Pourquoi ai-je survécu?

Maître?Vous plaisantez? Vous pouvez me cogner , comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître.
D'abord des cris, puis s'en suivirent des hurlements de détresse. Moi du haut de mes 15ans ,enfermée dans cette pièce ressemblant à un champ de bataille. Plaquée au sol , suffoquant sous le poids de mon assaillant et essayant de survivre au déluge de coups de ce monstre que était sensé être mon sauveur.

-Je suis ton maître !

- Mon oncle, jusqu'à maintenant je croyais que vous étiez différent de ces hommes qui me prenait pour leur jouet... Vous êtes le frère de ma défunte mère alors pourquoi vous me faites çà???

-Tu manges et loge chez moi, je t'ai fais sortir de cet orphelinat , et maintenant tu refuses de m'obéir...

- Mon oncle...

-Heee..., arrêtes moi ça, je suis ton maître et tu m'appartiens .

Après des heures à essayer de raisonner ce monstre qui s'avérait être mon oncle , mon sang recouvrait presque toute la pièce, j'avais mal , j'avais mal jusqu'aux confins de mon cœur. Et cet homme qui n'arrêtait pas de me frapper encore et encore comme si j'étais une bête.

- Alors Sarah c'est la mort que tu veux ? Si c'est ça alors je vais en finir avec toi comme je l'ai fait avec tes parents.

-Monstre.... Vous n'êtes qu'un monstre ... vous êtes le diable incarné, j'aurais préférée me faire violer et battre par des inconnus dans cet orphelinat!

-Écoute esclave, je suis ton maître et ici à MOUNANGA je suis le boss, eh oui c'est moi le boss de ce village.

Il sorti de la pièce quelques minutes , puis revînt avec son homme de main nommé Tengo.Il était difficile de rester insensible à ma souffrance mais ces deux hommes alluma une bougie puis se mirent à jouer au poker sur une table de la pièce et à fumer des cigares pendant que j'étais en sanglots sur le sol. Je me disais en moi même que lorsqu'on arrive à être insensible à la souffrance d'autrui c'est que quelque chose de beau était mort en nous.

-Tengo avant l'aube , tu dois me débarrasser de ce cafard.

-Oui chef.

Dans les minutes qui suivent j'ai réalisée que le cafard c'était moi, et comme il n'arrivait pas à me contrôler, il voulait dès lors se débarrasser de moi.Toutefois si c'était le cas j'étais heureuse car je pouvais planifier ma fugue pour le village voisin.
Quelques heures plus tard... j'ai dû faire semblant de m'en dormir afin que Tengo ne se doute de rien . Il me traîna par les pieds et me Jetta dans la camionnette qui servait à récolter la canne à sucre. Après une heure de route il s'arrêta pour uriner , j'en profita pour descendre de la camionnette sans qu'il ne s'aperçoive et je me cacha , attendant qu'il reprenne son chemin. Il démarra et s'en alla à toute vitesse sans même s'apercevoir qu'il n'avait plus de chèvre pour l'abattoir.
Un nouveau combat qui commença , mais cette fois mon adversaire était la forêt sombre, il était environ trois heures du matin, j'avais froid , peur ,j'étais affamée et j'avais soif . Je ne savais pas où j'allais mais je continuais à marcher sans me retourner. Je marcha des heures , jusqu'à ce que j'entende le bruit d'une voiture, alors je décida de m'approcher puis j'aperçu une route goudronnée. J'étais estomaquée car j'avais jamais vu le goudron en vrai mis à part à la télé, j'étais heureuse car je savais que j'étais loin de MOUNANGA . Je me disais que mes malheurs sont terminés, le soleil qui se leva m' éblouie les yeux et je tomba sur ma face . Soudain , j'entendis une voix :

-Sarah...réveil toi ,s'il te plaît!

C'était ma mère en sanglots qui était assise au chevet de mon lit d'hôpital, je ne savais pas comment j'avais fais pour me retrouver là, alors ma mère me raconta que j'étais restée dans le coma presque une année après avoir eu un accident de voiture, elle ajouta que papa était mort d'une crise cardiaque car il ne supportait plus me voir dans cette état.
Maman pleurait de joie de me voir enfin réveillée . Quelques minutes plus tard, le frère de ma mère, l'oncle POYO arriva dans ma chambre, le même qui était dans mon rêve. Un frisson m'envahît et je commençai à faire une crise d'angoisse quand le Docteur Joël entra et décida de vider la salle puis m'injecta un sédatif.
Dès ma sortie de l'hôpital, je m'en voulais tellement d'avoir provoquée la mort de mon père à cause de mes bêtises, certainement si j'avais compris ces conseils , je ne serai j'avais allée à cette fête et je n'aurais jamais eu cet accident qui a chamboulé tout mon existence. J'avais pris la résolution d'être une meilleure fille pour ma mère après cet incident et j'ai décidée de m'éloigner de oncle Poyo car je ne sais pas pourquoi Dieu avait décidé qu'il soit mon agresseur dans ce songe qui avait duré toute une année , je me disais que c'était certainement dans un futur proche et Dieu voulait que je change. J'avais racontée ce songe à maman et elle m'avait pris un psychologue; Nous avons commencées à fréquenter plus souvent l'église , même dans notre maison, l'atmosphère de prière régnait, l'oncle POYO ne venait plus à la maison car maman ne voulait plus de sa présence dans notre maison.

Après quelques mois de convalescence je repris les cours et je valida mon année de première avec mention.