Suis-je dans le noir ou ai je les yeux fermés ?peut être les deux. Quand j’ai eu 13 ans on a déménagé et mes parents ont décidé de s’installer à la campagne. Mon papa dit souvent qu’on ira là où la civilisation n’existe pas. A cardi, un petit village de plus de trois mille habitants. L’école où je fréquente est à dix kilomètres de chez moi. Dans une journée, je mets trois heures le matin et trois heures le soir pour aller et revenir de l’école. Au début ça été difficile, mais à la longue, je me suis habitué à ce calme, à ce silence. J’ai apprécié le fait de pouvoir s’entendre penser. Ces six kilomètres sont devenus finalement une échappatoire et ça m’a fait un bien fou de marcher matin et soir. Maman me dit souvent que lorsqu’on sort il faut penser à mettre des habits propres car les gens critiquent en premier ce que nous portons. Chaque matin, au réveil de bonheur, maman me réveille pour que je prenne ma douche et me trouve toujours des habits propres à mettre. Milou, mon chien, se réveille toujours à la même heure que moi. Il m’écoute lire chaque soir comme s’il comprenait les histoires dans les livres. Tonton René, le voisin d’en face me remet de l’argent chaque matin pour que je lui achète du tabac et de la kola de retour de la ville. Mon père s’inquiète souvent par ce que j’oublie quelque fois de prendre la monnaie. Le matin en allant à l’école, je me retourne à un kilomètre environ pour regarder notre concession. Papa a mis des piqués autour. Les feuilles de palmiers couvrent l’arrière de la maison. J’y vais souvent avec mes camarades pour une partie football à l’arrière le week end. Mais tout ça, c’était quand j’étais au collège.
Maintenant je suis à l’université. J’ai les idées bien fluides de ce que je veux devenir dans la vie. J’ai toujours aimé le théâtre. Les livres de certains auteurs que j’ai étudiés au lycée m’ont inspiré. Mon cousin Grégoire et moi allions souvent suivre des représentations théâtrales quand on rendait visite à tante Justine en ville. Je me suis inscrit en première année d’art dramatique à l’université et j’ai une moto maintenant. Mon père n’a pas pu faire des études universitaires. Il souffre d’un cancer depuis que nous avons déménagé à la campagne. Il marche tout le temps accompagné d’une poche de sérum. Il devient de plus en plus fragile. Il dit toujours qu’il va vaincre sa maladie. Maman veut que je sois un banquier comme mon oncle jean. Jean est le frère de maman, un monsieur pas trop gentil. Il me chicotait souvent quand j’étais encore au collège surtout quand j’ai de mauvaises notes. Mon cousin Éric par contre, je l’aime bien. Éric est le fils de tonton jean. Nous avions l’habitude d’aller à la rivière du village. L’eau est douce et glaciale. Tous deux, on monte sur les arbres et ensuite faire un saut dans l’eau. Les soirs, la mangrove humide attire les moustiques porteurs de fièvre. Il n’y a pas d’électricité dans le village. Papa a acheté une plaque solaire qui alimente les ampoules de la maison. Il y a cinq ampoules dans la maison. Papa a fabriqué une lampe tempête géante qui éclaire la cour chaque soir. Un soir pendant je revenais de l’université à moto, une grande tempête a éclaté. Pour aller plus vite, j’ai mis les vitesses doubles. Malheureusement les phares de la moto ne sont pas très performants et j’ai heurté un arbre tombé sur la route à cause du vent. Je me suis réveillé nulle part, pris de peur et de panique car je ne savais pas là où j’étais, ni le jour, ni même à quel moment de journée on était. Tout était sombre autour de moi. Je ne savais si j’ai les yeux fermés car je ne voyais plus rien. Mon cœur s’est mis à battre en vitesse et c’est lorsque quelqu’un me saisit le bras que j’ai su que je ne suis pas dans un rêve. En réalité je venais de me réveiller de trois mois de coma avec le visage bandé. Jour et nuit j’étais plongé dans le noir jusqu’à ce que je retrouve la vue deux semaines plus tard.
Maintenant je suis à l’université. J’ai les idées bien fluides de ce que je veux devenir dans la vie. J’ai toujours aimé le théâtre. Les livres de certains auteurs que j’ai étudiés au lycée m’ont inspiré. Mon cousin Grégoire et moi allions souvent suivre des représentations théâtrales quand on rendait visite à tante Justine en ville. Je me suis inscrit en première année d’art dramatique à l’université et j’ai une moto maintenant. Mon père n’a pas pu faire des études universitaires. Il souffre d’un cancer depuis que nous avons déménagé à la campagne. Il marche tout le temps accompagné d’une poche de sérum. Il devient de plus en plus fragile. Il dit toujours qu’il va vaincre sa maladie. Maman veut que je sois un banquier comme mon oncle jean. Jean est le frère de maman, un monsieur pas trop gentil. Il me chicotait souvent quand j’étais encore au collège surtout quand j’ai de mauvaises notes. Mon cousin Éric par contre, je l’aime bien. Éric est le fils de tonton jean. Nous avions l’habitude d’aller à la rivière du village. L’eau est douce et glaciale. Tous deux, on monte sur les arbres et ensuite faire un saut dans l’eau. Les soirs, la mangrove humide attire les moustiques porteurs de fièvre. Il n’y a pas d’électricité dans le village. Papa a acheté une plaque solaire qui alimente les ampoules de la maison. Il y a cinq ampoules dans la maison. Papa a fabriqué une lampe tempête géante qui éclaire la cour chaque soir. Un soir pendant je revenais de l’université à moto, une grande tempête a éclaté. Pour aller plus vite, j’ai mis les vitesses doubles. Malheureusement les phares de la moto ne sont pas très performants et j’ai heurté un arbre tombé sur la route à cause du vent. Je me suis réveillé nulle part, pris de peur et de panique car je ne savais pas là où j’étais, ni le jour, ni même à quel moment de journée on était. Tout était sombre autour de moi. Je ne savais si j’ai les yeux fermés car je ne voyais plus rien. Mon cœur s’est mis à battre en vitesse et c’est lorsque quelqu’un me saisit le bras que j’ai su que je ne suis pas dans un rêve. En réalité je venais de me réveiller de trois mois de coma avec le visage bandé. Jour et nuit j’étais plongé dans le noir jusqu’à ce que je retrouve la vue deux semaines plus tard.