Lou avait 15 ans. Elle ne se souvenait pas d’un jour sans avoir vécu avec sa grande passion : le cheval !
Depuis l’âge de 7 ans, elle passait deux après midi par semaine au centre d’équitation. Oh ce n’était pas un grand centre équestre, plutôt un petit lieu familial où tout le monde s’entraidait.
Elle avait commencé par monter sur un petit poney Shetland, un têtu, la crinière toujours en bataille.
Pour elle avait découvert le double poney.
Désormais, à 15 ans on lui avait confié un cheval !! Après plusieurs essais et quelques chutes, on lui avait attribué le plus grand et le plus beau : Cachou, un bel alezan de 12 ans. Il était fier mais très doux avec Lou et tous les deux s’entendaient comme larron en foire.
A chaque vacance scolaire, Lou passait une semaine complète avec lui. Elle le bichonnait, le frictionnait, lui grattait l’intérieur de ses oreilles toutes douces et lui offrait de merveilleuses carottes. Elle lui faisait des tresses dans sa crinière ce qui prenait pas mal de temps mais Cachou patientait sans broncher.
Et puis, il y avait la compétition. Alors là, c’était autre chose. Enchaîner les sauts dans un temps record et gérer le stress du passage devant la famille et amis. Il y avait les instants de joies et il y avait les jours de galère où tout allait de travers et se terminaient par une incroyable cabriole par-dessus l’encolure de l’animal.
Lou avait eu droit à quelques cascades impressionnantes, des chutes sur la tête qui auraient pu être graves et dont elle s’était sortie sans la moindre égratignure. Elle avait eu de la chance.
Allongée sur son lit, elle soupira. Depuis quelques années déjà, son dos posait problème. Kiné, Corset, rendez-vous médicaux rythmaient sa vie adolescente depuis trois ans. Ce corset surtout elle aurait aimé le brûler. Les nuits d’été à transpirer, l’envie de se gratter, l’impression d’avoir une armure... Et là, on lui proposait de le jeter aux orties !! Elle aurait dû être heureuse mais seulement...
Le chirurgien venait de lui annoncer que l’opération était inévitable. La scoliose était trop incontrôlable. C’était une opération lourde et le chirurgien ne lui avait rien caché. Les examens à faire en prévision de l’opération, les tiges en fer qui tiendraient sa colonne pour toute sa vie entière, les vis qui bloqueraient ses os. Deux semaines d’hôpital, la morphine, deux mois d’immobilisation sans autorisation de déplacement, puis la reprise du sport.
Natation avait dit le chirurgien.
Et le cheval ?
Au début, le corps médical avait éludé la question. L’équitation était un sport, mieux vaut du sport que rien du tout pour le dos, lui avait-on dit.
Mais désormais que l’opération était décidée, la question se faisait plus lancinante dans la tête de la jeune cavalière. Pourrait-elle encore monter ? Sauter ? Galoper ?
Elle affectait un air indifférent mais vivait dans l’angoisse de ne plus pouvoir profiter de ces moments merveilleux avec Cachou. Oh bien sûr, elle pourrait aller au centre dès qu’elle irait mieux. Et s’occuper de son ami. Mais cela ne suffisait pas. Elle avait besoin de la compétition, de cette tension avant le départ du passage dans le manège, des applaudissements, des cris d’effroi, des félicitations, des médailles...
Face au neuro chirurgien qui supervisait l’opération, elle osa poser cette question pour laquelle elle redoutait tellement la réponse. La neurochirurgienne n’était pas vraiment avenante mais elle semblait très professionnelle. Elle ne cacha pas son opinion à Lou.
« Le cheval n’est pas le sport le plus approprié pour ton dos après l’opération car il y a le risque de chutes. Mais tu pratiques ce sport depuis l’enfance et je me doute qu’il est très important pour toi. Il existe désormais des protections de la colonne avec airbag, ce qui sera indispensable pour toi. Tu ne pourras pas viser les jeux olympiques et ton dos te fera souffrir après cette activité. Mais je ne me vois pas t’interdire de pratiquer l’équitation de manière raisonnable. Ce sera à toi de doser ton activité »
Lou l’aurait embrassé. Qu’importe l’opération ! Elle passerait toutes les étapes de remise à niveau de son physique, elle pratiquerait la natation tous les jours s’il le fallait mais elle remonterait sur Cachou.
Et le plus vite possible.
Depuis l’âge de 7 ans, elle passait deux après midi par semaine au centre d’équitation. Oh ce n’était pas un grand centre équestre, plutôt un petit lieu familial où tout le monde s’entraidait.
Elle avait commencé par monter sur un petit poney Shetland, un têtu, la crinière toujours en bataille.
Pour elle avait découvert le double poney.
Désormais, à 15 ans on lui avait confié un cheval !! Après plusieurs essais et quelques chutes, on lui avait attribué le plus grand et le plus beau : Cachou, un bel alezan de 12 ans. Il était fier mais très doux avec Lou et tous les deux s’entendaient comme larron en foire.
A chaque vacance scolaire, Lou passait une semaine complète avec lui. Elle le bichonnait, le frictionnait, lui grattait l’intérieur de ses oreilles toutes douces et lui offrait de merveilleuses carottes. Elle lui faisait des tresses dans sa crinière ce qui prenait pas mal de temps mais Cachou patientait sans broncher.
Et puis, il y avait la compétition. Alors là, c’était autre chose. Enchaîner les sauts dans un temps record et gérer le stress du passage devant la famille et amis. Il y avait les instants de joies et il y avait les jours de galère où tout allait de travers et se terminaient par une incroyable cabriole par-dessus l’encolure de l’animal.
Lou avait eu droit à quelques cascades impressionnantes, des chutes sur la tête qui auraient pu être graves et dont elle s’était sortie sans la moindre égratignure. Elle avait eu de la chance.
Allongée sur son lit, elle soupira. Depuis quelques années déjà, son dos posait problème. Kiné, Corset, rendez-vous médicaux rythmaient sa vie adolescente depuis trois ans. Ce corset surtout elle aurait aimé le brûler. Les nuits d’été à transpirer, l’envie de se gratter, l’impression d’avoir une armure... Et là, on lui proposait de le jeter aux orties !! Elle aurait dû être heureuse mais seulement...
Le chirurgien venait de lui annoncer que l’opération était inévitable. La scoliose était trop incontrôlable. C’était une opération lourde et le chirurgien ne lui avait rien caché. Les examens à faire en prévision de l’opération, les tiges en fer qui tiendraient sa colonne pour toute sa vie entière, les vis qui bloqueraient ses os. Deux semaines d’hôpital, la morphine, deux mois d’immobilisation sans autorisation de déplacement, puis la reprise du sport.
Natation avait dit le chirurgien.
Et le cheval ?
Au début, le corps médical avait éludé la question. L’équitation était un sport, mieux vaut du sport que rien du tout pour le dos, lui avait-on dit.
Mais désormais que l’opération était décidée, la question se faisait plus lancinante dans la tête de la jeune cavalière. Pourrait-elle encore monter ? Sauter ? Galoper ?
Elle affectait un air indifférent mais vivait dans l’angoisse de ne plus pouvoir profiter de ces moments merveilleux avec Cachou. Oh bien sûr, elle pourrait aller au centre dès qu’elle irait mieux. Et s’occuper de son ami. Mais cela ne suffisait pas. Elle avait besoin de la compétition, de cette tension avant le départ du passage dans le manège, des applaudissements, des cris d’effroi, des félicitations, des médailles...
Face au neuro chirurgien qui supervisait l’opération, elle osa poser cette question pour laquelle elle redoutait tellement la réponse. La neurochirurgienne n’était pas vraiment avenante mais elle semblait très professionnelle. Elle ne cacha pas son opinion à Lou.
« Le cheval n’est pas le sport le plus approprié pour ton dos après l’opération car il y a le risque de chutes. Mais tu pratiques ce sport depuis l’enfance et je me doute qu’il est très important pour toi. Il existe désormais des protections de la colonne avec airbag, ce qui sera indispensable pour toi. Tu ne pourras pas viser les jeux olympiques et ton dos te fera souffrir après cette activité. Mais je ne me vois pas t’interdire de pratiquer l’équitation de manière raisonnable. Ce sera à toi de doser ton activité »
Lou l’aurait embrassé. Qu’importe l’opération ! Elle passerait toutes les étapes de remise à niveau de son physique, elle pratiquerait la natation tous les jours s’il le fallait mais elle remonterait sur Cachou.
Et le plus vite possible.