Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut-être les deux. Faux! J'ai décidé ce soir de fermer mes yeux pour ne plus les voir. Quand ils sont nombreux je sens une peur qui mène mon corps à trembler de l'intérieur comme un séisme. Les objets autour de moi, sont déformés, je n'arrive plus à les reconnaître. Et les murmures qui résonnent dans ma tête ne se coupent pas. On me touche, on me tire par mon pull à plusieurs reprises, impossible d'identifier ces mains. Des insectes bizarres occupent en nombre incroyable mon organisme. Je suis souvent un mouvement de va et vient pour leur échapper, malgré tout ils arrivent à m'atteindre. Parfois des taches de lumière rouge ou jaune éclatent devant mes yeux, comme si cette lumière intense arrive à m'avaler et je crie, je crie très fort, perdant mes souffles un à un avec les persécutions d'une petite seringue dans le pli du coude.
Mes mains tâtonnent autour de moi cherchant de l'eau pour m'hydrater, et je continue à écrire. En plus de ce que ma mémoire vomit sous forme de cauchemars, chaque nuit, on m'a raconté que j'ai parlé à des personnes qui n'existaient pas à ce moment... ce moment de folie noire.
Deuxième cauchemar : Je me suis guidée plusieurs fois depuis la fenêtre vers le bas. Je m'arrête là pour expliquer que ce bas était de couleur bleu, rien d'autre, sans fin, et d'une profondeur insondable. Était-ce la mer? l'océan? ou bien le ciel renversé?... je ne sais pas, néanmoins je peux dire qu'il s'agissait d'un avenir. Il y a quelques jours quand on m'a fait sortir pour avoir un peu d'air, ayant les yeux attachés vers le haut les mêmes émotions qui m'ont envahi quand j'ai voulu sauter, se sont révélées en moi.
Près de la fenêtre de la chambre où je me trouve, je vois des oiseaux qui se posent pour me saluer le matin. Ces petites créatures m'ont donné toujours l'envie de chanter. Continuons...
Troisième cauchemar : Je suis au Paradis, non je suis en face du diable! La peur qu'on survit dans une telle relation dialectique, ranimera possiblement les corolles de la foi pour s'ouvrir après une longue période de fermeture. Un sujet qu'on aime pas tellement entendre, et qu'on évite de discuter.
Ces cauchemars, on les appelle en psychiatrie "Hallucinations" ; je les appelle " Rêves d'aventure". Rêves car c'est une situation où les émotions ainsi que les cinq sens sont excités follement; aventure car c'est un événement marquant dans la vie de l'aventurier.
On juge qu'elles nous touchent faute de foi, ou peut-être faute de stabilité mentale. Je juge qu'elles nous touchent pour créer une différence, pour briser le rythme monotone d'une vie noyée dans les faiblesses. Elles surviennent pour réveiller le brin d'espoir enseveli dans les camps secrets de l'âme, et pour me déclarer que j'ai une histoire à terminer, un futur bruyant et splendide comme un bouquet de feu d'artifice à vivre. Elles surviennent pour nous apprendre à dire: " Salut! Les beaux jours..." en dépit de toute faiblesse mentale ou physique.
Bientôt je vais quitter l'hôpital pour poursuivre mon chemin, et il est indispensable de laisser une trace après moi! Je ramasse un bout de bois que j'ai détaché avec effort, une fois, en essayant de fuir aux infirmiers, et je commence à graver sur le mur au-dessus du lit: "Un vrai fou est l'auteur des péripéties de son histoire."
-Maintenant je peux revenir chez moi, à tête reposée!
Prête?
-(en dansant) Super prête.
-(Un rire léger) Qu'est-ce que tu fais ?!
-( à voix haute) Ceux qui dansaient furent considérés comme fous par ceux qui ne pouvaient entendre la musique.
-Ha! Nietzsche.
Et la vie continue à rouler malgré tous les obstacles, c'est à nous de surmonter en embrassant la joie.