Quand Houat approche

Recommandé

Cette œuvre est
à retrouver dans nos collections

Poèmes Collections thématiques
  • Notre Terre
Pour la rejoindre, il faut traverser
Ni rue, ni miroir, ni vie.
Seulement un bras de mer,
Brassé par les hélices
Tel une flaque de lait.
Des paquets d'eau jaillissent,
Dans les vapeurs rousses,
Pour mieux se percuter,
En un joyeux magma.
Mais sur l'eau rien de rouge
Ici, la lave est blanche.
Trois dos d'âne obstinés
Poussent à leurs extrémités
Des crêtes ourlées de neige ;
Un clin d'œil à Courrèges.
Derrière lui le bateau,
Dessine, en vert foncé,
Une chaussée reptilienne,
Large et sinueuse,
Aux écailles argentées.
À deux ou trois cents mètres,
Elle tient entre mes bras.
Croûte posée sur l'eau,
Avec ses arbres rares,
Comme autant de touffes noires
Toutes couchées par le vent.
Et l'île vue d'ici,
Une patte d'éléphant
Avec au lieu des ongles,
Ses criques de sable blond.
Encore un peu plus près.
Elle déborde de mon cadre,
Pour enfin m'accueillir.
Sa digue en forme de L,
Juste la contourner,
Et venir s'arrimer.
Sur le phare et le quai
Des visages connus,
Pour certains familiers.
Je touche l'autre côté.

© Short Édition - Toute reproduction interdite sans autorisation

Recommandé