Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux.
Assise seule dans ma chambre, les souvenirs que j’ai eu du mal à cacher au plus profond de moi ne cessaient de défiler devant mes yeux.
Le soleil ne s’était pas levé, que nous fûmes dirigées vers un lieu gardé secret. Ce fut moi la première personne à être dirigée vers le lugubre endroit. Cinq femmes parmi lesquelles la plus âgée était assise sur un tabouret. Devant cette dernière, étaient soigneusement disposés des lames et des couteaux finement aiguisés.
L’exciseuse ordonna de saisir mes membres. Ces femmes devront alors tenir chacune un membre et le plaquer au sol. Le but était d’éviter la survenue accident durant l’opération.
Immobile, il m’était impossible de bouger. J’entendis soudainement le son aigu qu’émettait le frôlement des couteaux. Sans anesthésie, la vielle femme commença sa rustique opération.
L’excision consiste à couper le clitoris. Mais les mains tremblantes de ces vieilles femmes quelques fois échouaient à leur objectif.
Sentant ma chair coupée, je ne cessais de me débattre de toutes mes forces. Hélas, ces femmes étaient bien fortes. Plus j’essayais de me démener, plus la pression sur mes ossements augmentait. De peur de voir mes membres être fracturés, lâcher prise était la seule option. La tête immobilisée sur la nuque, regarder ce que faisait l’exciseuse m’était impossible.
Au fur et à mesure, la lame fine décapitait mes extrêmes parties.
Je baignais dans cette douleur qui ne cessait de s’accentuer. Des chaudes larmes picotaient mes yeux. La charge qu’imposaient les mains arides de ces dames sur mes membres s’intensifiait. Soudain, la vielle demanda la serviette. Enfin, C’est terminé, me dis-je.
L’hémorragie ne s’était pas arrêtée, il restait à couper une autre partie.
Mon corps, incapable de supporter ce calvaire, je m’étais évanouie.
Après cette opération, quelques feuilles furent déposées sur les parties encore fraîchement amputées par ces lames acérées. Ces feuilles sèches avaient pour but d’atténuer la douleur et d’arrêter l’hémorragie. Je voyais les feuilles du manguier qui pendaient. Elles bougeaient dans tous les sens. Ces feuilles asséchées étaient dépourvues de toutes leurs substances liquidiennes. Mon sang coulait au fur et à mesure. La mort me semblait plus que jamais proche.
Elles me mirent à l’écart sous le manguier pour profiter de l’air frais du matin.
Les autres passèrent chacune devant l’exciseuse, toutes goûtèrent à cette géhenne.
À la fin de cet acte barbare, elles nous regroupèrent dans le même endroit.
Des cris de douleur, toutes étaient en pleurs. Mais pour ces femmes, c’était la routine. Un événement parmi tant d’autres.
« Qui vivra verra », dit-on. Innocente, inconsciente, et frêle, l’acharnement de la vie se défoulait sur moi.
Comme si cela ne suffisait pas à atténuer ma peine et ma douleur, cette vie a une fois de plus ravivé la flamme qui brûlait en moi. Nonobstant l’excision, mon père m’avait offerte en mariage forcé à un commerçant du village voisin, alors que je n’avais que douze ans. Cette nouvelle avait choqué ma mère. Elle accepta de m’aider afin de concrétiser mon plan. Ce mariage forcé devait être annulé.
Je devais prétendre être enceinte et subir la colère de mon père.
Je savais que ce mariage serait annulé si je cachais la vérité sur l’auteur de la grossesse.
Cependant, ma mère et moi ne nous imaginions pas que mon père me chasserait de la maison et du village.
Les larmes chaudes coulaient sur le visage attristé de ma mère. Elle savait au plus profond d’elle que sa décision était la meilleure. Elle ne voulait pas me voir malheureuse dans un foyer que je n’avais guère désiré. De loin, je voyais ma mère pleurer de toutes ses larmes essayant en vain de raisonner mon père.
Une nouvelle page de ma vie allait être écrite en dehors de mon village.
De passage avec sa voiture, un homme s’approcha de moi et proposa de me venir en aide.
Je m’étais assoupie pendant le trajet. Lorsque j’ouvris les yeux, je me trouvais parmi un groupe de filles.
Une fois de plus, le mauvais sort s’était abattu sur moi. J’étais dans un trafic de mineur.
Le lieu du trafic était délabré. Les filles de la tâche ménagère sont épargnées de la vente et les critères de sélections dépendaient de la beauté et du caractère.
Ces trois filles avaient toutes leurs histoires. La première a subi le repassage des seins. Cette pratique qui consiste à appliquer une pierre chaude aux alentours de la glande mammaire. Cet acte avait pour but d’empêcher les seins d’avoir un certain volume.
Cette pratique allait ainsi éviter à la fille d’attirer l’attention des personnes mal intentionnées.
La seconde fille a subi un viol commandité et organisé par sa famille.
Cette pratique ignoble était fréquente dans son village. Toutes les filles ayant atteint l’âge de puberté étaient concernées.
Les conséquences de l’acte sexuel étaient souvent des grossesses indésirées, ou des maladies infectieuses notamment le SIDA.
Ces personnes étaient embauchées pour effectuer ce travail honteux. Ces derniers ne reconnaissent aucunement leurs enfants. Certains avaient le SIDA, mais ne prévenaient pas la famille de la fille et pratiquaient le viol, car ils avaient été payés et en étaient fier.
Ensuite, la dernière fille a été vendue par son père. Elle avait beaucoup de frères et son père ne parvenait pas à subvenir à leurs besoins.
Je pensais que j’étais la fille la plus malheureuse au monde, mais je restais silencieuse et attristée en les écoutants.
J’ai été prise dans un émoi fulgurant, mes larmes finissaient leur trajet dans un verre d’eau que je tenais dans mes mains.
Je me posais souvent des questions sur le sens de la vie. Une vie cruelle envers des filles qui ne demandaient qu’à être libre.
Les filles et moi avions subi plusieurs épreuves dans cette maison de trafic.
Nous étions exposés au viol et à l’humiliation.
Tant que l’horizon recevait de plein fouet les premiers rayons que dégageait le soleil, je gardais toujours espoir malgré un futur incertain.
Des années sont passées, la grâce divine avait décidé de changer notre destin. La police était intervenue pour appréhender les trafiquants.
Cette partie obscure de ma vie reflète une réalité dans laquelle les filles de ce monde sont projetées chaque jour sans pouvoir riposter. Vivre en ignorant ce que ce monde peut leur offrir et de la faiblesse à pouvoir changer les choses, ces filles sont contraintes à accepter leur sort.
J’espère que l’avenir pour elles sera radieux et qu’il apportera pour elles de la lumière à l’ombre du jour.
Assise seule dans ma chambre, les souvenirs que j’ai eu du mal à cacher au plus profond de moi ne cessaient de défiler devant mes yeux.
Le soleil ne s’était pas levé, que nous fûmes dirigées vers un lieu gardé secret. Ce fut moi la première personne à être dirigée vers le lugubre endroit. Cinq femmes parmi lesquelles la plus âgée était assise sur un tabouret. Devant cette dernière, étaient soigneusement disposés des lames et des couteaux finement aiguisés.
L’exciseuse ordonna de saisir mes membres. Ces femmes devront alors tenir chacune un membre et le plaquer au sol. Le but était d’éviter la survenue accident durant l’opération.
Immobile, il m’était impossible de bouger. J’entendis soudainement le son aigu qu’émettait le frôlement des couteaux. Sans anesthésie, la vielle femme commença sa rustique opération.
L’excision consiste à couper le clitoris. Mais les mains tremblantes de ces vieilles femmes quelques fois échouaient à leur objectif.
Sentant ma chair coupée, je ne cessais de me débattre de toutes mes forces. Hélas, ces femmes étaient bien fortes. Plus j’essayais de me démener, plus la pression sur mes ossements augmentait. De peur de voir mes membres être fracturés, lâcher prise était la seule option. La tête immobilisée sur la nuque, regarder ce que faisait l’exciseuse m’était impossible.
Au fur et à mesure, la lame fine décapitait mes extrêmes parties.
Je baignais dans cette douleur qui ne cessait de s’accentuer. Des chaudes larmes picotaient mes yeux. La charge qu’imposaient les mains arides de ces dames sur mes membres s’intensifiait. Soudain, la vielle demanda la serviette. Enfin, C’est terminé, me dis-je.
L’hémorragie ne s’était pas arrêtée, il restait à couper une autre partie.
Mon corps, incapable de supporter ce calvaire, je m’étais évanouie.
Après cette opération, quelques feuilles furent déposées sur les parties encore fraîchement amputées par ces lames acérées. Ces feuilles sèches avaient pour but d’atténuer la douleur et d’arrêter l’hémorragie. Je voyais les feuilles du manguier qui pendaient. Elles bougeaient dans tous les sens. Ces feuilles asséchées étaient dépourvues de toutes leurs substances liquidiennes. Mon sang coulait au fur et à mesure. La mort me semblait plus que jamais proche.
Elles me mirent à l’écart sous le manguier pour profiter de l’air frais du matin.
Les autres passèrent chacune devant l’exciseuse, toutes goûtèrent à cette géhenne.
À la fin de cet acte barbare, elles nous regroupèrent dans le même endroit.
Des cris de douleur, toutes étaient en pleurs. Mais pour ces femmes, c’était la routine. Un événement parmi tant d’autres.
« Qui vivra verra », dit-on. Innocente, inconsciente, et frêle, l’acharnement de la vie se défoulait sur moi.
Comme si cela ne suffisait pas à atténuer ma peine et ma douleur, cette vie a une fois de plus ravivé la flamme qui brûlait en moi. Nonobstant l’excision, mon père m’avait offerte en mariage forcé à un commerçant du village voisin, alors que je n’avais que douze ans. Cette nouvelle avait choqué ma mère. Elle accepta de m’aider afin de concrétiser mon plan. Ce mariage forcé devait être annulé.
Je devais prétendre être enceinte et subir la colère de mon père.
Je savais que ce mariage serait annulé si je cachais la vérité sur l’auteur de la grossesse.
Cependant, ma mère et moi ne nous imaginions pas que mon père me chasserait de la maison et du village.
Les larmes chaudes coulaient sur le visage attristé de ma mère. Elle savait au plus profond d’elle que sa décision était la meilleure. Elle ne voulait pas me voir malheureuse dans un foyer que je n’avais guère désiré. De loin, je voyais ma mère pleurer de toutes ses larmes essayant en vain de raisonner mon père.
Une nouvelle page de ma vie allait être écrite en dehors de mon village.
De passage avec sa voiture, un homme s’approcha de moi et proposa de me venir en aide.
Je m’étais assoupie pendant le trajet. Lorsque j’ouvris les yeux, je me trouvais parmi un groupe de filles.
Une fois de plus, le mauvais sort s’était abattu sur moi. J’étais dans un trafic de mineur.
Le lieu du trafic était délabré. Les filles de la tâche ménagère sont épargnées de la vente et les critères de sélections dépendaient de la beauté et du caractère.
Ces trois filles avaient toutes leurs histoires. La première a subi le repassage des seins. Cette pratique qui consiste à appliquer une pierre chaude aux alentours de la glande mammaire. Cet acte avait pour but d’empêcher les seins d’avoir un certain volume.
Cette pratique allait ainsi éviter à la fille d’attirer l’attention des personnes mal intentionnées.
La seconde fille a subi un viol commandité et organisé par sa famille.
Cette pratique ignoble était fréquente dans son village. Toutes les filles ayant atteint l’âge de puberté étaient concernées.
Les conséquences de l’acte sexuel étaient souvent des grossesses indésirées, ou des maladies infectieuses notamment le SIDA.
Ces personnes étaient embauchées pour effectuer ce travail honteux. Ces derniers ne reconnaissent aucunement leurs enfants. Certains avaient le SIDA, mais ne prévenaient pas la famille de la fille et pratiquaient le viol, car ils avaient été payés et en étaient fier.
Ensuite, la dernière fille a été vendue par son père. Elle avait beaucoup de frères et son père ne parvenait pas à subvenir à leurs besoins.
Je pensais que j’étais la fille la plus malheureuse au monde, mais je restais silencieuse et attristée en les écoutants.
J’ai été prise dans un émoi fulgurant, mes larmes finissaient leur trajet dans un verre d’eau que je tenais dans mes mains.
Je me posais souvent des questions sur le sens de la vie. Une vie cruelle envers des filles qui ne demandaient qu’à être libre.
Les filles et moi avions subi plusieurs épreuves dans cette maison de trafic.
Nous étions exposés au viol et à l’humiliation.
Tant que l’horizon recevait de plein fouet les premiers rayons que dégageait le soleil, je gardais toujours espoir malgré un futur incertain.
Des années sont passées, la grâce divine avait décidé de changer notre destin. La police était intervenue pour appréhender les trafiquants.
Cette partie obscure de ma vie reflète une réalité dans laquelle les filles de ce monde sont projetées chaque jour sans pouvoir riposter. Vivre en ignorant ce que ce monde peut leur offrir et de la faiblesse à pouvoir changer les choses, ces filles sont contraintes à accepter leur sort.
J’espère que l’avenir pour elles sera radieux et qu’il apportera pour elles de la lumière à l’ombre du jour.