Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Je venais d’être jetée dans ce cagibi comme une criminelle, un être sans valeur, une dépravée de seconde zone. La pièce, trop exiguë pour contenir une créature humaine, était assez bonne pour l’animal insignifiant que je suis à ses yeux. L’unique minuscule porte venait d’être refermée énergiquement sur moi. Nue à même le sol, je sanglotais en espérant obtenir sa clémence, mais dans l’immédiat rien. Qu’ai-je fait au bon Dieu pour mériter un si infamant sort ? Les anges m’ont-ils abandonné dans les mains de ce diable au visage angélique ? Pourquoi ce calvaire dure si tant ? A quand ma délivrance ? Autant de questions qui chauffaient ma cervelle et me donnaient l’envie de m’exploser telle une bombe larguée en pleine mer : Boum ! Et plus rien après. Suicide ? Oh, mais où étais tu caché toi ? En voilà une solution, une grande ouverture à la liberté. Mon âme pourrait enfin s’envoler de ce corps battu depuis des lustres comme un fer têtu, refusant le redressement des mains d’un forgeron aux abois. Le doute ? Pourquoi toi ? Que fais-tu ici ? Laisse-moi me libérer, faut que je m’en aille loin d’ici, à des années lumières de cette cruauté qui certainement ne m’a jamais aimé. Au fond de la chambrette, un objet pointu me souriait à pleines dents comme pour dire, Sèdami viens à moi, suis-je le seul pouvant t’aider pour de vrai. A quatre pattes, je trainai mon corps en lambeaux vers ce gracieux objet, avec effort je parvins à le saisir. Que puis-je faire pour le remercier de cette opportunité en or qu’il venait de m’offrir ? Caresse ! Ça ? Ce n’est pas trop demander cher objet, mais je n’ai que ça, prends le ainsi, peut être une fois libre, je reviendrais te montrer toute ma gratitude. Alors, je caressai ce truc sans nom mais si précieux comme je l’avais fait à ma fille, Aimée, mon unique enfant à sa naissance. Il était temps. Pour ? Passer à l’acte voyons. Je portai l’objet à ma gorge : prête ? Il suffisait que je l’enfonce pour ne plus être ici, à vous conter tout ceci. Pourquoi ne l’ai-je pas fait ? A cause d’un élément perturbateur, une voix familière, celle de Afi, ma copine. Mais que venait-elle chercher à ce moment précis ? J’entendis un bout de la conversation : « Sèdami est là ? » demanda-t-elle. « Non, elle est sortie depuis bientôt une heure » répondit la voix masculine qui l’avait accueillie. « C’est étrange, elle ne répond pas à mes appels » s’étonna ma copine. « Elle est peut-être trop occupée » Afi promit repasser plus tard. Incroyable, il n’a pas eu le courage ? Je n’y crois pas. Mais quel poltron celui-là. Est-ce pour un lâche de cette catégorie que j’étais sur le point de m’arracher la vie ? Incapable d’assumer ses actes en montrant à ma copine où j’étais molestée. Quel désastre ! Quelle ruine ! Je venais d’avoir la confirmation que je suis plus forte que lui, que je pourrais bien le surpasser, que je pourrais le mettre à sa place.
Il y a bientôt douze piges que je connus Nowé, dans un numéro spécial de bon dragueur, il obtint sans grande difficulté mon cœur. La suite, on la connait, non ? Présentation à la famille, dot, mariage. Vie commune ? La première année fut un roman à l’eau de rose dans lequel j’étais le personnage féminin principal. Ballades les soirs, cadeaux surprises, cinéma, poèmes d’amour, le sexe dans des endroits de rêve : Nowé, L’amant parfait ! Je ne manquais pas une seconde à rappeler à qui voulait l’entendre que j’avais le meilleur époux du monde : ERREUR ! Après l’arrivée au monde d’Aimée, je ne reconnus plus mon chéri. La première fut une surprise, je lui avais apporté à manger le soir aux environs de vingt-trois heures, il était rentré tard. Lorsqu’il gouta la sauce, il se leva brusquement, renversa énergiquement la table et tout ce qu’il contenait. J’étais abasourdie, entièrement tétanisée, « mais qu’est-ce qui lui prend ? » me suis-je demandée. « C’est quoi cette saleté que tu m’as présenté comme mets ? Hein ? Sale pute, tu ne sais plus préparer ? » Je n’en revenais pas, il a osé me traiter de pute ? Sérieusement ? Je gardai malgré cette avilissante insulte tout mon calme « Nowé, t’as pris un verre de trop ? » sa réponse, une énorme gifle, je tombai à la renverse en manquant de perdre connaissance. Cela ne lui avait pas suffi, il revint à la charge en me cognant de coups de poing. La suite, c’est qu’il y a eu beaucoup d’autres fois. Parents, amis, collègues me demandèrent de résister, pour ma fille je devrais rester, pour l’honneur je dois continuer à subir ses excès.
Pour ce jour est de trop, la ligne rouge a été franchie. Juste pour une télécommande disparue, cachée certainement par notre fille, il n’a eu point de retenu. Comme un tonnerre, il m’est tombé dessus, plus violent que toutes les autres fois, des carambolages de sabot en pleine figure. Robe déchiquetée, me voilà nue, prête à recevoir les habituels coups de ceintures. Il m’a craché dessus comme une merde en prononçant des insultes vulgaires, il m’a trainé dans notre restreint magasin puis a fermé la porte derrière. Plus de deux heures de temps après, il est revenu me libérer de ma cellule avant de s’en aller pour le service. Une fois debout, je pris une douche afflictive, rangeai mes affaires avec peine, rappela Afi qui me rejoignit immédiatement. « Il n’y aura de laisser aller cette fois-ci, j’attends juste le retour de l’école de ma fille et nous allons nous délivrer de cet enfer pour de bon, le cauchemar n’a fait que trop duré » Ma copine, bouche bée ne savait exactement quoi dire pour m’inciter à rester. Elle reconnut mes nombreux efforts pour sauver ce mariage devenu sanguinaire. Hélas, les jours passent et renforcent la cruauté de Nowé. Là étions-nous lorsque ma fille revint de l’école, « Maman qu’est-ce que tu as ? Pourquoi as-tu le corps dans cet état ? » Silence. Elle comprit, « encore lui, mais pourquoi on s’en va pas d’ici ? » « C’est ce que nous allons faire aujourd’hui ma chérie, va ranger tes affaires, il faut qu’on bouge » La fillette courut ranger très précipitamment ses affaires, se jeta dans mes bras et me dit « Maman, tu as enfin osé ». Mais mon audace n’allait pas juste s’arrêter à mon départ, il était important que je le crucifie, qu’il ressente d’une façon ou d’une autre la douleur qu’il m’a infligé durant une dizaine d’année. Voilà pourquoi j’ai appelé votre supérieur cher commissaire, pour qu’il entende avec vous, ce que certaines femmes comme moi subissent dans ce pays comme violence conjugale. Le supérieur du commissaire me regardait les yeux ronds pendant qu’une jeune policière les larmes presque aux yeux enregistrait ma déposition. J’étais assise en face du commissaire, qui après un moment avait baissé la tête, il n’osait me regarder dans les yeux, avait-il honte ? Pour mon homme ? Qui sait !« Commissaire, est-ce véridique ce qu’elle vient de nous raconter ? » demanda le supérieur à son commissaire. Ce dernier, la tête toujours baissée ne répondit pas. Le Supérieur appela deux agents, « Menottez votre chef » ordonna-t-il aux policiers qui avaient l’air interdit face à l’invraisemblable ordre qu’ils venaient de recevoir. « Mais qu’attendez-vous ? » cria le Supérieur. Le commissaire tendit les bras, au moment où l’on lui mettait les menottes, son Supérieur lui récitait ceci : « Monsieur Nowé Minhoto, vous êtes en état d’arrestation pour violence faite à votre femme, veillez gardez le silence car tout ce que vous direz sera retenu contre vous... ».
Il y a bientôt douze piges que je connus Nowé, dans un numéro spécial de bon dragueur, il obtint sans grande difficulté mon cœur. La suite, on la connait, non ? Présentation à la famille, dot, mariage. Vie commune ? La première année fut un roman à l’eau de rose dans lequel j’étais le personnage féminin principal. Ballades les soirs, cadeaux surprises, cinéma, poèmes d’amour, le sexe dans des endroits de rêve : Nowé, L’amant parfait ! Je ne manquais pas une seconde à rappeler à qui voulait l’entendre que j’avais le meilleur époux du monde : ERREUR ! Après l’arrivée au monde d’Aimée, je ne reconnus plus mon chéri. La première fut une surprise, je lui avais apporté à manger le soir aux environs de vingt-trois heures, il était rentré tard. Lorsqu’il gouta la sauce, il se leva brusquement, renversa énergiquement la table et tout ce qu’il contenait. J’étais abasourdie, entièrement tétanisée, « mais qu’est-ce qui lui prend ? » me suis-je demandée. « C’est quoi cette saleté que tu m’as présenté comme mets ? Hein ? Sale pute, tu ne sais plus préparer ? » Je n’en revenais pas, il a osé me traiter de pute ? Sérieusement ? Je gardai malgré cette avilissante insulte tout mon calme « Nowé, t’as pris un verre de trop ? » sa réponse, une énorme gifle, je tombai à la renverse en manquant de perdre connaissance. Cela ne lui avait pas suffi, il revint à la charge en me cognant de coups de poing. La suite, c’est qu’il y a eu beaucoup d’autres fois. Parents, amis, collègues me demandèrent de résister, pour ma fille je devrais rester, pour l’honneur je dois continuer à subir ses excès.
Pour ce jour est de trop, la ligne rouge a été franchie. Juste pour une télécommande disparue, cachée certainement par notre fille, il n’a eu point de retenu. Comme un tonnerre, il m’est tombé dessus, plus violent que toutes les autres fois, des carambolages de sabot en pleine figure. Robe déchiquetée, me voilà nue, prête à recevoir les habituels coups de ceintures. Il m’a craché dessus comme une merde en prononçant des insultes vulgaires, il m’a trainé dans notre restreint magasin puis a fermé la porte derrière. Plus de deux heures de temps après, il est revenu me libérer de ma cellule avant de s’en aller pour le service. Une fois debout, je pris une douche afflictive, rangeai mes affaires avec peine, rappela Afi qui me rejoignit immédiatement. « Il n’y aura de laisser aller cette fois-ci, j’attends juste le retour de l’école de ma fille et nous allons nous délivrer de cet enfer pour de bon, le cauchemar n’a fait que trop duré » Ma copine, bouche bée ne savait exactement quoi dire pour m’inciter à rester. Elle reconnut mes nombreux efforts pour sauver ce mariage devenu sanguinaire. Hélas, les jours passent et renforcent la cruauté de Nowé. Là étions-nous lorsque ma fille revint de l’école, « Maman qu’est-ce que tu as ? Pourquoi as-tu le corps dans cet état ? » Silence. Elle comprit, « encore lui, mais pourquoi on s’en va pas d’ici ? » « C’est ce que nous allons faire aujourd’hui ma chérie, va ranger tes affaires, il faut qu’on bouge » La fillette courut ranger très précipitamment ses affaires, se jeta dans mes bras et me dit « Maman, tu as enfin osé ». Mais mon audace n’allait pas juste s’arrêter à mon départ, il était important que je le crucifie, qu’il ressente d’une façon ou d’une autre la douleur qu’il m’a infligé durant une dizaine d’année. Voilà pourquoi j’ai appelé votre supérieur cher commissaire, pour qu’il entende avec vous, ce que certaines femmes comme moi subissent dans ce pays comme violence conjugale. Le supérieur du commissaire me regardait les yeux ronds pendant qu’une jeune policière les larmes presque aux yeux enregistrait ma déposition. J’étais assise en face du commissaire, qui après un moment avait baissé la tête, il n’osait me regarder dans les yeux, avait-il honte ? Pour mon homme ? Qui sait !« Commissaire, est-ce véridique ce qu’elle vient de nous raconter ? » demanda le supérieur à son commissaire. Ce dernier, la tête toujours baissée ne répondit pas. Le Supérieur appela deux agents, « Menottez votre chef » ordonna-t-il aux policiers qui avaient l’air interdit face à l’invraisemblable ordre qu’ils venaient de recevoir. « Mais qu’attendez-vous ? » cria le Supérieur. Le commissaire tendit les bras, au moment où l’on lui mettait les menottes, son Supérieur lui récitait ceci : « Monsieur Nowé Minhoto, vous êtes en état d’arrestation pour violence faite à votre femme, veillez gardez le silence car tout ce que vous direz sera retenu contre vous... ».