Rêve

Énora Le Roux, c’est comme cela que s’appelle l’héroïne de cette histoire.

À présent, je vais vous la présenter :
Elle est très sportive, têtue, rêveuse, intelligente. Elle a un fort caractère qui lui permet surtout de ne pas abandonner tant qu’elle n’est pas satisfaite de son travail. On peut dire que c’est une battante !
Elle vit à Brest et a pour meilleure amie Léa O´brian. C’est d’ailleurs grâce à son amie qu’Énora a découvert le hand.

Quand Léa avait neuf ans, elle a commencé cette discipline. Énora a voulu rester avec sa meilleure amie et a découvert ce sport. Les deux amies jouaient tous les jours, à la récréation, le matin, le midi, l’après-midi et le soir avant de partir de l’école. Énora a adoré. Elle avait déjà essayé beaucoup de sports et aucun ne lui avait plu et ne serait sa passion. Au premier entraînement, elle était intimidée mais progressivement elle se sentit bien. Elle découvrit la sensation de s’être dépensée intensément, d’avoir donné tous ce qu’elle avait, c’était la première fois qu’elle ressentait cela. Elle a donc décidé de continuer le handball qui devint son sport préféré. Elle se mit en tête de travailler dur pour devenir une joueuse de haut niveau.

Les parents d’Enora n’étaient pas riches et son père était en prison. Pour son anniversaire de 11 ans, elle ne demanda pas d’avoir un téléphone mais de pouvoir être inscrite à la section sportive du collège de Charles de Foucauld. Elle entra donc en 6ème avec sa meilleure amie.
Elle gravissait les échelons du hand à toute vitesse. Elle entra à l’académie pour s’entraîner à l’Arena, la grande salle où les professionnelles faisaient leurs matchs. Lors d’un entraînement, elle fut repérée et sélectionnée jusqu’à entrer au pôle.

Un jour, alors qu’elle avait 17 ans, elle rendit visite à son père en prison. Son père avait été accusé à tort mais la scène de crime manquait de preuves pour l’innocenter. Il fut donc emprisonné pendant vingt ans, tant qu’il ne pouvait pas rembourser le bijoutier qui avait été volé. Elle rendit visite à son père et ne fut pas reçue dans la joie à la prison de Brest. Elle parla longuement avec lui. Quand le gardien vint la chercher car le temps impartit au parloir était terminé, elle se sentit déprimée comme à chaque fois qu’elle quittait son père. Elle décida de se promener sur le port pour se remettre de ses émotions. Elle se promena le long des quais en observant l’océan et les poissons dans les seaux des pêcheurs. Elle observait les clients des petits cafés de la digue. Elle était impressionnée par le paysage constitué de bateaux. Le lendemain, elle apprit une mauvaise nouvelle.

Léa voulait arrêter le hand, ce qui voulait dire qu’elle changerait de lycée. À présent, Énora allait devoir faire un choix difficile: soit rester avec sa meilleure amie ou changer de lycée et quitter la section sportive du BBH. Elle ne pouvait pas abandonner Lea mais ne pouvait pas non plus quitter la section, si près du but. Sa meilleure amie insista pour qu’elle reste dans la section. À son départ, elles pleurèrent mais leur séparation était inévitable pour rester dans la section. Une semaine après, durant un entrainement difficile, Enora prit un mauvais appui et tomba. Elle se réveilla à l’ hôpital. Sa mère entra dans la pièce et la prit dans ses bras.

Une douleur fulgurante lui transperça le genou. Elle se souvint de s’être traînée de douleur jusque chez elle et qu’elle était allée de toute urgence à l’hôpital, accompagnée de sa mère dans leur petite voiture :
« - Qu’est-ce qu’il m’arrive maman ?
- Tu t’entraînais et tu as pris un mauvais appui. Tu t’es fait les ligaments croisés.
- Les ligaments croisés !!
- Oui.
- Mais la guérison pour les ligaments croisés est de 6 à 7 mois !
- Estimes-toi heureuse, tu ne t’es pas fait d’avantage mal. »
Énora fit des examens, de la rééducation, des radios, etc, etc... Elle se battut pour se rétablir rapidement et reprendre le hand. Elle avait à présent 19 ans.

Alors qu’elle sortait de chez elle pour aller acheter du pain, quelqu’un l’appela :
- Hé ! Vous êtes bien Le Roux, Énora Leroux ?
- Oui c’est moi.
- Je t’observais avant ton accident. Tu es une joueuse remarquable et tu évolues très rapidement dans la bonne direction. J’allais justement sonner à ta porte.
- Merci. Mais, qui êtes vous ?
- Ho ! Ha oui, j’oubliais ! Je me nomme Guillaume, je suis l’entraîneur principal d’un club professionnel. Tu as un talent exceptionnel, tu as même le niveau pour sauter le centre de formation. Je te propose d’entrer dans mon équipe pro.

C’est ainsi qu’Enora devint une professionnelle. Elle fut sollicitée par tous les clubs du monde et tous les journaux parlaient d’elle mais Enora restait fidèle à son club, BBH, Brest Bretagne Handball.