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Poèmes
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Jamais on n'a parlé,
Jamais on n'a dit mot
De cet instant parfait
Où nous sommes dos à dos.
Rituel dérobé
Qui survient chaque nuit,
Quand nous sommes couchés,
Depuis deux décennies.
C'est dans l'obscurité
Et le silence total
Que la magie se crée,
Que le mystère s'installe.
Nos mains vont se rejoindre,
Et cela malgré nous.
Elles s'animent pour s'étreindre,
Se libèrent de leur joug.
Comme deux amants secrets
Éloignés tout le jour,
Elles font d'abord le guet :
Personne aux alentours.
Puis, doucement, à tâtons,
Elles se cherchent des doigts.
Avancent, par précaution,
À couvert sous les draps.
Tels deux oiseaux timides
Qui retournent à leur nid
Leurs sentiments les guident
Pour gagner leur pays.
Elles retrouvent, comblées,
La chaleur désirée
Et s'emmêlent tout à fait
Pour s'aimer, apaisées.
J'aime penser que nos mains
Ont un amour à elle
Qui dure jusqu'au matin
Et leur est personnel.
Peut-être même – qui sait ? –
Chaque partie de nos corps
Pourrait être liée
Par le même genre de sort.
Et nous, bien naïvement,
Persuadés de s'aimer
Depuis près de vingt ans
Comme deux êtres entiers,
Nous étions, tout compte fait,
Des volières endormies,
De ces amours cachées,
La somme réunie.
Jamais on n'a dit mot
De cet instant parfait
Où nous sommes dos à dos.
Rituel dérobé
Qui survient chaque nuit,
Quand nous sommes couchés,
Depuis deux décennies.
C'est dans l'obscurité
Et le silence total
Que la magie se crée,
Que le mystère s'installe.
Nos mains vont se rejoindre,
Et cela malgré nous.
Elles s'animent pour s'étreindre,
Se libèrent de leur joug.
Comme deux amants secrets
Éloignés tout le jour,
Elles font d'abord le guet :
Personne aux alentours.
Puis, doucement, à tâtons,
Elles se cherchent des doigts.
Avancent, par précaution,
À couvert sous les draps.
Tels deux oiseaux timides
Qui retournent à leur nid
Leurs sentiments les guident
Pour gagner leur pays.
Elles retrouvent, comblées,
La chaleur désirée
Et s'emmêlent tout à fait
Pour s'aimer, apaisées.
J'aime penser que nos mains
Ont un amour à elle
Qui dure jusqu'au matin
Et leur est personnel.
Peut-être même – qui sait ? –
Chaque partie de nos corps
Pourrait être liée
Par le même genre de sort.
Et nous, bien naïvement,
Persuadés de s'aimer
Depuis près de vingt ans
Comme deux êtres entiers,
Nous étions, tout compte fait,
Des volières endormies,
De ces amours cachées,
La somme réunie.
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Pourquoi on a aimé ?
L'idée des mains à la volonté propre, aux amours singulières, a beaucoup touché le Jury qui a trouvé ce poème très original. Une douceur très
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Pourquoi on a aimé ?
L'idée des mains à la volonté propre, aux amours singulières, a beaucoup touché le Jury qui a trouvé ce poème très original. Une douceur très