Le noir
Une ligne, une courbe. Un cercle, un trait.
Un désert blanc, cherchant son sens, sa mission, sa corvée. Puis, soudainement, une plume, un stylo, amenant avec eux une tempête de pluie noire. Noir d'encre.
Ces formes imposées sur ce beau papier, naïf, enfantin, vierge.
Une ligne, une courbe. Un cercle, un trait.
Un désert blanc, cherchant son sens, sa mission, sa corvée. Puis, soudainement, une plume, un stylo, amenant avec eux une tempête de pluie noire. Noir d'encre.
Ces formes imposées sur ce beau papier, naïf, enfantin, vierge.
Vont prendre doucement, précautionneusement une forme hésitante sur cette page scarifiée.
Prenant confiance, cet encrage s'éparpille et envahit le peu de cette matière granuleuse, couleur perle.
Une lettre, une note, un dessin. Tous inutiles sans leur raison d'être, leur signification.
Lorsque l'une représente richesse, l'autre peut souffrir de pauvreté.
De différentes langues, de différentes cultures.
L'Homme a trouvé une bien belle aubaine, ou un malheur peut-être ?
Comme une chose aussi futile qu'un coup de crayon puisse anéantir et construire, sceller et briser, aimer et détester.
Détenir autant de pouvoir me semble si dangereux.
Mais enlever une chose si essentielle à la survie, serait-ce une faute ? Un crime ?
C'est une arme, un outil, qui rend la plus simple des calligraphies en décret de puissance.
C'est avec une beauté venimeuse que l'écriture nous enchante et nous ensorcelle. Nous fait traverser des mondes et des royaumes.
Elle appelle l'âme avec son expression claire et forte ou parfois discrète et faible.
Une partition, le silence du musicien.
Un poème, le tourment de l'écrivain.
Un atlas, le prophète de l'écolier.
Un discours, l'arsenal du politicien.
Cette trace si utilisée que l'on oublie son importance. Si omnipotente que sans elle, les humains ne seraient que sauvages honnêtes et non barbares érudits.
N'oublions jamais, que malgré ses années de soumission elle tient d'une main ferme son influence sur un univers entier.
N'oublions jamais que sa justice parfois manipulée, cache derrière son masque littéraire, la vérité pure et simple.
N'oublions jamais son aide, son désarroi, sa perte, son gain, ses sacrifices face à nous, soi-disant êtres supérieurs.
N'oublions jamais que sous couche après couche de parchemins, de peaux, de feuilles, d'écrans... se trouve un esprit bien vivant.
Le Rouge
Cette marque, cet encrage. Rouge, rouge carmin.
Elle le laisse sur ses proies. Ces jeunes innocents, ou plus tellement.
Elle les choisit pour leur cœur chaud, leur visage d'ange, leur corps de démon.
Pour réchauffer le sang froid de ce reptile, cette diablesse, cette femme.
Cette marque laissée sur leurs joues, leurs cous, leurs lèvres, leurs biceps, leurs abdominaux...
Mais aussi, leur âme, leurs pensées hantées à tout jamais par cette femme, leur rédemption, leur punition, leur perte.
Sous ce masque de marbre, cette face sans fissure.
Creuser, approfondir. Découvrir les séquelles d'un passé tourmenté.
Admirer cette chair blessée.
Jusqu'à trouver l'ultime aubaine.
Un cœur. Un cœur scarifié, un cœur de cristal.
Si facilement brisé, si facilement touché.
Mais entouré d'innombrables défenses.
Murs d'indifférences et de glace. Ecroulés une seule fois, et plus jamais.
Personne ne comprenait. Ne comprenait sa peine, sa douleur.
On l'avait traité de dramatique, de chouineuse, de menteuse.
Elle s'était effondrée. Mais plus jamais.
Elle s'est reconstruite, elle a enseveli sa mémoire et ses sentiments.
Recouverts d'une armure. Une armure contre un monde l'ayant abandonné.
Un monde anarchique, un monde d'hommes cherchant à l'anéantir.
Cette armure, c'était sa plus proche amie.
Cette amie, appelée par certains "croqueuse d'hommes", "être sans honte", d'autres la traitaient de "désespérée" ou de "seule".
Mais pour notre héroïne déchue, cette confidente fidèle représentait son pouvoir, son indépendance; son empire construit avec ses propres mains, sa sueur, ses larmes.
Son âme et son corps insoumis.
A tout jamais, son arme préférée, flamboyante, coupante, affinée et élégante.
Son rouge à lèvre.
Son rouge carmin.
Cette marque, cet encrage. Rouge, rouge carmin.
Elle le laisse sur ses proies. Ces jeunes innocents, ou plus tellement.
Elle les choisit pour leur cœur chaud, leur visage d'ange, leur corps de démon.
Pour réchauffer le sang froid de ce reptile, cette diablesse, cette femme.
Cette marque laissée sur leurs joues, leurs cous, leurs lèvres, leurs biceps, leurs abdominaux...
Mais aussi, leur âme, leurs pensées hantées à tout jamais par cette femme, leur rédemption, leur punition, leur perte.
Sous ce masque de marbre, cette face sans fissure.
Creuser, approfondir. Découvrir les séquelles d'un passé tourmenté.
Admirer cette chair blessée.
Jusqu'à trouver l'ultime aubaine.
Un cœur. Un cœur scarifié, un cœur de cristal.
Si facilement brisé, si facilement touché.
Mais entouré d'innombrables défenses.
Murs d'indifférences et de glace. Ecroulés une seule fois, et plus jamais.
Personne ne comprenait. Ne comprenait sa peine, sa douleur.
On l'avait traité de dramatique, de chouineuse, de menteuse.
Elle s'était effondrée. Mais plus jamais.
Elle s'est reconstruite, elle a enseveli sa mémoire et ses sentiments.
Recouverts d'une armure. Une armure contre un monde l'ayant abandonné.
Un monde anarchique, un monde d'hommes cherchant à l'anéantir.
Cette armure, c'était sa plus proche amie.
Cette amie, appelée par certains "croqueuse d'hommes", "être sans honte", d'autres la traitaient de "désespérée" ou de "seule".
Mais pour notre héroïne déchue, cette confidente fidèle représentait son pouvoir, son indépendance; son empire construit avec ses propres mains, sa sueur, ses larmes.
Son âme et son corps insoumis.
A tout jamais, son arme préférée, flamboyante, coupante, affinée et élégante.
Son rouge à lèvre.
Son rouge carmin.