Pipi au lit

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Peu importe, maintenant je suis en paix.



S'était un matin ensoleillé, mais je sentais au plus profond de moi que cette journée serait triste pour moi beaucoup trop triste.

Je n'ai jamais mis pied à l'école mais grâce à mon cousin je savais lire l'alphabet et compter de 1 à 30. J'aurai voulu aller à l'école comme toute les jeunes filles de mon âge, c'est vrai qu'elles n'étaient pas nombreuses dans les salles de classes mais j'aurai aimé faire partir de ce cercle restreint. Hélas j'ai été éduqué et préparé dans le but de m'occuper de mon propre foyer, mon père disait que la place de la femme était dans un ménage et non à l'école à perdre le temps.

Moi, c'est Djamila Mandelé, j'ai 13 ans, j'ai une petite soeur de 8 ans et je vais vous compter ma vie.

Ce matin là papa avait réunit presque tout la famille.
_Comme vous le savez Baba Ladji est passé hier honorer sa promesse et dans une semaines il épousera Djamila *avait_il dit*
_Quoi ? Mais papa avais-je répliqué
_Tu as été préparé à ce jour alors contente toi d'obéir , qu'il pleuve ou qu'il vente tu épousera Baba Ladji

Personnes ne parlaient, parce que personnes ne pouvaient s'y opposer même pas ma mère. Dans notre société la femme n'avait pas son mot à dire, elle devait subir et subir sans répliquer....
Je me suis retiré dans ma chambre suivit de ma mère
_Arrête de pleurer tes larmes ne résoudront rien tu vas juste te rendre malade
Mais j'y pouvais rien je pleurais seulement.

J'aurais voulu arrêter le temps, faire en sorte que ce mariage ne se réalise jamais mais j'en était incapable et les jours passaient plus vite que d'habitude me rapprochant de ce moment faditique que je redoutait tant.

Je n'ai que 13 ans. Comment peut_on donner son enfant, son bébé à un homme de 40 ans qui à déjà trois femmes ?

Tradition ? Ou l'argent?

S'était un samedi 24 du mois de Juin. Pendant que les invités se réjouissaient du mariage qui avait été scellé le jeudi, moi j'étais triste, perdue dans mes pensé et en pleure. Plusieurs sentiments m'en brouillait l'esprit à ce moment là : la tristesse, la peur, la colère, l'impuissance face à la décision de mon père m'envahissait la tête.

_arrête de pleurer *avait dit ma mère* c'est pour ton bien tout ça tu nous remerciera plus tard, les jeunes de maintenant veulent seulement s'amuser et forniquer si ton pere t'a choisi Baba Ladji c'est parce que c'est un homme responsable et il te respectera comme tu le mérite
J'ai pleuré deux fois plus à l'entente de ces paroles.


Les premiers mois, je pleurais tout le temps surtout que j'avais perdu ma fierté. Ce jour là a été le plus douloureux de ma vie, j'ai pleuré encore et encore jusqu'à tomber malade.
J'ai même fuit la maison de mon mari plusieurs fois mais à chaque fois on me ramenait en me tirant les oreilles, je me suis faite à l'idée: C'EST MON DESTIN.

Huit mois maintenant que j' etais marié à Baba Ladji et la vie n'était pas du tout repos surtout avec sa deuxième et troisième femme.
Seule la première, une femme au grand cœur qui etait devenu une deuxième mère pour moi.


UN AN PLUS TARD......

Me voilà enceinte à 14 ans.
Je suis à huit mois deux semaines, ce n'est pas une grossesse facile. J'étais tout le temps malade jusqu'à 6 mois malgré les remèdes de ma mère mon mal s'aggravait.
Baba Ladji a refuser que j'aille à l'hôpital sous prétexte que la médecine rendra son fils faible et qu'il devrait naitre comme tous les autres “des mains d'une matrone”.


S'était un lundi soir, j'étais couché dans mon lit à penser à ma misérable vie lorsque j'ai eu très mal au ventre. Je me tordait de douleur, mes cris ont alerté les habitants de la maison ce qui a amené mon mari à aller chercher la matrone.

J'avais très mal lorsqu'elle s'occupait de moi, je criait et pleurait en même temps tellement s'était douloureux.
Malheureusement le bébé n'a pas survécu , il est mort né.

J'ai pleuré la mort de mon bébé pendant des jours ma mère me disait que ce n'était pas bon pour moi parce que mes larmes allait empêcher le bébé de revenir. Mais j'étais trop triste pour entendre.

Une nuit pendant que je dormais je me suis fait réveiller pas mon mari, il était très en colère.

_Tu as encore mouillé le lit, deux nuits de suite qu'elle est ton problème
Je me confondait en excuse surtout que j'avais honte d'avoir mouillé le lit.
_Je suis désolé mon mari je ne sais pas ce qui m'arrive
_Dit plutôt que tu es maudite après avoir tué mon enfant maintenant tu fais pipi au lit tu fais honte
Je pleurais de honte et de douleur.
_Toujours a pleurer femme maudite

Je mouillais le lit tous les jours j'étais devenu la risée de mes co_épouse qui prenais un plaisir a raconter tout et n'importe quoi.
Sali la première épouse était la seule qui prenait soin de moi et qui essayait de trouver un remède mais tous les marabouts qu'elle consultait disait la même chose : CETTE PETITE EST MAUDITE.

Mon mari a fini par me mettre a la porte. Tout le monde me fuyait même mes parents , tantie Sali était la seule qui me réconfortait et me donnais à manger. Je dormais dans une maison inachevé.
Au fur et à mesure que les jours passaient mon cas s'aggravait, j'avais des plaies un peu partout sur le corps.
Je sentais tellement mauvais que lorsque je passais dans une rue plus personne ne passait par-là.
Quand je passais quelque part je suscitait pleins de regards certains était méchants d'autres rempli de pitié, même les enfants riaient de moi disant qu'une vieille comme moi continuait de faire pipi au lit.

Un jour fatigué de consulter les marabouts Tantie Sali décida de m'emmener à l'hôpital puisse qu'aucun remède traditionnel ne pouvait m'aider.
Le docteur a dit que j'étais atteinte d'une maladie qui survient après un accouchement, que cela arrive surtout lorsque les femmes enceinte ne font pas de consultation prénatale et qu'elle préfère accoucher traditionnellement avec des outils infecté.
Vu mon âge s'était une grossesse à risque, j'ai eu la chance d'être en vie ce qui n'a pas été le cas du bébé et pendant que la matrone me déchirait pour enlever le bébé elle m'a faite une blessure là où j'arrive à me retenir de faire pipi sur moi. La plaie s'est infectée c'est pour ça que j'arrive plus à me retenir et que je faisait pipi sur moi comme si on me renversait un saut d'eau dessus.

150.000Fcfa avait_il demandé pour avoir les meilleurs soins. L'hopital du village n'était pas équipé alors il fallait aller jusqu'en ville pour bénéficier des meilleurs traitements.
Où trouver tout cet argent ?
Même mes parents refusaient de m'aider sous prétexte que ma malédiction les atteindra s'il se rapproche de moi.

Malgré les menaces de Baba Ladji, tanti Sali prenait tout jour soin de moi mais était impuissante cette fois et je le savais, elle essayait de me rassurer le visage triste.
Je voulais que mes souffrances s'apaisent et effacer des beaux yeux de Tantie Sali la souffrance et la peine.

Submergée par plusieurs émotions je me suis mis à courir sans m'arrêter.
Je pleurais de rage de tristesse tout en courant, je savais même pas où j'allais, des gens qui criaient de m'arrêter mais je n'y prêtait pas attention. J'étais perdu pour me rendre compte d'où je me me trouvait à ce moment, et là plus rien, plus de cris juste le noir total.
Je crois que DIEU a entendu ma doléance celui d'ABREGER MES SOUFFRANCES.


Djamila était atteinte de la FISTULE...