Toute histoire commence un jour, quelque part au Sud, un jeune dont le parcours marquera toute une nation commençait une nouvelle page. C’était le fils d’un fonctionnaire dont le salaire n’était pas assez suffisant pour subvenir à tous les besoins et qui a tout simplement renoncé à la préparation de sa retraite et a tout investi dans éducation de son enfant.
« Ecoute bien Cellou : Le choix que tu feras à ces orientations aura des conséquences sur le reste de ton existence. Après l'obtention de ton Bac, tu dois faire des études universitaires qui t'offriront un emploi. Je veux que tu étudies pour travailler, et non pour seulement être diplômé. L'échec de beaucoup de jeunes de notre nation est dû à la démission de leurs parents dans le choix de ce que leurs enfants décident de faire dans leurs vies.
Combien de personnes sont diplômés mais n’arrivent pas à trouver même le premier emploi, parce que soit elles veulent vivre une vie pour laquelle elles ne font pas assez d’efforts, soit elles ont regardé le nom du domaine d’études sans se soucier des opportunités de travail. Je te conseille donc de faire les sciences de l'éducation. Avec ce métier, tu ne vas chaumer que si tu ne veux pas travailler. Si tu fais ce que je te dis, je te jure que tu ne vas pas le regretter. Aime ce métier, il t'offrira plus que tu n'as sacrifié pour lui. Pratique-le avec passion, il te permettra de contribuer à la construction de la patrie en formant ses jeunes. Donne-lui le meilleur de toi, il fera de toi l'un des plus distingués des jeunes élites dans un proche temps.
A cela j’ajoute ceci : vis pour un idéal, lutte pour une cause, défends une conviction noble, aie des valeurs que jamais rien ne t'enlèvera. La vie que tu aimerais avoir dans cinq ou dix ans, commence à la bâtir dès maintenant. Même si ton travail consiste à nettoyer les WC, fais-le bien et avec amour, les gens te respecteront».
C'était les conseils d'un père à l'égard d'un fils qui, après l'obtention du bac recourt à la sagesse et à l’expérience d'un papa avant de prendre une décision.
Le jour de départ du jeune garçon, sa famille, ses amis et ses voisins étaient tous là pour lui faire les adieux. Un vœu se réalisait pour lui, celui d'aller découvrir le monde, de rencontrer des gens venant de partout, de prendre ses propres décisions sans l'interférence de ses parents. Pour le papa c'était l'atteinte d'une mission, l'accomplissement d'une obligation qui consiste à éduquer son enfant.
Dans les environs de six heures du matin la voiture a pris son départ. A la sortie de la ville, il s’est rappelé d’un condisciple avec qui il a partagé la classe pendant trois ans, et qui, à la longue est devenu son meilleur ami. De tout son parcours scolaire, c’est le seul qu’il a reconnu être meilleur que lui. Alors que Cellou cherchait quatorze de moyenne à envoyer au Bac, celui-ci avait seize. Lors de la proclamation des résultats, ce dernier a été premier de leur ville et cinquième de la république. Il y a juste deux mois de cela, ils partageaient le rêve de faire de grandes études, d’être de grands cadres. Fort malheureusement, son ami est tombé malade et est finalement mort parce qu’il n’a pas bénéficié de soins médicaux. Sa famille étant pauvre, lorsqu’il a été envoyé à l’hôpital, les médecins ont refusé de s’occuper de lui parce qu’il ne pouvait payer son hospitalisation. En se rappelant de cela, il n’a pu retenir ses larmes. Il était plus que triste de voir un jeune avec autant de talent s’éteindre avec autant de rêves.
A huit heure et quart ils sont arrivés à destination. Aussitôt qu'il est descendu du véhicule, il a aperçu sa cousine en train de le chercher dans la foule.
Elle est allée lui montrer la chambre qu'elle avait prise pour lui dans un des quartiers de la banlieue de la capitale. Dans la cour où il est nouveau locataire, il n'y avait que des jeunes étudiants et des diplômés à la quête du premier emploi.
A sa première année d'études supérieures il s'est fait remarquer dans tous les départements et aux yeux de tous les responsables en figurant parmi les meilleurs étudiants de l'institut. Il avait également cherché un emploi qui lui permettrait d'avoir un revenu. Comme il n'allait étudier que trois jours par semaine, il est devenu âme-soignante de français au secondaire dans une école privée qui se trouvait dans son quartier. Ainsi, il faisait la pratique de ce qu'il étudiait tout en étant rémunéré à la fin de chaque mois.
A la fin de ses études, les trois premiers parmi lesquels il figure ont été homologués comme pro-fauteurs au sein de l'institut où ils ont fait leurs études supérieures. Ils étaient deux hommes et une femme : Cellou, Samba et Bintou. Cependant, ils ne pouvaient pas immédiatement commencer d’âme-soigner en tant que titulaires parce que selon la loi, ne peut âme-soigner dans une université ou institut supérieur que celui qui a son Master. C'est ainsi que pour les rendre opérationnel, l'Institut les a envoyé au Nord pour qu'ils fassent leurs études de deuxième cycle. Pendant que ses collègues se contentaient d'être de simples étudiants étrangers, Cellou est allé chercher un stage dans une école publique nordiste. Pour lui l'expérience de ce pays lui permettrait d'améliorer sa pédagogie et de renforcer ses compétences.
Six mois après son arrivée, avec ses collègues, les étudiants et les salariés de même origine que lui, ils ont mis en place une structure qui contribue à distance au développement de leur pays. A travers leurs cotisations, ils ouvraient des bibliothèques scolaires pour les écoles qui n'en disposaient, ils construisaient des forages pour les villages qui n'avaient pas d'eau potable, ils donnaient de l'énergie solaire aux communautés qui n'avaient pas de courant et ils investissaient dans l'agriculture pour créer de l'emploi pour les jeunes afin d'atténuer l'exode rural. En fonction de leur moyen, ils scolarisaient quelques enfants des familles défavorisés avec l’intention de les prendre en charge jusqu'à terme du niveau secondaire pour ensuite les orienter vers les écoles professionnelles.
Parmi eux il y avait des gens qui ne souhaitaient plus retourner à leur terre d'origine. Certains s’étaient naturalisés et ne voulaient plus repartir vers la souffrance. Mais à travers la structure des trois amis, beaucoup de leurs compatriotes ont exprimé la volonté de s'investir à distance en payant les cotisations et en trouvant des partenaires qui leur feront de dons.
C'est ainsi que les trois jeunes étudiants ont réussi à entreprendre des projets de développement. A la fin de leurs études, les deux collègues de Cellou lui ont proposé de ne plus retourner au pays. Mais le jeune homme s’est démarqué d’eux et privilégié de repartir accomplir le devoir.
Après deux mois de préparation de son retour, alors qu'il était à l’aéroport, il a aperçu Bintou venir avec ses bagages pour rentrer au pays avec lui.
- Depuis que nous nous sommes connus, m’as-tu une fois vu avec un homme ? avait-elle demandé.
- Bien-sûr que non ! Pourquoi cette question ?
- C’est simplement parce que je suis amoureuse de toi. J’ai essayé par toutes les façons de te le montrer sans succès. D’abord, j’ai aimé les personnes que tu aimes le plus, que sont ta mère et tes frères. A chaque fois que tu as eu besoin de soutien, j’ai été là. Aujourd’hui encore, je rentre avec toi. Pas parce que je le veux vraiment, mais parce que je te veux toi. Je ne rentre pas par amour pour le pays, je rentre par amour pour l’homme qui est amoureux de lui.
- A quel point m’aimes-tu mon amie ?
- A tel point que j’aimerais passer le reste de mes jours avec toi.
- Que j’ai de la chance d’être aimé par une magnifique et brave femme comme toi. Je te jure de faire de toi mon unique épouse dès le premier moi de notre arrivée à notre source.
Leur arrivée au pays a coïncidé à une manifestation de l’opposition poli-truque qui réclamait le respect des dates d’organisations des élections. La circulation était complétement bloquée, les manifestants cassaient tout sur leur passage. La capitale toute entière était paralysée, aucun commerce n’était ouvert, aucune activité ne marchait.
Ils ont attendu dans l’aéroport jusqu’à 18 heures, le temps que les manifestants se dispersent pour ensuite rentrer chez eux. A leur sortie de l’aéroport, alors qu’ils se rendaient à domicile, leur véhicule a reçu des jets de pierres de jeunes qui occupaient un rond-point.
- Dans quoi nous sommes-nous engagés mon chéri ? Comment pourrons-nous changer tout ceci ?
- Ça va être difficile mais pas impossible ma bien-aimée. Nous ne changerons pas le système seul. Nous embarquerons avec nous tous les jeunes, femmes et compatriotes qui croient à un Sud positif. Nous poserons des actes exemplaires qui feront que les autres s’inspirent de nous, qu’ils nous suivent et qu’à la longue la majorité adopte notre état d’esprit.
Après deux mois d’observation, Cellou a compris que la demande est plus poli-truque que tout autre chose. Ils se sont dit que s’engager dans la société civile ne va pas changer grand-chose. C’est alors qu’en plus d’être âme-soignantes, ils ont finalement décidé de venir dans l’arène poli-truque en créant leur propre parti. Pour faire tomber ceux qui se cachent derrière leurs communautés ethniques, ils ont élaboré un programme de société qui s’inspire des réalités de leur société elle-même. Ils avaient un avantage, celui d’être pédagogues, d’être au contact des universitaires.
Dans toutes les autres formations poli-truques, le fondateur finançait et était le président à vie. Aucun parti ne faisait de congrès pour renouveler les instances dirigeantes. A travers des actes qui font la promotion des valeurs, à travers le débat d’idées à la place du débat de personnes, Cellou et son épouse ont forcé l’admiration de tous les citoyens conscients.
Avant, le fief poli-truque de chaque leader se trouvait dans sa région naturelle. Pour une première fois, il y a eu la naissance d’un parti qui a fait l’effort de s’implanter sur toute l’étendue du territoire national, sans se cacher derrière une région ou une ethnie pour avoir des militants.
Pendant que les autres formations disaient que l’activité poli-truque doit être réservée aux expérimentés, c’est-à-dire aux personnes qui ont un âge avancé, lui a misé sur les jeunes et femmes. Il a élaboré le programme de société de son parti en impliquant les universitaires, les jeunes hommes et femmes qui travaillaient dans les administrations publiques et privées. Le produit qu’il vendait était en partie fabriqué par ceux-là même qui doivent l’acheter à travers les urnes.
Chaque année une cérémonie de distinction appelée Sud Award, était organisée pour récompenser et encourager les jeunes qui se sont le plus faits distinguer en posant des actes qui ont positivement contribué à améliorer les conditions de vie des citoyens. Cela concernait beaucoup de domaines dont les médias, l’entreprenariat, la poli-truque et la culture.
Lors de cette cérémonie, Cellou a bénéficié d’un vote citoyen qui, jusque-là, n’avait jamais atteint ce nombre. Il a non seulement reçu la distinction du plus grand nombre de votes, mais aussi de meilleur homme poli-truque de l’année. Lors de son allocution à cette occasion, dans une interview, il a tenu un discours qui, une fois de plus, a montré à tous ceux qui se sont engagés avec lui qu’ils ne se sont pas trompés et a séduit tous ceux qui voulaient emprunter son chemin mais étaient réticents.
Quelques mois plus tard, il a été sélectionné par le Nord pour le programme d’invitation des personnalités d’avenir. A l’occasion de ce déplacement, il devait participer à une série d’activités et de rencontres avec des hommes poli-truques, des hommes d’affaires et des organismes de haut niveau au Nord. Il était devenu un modèle, un repère pour toute la classe juvénile.
Peu de temps avant son départ, il est allé saluer son père et lui demander de la bénédiction.
- Tu m’as tellement manqué mon fils mais à présent tu n’es plus à moi seul, c’est le monde qui a besoin de toi. Quand j’imagine que sans cesse on refuse le visa à des milliers de jeunes de notre pays alors que toi tu voyages à chaque fois que tu le veux. Je suis fier de toi !
- Papa moi je te suis reconnaissant. Le visa que j’ai ne m’est pas délivré par une ambassade, mais par toi. Si tu ne m’avais pas bien éduqué, si tu n’avais pas fait de ma formation ta priorité, jamais je n’aurais connu cette chance d’être sollicité partout dans le monde. Merci pour cela père !
- J’ai dépensé tous mes gains pour tes études mais tu m’offres beaucoup plus. Béni sois-tu, c’est un honneur pour moi d’être le père de ce jeune qui montre qu’on peut commencer sans rien et tout avoir.
Dans la dernière semaine de son séjour au Nord, comme au bon vieux temps, Cellou, son épouse et Samba ont passé un week-end à trois. Peu de temps avant leur séparation, l’ami du couple leur a fait une confidence par rapport à son choix de rester vivre au Nord.
- Je donnerais n’importe quoi pour avoir la vie que vous vivez. A dit Samba. Vous menez une vie de rêve. Vous avez votre petite et belle famille, vous êtes respectés au pays et à l’extérieur, vous incarnez tout simplement la réussite.
- C’est la seule différence entre nous. A aussitôt répondu Bintou. Malgré tes atouts, tu passes ton temps à rêver à ce que tu peux réaliser. Qu’attends-tu donc pour mener la vie que tu souhaites ?
- Je voulais mener la vie que je souhaite ici. Mais j’ai finalement compris qu’être au Nord n’est pas synonyme de réussite.
- Ça dépend de ce que tu considères comme réussite, à immédiatement répliqué Cellou. Qu’attends-tu de ce pays maintenant ? Ne sois pas ingrat à ce point mon frère. Il t’a accueilli, il t’a formé, il t’a donné la possibilité de rentrer chez toi avec la chance de directement travailler et de revenir quand tu voudras, mais tu te plains toujours. Veux-tu qu’il te nourrisse encore avec la nourriture qu’il a conservée pour ses fils ? Sois raisonnable.
- Franchement je ne me retrouve pas les amis, je me sens perdu. Je n’ai ni richesse, ni famille, ni bonheur.
- Je t’avais pourtant dit que tu ne te retrouveras pas mon frère. Ce pays a déjà des élites comme toi, d’ailleurs plus que toi. Rentre à la maison pour mettre en valeur tes compétences. Là-bas tu peux largement contribuer à améliorer les choses, tu pourrais être un symbole pour la génération montante. Certes tu n’es pas payé comme ici, mais tu as un pouvoir d’achat plus élevé, tu seras traité avec respect et honneur. Avec ton salaire tu peux bien vivre et économiser pour venir passer tes vacances ici. Que cherches-tu de mieux qu’être utile et vivre en paix en voyageant quand tu le souhaites ?
- Tu as eu raison depuis le début mon frère. Je te promets que très bientôt nous serons ensemble sur le terrain pour mener le combat. Je te demande de me donner juste trois mois, le temps que je prépare bien mon retour.
- Cela fera vraiment du bien au pays. Une valeur de plus rentre pour apporter son plus à l’édifice !
« Ecoute bien Cellou : Le choix que tu feras à ces orientations aura des conséquences sur le reste de ton existence. Après l'obtention de ton Bac, tu dois faire des études universitaires qui t'offriront un emploi. Je veux que tu étudies pour travailler, et non pour seulement être diplômé. L'échec de beaucoup de jeunes de notre nation est dû à la démission de leurs parents dans le choix de ce que leurs enfants décident de faire dans leurs vies.
Combien de personnes sont diplômés mais n’arrivent pas à trouver même le premier emploi, parce que soit elles veulent vivre une vie pour laquelle elles ne font pas assez d’efforts, soit elles ont regardé le nom du domaine d’études sans se soucier des opportunités de travail. Je te conseille donc de faire les sciences de l'éducation. Avec ce métier, tu ne vas chaumer que si tu ne veux pas travailler. Si tu fais ce que je te dis, je te jure que tu ne vas pas le regretter. Aime ce métier, il t'offrira plus que tu n'as sacrifié pour lui. Pratique-le avec passion, il te permettra de contribuer à la construction de la patrie en formant ses jeunes. Donne-lui le meilleur de toi, il fera de toi l'un des plus distingués des jeunes élites dans un proche temps.
A cela j’ajoute ceci : vis pour un idéal, lutte pour une cause, défends une conviction noble, aie des valeurs que jamais rien ne t'enlèvera. La vie que tu aimerais avoir dans cinq ou dix ans, commence à la bâtir dès maintenant. Même si ton travail consiste à nettoyer les WC, fais-le bien et avec amour, les gens te respecteront».
C'était les conseils d'un père à l'égard d'un fils qui, après l'obtention du bac recourt à la sagesse et à l’expérience d'un papa avant de prendre une décision.
Le jour de départ du jeune garçon, sa famille, ses amis et ses voisins étaient tous là pour lui faire les adieux. Un vœu se réalisait pour lui, celui d'aller découvrir le monde, de rencontrer des gens venant de partout, de prendre ses propres décisions sans l'interférence de ses parents. Pour le papa c'était l'atteinte d'une mission, l'accomplissement d'une obligation qui consiste à éduquer son enfant.
Dans les environs de six heures du matin la voiture a pris son départ. A la sortie de la ville, il s’est rappelé d’un condisciple avec qui il a partagé la classe pendant trois ans, et qui, à la longue est devenu son meilleur ami. De tout son parcours scolaire, c’est le seul qu’il a reconnu être meilleur que lui. Alors que Cellou cherchait quatorze de moyenne à envoyer au Bac, celui-ci avait seize. Lors de la proclamation des résultats, ce dernier a été premier de leur ville et cinquième de la république. Il y a juste deux mois de cela, ils partageaient le rêve de faire de grandes études, d’être de grands cadres. Fort malheureusement, son ami est tombé malade et est finalement mort parce qu’il n’a pas bénéficié de soins médicaux. Sa famille étant pauvre, lorsqu’il a été envoyé à l’hôpital, les médecins ont refusé de s’occuper de lui parce qu’il ne pouvait payer son hospitalisation. En se rappelant de cela, il n’a pu retenir ses larmes. Il était plus que triste de voir un jeune avec autant de talent s’éteindre avec autant de rêves.
A huit heure et quart ils sont arrivés à destination. Aussitôt qu'il est descendu du véhicule, il a aperçu sa cousine en train de le chercher dans la foule.
Elle est allée lui montrer la chambre qu'elle avait prise pour lui dans un des quartiers de la banlieue de la capitale. Dans la cour où il est nouveau locataire, il n'y avait que des jeunes étudiants et des diplômés à la quête du premier emploi.
A sa première année d'études supérieures il s'est fait remarquer dans tous les départements et aux yeux de tous les responsables en figurant parmi les meilleurs étudiants de l'institut. Il avait également cherché un emploi qui lui permettrait d'avoir un revenu. Comme il n'allait étudier que trois jours par semaine, il est devenu âme-soignante de français au secondaire dans une école privée qui se trouvait dans son quartier. Ainsi, il faisait la pratique de ce qu'il étudiait tout en étant rémunéré à la fin de chaque mois.
A la fin de ses études, les trois premiers parmi lesquels il figure ont été homologués comme pro-fauteurs au sein de l'institut où ils ont fait leurs études supérieures. Ils étaient deux hommes et une femme : Cellou, Samba et Bintou. Cependant, ils ne pouvaient pas immédiatement commencer d’âme-soigner en tant que titulaires parce que selon la loi, ne peut âme-soigner dans une université ou institut supérieur que celui qui a son Master. C'est ainsi que pour les rendre opérationnel, l'Institut les a envoyé au Nord pour qu'ils fassent leurs études de deuxième cycle. Pendant que ses collègues se contentaient d'être de simples étudiants étrangers, Cellou est allé chercher un stage dans une école publique nordiste. Pour lui l'expérience de ce pays lui permettrait d'améliorer sa pédagogie et de renforcer ses compétences.
Six mois après son arrivée, avec ses collègues, les étudiants et les salariés de même origine que lui, ils ont mis en place une structure qui contribue à distance au développement de leur pays. A travers leurs cotisations, ils ouvraient des bibliothèques scolaires pour les écoles qui n'en disposaient, ils construisaient des forages pour les villages qui n'avaient pas d'eau potable, ils donnaient de l'énergie solaire aux communautés qui n'avaient pas de courant et ils investissaient dans l'agriculture pour créer de l'emploi pour les jeunes afin d'atténuer l'exode rural. En fonction de leur moyen, ils scolarisaient quelques enfants des familles défavorisés avec l’intention de les prendre en charge jusqu'à terme du niveau secondaire pour ensuite les orienter vers les écoles professionnelles.
Parmi eux il y avait des gens qui ne souhaitaient plus retourner à leur terre d'origine. Certains s’étaient naturalisés et ne voulaient plus repartir vers la souffrance. Mais à travers la structure des trois amis, beaucoup de leurs compatriotes ont exprimé la volonté de s'investir à distance en payant les cotisations et en trouvant des partenaires qui leur feront de dons.
C'est ainsi que les trois jeunes étudiants ont réussi à entreprendre des projets de développement. A la fin de leurs études, les deux collègues de Cellou lui ont proposé de ne plus retourner au pays. Mais le jeune homme s’est démarqué d’eux et privilégié de repartir accomplir le devoir.
Après deux mois de préparation de son retour, alors qu'il était à l’aéroport, il a aperçu Bintou venir avec ses bagages pour rentrer au pays avec lui.
- Depuis que nous nous sommes connus, m’as-tu une fois vu avec un homme ? avait-elle demandé.
- Bien-sûr que non ! Pourquoi cette question ?
- C’est simplement parce que je suis amoureuse de toi. J’ai essayé par toutes les façons de te le montrer sans succès. D’abord, j’ai aimé les personnes que tu aimes le plus, que sont ta mère et tes frères. A chaque fois que tu as eu besoin de soutien, j’ai été là. Aujourd’hui encore, je rentre avec toi. Pas parce que je le veux vraiment, mais parce que je te veux toi. Je ne rentre pas par amour pour le pays, je rentre par amour pour l’homme qui est amoureux de lui.
- A quel point m’aimes-tu mon amie ?
- A tel point que j’aimerais passer le reste de mes jours avec toi.
- Que j’ai de la chance d’être aimé par une magnifique et brave femme comme toi. Je te jure de faire de toi mon unique épouse dès le premier moi de notre arrivée à notre source.
Leur arrivée au pays a coïncidé à une manifestation de l’opposition poli-truque qui réclamait le respect des dates d’organisations des élections. La circulation était complétement bloquée, les manifestants cassaient tout sur leur passage. La capitale toute entière était paralysée, aucun commerce n’était ouvert, aucune activité ne marchait.
Ils ont attendu dans l’aéroport jusqu’à 18 heures, le temps que les manifestants se dispersent pour ensuite rentrer chez eux. A leur sortie de l’aéroport, alors qu’ils se rendaient à domicile, leur véhicule a reçu des jets de pierres de jeunes qui occupaient un rond-point.
- Dans quoi nous sommes-nous engagés mon chéri ? Comment pourrons-nous changer tout ceci ?
- Ça va être difficile mais pas impossible ma bien-aimée. Nous ne changerons pas le système seul. Nous embarquerons avec nous tous les jeunes, femmes et compatriotes qui croient à un Sud positif. Nous poserons des actes exemplaires qui feront que les autres s’inspirent de nous, qu’ils nous suivent et qu’à la longue la majorité adopte notre état d’esprit.
Après deux mois d’observation, Cellou a compris que la demande est plus poli-truque que tout autre chose. Ils se sont dit que s’engager dans la société civile ne va pas changer grand-chose. C’est alors qu’en plus d’être âme-soignantes, ils ont finalement décidé de venir dans l’arène poli-truque en créant leur propre parti. Pour faire tomber ceux qui se cachent derrière leurs communautés ethniques, ils ont élaboré un programme de société qui s’inspire des réalités de leur société elle-même. Ils avaient un avantage, celui d’être pédagogues, d’être au contact des universitaires.
Dans toutes les autres formations poli-truques, le fondateur finançait et était le président à vie. Aucun parti ne faisait de congrès pour renouveler les instances dirigeantes. A travers des actes qui font la promotion des valeurs, à travers le débat d’idées à la place du débat de personnes, Cellou et son épouse ont forcé l’admiration de tous les citoyens conscients.
Avant, le fief poli-truque de chaque leader se trouvait dans sa région naturelle. Pour une première fois, il y a eu la naissance d’un parti qui a fait l’effort de s’implanter sur toute l’étendue du territoire national, sans se cacher derrière une région ou une ethnie pour avoir des militants.
Pendant que les autres formations disaient que l’activité poli-truque doit être réservée aux expérimentés, c’est-à-dire aux personnes qui ont un âge avancé, lui a misé sur les jeunes et femmes. Il a élaboré le programme de société de son parti en impliquant les universitaires, les jeunes hommes et femmes qui travaillaient dans les administrations publiques et privées. Le produit qu’il vendait était en partie fabriqué par ceux-là même qui doivent l’acheter à travers les urnes.
Chaque année une cérémonie de distinction appelée Sud Award, était organisée pour récompenser et encourager les jeunes qui se sont le plus faits distinguer en posant des actes qui ont positivement contribué à améliorer les conditions de vie des citoyens. Cela concernait beaucoup de domaines dont les médias, l’entreprenariat, la poli-truque et la culture.
Lors de cette cérémonie, Cellou a bénéficié d’un vote citoyen qui, jusque-là, n’avait jamais atteint ce nombre. Il a non seulement reçu la distinction du plus grand nombre de votes, mais aussi de meilleur homme poli-truque de l’année. Lors de son allocution à cette occasion, dans une interview, il a tenu un discours qui, une fois de plus, a montré à tous ceux qui se sont engagés avec lui qu’ils ne se sont pas trompés et a séduit tous ceux qui voulaient emprunter son chemin mais étaient réticents.
Quelques mois plus tard, il a été sélectionné par le Nord pour le programme d’invitation des personnalités d’avenir. A l’occasion de ce déplacement, il devait participer à une série d’activités et de rencontres avec des hommes poli-truques, des hommes d’affaires et des organismes de haut niveau au Nord. Il était devenu un modèle, un repère pour toute la classe juvénile.
Peu de temps avant son départ, il est allé saluer son père et lui demander de la bénédiction.
- Tu m’as tellement manqué mon fils mais à présent tu n’es plus à moi seul, c’est le monde qui a besoin de toi. Quand j’imagine que sans cesse on refuse le visa à des milliers de jeunes de notre pays alors que toi tu voyages à chaque fois que tu le veux. Je suis fier de toi !
- Papa moi je te suis reconnaissant. Le visa que j’ai ne m’est pas délivré par une ambassade, mais par toi. Si tu ne m’avais pas bien éduqué, si tu n’avais pas fait de ma formation ta priorité, jamais je n’aurais connu cette chance d’être sollicité partout dans le monde. Merci pour cela père !
- J’ai dépensé tous mes gains pour tes études mais tu m’offres beaucoup plus. Béni sois-tu, c’est un honneur pour moi d’être le père de ce jeune qui montre qu’on peut commencer sans rien et tout avoir.
Dans la dernière semaine de son séjour au Nord, comme au bon vieux temps, Cellou, son épouse et Samba ont passé un week-end à trois. Peu de temps avant leur séparation, l’ami du couple leur a fait une confidence par rapport à son choix de rester vivre au Nord.
- Je donnerais n’importe quoi pour avoir la vie que vous vivez. A dit Samba. Vous menez une vie de rêve. Vous avez votre petite et belle famille, vous êtes respectés au pays et à l’extérieur, vous incarnez tout simplement la réussite.
- C’est la seule différence entre nous. A aussitôt répondu Bintou. Malgré tes atouts, tu passes ton temps à rêver à ce que tu peux réaliser. Qu’attends-tu donc pour mener la vie que tu souhaites ?
- Je voulais mener la vie que je souhaite ici. Mais j’ai finalement compris qu’être au Nord n’est pas synonyme de réussite.
- Ça dépend de ce que tu considères comme réussite, à immédiatement répliqué Cellou. Qu’attends-tu de ce pays maintenant ? Ne sois pas ingrat à ce point mon frère. Il t’a accueilli, il t’a formé, il t’a donné la possibilité de rentrer chez toi avec la chance de directement travailler et de revenir quand tu voudras, mais tu te plains toujours. Veux-tu qu’il te nourrisse encore avec la nourriture qu’il a conservée pour ses fils ? Sois raisonnable.
- Franchement je ne me retrouve pas les amis, je me sens perdu. Je n’ai ni richesse, ni famille, ni bonheur.
- Je t’avais pourtant dit que tu ne te retrouveras pas mon frère. Ce pays a déjà des élites comme toi, d’ailleurs plus que toi. Rentre à la maison pour mettre en valeur tes compétences. Là-bas tu peux largement contribuer à améliorer les choses, tu pourrais être un symbole pour la génération montante. Certes tu n’es pas payé comme ici, mais tu as un pouvoir d’achat plus élevé, tu seras traité avec respect et honneur. Avec ton salaire tu peux bien vivre et économiser pour venir passer tes vacances ici. Que cherches-tu de mieux qu’être utile et vivre en paix en voyageant quand tu le souhaites ?
- Tu as eu raison depuis le début mon frère. Je te promets que très bientôt nous serons ensemble sur le terrain pour mener le combat. Je te demande de me donner juste trois mois, le temps que je prépare bien mon retour.
- Cela fera vraiment du bien au pays. Une valeur de plus rentre pour apporter son plus à l’édifice !