Il aurait dénoué ses cheveux dans la chambre tiède
Il l'aurait effleurée
La respirant à peine

Elle lui aurait dit les oiseaux des tropiques
Les forêts profondes et les îles à rêver

Ils auraient fait la nuit en italique
Dans le silence d'un amour murmuré

Ce ne serait qu'un conte à enlacer l'éternité
Et
Rien n'est vrai...

Lui
C'est un maraudeur un enfant de la terre
Il croque les odeurs de ses yeux voyageurs
Et décalque l'horizon de ses rêves interdits

Elle est Reine Déesse Princesse de la nuit
Loin dans un lointain pays

Alors bottes de sept lieues et marelle au ciel
Il part. Il sait la fragilité de leur rencontre

Dans le temps suspendu d'une belle nuit d'été
À la tombée du jour et dans l'émerveillement
Elle se dévoilera

Un par un tellement beaux
Elle ouvrira ses cœurs à la lumière de lune

Il la verra
Captera sa beauté et ses parfums de femme
À vaniller son âme

À l'aube du prochain jour
Elle va mourir
Sublime d'avoir été une fleur tropicale
Aimée à la folie par un vieux jardinier...

Il répétera son nom écorchant les syllabes
Selenicereus une plante oubliée
La passion de sa vie... sur un mot bien trop grand dans un lointain pays

Une fois et une fois seulement
Elle et Lui seront là
Sur les mots d'un poème où on peut dire Je t'aime
À mourir de rêver...