Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Pourquoi je vois le côté sombre des choses ? se conforter dans le noir est-ce la meilleure méthode ? peut-être cela vient de mon enfance, peut-être je tiens ça de mes parents. Je n’ai pas eu ce qu’on appelle une enfance normale, mes parents étaient des personnes pas faites pour être ensemble, entre l’adultère de ma mère et le manque d’apport financier de mon père j’ai grandi replié sur moi-même tout en les voyant se déchirer comme des bêtes. Maman, une véritable beauté. Je suis sûr qu’au début de leur relation papa s’est demandé comment il avait pu la séduire, une aussi charmante demoiselle, du moins ça c’était avant. Cette beauté était peut-être la cause de tout, se faire courtiser par tous n’a pas arrangé les choses, et la pauvreté dans laquelle nous vivions a surement été l’étincelle qui a embrasée leur foyer. Elle n’était presque plus à la maison, voltigeait d’homme en homme en laissant derrière elle son fils que j’étais ; et le peu de temps qu’elle était là ça finissait en dispute et en coups que lui portais mon père. Mon père lui était un homme paresseux comme le disait maman, il n’était pas du genre à se battre ou a essayé de décrocher la lune pour les siens, c’était un homme qui se contentait de ce qu’il avait, mais ce qu’il avait était vraiment trop peu pour prendre soin de sa famille. Maman face à ça a donc décidé de partir avec un de ces amants, ce fut encore plus dure pour moi, privé de l’amour d’une mère, resté avec un père qui se morfondait au lieu d’accepter la vérité en face, mon enfance ne fût pas un parcours aisé. Grandir en haïssant les agissements de mes parents, que ce soit l’infidélité de maman ou la paresse de papa. J’ai donc dû très vite prendre les choses en main pour sortir de ce noir que la vie m’avait réservé tout en me promettant qu’à mon tour ma progéniture ne vivra pas ce que j’ai vécu.
Mon enfance a fait de moi l’homme que je suis devenu, un être froid, peu sociable et qui était insensible face aux agissement des autres en mon égard par peur d’être blessé. Mais il a fallu qu’elle apparait, nommons là Sharon. Elle était vraiment très belle, mais comme à mon habitude je jouais l’insensible à son charme, mais de son côté ce n’était pas ça, elle voulait connaitre ce qu’il y’avait sous ma carapace, elle voulait connaitre qui j’étais vraiment. On a donc commencé à se fréquenter, s’apprécier se trouver des points communs. Elle était vraiment douce, chaleureuse et attentionné envers moi et pour la première fois je commençais à faire confiance et à me confier à quelqu’un pour la première fois. Elle savait tout de moi, tout de mon enfance à quel point je haïssais la tromperie, et que je voulais devenir un homme différent de mon père. C’est là que l’amour est né, un sentiment à nul autre pareil, on a l’impression d’avoir des ailes. Je ne dis pas que c’était parfait juste qu’elle et moi on se comprenais et se soutenait dans chaque étape de nos vies, j’ai eu de la chance de l’avoir, une telle personne dans nos vies, c’est ce que chaque homme recherche, ce genre de personne capable de vous booster, conseiller, voir l’avenir avec vous et vous aimer sans partage, j’avais donc les yeux ouverts à l’amour. J’ai donc décidé de lui faire ma demande en mariage, car avec elle je voulais passer ma vie. A ma grande surprise elle refusa disant qu'elle voulait d'abord finir ses études, et qu'elle voulait qu'elle et moi ça soit parfait, j'ai donc décidé à ce moment-là d'attendre. Dès lors, elle eut à changer, elle devenait vraiment distante, j'étais arrivé au niveau de mendier son amour. Elle me répétait sans cesse qu'il n'y avait rien et qu'elle se sentait bizarre, que ce n’était rien de grave juste un mauvais coup de vent passager, comme un idiot j'y ai cru, je croyais vraiment être aimé en ce moment-là, jusqu'à ce que je débarque chez elle à l'improviste.
Pourquoi a-t-il fallut qu’elle me face cela ? elle qui était tout pour moi, pourquoi elle ? je me disais, celle en qui j’avais mis toute ma confiance. En arrivant chez elle, près de sa porte j'entendis des gémissements, mon cœur s'affola, je le sentais battre comme s'il était entre mes mains, mais je gardais espoir que ce soit pas elle, j'ai donc utilisé mon double des clés pour entrer et là mon monde s'écroula, toutes mes pensées allait vers mon père qui priait que dans ma vie que je ne connaisse pas ça. Dire qu’à ma demoiselle je venais faire une surprise pour fêter nos quatre ans ensemble, on s’était promis de s’aime pour l’éternité, était-ce cela l’éternité ? la surprise fût donc pour moi. Elle, entrain d'essayer de se rhabiller tout en s'expliquant, l'autre jeune homme dépassé ne savant même pas quoi dire, j'étais là à les regarder sentant la rage montée en moi, cette rage que j'avais refoulé depuis toujours, je la sentais m'envahir et s’emparer de moi, cette rage noire.
Les yeux fermés, je sens ma rage s'estomper, mais que s'est-il passé, peu à peu m'a vu se clarifie. Cette rage noire s’est-elle transformé en rage de sang ? mes mains toutes rouges couvertes de son sang, un couteau ensanglanté près de moi, mais qu'ai-je fait ? Avais-je ôté la vie à celle que j'aimais le plus dans ce monde. Je regarde autour de moi, du sang partout, des larmes chaudes coulent sur mon visage, suis-je devenu un animal ? Elle est là gisant dans son sang. L’autre jeune homme a sûrement pris la fuite, je n'ai plus de mots je me sens méprisable, tuer celle qui m'aimait, pire que les coups de ma mère recevaient de mon père, certes je haïssais l’adultère, mais que dire d’un assassin. Me voici près de son corps, elle me regarde tout en se battant pour ses dernières inspirations, elle est là à demander pardon, me disant que les choses pouvaient être autrement. Je sens sa respiration faiblir, son corps se refroidir et la vie sortir de son corps. A voir son corps sans vie je pense à me suicider mais la mort est un châtiment trop Clément pour le crime que j'ai commis. Je la serre une dernière fois dans mes bras, attendant que la police vient arrêter le criminel que je suis.