Nouvelles
3 min
Université d'État d'Haïti
Toi, moi, et ton absence
« Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. » Comment être sûr de ce qui est ou n’est pas quand on vit dans un pays si incertain comme Haïti? Une chose est sûre pour calmer les voix dans ma tête et exorciser mes démons ,je vais t’écrire une lettre . Qui sait si un jour tu la liras...
Mon amour,
Pour une fois, j’ai peur de mourir. J’ai le sentiment que si je quittais ce monde, emportée par le Covid-19, ma vie serait un poème inachevé. Je pense et repense
à tous mes projets. Malgré tout
ce bazar, je pense à toi aussi. Si j’étais romantique je te dirais : « les jours se suivent et se ressemblent, leur monotonie n’a d’égale que mon manque de toi. » Ton absence alourdit mon humeur. Mais est-ce la cause du confinement? D’ailleurs que veut dire ce mot quand on est amoureuse?
Ne continue pas de lire ma lettre si tu n’es pas prêt à me découvrir nue, le coeur ouvert et l’âme transparente. Ne t’attends pas non plus à des je t’aime à en mourir bas de gamme et vide de sens .
Mon coeur, je t’écris depuis une galaxie où l’amour ne meurt jamais. De là où je t’écris, nous vivons de l’absence des êtres aimés . Tu y trouveras des yeux qui ont trop pleuré, des coeurs qui ont trop aimé, des mains viellies à force d’avoir trop chéri et des corps qui ont soif, soif d’autre corps, soif de chaleur, d’amour, de tendresse et de tout ce qui nous vivifie. De là où je t’écris, les femmes ne souffrent pas de la stupidité des hommes et les hommes ne sont pas assez cons pour se croire supérieures aux femmes. Femme et Homme sont tous filles et fils D’Eros et de Psyché pas de masculinité toxique, donc nul besoin de lutte féministe. Le patriarcat, ce poison n’existe pas et n’existera jamais dans notre fabuleuse galaxie... N’as-tu pas toujours été un défenseur acharné des droits humains? Bienvenue dans la Galaxie « S » . S comme l’initiale de ton nom. J’ai d’abord pensé à te créer un monde puis je me suis rappelée à quel point tu étais grandiose. Et je me suis résolue à te créer une galaxie, lors de mes insomnies. Cette galaxie, je la porte dans ma tête, mon coeur et ma peau. Chacune de mes neurones est une étoile qui me guide vers toi, chacun de mes pores un trou noir où j’emprisonne nos mauvais souvenirs... Je ne te dirai pas chacune de mes cellules pour ne pas exagérer mais elle est omniprésente, parallèle confondue avec moi-même ne serais-je pas cette galaxie ?
Un odeur, une silhouette, une musique, un goût, la moindre des choses pouvant réveiller ma mémoire sensitive est une porte ouverte me basculant dans cette galaxie que je t’ai créée. En ce temps où je ne peux pas te voir, elle est mon Happy place. Si elle n’existait pas : je me réveillerais, je lirais, j’écrirais, je penserais à toi, et je me rendormirais comme un automate je reproduirais encore et encore le même rituel, je serais devenu casanière. Sa création à casser la routine. A chaque fois que je quitte la Voie lactée pour S je fais le grand saut. Saut réparateur, et évasif entre mon ennui, mon manque de toi et ma folie latente.
En fait, au début je t’ai parlé de ma peur de mourir en réalité je n’ai pas peur de mourir. Ma mort susmentionnée était une image pour parler de ma peur de te perdre.
Ici, en Haïti quand on est femme, féministe, activiste, changeuse de système, étudiante à l’UEH, aspirante politique, notre espérance de vie ne dépasse pas 24 heures. On vit au jour le jour tout en attendant la faucheuse. On apprend à vivre avec la présence constante de la mort. On la côtoie à chaque coin de rue, même à l’intérieur de l’Ecole Normale Supérieure. Mais, ironie du sort je ne sais pas comment apprendre à vivre sans toi. Le président a parlé. Point... On ne se voit plus. Et si on se voyait, il faudrait qu’il y ait distanciation sociale entre nous. Avec un NOUS composé d’un moi qui est toi et d’un toi qui est moi. N’est-ce pas l’absurdité à son paroxysme. Ce qui me fait penser à notre ministre de l’éducation nationale ou encore notre ministre de la santé. Le président est un cas à part, n’en parlons pas .
Te souviens-tu du jour où tu m’as demandé si un jour viendra où je ne t’aimerai plus ? Il a fallu plusieurs peyi lock et un confinement pour que je me rende compte que je t’aimerai éternellement. Pour être franche avec toi je me refusais à connaître vérité. Tu sais que j’ai tendance à me prendre pour Wonder Woman, ce qui m’a poussée à te chercher pendant longtemps dans chaque homme que j’ai fréquenté après toi jusqu’à ce que je me rende compte que c’était toi ou personne.
Je crois que ton absence commence à me faire perdre la tête, j’ai l’impression d’avoir trop parlé. Il est peut-être temps que je termine ma lettre en te disant je t’aime, n’est-ce pas comme ça que ce termine les lettres d amour ? Mais, mon orgueil me permettra-t-il de te le dire ? Faute de te dire je t’aime, je te rappelle que tu es ma vie.
Le dernier point posé. Je me couche et retourne dans les bras de l’obscurité , ma vielle amie.
Mon amour,
Pour une fois, j’ai peur de mourir. J’ai le sentiment que si je quittais ce monde, emportée par le Covid-19, ma vie serait un poème inachevé. Je pense et repense
à tous mes projets. Malgré tout
ce bazar, je pense à toi aussi. Si j’étais romantique je te dirais : « les jours se suivent et se ressemblent, leur monotonie n’a d’égale que mon manque de toi. » Ton absence alourdit mon humeur. Mais est-ce la cause du confinement? D’ailleurs que veut dire ce mot quand on est amoureuse?
Ne continue pas de lire ma lettre si tu n’es pas prêt à me découvrir nue, le coeur ouvert et l’âme transparente. Ne t’attends pas non plus à des je t’aime à en mourir bas de gamme et vide de sens .
Mon coeur, je t’écris depuis une galaxie où l’amour ne meurt jamais. De là où je t’écris, nous vivons de l’absence des êtres aimés . Tu y trouveras des yeux qui ont trop pleuré, des coeurs qui ont trop aimé, des mains viellies à force d’avoir trop chéri et des corps qui ont soif, soif d’autre corps, soif de chaleur, d’amour, de tendresse et de tout ce qui nous vivifie. De là où je t’écris, les femmes ne souffrent pas de la stupidité des hommes et les hommes ne sont pas assez cons pour se croire supérieures aux femmes. Femme et Homme sont tous filles et fils D’Eros et de Psyché pas de masculinité toxique, donc nul besoin de lutte féministe. Le patriarcat, ce poison n’existe pas et n’existera jamais dans notre fabuleuse galaxie... N’as-tu pas toujours été un défenseur acharné des droits humains? Bienvenue dans la Galaxie « S » . S comme l’initiale de ton nom. J’ai d’abord pensé à te créer un monde puis je me suis rappelée à quel point tu étais grandiose. Et je me suis résolue à te créer une galaxie, lors de mes insomnies. Cette galaxie, je la porte dans ma tête, mon coeur et ma peau. Chacune de mes neurones est une étoile qui me guide vers toi, chacun de mes pores un trou noir où j’emprisonne nos mauvais souvenirs... Je ne te dirai pas chacune de mes cellules pour ne pas exagérer mais elle est omniprésente, parallèle confondue avec moi-même ne serais-je pas cette galaxie ?
Un odeur, une silhouette, une musique, un goût, la moindre des choses pouvant réveiller ma mémoire sensitive est une porte ouverte me basculant dans cette galaxie que je t’ai créée. En ce temps où je ne peux pas te voir, elle est mon Happy place. Si elle n’existait pas : je me réveillerais, je lirais, j’écrirais, je penserais à toi, et je me rendormirais comme un automate je reproduirais encore et encore le même rituel, je serais devenu casanière. Sa création à casser la routine. A chaque fois que je quitte la Voie lactée pour S je fais le grand saut. Saut réparateur, et évasif entre mon ennui, mon manque de toi et ma folie latente.
En fait, au début je t’ai parlé de ma peur de mourir en réalité je n’ai pas peur de mourir. Ma mort susmentionnée était une image pour parler de ma peur de te perdre.
Ici, en Haïti quand on est femme, féministe, activiste, changeuse de système, étudiante à l’UEH, aspirante politique, notre espérance de vie ne dépasse pas 24 heures. On vit au jour le jour tout en attendant la faucheuse. On apprend à vivre avec la présence constante de la mort. On la côtoie à chaque coin de rue, même à l’intérieur de l’Ecole Normale Supérieure. Mais, ironie du sort je ne sais pas comment apprendre à vivre sans toi. Le président a parlé. Point... On ne se voit plus. Et si on se voyait, il faudrait qu’il y ait distanciation sociale entre nous. Avec un NOUS composé d’un moi qui est toi et d’un toi qui est moi. N’est-ce pas l’absurdité à son paroxysme. Ce qui me fait penser à notre ministre de l’éducation nationale ou encore notre ministre de la santé. Le président est un cas à part, n’en parlons pas .
Te souviens-tu du jour où tu m’as demandé si un jour viendra où je ne t’aimerai plus ? Il a fallu plusieurs peyi lock et un confinement pour que je me rende compte que je t’aimerai éternellement. Pour être franche avec toi je me refusais à connaître vérité. Tu sais que j’ai tendance à me prendre pour Wonder Woman, ce qui m’a poussée à te chercher pendant longtemps dans chaque homme que j’ai fréquenté après toi jusqu’à ce que je me rende compte que c’était toi ou personne.
Je crois que ton absence commence à me faire perdre la tête, j’ai l’impression d’avoir trop parlé. Il est peut-être temps que je termine ma lettre en te disant je t’aime, n’est-ce pas comme ça que ce termine les lettres d amour ? Mais, mon orgueil me permettra-t-il de te le dire ? Faute de te dire je t’aime, je te rappelle que tu es ma vie.
Le dernier point posé. Je me couche et retourne dans les bras de l’obscurité , ma vielle amie.