Toute histoire commence un jour, quelque part. La notre commença un matin du 24 décembre. N’est-ce pas le jour idéal pour débuter une histoire ? Ce matin marquait pour moi la fin d’une autre histoire. J’étais arrivée il y a maintenant 2 ans dans ces montagnes norvégiennes pour étudier les populations d’élans. Mes recherches étant terminées, il était à présent temps pour moi de rentrer chez moi, en France. J’étais à la fois excitée de retrouver mes proches et triste de quitter ce pays. Il neigeait et le paysage était recouvert d’un blanc lumineux. J’attendais mon train, en compagnie de mon énorme valise. J’étais seule sur le quai et les montagnes majestueuses se dressaient autour de moi. Mes yeux étaient remplis de larmes à la fois à cause de la beauté des paysages dont je ne me lasserais sans doute jamais et à cause de l’impression de mettre fin à ce qui avait était la plus belle histoire de ma vie.
Le train arrive, les portes s’ouvrent et je hisse avec peine ma valise dans le train. Je déambule dans le wagon à la recherche de ma place. Je l’ai tout de suite remarqué. Ses yeux bleus, bleus comme un lac en été mont happé. Quelque peu déstabilisée, je me suis assise sur mon siège. Je ne pouvais la quitter des yeux. Elle se trouvait une rangée devant moi, elle lisait son livre avec attention, ses cheveux blonds et fins qui entouraient son visage concentré. Mais bientôt, la fatigue eut raison de moi et je m’endormie dans mon siège. Je dormais si profondément que je me souviens même avoir rêvée. Lorsque que je me suis réveillée, il faisait presque nuit. Dans le wagon, il n’y avait plus personne, hormis la superbe blonde et moi-même. J’avais loupé mon arrêt, et le train s’enfonçait dans le Nord norvégien.
_ Où sommes-nous ?
_ Le prochain arrêt est à Tromso, elle m’a répondu. On arrive dans quelques heures.
_ Merde.
Je réfléchis. Mon avion décollait dans 2 heures, à Oslo, je ne l’aurais jamais. J’allais passer mon Noël dans les transports.
_ Quelque chose ne va pas ?
Elle me fixait d’un air soucieux. Son regard me transperça et instantanément me rassura.
_ Je voulais rentrer chez moi, en France pour Noël mais j’ai raté mon avion...
_ Oh... Je suis désolée...
_ C’est ma faute, je me suis endormie comme une masse... ça m’apprendra à faire la fête avant de prendre un train j’ai dit en souriant.
Nous avons continué à discuter tandis que le soleil se couchait. Les paysages que nous traversions étaient époustouflant, et je me sentais étrangement apaisée. Torun (c’était son nom), me racontait sa vie en Norvège, son travail d’informaticienne, sa famille du Nord qu’elle rejoignait justement pour Noël. Je lui expliquais mon travail de scientifique, ma recherche sur les populations d’élans, et comme j’étais triste et contente en même temps de rentrer en France. Torun me souriait beaucoup, et j’étais absorbée par ses yeux si bleus. La fin du voyage passa à la vitesse de la lumière. Arrivées à Oslo, elle m’aida à descendre ma valise du train.
_ Qu’est ce que tu vas faire maintenant ?
Je n’avais même pas réfléchi à la question.
_ Je ne sais pas. Prendre un hôtel et attendre le train du lendemain.
Torun secoua la tête.
_ Tu ne vas pas passer Noël seule dans un hôtel. Viens chez moi ma famille sera heureuse de t’accueillir.
Mon cœur a bondi dans ma poitrine. L’idée de passer Noël dans une famille Norvégienne me remplissait de joie.
_ Tu es sûre que ça ne les dérangera pas ?
_ J’en suis certaine. Alors qu’est ce que tu en dit ?
Entre passer le réveillon seule dans ma chambre d’hôtel ou dans la famille de Torun, le choix était vite fait.
On a pris le bus pour rejoindre la maison de ses parents. Ils m’ont accueilli comme si je faisais partie de la famille. Il était déjà 20h, donc nous sommes passés à table. Il y avait son frère, sa sœur, ses grands parents, son oncle et deux de ses cousins. La tablée était joyeuse et la soirée se finit tard dans la nuit. Nous avons fini par aller nous coucher. Assise sur le lit, Torun et moi, nous continuons à discuter, incapable de nous décider à dormir et à mettre fin à cette journée. A cause du vin, ses yeux brillaient intensément et ses joues étaient un peu rouges. Elle était plus belle que jamais. Comme nous avions décidé d’aller skier le lendemain, elle me racontait la première fois où elle avait chaussée ses skis et où elle avait dévalé la pente, sans pouvoir s’arrêter. Elle riait, je riais. Elle s’est tut, et sans réfléchir, je lui ai caressé les cheveux.
_ C’était un de mes plus beaux réveillons de Noël. Merci.
Elle m’a souri. Puis, elle a approché ses lèvres des miennes. Et nous nous sommes embrassées. C’était un baiser doux et chaud, tellement agréable. Nous avons recommencé encore et encore.
Il est difficile de savoir quand une histoire à réellement commencé. Je ne peux vraiment dire quand mon histoire a commencé avec Torun. Quand nous nous sommes embrassées pour la première fois ? Quand j’ai commencé à lui parler ? Quand je l’ai aperçu dans le wagon ? Quand je suis monté dans le train ? Mais finalement, mon amour pour Torun, c’est aussi mon amour pour la Norvège. Et si, en fait, notre histoire avait commencé lorsque j’ai pris l’avion pour emménager dans ce pays ?
Toutes les histoires sont les conséquences de choix et de rencontres. Je me demande souvent comment notre histoire se serait déroulée si nous avions changé ne serait-ce qu’un paramètre.
Mais ce qui est sûr, c’est que toutes les histoires ont une fin. J’ai passé une semaine comme dans un rêve chez Torun. Les balades, à ski, à pied, les chocolats chauds, les films et les câlins sous la couette, les nuits de folie. Mais j’ai dû revenir à la réalité. Je devais continuer mon travail en France. Je suis donc rentrée dans mon pays. Les adieux avec Torun ne furent pas déchirants. Nous avions vécu une parenthèse extraordinaire dans nos vies, et nous étions mutuellement reconnaissante pour cela.
Le retour en France fut compliqué. Je ne me sentais plus à ma place et j’avais du mal à reprendre mes anciennes habitudes, à retrouver la routine. J’étais tout de même heureuse de retrouver mes proches. Avec Torun, nous ne sommes pas vraiment restées en contact. Mais je sais que si nous nous retrouvons un jour, notre histoire reprendra là où nous l’avions laissée. Et que nous pourrons l’enrichir en nouvelles pages.
Le train arrive, les portes s’ouvrent et je hisse avec peine ma valise dans le train. Je déambule dans le wagon à la recherche de ma place. Je l’ai tout de suite remarqué. Ses yeux bleus, bleus comme un lac en été mont happé. Quelque peu déstabilisée, je me suis assise sur mon siège. Je ne pouvais la quitter des yeux. Elle se trouvait une rangée devant moi, elle lisait son livre avec attention, ses cheveux blonds et fins qui entouraient son visage concentré. Mais bientôt, la fatigue eut raison de moi et je m’endormie dans mon siège. Je dormais si profondément que je me souviens même avoir rêvée. Lorsque que je me suis réveillée, il faisait presque nuit. Dans le wagon, il n’y avait plus personne, hormis la superbe blonde et moi-même. J’avais loupé mon arrêt, et le train s’enfonçait dans le Nord norvégien.
_ Où sommes-nous ?
_ Le prochain arrêt est à Tromso, elle m’a répondu. On arrive dans quelques heures.
_ Merde.
Je réfléchis. Mon avion décollait dans 2 heures, à Oslo, je ne l’aurais jamais. J’allais passer mon Noël dans les transports.
_ Quelque chose ne va pas ?
Elle me fixait d’un air soucieux. Son regard me transperça et instantanément me rassura.
_ Je voulais rentrer chez moi, en France pour Noël mais j’ai raté mon avion...
_ Oh... Je suis désolée...
_ C’est ma faute, je me suis endormie comme une masse... ça m’apprendra à faire la fête avant de prendre un train j’ai dit en souriant.
Nous avons continué à discuter tandis que le soleil se couchait. Les paysages que nous traversions étaient époustouflant, et je me sentais étrangement apaisée. Torun (c’était son nom), me racontait sa vie en Norvège, son travail d’informaticienne, sa famille du Nord qu’elle rejoignait justement pour Noël. Je lui expliquais mon travail de scientifique, ma recherche sur les populations d’élans, et comme j’étais triste et contente en même temps de rentrer en France. Torun me souriait beaucoup, et j’étais absorbée par ses yeux si bleus. La fin du voyage passa à la vitesse de la lumière. Arrivées à Oslo, elle m’aida à descendre ma valise du train.
_ Qu’est ce que tu vas faire maintenant ?
Je n’avais même pas réfléchi à la question.
_ Je ne sais pas. Prendre un hôtel et attendre le train du lendemain.
Torun secoua la tête.
_ Tu ne vas pas passer Noël seule dans un hôtel. Viens chez moi ma famille sera heureuse de t’accueillir.
Mon cœur a bondi dans ma poitrine. L’idée de passer Noël dans une famille Norvégienne me remplissait de joie.
_ Tu es sûre que ça ne les dérangera pas ?
_ J’en suis certaine. Alors qu’est ce que tu en dit ?
Entre passer le réveillon seule dans ma chambre d’hôtel ou dans la famille de Torun, le choix était vite fait.
On a pris le bus pour rejoindre la maison de ses parents. Ils m’ont accueilli comme si je faisais partie de la famille. Il était déjà 20h, donc nous sommes passés à table. Il y avait son frère, sa sœur, ses grands parents, son oncle et deux de ses cousins. La tablée était joyeuse et la soirée se finit tard dans la nuit. Nous avons fini par aller nous coucher. Assise sur le lit, Torun et moi, nous continuons à discuter, incapable de nous décider à dormir et à mettre fin à cette journée. A cause du vin, ses yeux brillaient intensément et ses joues étaient un peu rouges. Elle était plus belle que jamais. Comme nous avions décidé d’aller skier le lendemain, elle me racontait la première fois où elle avait chaussée ses skis et où elle avait dévalé la pente, sans pouvoir s’arrêter. Elle riait, je riais. Elle s’est tut, et sans réfléchir, je lui ai caressé les cheveux.
_ C’était un de mes plus beaux réveillons de Noël. Merci.
Elle m’a souri. Puis, elle a approché ses lèvres des miennes. Et nous nous sommes embrassées. C’était un baiser doux et chaud, tellement agréable. Nous avons recommencé encore et encore.
Il est difficile de savoir quand une histoire à réellement commencé. Je ne peux vraiment dire quand mon histoire a commencé avec Torun. Quand nous nous sommes embrassées pour la première fois ? Quand j’ai commencé à lui parler ? Quand je l’ai aperçu dans le wagon ? Quand je suis monté dans le train ? Mais finalement, mon amour pour Torun, c’est aussi mon amour pour la Norvège. Et si, en fait, notre histoire avait commencé lorsque j’ai pris l’avion pour emménager dans ce pays ?
Toutes les histoires sont les conséquences de choix et de rencontres. Je me demande souvent comment notre histoire se serait déroulée si nous avions changé ne serait-ce qu’un paramètre.
Mais ce qui est sûr, c’est que toutes les histoires ont une fin. J’ai passé une semaine comme dans un rêve chez Torun. Les balades, à ski, à pied, les chocolats chauds, les films et les câlins sous la couette, les nuits de folie. Mais j’ai dû revenir à la réalité. Je devais continuer mon travail en France. Je suis donc rentrée dans mon pays. Les adieux avec Torun ne furent pas déchirants. Nous avions vécu une parenthèse extraordinaire dans nos vies, et nous étions mutuellement reconnaissante pour cela.
Le retour en France fut compliqué. Je ne me sentais plus à ma place et j’avais du mal à reprendre mes anciennes habitudes, à retrouver la routine. J’étais tout de même heureuse de retrouver mes proches. Avec Torun, nous ne sommes pas vraiment restées en contact. Mais je sais que si nous nous retrouvons un jour, notre histoire reprendra là où nous l’avions laissée. Et que nous pourrons l’enrichir en nouvelles pages.