Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ?Peut-être les deux ?
Je ne savais pas quoi dire ni comment réagir moi qui était si spontanée. Je venais d’apprendre que mon père que je ne connaissais pas, qui était parti depuis mes 2 ans venait de refaire surface, enfin, venait d’appeler pour donner des nouvelles. Ne vous méprenez pas, j’étais bien consciente de la chance que j’avais, qu’avais ma sœur et je rendais grâce à DIEU pour ça mais que l’on me comprenne aussi ; j’étais choquée. Et, je ne pourrais prévoir ma réaction s’il se mettait devant moi, là, maintenant .Je pleurerai surement. De bonheur d’avoir retrouvé mon papa ? De colère qu’il nous ait abandonné pendant tout ce temps ? Ce qui est sûr et certain c’est que je lui pardonnerai et que je me sentirai enfin complète, plus épanouie que jamais. Il y avait aussi le fait que ma mère ne faisait que sourire depuis qu’on lui a annoncé que l’homme qu’elle avait toujours aimé allait bien et demandait après ses enfants, ses deux petites filles qui avaient maintenant grandies. Elle l’avait toujours aimé et ne supportait pas qu’on parle du mal de lui ? Car oui, on a mal parlé de lui. La colère engendrée par cette longue absence mêlée à l’envie de ressentir ce que les autres ressentaient nous o poussé, ma sœur et moi, à le haïr mais tout ça c’était fini maintenant parce qu’il était là. Il était là !
Je courrais de toutes mes forces, traversais la route sans même faire attention aux gens, en en bousculaient certains. Ce qui me valut des insultes de la part de certains passants. Il faut aussi noter que nous vivions dans un quartier surpeuplé et que l’espace manquait cruellement. Il était quasi impossible de ne pas heurter des personnes à la vitesse avec laquelle je me déplaçais. Mais il fallait qu’il soit le premier au courant. Je devais lui dire que ses prières étaient exaucées que mon papa allait revenir. Qu’il réaliserait mon rêve d’aller demander ma main à mon père. Cela peut paraitre banal, les jeunes filles de mon âge rêvent plutôt d’un mariage grandiose avec une très belle fête. Je n’en voulais rien, tout ce qui m’importait c’était que mes deux parents soient là et que mon père me bénisse. C’est assez étrange car je ne le connaissais pas mais combien de fois ai-je mis un visage sur ce nom qu’il ne fallait pas prononcer à la maison. Combien de fois ai-je imaginé le scénario de lui, me donnant des conseils le jour de mon mariage, menaçant même mon futur époux de prendre bien soin de moi au risque d’avoir des problèmes avec lui...On en avait tellement discuté avec Bachir qui avait promis de toujours m’aimer et de me respecter.Désormais,il pourrait faire toutes ses promesses devant mon père.
Je le trouvais qui enseignait à son petit frère. On sentait bien qu’il était à bout. Il faut avouer aussi que son petit frère n’était pas très intéressé par les études. Dès qu’il me vit, l’expression de son visage alors crispé changea ;il me sourit de ses belles dents blanches, les mêmes qui m’avaient envoutées dès notre première rencontre.
-Guidélam ,te revoilà dit-il en se levant. As-tu oublié quelque chose ?Pourtant tu as toujours ton livre avec toi dit –il en me scrutant.
-Papa est revenu dis-je d’un trait.
Il parut totalement surpris puis reprit
-Je ne comprends pas...
Je me blottis alors dans ses bras et lui dit
-Tu avais raison, il est revenu, mon papa est revenu. Il a appelé à la maison après 20 ans d’absence tu te rends compte. Tu pourras ainsi m’épouser comme il se doit dès son retour.
-Que de bonnes nouvelles aujourd’hui. D’abord j’apprends que je vais être tonton et maintenant ça ! Tu ne peux même pas imaginer à quelle point je suis heureux dit-il tout sourire.
-Enfin Bachir, enfin je pourrais ressentir ce que ça fait. Cette fois-ci, je ne pus empêcher mes larmes de couler. C’était des larmes de joie, d’espoir d’un jour meilleur.
Il me tint la main et me raccompagna à la maison.
Ce soir-là, je dormis mieux, je dormis sans aucune crainte du futur car pour moi, il était clair et précis qu’il allait être radieux.
Ah si je savais, si seulement j’avais su ce que l’avenir me réservait...
Les problèmes ont commencé alors que j’étais un jour au téléphone avec Baba (j’adorais cette appellation).En effet, depuis sa réapparition dans nos vies, je ne passais pas un jour sans parler à mon papa. Il était tellement cultivé et me parlait de la vie au Portugal, de comment ça a été difficile pour lui de n’avoir aucune nouvelle de ses deux enfants, de ses maladies, de son addiction aux boissons...J’étais devenue sa confidente, il me disait tout. Naturellement, ce fut le cas pour moi aussi. C’est ainsi que je lui ai parlé de Bachir, de mon souhait de l’épouser. Il n’a pas voulu s’étendre sur ce sujet. Au début je ne comprenais pas pourquoi mais par la suite j’ai su que c’était son nom de famille qui dérangeait. Bachir était un GUEYE, de père et de mère. Il était ce qu’on appelait un casté.J’ai toujours été contre ce genre de pensées archaïques qui témoignaient pour certains de la valeur, du rang social d’un individu. J’aimais Bachir de tout mon cœur, il avait été toujours là pour moi, je ne me voyais pas loin de lui. J’entreprenais alors de convaincre mon père sur les bonnes intentions et les nombreuses qualités de mon bien aimé, espérant ainsi que ces longues années à cohabiter avec la culture occidentale aurait fait évoluer sa mentalité. Mais c’était mal connaitre Ali SOW.Quoique, le connaissais-je vraiment...
Je ne savais pas quoi dire ni comment réagir moi qui était si spontanée. Je venais d’apprendre que mon père que je ne connaissais pas, qui était parti depuis mes 2 ans venait de refaire surface, enfin, venait d’appeler pour donner des nouvelles. Ne vous méprenez pas, j’étais bien consciente de la chance que j’avais, qu’avais ma sœur et je rendais grâce à DIEU pour ça mais que l’on me comprenne aussi ; j’étais choquée. Et, je ne pourrais prévoir ma réaction s’il se mettait devant moi, là, maintenant .Je pleurerai surement. De bonheur d’avoir retrouvé mon papa ? De colère qu’il nous ait abandonné pendant tout ce temps ? Ce qui est sûr et certain c’est que je lui pardonnerai et que je me sentirai enfin complète, plus épanouie que jamais. Il y avait aussi le fait que ma mère ne faisait que sourire depuis qu’on lui a annoncé que l’homme qu’elle avait toujours aimé allait bien et demandait après ses enfants, ses deux petites filles qui avaient maintenant grandies. Elle l’avait toujours aimé et ne supportait pas qu’on parle du mal de lui ? Car oui, on a mal parlé de lui. La colère engendrée par cette longue absence mêlée à l’envie de ressentir ce que les autres ressentaient nous o poussé, ma sœur et moi, à le haïr mais tout ça c’était fini maintenant parce qu’il était là. Il était là !
Je courrais de toutes mes forces, traversais la route sans même faire attention aux gens, en en bousculaient certains. Ce qui me valut des insultes de la part de certains passants. Il faut aussi noter que nous vivions dans un quartier surpeuplé et que l’espace manquait cruellement. Il était quasi impossible de ne pas heurter des personnes à la vitesse avec laquelle je me déplaçais. Mais il fallait qu’il soit le premier au courant. Je devais lui dire que ses prières étaient exaucées que mon papa allait revenir. Qu’il réaliserait mon rêve d’aller demander ma main à mon père. Cela peut paraitre banal, les jeunes filles de mon âge rêvent plutôt d’un mariage grandiose avec une très belle fête. Je n’en voulais rien, tout ce qui m’importait c’était que mes deux parents soient là et que mon père me bénisse. C’est assez étrange car je ne le connaissais pas mais combien de fois ai-je mis un visage sur ce nom qu’il ne fallait pas prononcer à la maison. Combien de fois ai-je imaginé le scénario de lui, me donnant des conseils le jour de mon mariage, menaçant même mon futur époux de prendre bien soin de moi au risque d’avoir des problèmes avec lui...On en avait tellement discuté avec Bachir qui avait promis de toujours m’aimer et de me respecter.Désormais,il pourrait faire toutes ses promesses devant mon père.
Je le trouvais qui enseignait à son petit frère. On sentait bien qu’il était à bout. Il faut avouer aussi que son petit frère n’était pas très intéressé par les études. Dès qu’il me vit, l’expression de son visage alors crispé changea ;il me sourit de ses belles dents blanches, les mêmes qui m’avaient envoutées dès notre première rencontre.
-Guidélam ,te revoilà dit-il en se levant. As-tu oublié quelque chose ?Pourtant tu as toujours ton livre avec toi dit –il en me scrutant.
-Papa est revenu dis-je d’un trait.
Il parut totalement surpris puis reprit
-Je ne comprends pas...
Je me blottis alors dans ses bras et lui dit
-Tu avais raison, il est revenu, mon papa est revenu. Il a appelé à la maison après 20 ans d’absence tu te rends compte. Tu pourras ainsi m’épouser comme il se doit dès son retour.
-Que de bonnes nouvelles aujourd’hui. D’abord j’apprends que je vais être tonton et maintenant ça ! Tu ne peux même pas imaginer à quelle point je suis heureux dit-il tout sourire.
-Enfin Bachir, enfin je pourrais ressentir ce que ça fait. Cette fois-ci, je ne pus empêcher mes larmes de couler. C’était des larmes de joie, d’espoir d’un jour meilleur.
Il me tint la main et me raccompagna à la maison.
Ce soir-là, je dormis mieux, je dormis sans aucune crainte du futur car pour moi, il était clair et précis qu’il allait être radieux.
Ah si je savais, si seulement j’avais su ce que l’avenir me réservait...
Les problèmes ont commencé alors que j’étais un jour au téléphone avec Baba (j’adorais cette appellation).En effet, depuis sa réapparition dans nos vies, je ne passais pas un jour sans parler à mon papa. Il était tellement cultivé et me parlait de la vie au Portugal, de comment ça a été difficile pour lui de n’avoir aucune nouvelle de ses deux enfants, de ses maladies, de son addiction aux boissons...J’étais devenue sa confidente, il me disait tout. Naturellement, ce fut le cas pour moi aussi. C’est ainsi que je lui ai parlé de Bachir, de mon souhait de l’épouser. Il n’a pas voulu s’étendre sur ce sujet. Au début je ne comprenais pas pourquoi mais par la suite j’ai su que c’était son nom de famille qui dérangeait. Bachir était un GUEYE, de père et de mère. Il était ce qu’on appelait un casté.J’ai toujours été contre ce genre de pensées archaïques qui témoignaient pour certains de la valeur, du rang social d’un individu. J’aimais Bachir de tout mon cœur, il avait été toujours là pour moi, je ne me voyais pas loin de lui. J’entreprenais alors de convaincre mon père sur les bonnes intentions et les nombreuses qualités de mon bien aimé, espérant ainsi que ces longues années à cohabiter avec la culture occidentale aurait fait évoluer sa mentalité. Mais c’était mal connaitre Ali SOW.Quoique, le connaissais-je vraiment...