemble dans différents endroits historiques abritant leur pays. Elles partirent dans la semaine suivant l'anniversaire d'Elline dans l'intention de contempler les beautés de la nature. ‘'Plus on admire ces beautés ; plus ça devient très facile de les protéger'', aimait dire leur professeur d'environnement. De cela alors, la soif naissait en elles de pouvoir protéger cette grande nature qui leur entourait. C'était leur plus grand souhait.
Arrivées dans cette grande forêt, tout était calme. De loin, le son de quelques oiseaux, et le vent entre les branches des hauts arbres bien alignés se faisaient entendre. C'était beau à voir qu'elles continuaient de marcher encore et encore.
Etant au milieu de la forêt, boom,'' vous êtes hors connexions' 'ce qu'affichait l'écran de leurs téléphones. Elles avancèrent sans localisation. Sûres d'elles-mêmes, jamais l'idée de se perdre n'était pas dans leurs têtes puisque les arbres n'étaient pas trop serrés. Assises sur de petits rochers, elles prenaient un peu d'eau et quelques biscuits. Que des blagues, des rires, des photos dans cet endroit féerique au milieu de toutes ces magnifiques beautés.
Après quelques temps d'ambiance, les filles se retrouvèrent entourer par quatre hommes sortis de ‘'je ne sais où ‘'. Tellement effrayant, elles tentèrent de courir. Mais où passer ? Ils étaient plus forts.
-Laissez-nous. On peut vous donner tout ce que vous voulez. Regarde, on a des chaînettes, des téléphones, nos appareils aussi...Disait Elline alors que Malyse tremblait de tout son cœur et son être.
-‘'On prend tous y compris vous aussi jolies demoiselles. Désormais dès aujourd'hui nous sommes vos Maitres' 'Disait l'un d'entre eux. Pieds nus, munis d'arcs, ils portaient aussi de petites culottes. Visiblement, c'était des chasseurs.
Comme dans de nombreux films, ces chasseurs étaient soit de bonnes, soit de mauvaises personnes. Mais la façon dont elles tenaient ces jeunes filles prouvaient la vérité. Ils ne leur voulaient pas du bien. Marchant encore et encore, se cognant sur des pierres, assoiffées, elles se regardaient sans rien se dire et au fond elles se demandaient où on les emmenait. C'était leur pire cauchemar.
-Qui êtes-vous ? Demanda Elline à l'homme qui le prenait dans ces bras.
-Appelle-moi Maitre petite conne, lui répondit.
-Quoi ? ‘'Maitre ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maitre''.
Après ces mots, on la gifla, Malyse criait. Elle lui cracha au visage. Façon dont ils la regardaient, c'était cruelle qu'elle a failli être tuée sur place.
Presque une heure de marche, les filles étaient fatiguées. Elles se retrouvèrent enfermées dans une pièce sombre. Personne n'en croyait ses yeux. Qu'allait-il arriver ? Elles frappaient sur la porte à tour de rôle et criaient fort :
-Laissez-nous partir
-S'il vous plaît, ayez pitié de nous. On vous a donné tout ce que nous avons.
C'est quand Elline, fâchée et désespérée, sortant le mot de ‘'bandes de fous'' que l'un est entré la prenant par la nuque, la trainant par terre et l'emmenant avec lui après avoir fermé la porte de toute force. Malyse tremblait et la peur l'envahissait qu'elle a failli se pisser dessus. Elle n'arrivait pas à s'asseoir, le sol était froid. De loin sa copine criait encore et encore. Elle invoquait tous les saints. Malyse les entendait dire :
-‘'La pauvre était encore vierge. Qu'est- ce qu'on s'est bien tapé d'elle ? Regarde comme elle saigne, je ne suis pas sûre qu'elle remarchera encore''.
Ils parlaient à haute voix comme s'ils voulaient qu'elle soit au courant de leurs actes sauvages. La voix d'Elline ne s'entendait plus. Malyse pensait au pire. Elle pleurait en se demandant ce que sa copine était entrain de vivre réellement. Elle venait d'être violée. Violée par les hommes de la jungle, les gâcheurs et les tueurs des vies, les pollueurs de la nature et de toutes ses beautés, les inhumains. Une telle rage remontait dans Malyse. Son cœur réclamait vengeance et justice. Les pleurs cessèrent, elle se sentait désormais forte pour sa copine. Elle voulait juste franchir cette porte doublement fermé afin de prendre sa copine dans ses bras pour la consoler et l'aider à guérir ses cicatrices. Elle voulait tant la voir se demandant en même temps le sort qui l'attendait. Perdue, Malyse se remetta à terre. Des heures passèrent. De la petite fenêtre du haut de la pièce c'était fort visible qu'il faisait nuit. Malyse somnolait, les larmes restaient dans ses yeux. Même la faim avait disparu. Rien ne bougeait, le silence qui régnait l'effrayait.
Doucement, la porte s'ouvra mais personne n'entra. La peur envahissa la pauvre Malyse. Quelques deux minutes après, Elline fait apparition. Abattue, visage gonflé, elle était méconnaissable. Prise de panique, Malyse n'arrivait même pas à le fixer droit dans les yeux. Sa gorge se serra. Elline voulait parler quand tout à coup elle tomba sur les pieds de sa copine. Elle venait de s'évanouir. Malyse essayait de la relever désespérément. Son pouls était très faible. Il fallait faire quelque chose le plus rapidement possible. Sans toutefois penser aux malfaiteurs, elle se retrouva entrer de parcourir toutes les chambrettes de la maison cherchant l'eau. Par chance, elle en trouva et essaya de l'aider à boire quelques gouttelettes. De loin des voix d'hommes se faisait entendre. Peut-être qu'ils étaient de retour. Sûrement c'étaient des chasseurs de nuit. Malyse se disait partir le plus vite. Oui, elles devraient partir. Mais comment avec l'état d'Elline. Impossible de la laisser. La seule chose qui restait à faire était de dormir et attendre que le jour se lève. Jamais elle n'aurait pensé laisser sa copine seule même s'il avait milles moyens de le faire.
La nuit a été très longue pour les deux. Malyse n'arrivait pas à dormir. Elline était très faible. C'est au milieu de la nuit que Malyse constata qu'Elline ne respirait plus, son corps avait refroidi. Elle était partie la pauvre. Tel un torrent de larmes, Malyse pleurait et criait. Elle s'en voulait de ne pas pouvoir sauver sa copine. Difficile à tout supporter, elle se metta à courir. Tellement elle courait qu'elle ne regardait même derrière dans cette forêt perdue.
Plus elle avançait, plus elle se sentait libre et très forte. Qu'est-ce que la vie peut rendre très forte en un claquement de doigt. Qu'est-ce qu'une vie tout entière peut se changer en un réel cauchemar. Malyse venait de voir toutes les couleurs que la vie. Elle courait vers la liberté, elle courait vers la lumière. Elle voulait réclamait justice afin que ce genre de tortures puissent cesser. Une personne qui t'a tant aimée un jour ne peut pas te laisser totalement. Malgré son absence, sa présence se sent toujours. Elle la sentait à ses côtés comme si elle l'encourager d'avancer et de ne pas s'arrêter. Avancer pour un but et un cri : nous sommes tous des humains, pourquoi s'entretuer ? Pourquoi verser du sang ? Pourquoi ces injustices et ces viols ? Voilà ce que Malyse n'arrête de se questionner et de questionner le monde aujourd'hui.