Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Tout mon esprit est embrumé. J’ai l’impression d’avancer dans un épais brouillard, sans y distinguer la fin. Suis-je allongée ? Debout ? Je ne serais pas surprise de marcher, sans le percevoir. Est-ce que je respire seulement ? Tout est flou pour moi.
Pourtant, la soirée a bien commencé. A l’entrée, alors que je discutais vivement avec un membre de la sécurité, Enrick est arrivé. Ses cheveux blonds plaqués sur son crâne et ses prunelles bleus m’ont faite vaciller. Grand et musclé, j’ai craqué instantanément pour lui. Davantage lorsqu’il m’a permis d’entrer, car l’agent s’est tu face à lui. Il s’est même écarté de ma route ! Très efficace. Enrick m’a demandé mon nom, et je suis bien restée là devant lui, durant de longues secondes. Est-ce autorisé d’être aussi séduisant ?
—Vous venez juste d’arriver, a-t-il malicieusement remarqué.
J’ai secoué la tête, les joues en feu. J’ai répondu à sa question et il s’est excusé, avant de s’éloigner. Plus tard, j’ai appris qu’il était le fils de M. Pasci, l’organisateur de l’événement. J’en suis restée bouche bée. M. Pasci n’a rien en commun avec ses enfants, si ce n’est le nom. Ils sont à des années lumières les uns des autres. C’est incroyable.
Une bribe de conversation me parvient. Lointaine, elle semble n’être qu’un écho perdu. Un chuchotement. Pourtant, je reconnais ce timbre si particulier. Enrick. Vient-il me sauver une seconde fois ? Je ne comprends pas ses mots, mais je me remémore notre conversation, un peu plus tôt.
Les festivités commençaient. La musique battait son plein et les silhouettes se déhanchaient déjà sur la piste. M. Pasci a la réputation d’organiser des célébrations incroyables.
—C’est la première fois que vous venez, n’est-ce pas ?
J’ai tourné ma tête vers la droite. Des yeux bleus, merveilleux, m’ont accueillie. Est-ce autorisé de faire perdre l’esprit, aussi facilement ?
—C’est exact. Je n’ai jamais été intéressée.
Etant assise, Enrick m’a paru gigantesque et bien plus impressionnant. J’ai souri, pour cacher mon envie de lui sauter dessus. C’est totalement interdit d’être aussi beau.
—Pourquoi ce changement ? s’est-il enquis, sourire aux lèvres.
J’ai tenté de paraitre assurée, mais son être déstabilisait le mien. Sans même réellement le connaitre, il a fait vibrer chaque parcelle de mon corps.
—Vous vous moquerez, ai-je lancé.
J’en ai profité pour me recentrer sur mon Whisky-coca, face à moi. Loin de ses iris irréelles.
—Je vous assure que non.
Sa voix mélodieuse m’a charmée. J’ai saisi mon verre, l’ai fait tourner dans mes mains. Lui, il s’est assis à mes côtés. Il a posé sa tête dans sa main et a continué de m’observer ouvertement. Comme s’il n’était pas le fils de M. Pasci. Comme s’il pouvait flirter avec moi, de cette façon.
—Le thème de cette année, ai-je cédé.
J’ai pris une gorgée du liquide alcoolisé, pour ne pas m’enfuir sous son attention des plus insistantes.
—Vraiment ?
La douceur de son ton m’a poussée à pivoter vers sa personne. J’ai dégluti, cette fois. L’intensité de son regard était insoutenable. "Enrick ne peut décidément pas être célibataire, impossible." ai-je conclu.
—Vous aimez le bleu ?
—L’association du bleu et du blanc, ai-je rectifié.
Le jeune homme a souri. Un sourire si charmeur ! Des lèvres semblant si douces ! S’il m’avait demandée de le suivre, qu’importe où, je l’aurais très certainement fait, sans faire d’histoire. Il m’a semblé venu d’ailleurs, une beauté trop parfaite, pour pouvoir la saisir.
Sa voix continue d’ailleurs de se frayer un chemin dans mon esprit. A mesure que les minutes s’écoulent, tout devient limpide. Même si la brume persiste, une phrase claque.
—Elle est à moi.
J’ai l’impression qu’Enrick est tout proche de moi. Que si je lève ma main, je serais capable de frôler sa peau. Encore une fois.
Je me rappelle ses mains autour de ma taille et son souffle près de mon oreille. Il m’a emportée dans sa danse avec une facilité déconcertante. Lui et moi. Moi et lui. Mon monde s’est résumé à cela, durant cet instant, ancré dans ma mémoire. C’était exaltant comme sentiment. J’ai en ai voulu davantage. Je me suis imaginée ses mains glissant malencontreusement, son visage s’attardant plus que de raison près du mien, ses lèvres se posant délicatement sur les miennes. Pourtant, à la fin de nos pas, il s’est contenté de s’écarter en souriant grandement. Je crois que mes joues étaient bien roses. Puis il m’a lancé :
—Vous êtes belle.
Et je l’ai laissé me sortir de cette foule déchainée. Sans questions. Sans réticence. Son emprise sur moi était aussi vive que puissante. Le bout du monde me semblait à portée de main.
Que s’est-il passé ensuite ?
Je me souviens de couloirs, de tableaux, de rires. Mais après ? Qu’avons-nous fait ? Tandis que ses questions me taraudent, je sens une douce caresse sur ma joue et son image frappe mon esprit. L’instant d’après, j’ai l’impression que la brume s’est un peu dissipée, laissant mes oreilles fonctionnaient normalement.
—Je vais prendre soin de vous. Je prendrais mon temps... susurre Enrick, menaçant.
J’aimerais dire que je me glace. Que je crains la suite. Pourtant, c’est sereinement que la réalité m’atteint. Sereinement, que je comprends avoir été ensorcelé par ce beau blond.
Je crois bien avoir les yeux fermés.
Je crois aussi que, jamais, je ne les rouvrirai.
Pourtant, la soirée a bien commencé. A l’entrée, alors que je discutais vivement avec un membre de la sécurité, Enrick est arrivé. Ses cheveux blonds plaqués sur son crâne et ses prunelles bleus m’ont faite vaciller. Grand et musclé, j’ai craqué instantanément pour lui. Davantage lorsqu’il m’a permis d’entrer, car l’agent s’est tu face à lui. Il s’est même écarté de ma route ! Très efficace. Enrick m’a demandé mon nom, et je suis bien restée là devant lui, durant de longues secondes. Est-ce autorisé d’être aussi séduisant ?
—Vous venez juste d’arriver, a-t-il malicieusement remarqué.
J’ai secoué la tête, les joues en feu. J’ai répondu à sa question et il s’est excusé, avant de s’éloigner. Plus tard, j’ai appris qu’il était le fils de M. Pasci, l’organisateur de l’événement. J’en suis restée bouche bée. M. Pasci n’a rien en commun avec ses enfants, si ce n’est le nom. Ils sont à des années lumières les uns des autres. C’est incroyable.
Une bribe de conversation me parvient. Lointaine, elle semble n’être qu’un écho perdu. Un chuchotement. Pourtant, je reconnais ce timbre si particulier. Enrick. Vient-il me sauver une seconde fois ? Je ne comprends pas ses mots, mais je me remémore notre conversation, un peu plus tôt.
Les festivités commençaient. La musique battait son plein et les silhouettes se déhanchaient déjà sur la piste. M. Pasci a la réputation d’organiser des célébrations incroyables.
—C’est la première fois que vous venez, n’est-ce pas ?
J’ai tourné ma tête vers la droite. Des yeux bleus, merveilleux, m’ont accueillie. Est-ce autorisé de faire perdre l’esprit, aussi facilement ?
—C’est exact. Je n’ai jamais été intéressée.
Etant assise, Enrick m’a paru gigantesque et bien plus impressionnant. J’ai souri, pour cacher mon envie de lui sauter dessus. C’est totalement interdit d’être aussi beau.
—Pourquoi ce changement ? s’est-il enquis, sourire aux lèvres.
J’ai tenté de paraitre assurée, mais son être déstabilisait le mien. Sans même réellement le connaitre, il a fait vibrer chaque parcelle de mon corps.
—Vous vous moquerez, ai-je lancé.
J’en ai profité pour me recentrer sur mon Whisky-coca, face à moi. Loin de ses iris irréelles.
—Je vous assure que non.
Sa voix mélodieuse m’a charmée. J’ai saisi mon verre, l’ai fait tourner dans mes mains. Lui, il s’est assis à mes côtés. Il a posé sa tête dans sa main et a continué de m’observer ouvertement. Comme s’il n’était pas le fils de M. Pasci. Comme s’il pouvait flirter avec moi, de cette façon.
—Le thème de cette année, ai-je cédé.
J’ai pris une gorgée du liquide alcoolisé, pour ne pas m’enfuir sous son attention des plus insistantes.
—Vraiment ?
La douceur de son ton m’a poussée à pivoter vers sa personne. J’ai dégluti, cette fois. L’intensité de son regard était insoutenable. "Enrick ne peut décidément pas être célibataire, impossible." ai-je conclu.
—Vous aimez le bleu ?
—L’association du bleu et du blanc, ai-je rectifié.
Le jeune homme a souri. Un sourire si charmeur ! Des lèvres semblant si douces ! S’il m’avait demandée de le suivre, qu’importe où, je l’aurais très certainement fait, sans faire d’histoire. Il m’a semblé venu d’ailleurs, une beauté trop parfaite, pour pouvoir la saisir.
Sa voix continue d’ailleurs de se frayer un chemin dans mon esprit. A mesure que les minutes s’écoulent, tout devient limpide. Même si la brume persiste, une phrase claque.
—Elle est à moi.
J’ai l’impression qu’Enrick est tout proche de moi. Que si je lève ma main, je serais capable de frôler sa peau. Encore une fois.
Je me rappelle ses mains autour de ma taille et son souffle près de mon oreille. Il m’a emportée dans sa danse avec une facilité déconcertante. Lui et moi. Moi et lui. Mon monde s’est résumé à cela, durant cet instant, ancré dans ma mémoire. C’était exaltant comme sentiment. J’ai en ai voulu davantage. Je me suis imaginée ses mains glissant malencontreusement, son visage s’attardant plus que de raison près du mien, ses lèvres se posant délicatement sur les miennes. Pourtant, à la fin de nos pas, il s’est contenté de s’écarter en souriant grandement. Je crois que mes joues étaient bien roses. Puis il m’a lancé :
—Vous êtes belle.
Et je l’ai laissé me sortir de cette foule déchainée. Sans questions. Sans réticence. Son emprise sur moi était aussi vive que puissante. Le bout du monde me semblait à portée de main.
Que s’est-il passé ensuite ?
Je me souviens de couloirs, de tableaux, de rires. Mais après ? Qu’avons-nous fait ? Tandis que ses questions me taraudent, je sens une douce caresse sur ma joue et son image frappe mon esprit. L’instant d’après, j’ai l’impression que la brume s’est un peu dissipée, laissant mes oreilles fonctionnaient normalement.
—Je vais prendre soin de vous. Je prendrais mon temps... susurre Enrick, menaçant.
J’aimerais dire que je me glace. Que je crains la suite. Pourtant, c’est sereinement que la réalité m’atteint. Sereinement, que je comprends avoir été ensorcelé par ce beau blond.
Je crois bien avoir les yeux fermés.
Je crois aussi que, jamais, je ne les rouvrirai.