Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Peut-être même que je suis aveugle ? Quelle importance, de toute façon. Tout ce que je vois, c’est que je ne vois rien. Hier encore, je me croyais omniscient. Je me levais encore, comme chaque matin, prenais mon café, mon journal, mon métro, ma place au bureau, mon déjeuner, mes responsabilités, mon métro encore, mon repos enfin, pour me préparer à prendre à nouveau le même train le lendemain. Mais quel repos ?
Et puis... D’un seul coup. Un seul coup. Un coup.
Le couperet tombe. Ou plutôt, je tombe. Je ne vois plus rien, mes sens se brouillent. Mes sens... ai-je seulement jamais eu des sens ? Ai-je un sens ? Je ne comprends plus. Je reste longtemps dans cet état végétatif. Il ne suffirait que d’un coup, un seul coup, pour que mon repos devienne éternel. Mais quelque chose me retient. Cet aveuglement. Je veux voir. Je ne veux pas partir en n’ayant rien vu.
Hier encore, je me croyais omniscient. Aujourd’hui, je réalise que derrière mes œillères je ne vois rien. Me voilà à envier Tirésias. Ce vieil aveugle de Thèbes. Ce devin à l’air misérable. Je n’avais jamais réalisé que c’était lui, le plus clairvoyant de tous. Qu’il fasse noir ou qu’il ait les yeux clos, la lumière, il l’avait en lui. Je veux trouver ma lumière, mon étincelle.
Aujourd’hui, j’ai mal au ventre. J’ai peur. Je ne prends plus mon café, mon journal, mon métro. Je ne fais plus rien de cela. Je ne prends plus rien. À la place, je suis, je sens, je sais. Je pense. Je vis. Je cherche ma lumière. Je suis prêt à avancer à l’aveuglette. Je tâtonne, je trébuche, certes, mais je reste en mouvement. Ce n’est pas parce que l’on ne voit pas ce qui nous attend que l’on ne peut pas prendre l’avenir à bras le corps. Moi, je veux faire un match de boxe avec le Destin. J’aimerais même pouvoir m’envoler et narguer d’en haut la Fatalité. Sentir mes pieds quitter la terre, mes cheveux onduler dans le vent, ma peau frissonner, mon cœur bondir...
C’est ça. Je ne vois rien, mais je rêve. Je me rêve. Je me rêve aventurier, artiste, combattant ou dévoué. Je me rêve entier, passionné, spirituel ou serein. Je me rêve vivant. Demain, je retrouverai la vue. Je me retrouverai. Je sens quelque chose grandir en moi. Quelque chose que l’on m’avait pris en même temps que j’ai pris mes habitudes vides de sens. Quelque chose qui fait partie de moi, mais que j’ai toujours voulu contenir. Quelque chose que j’ai voulu dominer, et qui m’a terrassé. Mais quelque chose qui m’a relevé et m’a fait vivre. Je crois être dans le noir, mais ce sont mille couleurs qui surgissent en moi. Je retrouve une intensité qui me dépasse, me submerge et me fais me sentir vivant. Je découvre ma force dans ma fragilité, l’épée qui se cache derrière la plume. Bientôt, je trouverai ma lumière.
Alors demain, que je sois dans le noir ou que j’aie les yeux fermés, je me laisserai guider par cette lumière. Je l’appelle mon Troisième Œil.
Et puis... D’un seul coup. Un seul coup. Un coup.
Le couperet tombe. Ou plutôt, je tombe. Je ne vois plus rien, mes sens se brouillent. Mes sens... ai-je seulement jamais eu des sens ? Ai-je un sens ? Je ne comprends plus. Je reste longtemps dans cet état végétatif. Il ne suffirait que d’un coup, un seul coup, pour que mon repos devienne éternel. Mais quelque chose me retient. Cet aveuglement. Je veux voir. Je ne veux pas partir en n’ayant rien vu.
Hier encore, je me croyais omniscient. Aujourd’hui, je réalise que derrière mes œillères je ne vois rien. Me voilà à envier Tirésias. Ce vieil aveugle de Thèbes. Ce devin à l’air misérable. Je n’avais jamais réalisé que c’était lui, le plus clairvoyant de tous. Qu’il fasse noir ou qu’il ait les yeux clos, la lumière, il l’avait en lui. Je veux trouver ma lumière, mon étincelle.
Aujourd’hui, j’ai mal au ventre. J’ai peur. Je ne prends plus mon café, mon journal, mon métro. Je ne fais plus rien de cela. Je ne prends plus rien. À la place, je suis, je sens, je sais. Je pense. Je vis. Je cherche ma lumière. Je suis prêt à avancer à l’aveuglette. Je tâtonne, je trébuche, certes, mais je reste en mouvement. Ce n’est pas parce que l’on ne voit pas ce qui nous attend que l’on ne peut pas prendre l’avenir à bras le corps. Moi, je veux faire un match de boxe avec le Destin. J’aimerais même pouvoir m’envoler et narguer d’en haut la Fatalité. Sentir mes pieds quitter la terre, mes cheveux onduler dans le vent, ma peau frissonner, mon cœur bondir...
C’est ça. Je ne vois rien, mais je rêve. Je me rêve. Je me rêve aventurier, artiste, combattant ou dévoué. Je me rêve entier, passionné, spirituel ou serein. Je me rêve vivant. Demain, je retrouverai la vue. Je me retrouverai. Je sens quelque chose grandir en moi. Quelque chose que l’on m’avait pris en même temps que j’ai pris mes habitudes vides de sens. Quelque chose qui fait partie de moi, mais que j’ai toujours voulu contenir. Quelque chose que j’ai voulu dominer, et qui m’a terrassé. Mais quelque chose qui m’a relevé et m’a fait vivre. Je crois être dans le noir, mais ce sont mille couleurs qui surgissent en moi. Je retrouve une intensité qui me dépasse, me submerge et me fais me sentir vivant. Je découvre ma force dans ma fragilité, l’épée qui se cache derrière la plume. Bientôt, je trouverai ma lumière.
Alors demain, que je sois dans le noir ou que j’aie les yeux fermés, je me laisserai guider par cette lumière. Je l’appelle mon Troisième Œil.