« Toute histoire commence un jour, quelque part »
Toute histoire commence un jour, quelque part. Il était une fois, un jeune garçon du Tchad du nom d’Ali qui venait d’être admis au baccalauréat, souhaitait aller faire des études en France. Le problème est que son géniteur, monsieur Madou, ne voulait pas entendre parler de la France, ce n’est pas un lieu pour lui, qu’ « un père responsable puisse amener son enfant », car selon lui toujours, « la France c’est un pays où il n’existe pas de pudeur et lois islamiques » et donc il suppose que son enfant risque fort bien de prendre un autre chemin qui ne soit pas à son avis « convenable » s’il allait vivre dans ce pays. L’éducation est une chose noble à laquelle le père du jeune Ali tient énormément, il disait à son voisin Justin qui est venu tenter une approche en faveur d’Ali qui rêve d’aller étudier à la Sorbonne, « c’est quelque chose que l’on peut recevoir non seulement à l’école mais également dans la rue et dans les lieux que l’on fréquente avec ses amis, et donc Ali peut très bien adopter la vie de l’homme blanc qui n’a absolument aucune pudeur, aucune limite ». Monsieur Justin lui répond : « Vous avez peut-être raison cher ainé, mais vous ne devriez pas oublier que vous avez bien éduqué votre fils, et il ne vous a jamais désobéi, donc il ne vous a jamais déçu ; alors faites-lui confiance, il vous sera toujours obéissant, j’en suis certain ». « Qu’est-ce que vous en savez ? », lui répond-t-il ? « Seulement que j’en suis convaincu de ce que je viens de vous dire mon cher voisin » lui rétorqua-t-il. Et il ajouta : « Si vous l’avez bien appris les lois islamiques qui interdisent certaines choses illicites comme vous le dites, il s’en souviendra ». « Oui peut-être », lui dit le père d’Ali à basse voix. Il est 16H00 et le monsieur Madou doit accomplir la salat (la prière musulmane), il se leva de sa chaise pour faire ses ablutions comme l’exige la loi islamique et ainsi ils se quittèrent.
Une semaine plus tard, Madou venait voir son cher voisin qui a déjà eu à séjourner en France pour s’enquérir de la situation dans ce pays. Il lui pose des questions comme : comment est la vie là-bas ? N’est-elle pas très chère ?, comment sont les gens de la France avec les autres, etc. Justin qui travaille dans une Organisation délocalisée à N’Djamena et dont le siège se trouve en France, lui répond : « Certes la vie est chère dans ce pays, mais ne vous inquiétez pas, si tout va bien, nous lui trouverons une bourse d’étude qui lui faciliterait les choses et la vie là-bas ». « Merci beaucoup cher voisin, que Dieu vous bénisse pour votre aide ». « C’est la moindre des choses que je puisse faire pour vous cher ainé, nous nous connaissons depuis longtemps, donc c’est normal que vous aide si je peux ». Ainsi, avec l’appui de monsieur Justin, le jeune Ali a pu rallier la France pour étudier les relations internationales. Cinq (05) ans après, il décrocha une bourse qui lui permettrait de faire une thèse dans l’une des plus prestigieuses universités américaines dans le monde. Trois ans plus tard, il est admis avec mention honorable. Il profita de son séjour aux Etats-Unis pour demander un stage pratique dans une Structure des Nations-Unies et par chance il l’obtient pour une durée de six (06) mois renouvelable une fois. Une fois le stage terminé, il souhaita rentrer dans son pays ; mais, deux jours avant de prendre l’avion, une autre chance se présenta à lui ; il rencontra le chef de la Mission tchadienne à l’ONU (Organisation des Nations-Unies) qui lui demanda de rejoindre son équipe. Ali répond avec un grand enthousiasme : « Merci beaucoup Monsieur l’ambassadeur, c’est un honneur pour moi de travailler avec vous et c’est avec un immense plaisir que je servirais mon pays avec vous ». C’est ainsi qu’il informa son père de la bonne nouvelle et du poste qu’il a obtenu et il commença à travailler jusqu’à ce qu’on lui accorda des congés qui lui ont permis d’aller revoir sa famille et ses amis au pays. Il profita de son séjour pour se marier avant de repartir reprendre le travail. Monsieur Justin qui assistait également au mariage, a été chaleureusement remercié pour son aide car, Ali lui disait : « Si vous n’aviez pas plaidé en ma faveur cher oncle, ça n’aurait peut-être pas été possible pour moi d’être là où j’en suis en ce moment, alors merci infiniment et que le Seigneur vous le rende au centuple ». « Mais de rien mon fils, c’est tout à fait naturel entre nous ». Ainsi le jeune Ali a pu accomplir son rêve et devenir l’homme qu’il souhaitait être.
Cinq (05) ans plus tard, son père décéda, il rentre pour les obsèques et trouve une lettre dans laquelle lui avait écrit son père en ces termes avant de rendre l’âme : « Je suis fier de toi mon fils, vraiment très fier de ce que tu es devenu, de l’homme que tu es aujourd’hui, continues ton chemin comme ça, prends grand soin de tes sœurs, éduques bien tes enfants comme je t’ai éduqué moi, prodigues-leur de bons conseils et je suis sûr qu’ils n’oublieront jamais où qu’ils seront ».
L’année suivante, Ali est nommé Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale par le Président de la République lors d’un remaniement ministériel. Il rentre au pays et s’installe définitivement. Monsieur Justin qui est désormais à la retraite, le félicita et lui prodigua quelques conseils d’ordre professionnel.
Le jeune Ali qui a désormais 39 ans, devient le plus jeune ministre à occuper ce poste, il est très charismatique et très apprécié par le Président. Il rend régulièrement visite à l’oncle Justin pour qui il éprouve beaucoup de respect et prenait soin de lui et de ses enfants en guise de remerciements.
Cinq (05) ans plus tard, il annonça une bonne nouvelle aux élèves et nouveaux bacheliers qui pourront désormais compter sur la « Fondation Ali ». Une fondation créée par ce dernier pour venir en aide aux élèves les plus démunis et qui aussi subventionnait les nouveaux bacheliers et les licenciés en bourses d’études et recherches scientifiques. Ce qui a permis à beaucoup d’aller au bout de leur formation académique et cursus universitaire.
Ali eut six (06) enfants, trois (03) garçons et trois (03) filles. L’ainé rêvait d’être comme son père, devenir ministre, le cadet voudrait devenir un pilote d’avion et quant au dernier fils, il voulait devenir un grand footballeur et aller jouer dans un grand club européen. Le rêve des deux premiers pourraient se réaliser car tous les deux ils étaient sur la bonne voie ; mais pas de bol pour le footballeur, il tomba brusquement un jour sur le terrain en plein match et se fractura sévèrement la cheville ainsi que le nez, il prit un coup dur et se verra interdit de pratiquer le football pendant quatre-vingt-dix (90) minutes par le médecin. Il se convertit en coach sportif deux ans plus tard, et son père lui laissa entendre que ça c’était la voie qui lui a été réservée par le destin, il lui disait en ces termes : « (...) c’est avec ça que tu rendras service à ton pays et à la l’humanité, c’est avec ça que réalisera ton rêve d’enfant, il te suffit juste de croire ». « (...) regardes loin, visualises ton avenir en grand, et peut-être qu’un jour tu seras le coach de notre équipe nationale ». Il écouta attentivement les paroles de son père aux côtés de son frère ainé.
Ali éleva ses filles comme l’aurait souhaité son défunt père ; en leur apprenant la pudeur. Il leur enseignait cette notion d’un point de vue islamique et morale et leur prodiguait également beaucoup de conseils. Il leur racontait l’histoire de leur grand-père qui était très attaché à ces valeurs morales ; à tel point que l’une de ses filles a émis le vœu d’étudier la religion et l’enseigner les autres femmes plus tard.