Toute histoire commence un jour, quelque part,
Cette histoire est qui est la mienne est aussi la sienne et la leur, puisque la vie est une seule faite de ces rencontres, paroles, sensations et de tous ces mots qui nous forgent et coulent tout au long de notre vie. Comme la vie de l’homme à un jour surement écrit ses premières heures, c’est en Afrique que cette histoire commencé.
Celle-ci commence d’abord par une envie, celle de l’ailleurs, celle surtout d’un petit français sans racine, enfant d’un père pied noir arraché à ce qu’il pensait être son pays. Un petit français né près de Gao, dans le désert un jour de tempête de sable. « Aga-ghéna » fils de la tempête en langue tamachek, avait crié la dame qui avait aidé sa mère à accoucher en te voyant!
Un enfant de nulle part qui devenu grand avait vu son destin pointé à l’horizon du pavillon familial de Savigny-sur-Orge ; plus loin que la ligne de RER C, en dehors de la carte de France et par-delà le continent. Il avait des envies d’ailleurs, des nostalgies de pays lointain et une arrogance de réussir sa vie qu’il ne voyait pas dans les pointillés des formulaires de l’ANPE. Etait est-ce une appétence que l’on attribue communément à la jeunesse, une belle impertinence pour prouver à sa famille de cheminot depuis des générations que l’on peut réussir en dehors de la voie sécurisante et un peu austère des chemins de fer français, nul ne l’a vraiment su. Il avait sa jeunesse et un culot qui aurait pu déboucher tout seul des bouteilles, mais qui énervait surtout prodigieusement son père.
Un vrai impertinent ce jeune homme qui ne méprisait tous les conventions établies par ces parents. Lui il voulait vibrer, il voulait surprendre son monde, se jeter à corps perdu dans une aventure dont il ignorait tout. Il sentait depuis longtemps ce besoin de tenter pour tenter, de dire « je l’ai fait, j’ai osé » il voulait défier un univers qui ne le connaissait pas. Il convoitait l’inconnu pour qu’il ne soit plus inconnu, il désirait humer des espaces vierge de tout ce qu’il savait déjà, il voulait simplement devenir quelqu’un en se confrontant au monde et à toute son altérité.
Ce désinvolte jeune homme posa ses valises pour la première fois du début des années 80, dans la Guinée de Sékou Touré.
Lui revenait sur ce continent près de vingt ans après l’avoir quitté, sans d’autre vague souvenir que les corrections sévère que lui avait infligées les sœurs de la seule congrégation de Gao. Impressionné il évolua dans cette ville pendant plusieurs années, tout prêt à se laissé emporter dans cette émulsion de vie et de nouveauté que représentait ce pays pour lui. Il admira la terre rouge sauvage des mines de Débélé, il se perdit dans les champs de bananiers, et tomba sous le charme de la Guinée forestière nimbée dans un beau brouillard matinale. Il ouvrit les yeux comme s’il venait d’apprendre qu’il pouvait voir. Car que son nos certitudes et nos connaissances quand elles ne sont pas confrontées à ces réalités multiples n’ont pas de sens profond. « Combien de routes un homme doit-il parcourir avant que vous ne l’appeliez un homme ? », c’est peut être cette question qu’il s’est posé lorsqu’il à avouer son ignorance à ceux que lui-même appelait ignorant, avant de voir qu’il ne voyait pas.
La vie se mêle au temps pour faire éveiller chaque conscience, dix ans quinze ans passe, des enfants naissent, une vie s’est construite. La France est devenue au fil du temps un repère plus lointain et imperceptible. Il dit maintenant à ses enfants que lui vient de France car il a grandit là bas, mais que ses origines viennent d’ailleurs car ses grands parents n’ont pas vécu dans ces terres. Finalement on se retrouve toujours un peu gêné quand on nous demande d’où on vient.
Un jour j’ai dit à quelqu’un que je venais du Gabon car c’est la ou j’ai passé la majorité de ma vie, car c’est comme cela que je pensais que l’on parlais d’où l’on venait. Mais on m’a répondu que je venais forcément du pays de mes parents. Que dire quand ses deux parents n’ont pas connu leurs pays, quand l’un a été chassé et quand l’autre l’a fuit. L’histoire des pays fait celle des hommes et quand on grandit si loin de ses pays cette histoire ne nous semble plus la notre, ou alors une si éloignée qu’elle semble ne plus nous concerner.
Ce jeune homme devenu un homme à vécu sans penser à ses pays, il vivait dans le présent de sa réalité. Les affaires ont fait sa fierté, il a réussi la ou sa famille n’avait jamais réussi à s’élever. Souvent il a entendu les reproches cachés sous des compliments factices et des demandes pressantes de sa famille. Pendant les vacances il entendait les plaintes de ses proches en France, les voitures qui ne marchaient pas et qu’il faudrait remplacer, les fins de mois difficiles, les voyages scolaires qu’il fallait payer. Il se montra généreux car au fond il se sentait coupable de son exil, trop chanceux de cette existante qu’il avait construit au antipode du quotidien de sa famille.
L’éloignement créé de l’incompréhension et du fantasme pour qui ne connait pas. La famille ne voulait pas savoir, ses besoins guidait ses certitudes. La distance attisa des tensions insidieusement, les absences ayant toujours tords, chaque retour en France amena son lot d’amertume. L’argent pris la place de l’affection, la rancœur celle de la raison.
Lui ne savait pas que pendant de long mois avant son retour, et tout de suite après son départ, les critiques et les commentaires pleuvait.
Cela commença par des appels espacés, uniquement pour les évènements important comme les anniversaires. Puis finalement les demandes n’étaient plus cachées derrière un quelconque prétexte. « Mon frère j’ai besoin de toi », « Fils il faut aider ta soeur et son mari ». Les western Union de plus en plus fréquents devenaient un sujet de dispute quotidien à la maison.
Pourquoi les aider disait sa femme, je ne peux pas faire autrement disait-il en s’excusant. Elle ne pouvait pas comprendre cette angoisse qui le tenait, ce sentiment qui l’enserrait comme un serpent. On le voyait comme un homme fort, qui s’est fait de rien et ne craignait pas les lendemains. Lui pourrait dans son coeur une détresse affectée, il ne reconnaissait plus sa propre famille. Il sentait ces petites choses qui change la substance de l’existant, il avait perçu les changements, les attitudes mouvantes sur les visages. Il se sentait seul et luttait contre ce sentiment insupportable pour lui de voir s’éloigner ce qu’il appelait « la famille » . L’argent pour lui n’était pas une fin, c’était un moyen d’améliorer son quotidien et celle de sa famille. Donner était naturel pour lui, c’est pourquoi il n’avait jamais hésiter à donner. Pourtant il savait au fond de lui que cela ne ferrait pas revenir les sourires bienveillants sur leurs visages, l’amour qui se logeait dans chacun d’eux. Il n’ignorait pas que cet engrenage une fois commencé ne deviendrait que plus sordide et intempestif, mais comment tourner le dos.
La paternité avait changé en lui quelque chose d’insoupçonné, il avait réalisé qu’il voulait avoir une vrai famille, un lien auquel il pourrait se raccrocher pour toujours. Cela il n’en avait pas eu besoin avant, car il avait été seul dans son aventure et sa solitude l’avait aider à savoir qu’il avait envi de ne plus d’être. La famille était devenu pour lui aussi essentielle que de respirer. Il fallait tout construire autour d’elle, la protéger, la renforcer, la voir unie. Une vision c’était imposée à lui lorsque son père souleva sa fille dans ses bras pour la première fois. Il se dit que sa vie commençait ici, que tout ce qu’il avait vécu n’était que les prémisses annonçant la beauté de cet instant d’union. Il avait pleuré à cet instant et personne n’avait compris ses larmes. Le bonheur qui frappe en un instant l’avait dérouté, ébloui si subitement qu’il n’avait pu que bafouillé que c’était des larmes de joie. Il s’était dit qu’il ne voulait vivre que pour ces moments là, que pour voir cette joie l’entourer. Il ressentait une plénitude si complète qu’il s’assit pour contempler cette scène qui resta graver en lui.
C’est à ce moment là qu’il pensait à chaque fois que ses sombres pensées le ramenait à la vérité qui s’imposait à lui. Il disait toujours oui, à tout les prix annoncés.
Ses enfants le voyait souvent soucieux, ils distinguaient les rides de plus en plus profondes quand ils venaient l’embrasser le soir avant de dormir.
Les soucis se transformait peu à peur en une peur terrible a chaque nouveau voyage. Une peur sourde car elle était silencieuse et cachée. Un tourment si sournois qui le torturait pas à pas, mot à mot. Il difficile d’affronté ce que l’on ne voit pas, mais que l’on ressent profondément. Lui ne savait pas, mais il le sentait comme du plomb dans sa gorge, un masque étouffant qui l’empêchait de parler. Il craignait ce qu’il allait voir au fond de leurs yeux. Sa plus grande terreur se matérialisât un jour quand il vit, et ce qu’il vu le terrifia, car il vit le vide. L’absence d’amour dans les yeux de sa famille. Il su que ce vide la ne pourrait jamais être remplit par la beauté qu’il y avait vu jadis.
Un jour d’été étouffant se passa ce moment qui changea sa vie et s’imprima en lui. il arrivait chez ses parents après un jour et demi de voyage, qu’il avait passé comme dans un rêve muré dans son angoisse. Il montait les escaliers en pierre qui menait à la terrasse; qu’il connaissait si bien. La main de sa fille dans la main il atteignait la dernière marche quand il les vit. Toute la famille était attablé et le repas déjà bien entamé.
Les regards se tournèrent vers lui, froid, l’étonnement était là mais pas le plaisir et la joie.
"Ah tu es là? »; 5 300 kilomètres pour être accueillis par cette phrase, il avait eu du mal à encaisser le coup sans rien laissé paraître. Il serra la main de sa fille un peu plus fort. Il afficha néanmoins son plus beau sourire pour en faire apparaitre d’autre. Les chaises bougèrent mollement pour venir saluer le fils lointain et sa famille lointaine. Il s’entendit rapidement dire que rien n’avait été prévu pour eux mais que de toute façon il préfèrerait surement aller au restaurant. Il répondit qu’il ferrait bien entendu ce qui les arrangeait le plus, bien que pour lui manger une boite de thon à leurs coté aurait été plus délicieux que tout les caviars du monde.
Le séjour fut calamiteux. Le seul moment de répit fut celui où il invitait toute la famille au grand complet au restaurant. Il vit ses sourires qu’il attendait tant, son frère lui tapa dans le dos avec contentement quand il recommanda du vin; et son père lui dit « c’est bien fils, tu nous fait plaisir ».
Oui, il avait été heureux à ce moment là, il avait eu l’impression de revivre, d’être complet malgré les reproches que sa femme lui fit des scènes tout les soirs. « Nous ne sommes pas des vaches à lait », « ils s’en foutent tous de nous, ils veulent juste ton code de carte bleu ».
Rien n’est pire qu’un esprit pratique contre coeur tendre et blessé. Chaque parole lui faisait plus mal que l’autre car sous ses paroles il sentait la vérité tranchante et inexorable. Faut il mieux vivre dans l’ombre que voir le soleil et se bruler les yeux.
Faut il tout accepter pour pouvoir dire j’ai une famille qui m’aime.
L’homme est fait de cette matière qui se façonne par le coeur. Il devient une autre personne, plus sombre et tourmenté, que ses enfants et sa femme avait du mal à approcher. Des années passèrent, sa famille proche appris à le voir changer, à ne pas aborder les sujets sensibles. Tous savaient le non-dit, et celui-ci pris une importance que seul ont ces histoires qu’on ne nomment pas. Tellement diffusent et pensantes qu’elles sont là à chaque instant.
Il ne retourna plus en France, cela lui coutait trop. Son argent le remplaçait auprès des autres qu’il nommait famille. A ses amis à prétextait un excès de travail, à son travail il prétextait ses amis pour ne pas rentrer.
Un jour ses enfants partirent étudier en France. Il redoutait cela et pourtant il n’avait pas compris que ces peines c’était transformé en haine chez ses enfants. Que ce que lui voulait conserver à tout prix eux le méprisait car il savait que cela l’avait brisé. Il fut peiné d’apprendre que ses filles avaient tenu tête à sa famille.
« Elles sont égoïstes, tu les as trop gâtées » s’entendit il dire. Lui s’excusait à leurs place, ce qui rendit ses filles encore plus amères même si elles l’acceptèrent par amour pour lui.
Le temps passa encore, sans trembler, tout en continuant l’oeuvre commencée. Rien ne changea, les coeurs durcirent encore, surtout chez les enfants prenant en eux une histoire venimeuse dont il ne connaissent pas l’origine.
Ce jeune homme, devenu un vieille homme mourut un jour pendant un mois de janvier. Il était finalement revenu en France, impuissant de lutter contre un cancer qu’il ne pouvait guérir.
Seuls ses filles eta femme vienrent le voir, en apportant avec elle les excuses multiples de la famille. Le père eux leurs disait qu’il comprenait et que ce n’était pas grave.
Le cancer comme la douleur grandit trop vite pour ceux qui ont de la peine. Un jour je lui ai demandé si c’était sa peine qui l’avait tué, car c’était ce que je pensais au fond de moi depuis toujours. Il prit ma main et me dit "ce n’est pas la peine qui me tue, c’est le fait de ne pas être tous ensemble ».
Rien ne me déchire plus que de penser à lui, à sa bonté, à tout ce qu’il a fait pendant sa vie et à savoir que tout cela la mener à mourir seul. La famille n’a que le sens qu’on veut lui donner. Je pense à toi mon père, la gentillesse dans tes yeux, l’amertume dans ta voix mais la chaleur dans tes mots. La beauté de tes paroles ont pour elles l’éternité de la vie, car ton histoire elle ne s’arrêtera jamais !
Cette histoire et ton histoire.
Cette histoire est qui est la mienne est aussi la sienne et la leur, puisque la vie est une seule faite de ces rencontres, paroles, sensations et de tous ces mots qui nous forgent et coulent tout au long de notre vie. Comme la vie de l’homme à un jour surement écrit ses premières heures, c’est en Afrique que cette histoire commencé.
Celle-ci commence d’abord par une envie, celle de l’ailleurs, celle surtout d’un petit français sans racine, enfant d’un père pied noir arraché à ce qu’il pensait être son pays. Un petit français né près de Gao, dans le désert un jour de tempête de sable. « Aga-ghéna » fils de la tempête en langue tamachek, avait crié la dame qui avait aidé sa mère à accoucher en te voyant!
Un enfant de nulle part qui devenu grand avait vu son destin pointé à l’horizon du pavillon familial de Savigny-sur-Orge ; plus loin que la ligne de RER C, en dehors de la carte de France et par-delà le continent. Il avait des envies d’ailleurs, des nostalgies de pays lointain et une arrogance de réussir sa vie qu’il ne voyait pas dans les pointillés des formulaires de l’ANPE. Etait est-ce une appétence que l’on attribue communément à la jeunesse, une belle impertinence pour prouver à sa famille de cheminot depuis des générations que l’on peut réussir en dehors de la voie sécurisante et un peu austère des chemins de fer français, nul ne l’a vraiment su. Il avait sa jeunesse et un culot qui aurait pu déboucher tout seul des bouteilles, mais qui énervait surtout prodigieusement son père.
Un vrai impertinent ce jeune homme qui ne méprisait tous les conventions établies par ces parents. Lui il voulait vibrer, il voulait surprendre son monde, se jeter à corps perdu dans une aventure dont il ignorait tout. Il sentait depuis longtemps ce besoin de tenter pour tenter, de dire « je l’ai fait, j’ai osé » il voulait défier un univers qui ne le connaissait pas. Il convoitait l’inconnu pour qu’il ne soit plus inconnu, il désirait humer des espaces vierge de tout ce qu’il savait déjà, il voulait simplement devenir quelqu’un en se confrontant au monde et à toute son altérité.
Ce désinvolte jeune homme posa ses valises pour la première fois du début des années 80, dans la Guinée de Sékou Touré.
Lui revenait sur ce continent près de vingt ans après l’avoir quitté, sans d’autre vague souvenir que les corrections sévère que lui avait infligées les sœurs de la seule congrégation de Gao. Impressionné il évolua dans cette ville pendant plusieurs années, tout prêt à se laissé emporter dans cette émulsion de vie et de nouveauté que représentait ce pays pour lui. Il admira la terre rouge sauvage des mines de Débélé, il se perdit dans les champs de bananiers, et tomba sous le charme de la Guinée forestière nimbée dans un beau brouillard matinale. Il ouvrit les yeux comme s’il venait d’apprendre qu’il pouvait voir. Car que son nos certitudes et nos connaissances quand elles ne sont pas confrontées à ces réalités multiples n’ont pas de sens profond. « Combien de routes un homme doit-il parcourir avant que vous ne l’appeliez un homme ? », c’est peut être cette question qu’il s’est posé lorsqu’il à avouer son ignorance à ceux que lui-même appelait ignorant, avant de voir qu’il ne voyait pas.
La vie se mêle au temps pour faire éveiller chaque conscience, dix ans quinze ans passe, des enfants naissent, une vie s’est construite. La France est devenue au fil du temps un repère plus lointain et imperceptible. Il dit maintenant à ses enfants que lui vient de France car il a grandit là bas, mais que ses origines viennent d’ailleurs car ses grands parents n’ont pas vécu dans ces terres. Finalement on se retrouve toujours un peu gêné quand on nous demande d’où on vient.
Un jour j’ai dit à quelqu’un que je venais du Gabon car c’est la ou j’ai passé la majorité de ma vie, car c’est comme cela que je pensais que l’on parlais d’où l’on venait. Mais on m’a répondu que je venais forcément du pays de mes parents. Que dire quand ses deux parents n’ont pas connu leurs pays, quand l’un a été chassé et quand l’autre l’a fuit. L’histoire des pays fait celle des hommes et quand on grandit si loin de ses pays cette histoire ne nous semble plus la notre, ou alors une si éloignée qu’elle semble ne plus nous concerner.
Ce jeune homme devenu un homme à vécu sans penser à ses pays, il vivait dans le présent de sa réalité. Les affaires ont fait sa fierté, il a réussi la ou sa famille n’avait jamais réussi à s’élever. Souvent il a entendu les reproches cachés sous des compliments factices et des demandes pressantes de sa famille. Pendant les vacances il entendait les plaintes de ses proches en France, les voitures qui ne marchaient pas et qu’il faudrait remplacer, les fins de mois difficiles, les voyages scolaires qu’il fallait payer. Il se montra généreux car au fond il se sentait coupable de son exil, trop chanceux de cette existante qu’il avait construit au antipode du quotidien de sa famille.
L’éloignement créé de l’incompréhension et du fantasme pour qui ne connait pas. La famille ne voulait pas savoir, ses besoins guidait ses certitudes. La distance attisa des tensions insidieusement, les absences ayant toujours tords, chaque retour en France amena son lot d’amertume. L’argent pris la place de l’affection, la rancœur celle de la raison.
Lui ne savait pas que pendant de long mois avant son retour, et tout de suite après son départ, les critiques et les commentaires pleuvait.
Cela commença par des appels espacés, uniquement pour les évènements important comme les anniversaires. Puis finalement les demandes n’étaient plus cachées derrière un quelconque prétexte. « Mon frère j’ai besoin de toi », « Fils il faut aider ta soeur et son mari ». Les western Union de plus en plus fréquents devenaient un sujet de dispute quotidien à la maison.
Pourquoi les aider disait sa femme, je ne peux pas faire autrement disait-il en s’excusant. Elle ne pouvait pas comprendre cette angoisse qui le tenait, ce sentiment qui l’enserrait comme un serpent. On le voyait comme un homme fort, qui s’est fait de rien et ne craignait pas les lendemains. Lui pourrait dans son coeur une détresse affectée, il ne reconnaissait plus sa propre famille. Il sentait ces petites choses qui change la substance de l’existant, il avait perçu les changements, les attitudes mouvantes sur les visages. Il se sentait seul et luttait contre ce sentiment insupportable pour lui de voir s’éloigner ce qu’il appelait « la famille » . L’argent pour lui n’était pas une fin, c’était un moyen d’améliorer son quotidien et celle de sa famille. Donner était naturel pour lui, c’est pourquoi il n’avait jamais hésiter à donner. Pourtant il savait au fond de lui que cela ne ferrait pas revenir les sourires bienveillants sur leurs visages, l’amour qui se logeait dans chacun d’eux. Il n’ignorait pas que cet engrenage une fois commencé ne deviendrait que plus sordide et intempestif, mais comment tourner le dos.
La paternité avait changé en lui quelque chose d’insoupçonné, il avait réalisé qu’il voulait avoir une vrai famille, un lien auquel il pourrait se raccrocher pour toujours. Cela il n’en avait pas eu besoin avant, car il avait été seul dans son aventure et sa solitude l’avait aider à savoir qu’il avait envi de ne plus d’être. La famille était devenu pour lui aussi essentielle que de respirer. Il fallait tout construire autour d’elle, la protéger, la renforcer, la voir unie. Une vision c’était imposée à lui lorsque son père souleva sa fille dans ses bras pour la première fois. Il se dit que sa vie commençait ici, que tout ce qu’il avait vécu n’était que les prémisses annonçant la beauté de cet instant d’union. Il avait pleuré à cet instant et personne n’avait compris ses larmes. Le bonheur qui frappe en un instant l’avait dérouté, ébloui si subitement qu’il n’avait pu que bafouillé que c’était des larmes de joie. Il s’était dit qu’il ne voulait vivre que pour ces moments là, que pour voir cette joie l’entourer. Il ressentait une plénitude si complète qu’il s’assit pour contempler cette scène qui resta graver en lui.
C’est à ce moment là qu’il pensait à chaque fois que ses sombres pensées le ramenait à la vérité qui s’imposait à lui. Il disait toujours oui, à tout les prix annoncés.
Ses enfants le voyait souvent soucieux, ils distinguaient les rides de plus en plus profondes quand ils venaient l’embrasser le soir avant de dormir.
Les soucis se transformait peu à peur en une peur terrible a chaque nouveau voyage. Une peur sourde car elle était silencieuse et cachée. Un tourment si sournois qui le torturait pas à pas, mot à mot. Il difficile d’affronté ce que l’on ne voit pas, mais que l’on ressent profondément. Lui ne savait pas, mais il le sentait comme du plomb dans sa gorge, un masque étouffant qui l’empêchait de parler. Il craignait ce qu’il allait voir au fond de leurs yeux. Sa plus grande terreur se matérialisât un jour quand il vit, et ce qu’il vu le terrifia, car il vit le vide. L’absence d’amour dans les yeux de sa famille. Il su que ce vide la ne pourrait jamais être remplit par la beauté qu’il y avait vu jadis.
Un jour d’été étouffant se passa ce moment qui changea sa vie et s’imprima en lui. il arrivait chez ses parents après un jour et demi de voyage, qu’il avait passé comme dans un rêve muré dans son angoisse. Il montait les escaliers en pierre qui menait à la terrasse; qu’il connaissait si bien. La main de sa fille dans la main il atteignait la dernière marche quand il les vit. Toute la famille était attablé et le repas déjà bien entamé.
Les regards se tournèrent vers lui, froid, l’étonnement était là mais pas le plaisir et la joie.
"Ah tu es là? »; 5 300 kilomètres pour être accueillis par cette phrase, il avait eu du mal à encaisser le coup sans rien laissé paraître. Il serra la main de sa fille un peu plus fort. Il afficha néanmoins son plus beau sourire pour en faire apparaitre d’autre. Les chaises bougèrent mollement pour venir saluer le fils lointain et sa famille lointaine. Il s’entendit rapidement dire que rien n’avait été prévu pour eux mais que de toute façon il préfèrerait surement aller au restaurant. Il répondit qu’il ferrait bien entendu ce qui les arrangeait le plus, bien que pour lui manger une boite de thon à leurs coté aurait été plus délicieux que tout les caviars du monde.
Le séjour fut calamiteux. Le seul moment de répit fut celui où il invitait toute la famille au grand complet au restaurant. Il vit ses sourires qu’il attendait tant, son frère lui tapa dans le dos avec contentement quand il recommanda du vin; et son père lui dit « c’est bien fils, tu nous fait plaisir ».
Oui, il avait été heureux à ce moment là, il avait eu l’impression de revivre, d’être complet malgré les reproches que sa femme lui fit des scènes tout les soirs. « Nous ne sommes pas des vaches à lait », « ils s’en foutent tous de nous, ils veulent juste ton code de carte bleu ».
Rien n’est pire qu’un esprit pratique contre coeur tendre et blessé. Chaque parole lui faisait plus mal que l’autre car sous ses paroles il sentait la vérité tranchante et inexorable. Faut il mieux vivre dans l’ombre que voir le soleil et se bruler les yeux.
Faut il tout accepter pour pouvoir dire j’ai une famille qui m’aime.
L’homme est fait de cette matière qui se façonne par le coeur. Il devient une autre personne, plus sombre et tourmenté, que ses enfants et sa femme avait du mal à approcher. Des années passèrent, sa famille proche appris à le voir changer, à ne pas aborder les sujets sensibles. Tous savaient le non-dit, et celui-ci pris une importance que seul ont ces histoires qu’on ne nomment pas. Tellement diffusent et pensantes qu’elles sont là à chaque instant.
Il ne retourna plus en France, cela lui coutait trop. Son argent le remplaçait auprès des autres qu’il nommait famille. A ses amis à prétextait un excès de travail, à son travail il prétextait ses amis pour ne pas rentrer.
Un jour ses enfants partirent étudier en France. Il redoutait cela et pourtant il n’avait pas compris que ces peines c’était transformé en haine chez ses enfants. Que ce que lui voulait conserver à tout prix eux le méprisait car il savait que cela l’avait brisé. Il fut peiné d’apprendre que ses filles avaient tenu tête à sa famille.
« Elles sont égoïstes, tu les as trop gâtées » s’entendit il dire. Lui s’excusait à leurs place, ce qui rendit ses filles encore plus amères même si elles l’acceptèrent par amour pour lui.
Le temps passa encore, sans trembler, tout en continuant l’oeuvre commencée. Rien ne changea, les coeurs durcirent encore, surtout chez les enfants prenant en eux une histoire venimeuse dont il ne connaissent pas l’origine.
Ce jeune homme, devenu un vieille homme mourut un jour pendant un mois de janvier. Il était finalement revenu en France, impuissant de lutter contre un cancer qu’il ne pouvait guérir.
Seuls ses filles eta femme vienrent le voir, en apportant avec elle les excuses multiples de la famille. Le père eux leurs disait qu’il comprenait et que ce n’était pas grave.
Le cancer comme la douleur grandit trop vite pour ceux qui ont de la peine. Un jour je lui ai demandé si c’était sa peine qui l’avait tué, car c’était ce que je pensais au fond de moi depuis toujours. Il prit ma main et me dit "ce n’est pas la peine qui me tue, c’est le fait de ne pas être tous ensemble ».
Rien ne me déchire plus que de penser à lui, à sa bonté, à tout ce qu’il a fait pendant sa vie et à savoir que tout cela la mener à mourir seul. La famille n’a que le sens qu’on veut lui donner. Je pense à toi mon père, la gentillesse dans tes yeux, l’amertume dans ta voix mais la chaleur dans tes mots. La beauté de tes paroles ont pour elles l’éternité de la vie, car ton histoire elle ne s’arrêtera jamais !
Cette histoire et ton histoire.