« Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut- être les deux ». Ce fut ce qu’elle s’était dit. Peu importe la situation, elle s’est surpassée !
Que ça soit à l’aurore ou au clair de la lune, son rêve fut le même ; celui d’une vie réussie. Au quotidien, elle se démenait pour arriver à sa fin. Son nom, Kirata.
Femme aussi belle qu’une étoile, au sourire volant les cœurs et les regards, Kirata eut une vie pleine d’adversités de son enfance au stade la rapprochant de son pic. Sa finesse d’esprit et son dévouement lui ont valus l’obtention d’une licence en lettres modernes. N’ayant pas la possibilité de poursuivre ses études et étant sous pression sociale, elle décida de se chercher un emploi. Son entourage n’attendait d’elle qu’un mariage avec un grand monsieur ventru et à la mallette pleine. Pourtant, ce n’était pas sa quête. Les prétendants ne furent que déçus à cause de son désintéressement. Impassible et à l’écoute de ces derniers, elle les rétorquera souvent : « je vais y penser ». Et, fin de l’histoire.
Dépôts par ci, entretien par-là, rien d’aboutissant. Pourtant, son brillant parcours et son esquille lui devraient un avantage. Ce fut toujours un échec. Et ce en raison des exigences qu’elle doit remplir afin d’échoir à sa fin. « Ma dignité vaut plus. Un déboire si c’est la seule issue ». Ce qui l’amena à faire de préceptorats pour se maintenir. Quête toujours en vue, elle eut la possibilité de participer à une enquête dans un programme. Puis d’autres quêtes... Enfin, le poste de communicatrice pour six mois de contrat après son septième entretien. « De la chance ? Non, ce n’est pas vrai ».
C’est là qu’elle fit connaissance d’un expert, Angel, venu d’Europe pour une mission d’audit. Beau, travailleur, au regard frissonnant et à la démarche mannequin. On dirait son alter ego. Et pour l’émouvoir, Kirata fit preuve de professionnalisme. Lui, toujours abasourdi, ne cessa de la féliciter et de la complimenter avec un sourire suborné. Comme dans les films, ils finirent ensemble. Malheureusement, ce fut à la veille du départ d’Angel. La suite n’était que virtuelle...
Kirata continua jusqu’aux termes de son contrat. Vu renouvelé, bien mérité mais plutôt pour une possibilité d’enjôlement du gros bouc, son superviseur qu’elle a surnommé. Ce fut encore pour lui un échec. Puis, une mauvaise tension entre eux.
Angel revenu pour une mission de fin d’année la retrouva et se fiancèrent. Sans s’y attendre, elle sut avoir être grosse alors que lui déjà reparti et démissionné pour un autre poste promoteur. « Inutile de la réengager » disait son supérieur ne trouvant pas son compte. Elle fut indemnisée et resta en attente de sa parturition. Elle refusa la proposition de rejoindre son fiancé à cause de ses charges et surtout de sa mère hypertendue. Quand elle fut convaincue de partir, elle ne put avoir de visa à cause de sa gravidité.
Malheureusement, quelques jours après, elle perdit son unique frère de suite d’un accident de circulation. Situation exacerbant l’état sanitaire de sa mère qui perdu elle aussi sa vie. Plus qu’elle seule dans sa famille. Son père, porté disparu avant qu’elle naquît, ne l’a jamais connu. Tout fut sombre ; ce fut le dédale ! Aussitôt, Angel revint l’assister avant de repartir. Il lui rappela la proposition de le rejoindre.
A termes, elle eut un fils, bien que par césarienne. Entre-temps, un arrêté ministériel l’appelant à enseigner bouleversa ses intentions. Aussitôt, elle se posa bien de questions sur son vécu et ce qu’elle pourra vivre en terre étrangère. Cela torpilla ses méninges. Pourtant c’est une sujétion. De ses proches, elle attendait un conseil. Eux, ne voyant que leur intérêt, lui défendirent de partir. « Regarde ce qu’a subi ton amie Alina. Elle était obligée de se maquereauter. A moins que tu envisages cette option ? »
Par amour, elle décida de s’en aller n’informant que son oncle. Elle prit avec son fils un vol. Pourtant, ce fut le dernier à décoller en raison des mesures édictées contre la pandémie du Covid-19.
Une fois arrivée, pour une question de contrôle sanitaire, elle grelotait à cause de sa convalescence paludique et de son hyperthermie sous-jacente. Heureusement testés négatifs mais mis en quarantaine ; pas de possibilité de voir Angel, sauf virtuellement.
Le lendemain, Angel ne supportant cette situation sanitaire encore à ses débuts, ne put se contenir et se bourra de whisky. Quant à Kirata aussi dépassée, elle fit le devoir de protéger son fils. Elle joua avec lui au cache-cache, déballa et réarrangea ses valises ou encore tria les arachides de leurs bouteilles. Assez drôle comme activités, mais elles furent soulageant.
Une semaine passée, Angel décida d’aller les voir par la complicité de son ami, agent de sécurité du centre médical. La tentative n’a pas abouti. Malheureusement, cette sortie fut pour lui une malchance de se contaminer, et sans le savoir, il contamina sa mère diabétique venue le consoler. Trois jours après, sa mère, suffoquant eu l’énergie de frapper à sa porte avant de s’écrouler. Numéro vert, test positif, hospitalisation et ventilation assistée. Elle ne put tenir malheureusement. Lui aussi testé positif, pourtant asthmatique et diabétique ne supporta cette incommodité. Son pronostic vital n’espère guère à une rémission. Sans appeler sa femme, ni voir son fils, ses derniers mots furent : « Ma famille ! Ma famille ! ».
Kirata testée négative ainsi que son fils, reçurent des attestations justifiant leur statut sanitaire. Malheureusement, aux coups de fil, la voix cassée d’Angel au répondeur répliqua « laissez votre message, je suis hospitalisé ». Aucune idée de son domicile car il devrait les chercher comme prévu. Elle décida de faire signe à Alina, son amie et à son beau-frère, vivant dans la même ville. Ce fut une déception. Alina lui fit savoir qu’elle est en chômage technique. Quant à son beau-frère, ayant des antécédents avec son fiancé, il raccrocha et la mit sur la liste noire. Arriva aussitôt un agent de sécurité lui demandant de quitter le lieu. Toute furibonde, elle répondit : « comment rentrer alors que mon fiancé n’est plus ? Répondez, hein ! »
En pleine rue, elle joua à l’intervieweuse comme un monologue. Pas de possibilité de rentrer chez elle. Pas de chambre d’hôtels, car devenues salles d’hospitalisation. Elle eut l’idée de se chercher un abri. Fils au dos, sac à main accroché, valises aux deux mains, la voilà à la recherche d’un abri. A peine, un monsieur bien habillé en voiture s’arrêta devant elle.
–Bonjour madame ! Puis-je vous aider ?
–Bonjour ! Non merci.
–Ce n’est pas sécurisé que vous marchez en pleine rue sans protection. Tenez ce masque. Je vous l’offre.
Sans hésiter, elle prit et le remercia. C’était pour gagner sa confiance.
–Je suis du quartier et sorti pour mes courses. Si vous avez besoin d’aide...
Pensant avoir une réponse du Ciel, elle embarqua. Dans une bonne mouvance de trois-quarts d’heure animée par son sauveur, elle resta confiante. Arrivés à destination, son cher sauveur lui demanda gentiment de lui remettre son sac à main et de descendre.
–Vous plaisantez ?
–Ah non ! Descendez madame, descendez !
Arme braquée, il arracha son sac. Ayant peur, Kirata descendit. Et lui, sur son accélérateur, il disparut. Du coup, elle se retrouva encore en plein rue avec son fils sans rien. Assise à genoux, ses larmes ne cessèrent de couler. Personne de l’entourage pour l’assister de peur d’être contaminer. Ce ne fut que son fils qui la consola au touché. Heureusement, une patrouille policière de passage l’a prise, et sûrement pour une quarantaine, puis un rapatriement...
Quelques jours après, elle me partagea son vécu mais avec sourire aux lèvres. Quel courage ! Pourtant quand nous vivons une dure situation, nous pensons être les seuls sur qui le Ciel est tombé. Il y a pire ailleurs que ce que l’on vit. L’évident, c’est de s’armer de courage et d’animer son cœur d’un air illuminé d’espoir.
Que ça soit à l’aurore ou au clair de la lune, son rêve fut le même ; celui d’une vie réussie. Au quotidien, elle se démenait pour arriver à sa fin. Son nom, Kirata.
Femme aussi belle qu’une étoile, au sourire volant les cœurs et les regards, Kirata eut une vie pleine d’adversités de son enfance au stade la rapprochant de son pic. Sa finesse d’esprit et son dévouement lui ont valus l’obtention d’une licence en lettres modernes. N’ayant pas la possibilité de poursuivre ses études et étant sous pression sociale, elle décida de se chercher un emploi. Son entourage n’attendait d’elle qu’un mariage avec un grand monsieur ventru et à la mallette pleine. Pourtant, ce n’était pas sa quête. Les prétendants ne furent que déçus à cause de son désintéressement. Impassible et à l’écoute de ces derniers, elle les rétorquera souvent : « je vais y penser ». Et, fin de l’histoire.
Dépôts par ci, entretien par-là, rien d’aboutissant. Pourtant, son brillant parcours et son esquille lui devraient un avantage. Ce fut toujours un échec. Et ce en raison des exigences qu’elle doit remplir afin d’échoir à sa fin. « Ma dignité vaut plus. Un déboire si c’est la seule issue ». Ce qui l’amena à faire de préceptorats pour se maintenir. Quête toujours en vue, elle eut la possibilité de participer à une enquête dans un programme. Puis d’autres quêtes... Enfin, le poste de communicatrice pour six mois de contrat après son septième entretien. « De la chance ? Non, ce n’est pas vrai ».
C’est là qu’elle fit connaissance d’un expert, Angel, venu d’Europe pour une mission d’audit. Beau, travailleur, au regard frissonnant et à la démarche mannequin. On dirait son alter ego. Et pour l’émouvoir, Kirata fit preuve de professionnalisme. Lui, toujours abasourdi, ne cessa de la féliciter et de la complimenter avec un sourire suborné. Comme dans les films, ils finirent ensemble. Malheureusement, ce fut à la veille du départ d’Angel. La suite n’était que virtuelle...
Kirata continua jusqu’aux termes de son contrat. Vu renouvelé, bien mérité mais plutôt pour une possibilité d’enjôlement du gros bouc, son superviseur qu’elle a surnommé. Ce fut encore pour lui un échec. Puis, une mauvaise tension entre eux.
Angel revenu pour une mission de fin d’année la retrouva et se fiancèrent. Sans s’y attendre, elle sut avoir être grosse alors que lui déjà reparti et démissionné pour un autre poste promoteur. « Inutile de la réengager » disait son supérieur ne trouvant pas son compte. Elle fut indemnisée et resta en attente de sa parturition. Elle refusa la proposition de rejoindre son fiancé à cause de ses charges et surtout de sa mère hypertendue. Quand elle fut convaincue de partir, elle ne put avoir de visa à cause de sa gravidité.
Malheureusement, quelques jours après, elle perdit son unique frère de suite d’un accident de circulation. Situation exacerbant l’état sanitaire de sa mère qui perdu elle aussi sa vie. Plus qu’elle seule dans sa famille. Son père, porté disparu avant qu’elle naquît, ne l’a jamais connu. Tout fut sombre ; ce fut le dédale ! Aussitôt, Angel revint l’assister avant de repartir. Il lui rappela la proposition de le rejoindre.
A termes, elle eut un fils, bien que par césarienne. Entre-temps, un arrêté ministériel l’appelant à enseigner bouleversa ses intentions. Aussitôt, elle se posa bien de questions sur son vécu et ce qu’elle pourra vivre en terre étrangère. Cela torpilla ses méninges. Pourtant c’est une sujétion. De ses proches, elle attendait un conseil. Eux, ne voyant que leur intérêt, lui défendirent de partir. « Regarde ce qu’a subi ton amie Alina. Elle était obligée de se maquereauter. A moins que tu envisages cette option ? »
Par amour, elle décida de s’en aller n’informant que son oncle. Elle prit avec son fils un vol. Pourtant, ce fut le dernier à décoller en raison des mesures édictées contre la pandémie du Covid-19.
Une fois arrivée, pour une question de contrôle sanitaire, elle grelotait à cause de sa convalescence paludique et de son hyperthermie sous-jacente. Heureusement testés négatifs mais mis en quarantaine ; pas de possibilité de voir Angel, sauf virtuellement.
Le lendemain, Angel ne supportant cette situation sanitaire encore à ses débuts, ne put se contenir et se bourra de whisky. Quant à Kirata aussi dépassée, elle fit le devoir de protéger son fils. Elle joua avec lui au cache-cache, déballa et réarrangea ses valises ou encore tria les arachides de leurs bouteilles. Assez drôle comme activités, mais elles furent soulageant.
Une semaine passée, Angel décida d’aller les voir par la complicité de son ami, agent de sécurité du centre médical. La tentative n’a pas abouti. Malheureusement, cette sortie fut pour lui une malchance de se contaminer, et sans le savoir, il contamina sa mère diabétique venue le consoler. Trois jours après, sa mère, suffoquant eu l’énergie de frapper à sa porte avant de s’écrouler. Numéro vert, test positif, hospitalisation et ventilation assistée. Elle ne put tenir malheureusement. Lui aussi testé positif, pourtant asthmatique et diabétique ne supporta cette incommodité. Son pronostic vital n’espère guère à une rémission. Sans appeler sa femme, ni voir son fils, ses derniers mots furent : « Ma famille ! Ma famille ! ».
Kirata testée négative ainsi que son fils, reçurent des attestations justifiant leur statut sanitaire. Malheureusement, aux coups de fil, la voix cassée d’Angel au répondeur répliqua « laissez votre message, je suis hospitalisé ». Aucune idée de son domicile car il devrait les chercher comme prévu. Elle décida de faire signe à Alina, son amie et à son beau-frère, vivant dans la même ville. Ce fut une déception. Alina lui fit savoir qu’elle est en chômage technique. Quant à son beau-frère, ayant des antécédents avec son fiancé, il raccrocha et la mit sur la liste noire. Arriva aussitôt un agent de sécurité lui demandant de quitter le lieu. Toute furibonde, elle répondit : « comment rentrer alors que mon fiancé n’est plus ? Répondez, hein ! »
En pleine rue, elle joua à l’intervieweuse comme un monologue. Pas de possibilité de rentrer chez elle. Pas de chambre d’hôtels, car devenues salles d’hospitalisation. Elle eut l’idée de se chercher un abri. Fils au dos, sac à main accroché, valises aux deux mains, la voilà à la recherche d’un abri. A peine, un monsieur bien habillé en voiture s’arrêta devant elle.
–Bonjour madame ! Puis-je vous aider ?
–Bonjour ! Non merci.
–Ce n’est pas sécurisé que vous marchez en pleine rue sans protection. Tenez ce masque. Je vous l’offre.
Sans hésiter, elle prit et le remercia. C’était pour gagner sa confiance.
–Je suis du quartier et sorti pour mes courses. Si vous avez besoin d’aide...
Pensant avoir une réponse du Ciel, elle embarqua. Dans une bonne mouvance de trois-quarts d’heure animée par son sauveur, elle resta confiante. Arrivés à destination, son cher sauveur lui demanda gentiment de lui remettre son sac à main et de descendre.
–Vous plaisantez ?
–Ah non ! Descendez madame, descendez !
Arme braquée, il arracha son sac. Ayant peur, Kirata descendit. Et lui, sur son accélérateur, il disparut. Du coup, elle se retrouva encore en plein rue avec son fils sans rien. Assise à genoux, ses larmes ne cessèrent de couler. Personne de l’entourage pour l’assister de peur d’être contaminer. Ce ne fut que son fils qui la consola au touché. Heureusement, une patrouille policière de passage l’a prise, et sûrement pour une quarantaine, puis un rapatriement...
Quelques jours après, elle me partagea son vécu mais avec sourire aux lèvres. Quel courage ! Pourtant quand nous vivons une dure situation, nous pensons être les seuls sur qui le Ciel est tombé. Il y a pire ailleurs que ce que l’on vit. L’évident, c’est de s’armer de courage et d’animer son cœur d’un air illuminé d’espoir.