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Poèmes
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- Portrait & Autoportrait
Dans le soulier du clown il y a un pied de nez.
Orthèse de carnaval taillée pour un géant
L'Auguste au sourire peint la contraint à danser
Puis soudainement pris d'une envie de rosser
S'acharne sans charité sur un Pierrot compère...
Faut-il rire ou pleurer quand il botte son derrière ?
Godillot du larron que le geôlier délace,
Lacets tout élimés que la poussière damasse,
Cordons si délabrés que jamais ces ingrats
N'auraient assez de cœur pour garroter un rat.
Lacets qu'avec regrets, pourtant, il se fait prendre...
Faut-il de la détresse pour songer à s'y pendre !
Poulaine, chausson de vair et soulier de satin
Pauvre sabot d'Hélène, crotté sur le chemin
Botte de sept lieues propre à leurrer le temps,
Babouche d'Ali Baba sur le tapis volant,
Chariot de cul-de-jatte et ses patins de fonte...
Faut-il que l'escarpin soit aussi pris en conte ?
Soulier à bout ferré maculé par le sang
Les larmes et les dents, la bave du partisan,
Botte de mercenaire, pilon de cuir damné
Dont le talon écrase les doigts des va-nu-pieds.
Cuirs et fers mariant le pire et le malheur...
Faut-il briser l'éperon à la botte du veneur ?
Quant à toi, chère savate, vieille compagne de route,
Échinée et meurtrie par mon pied qui se voûte
Tu traînes ta semelle et tu marques le pas...
Ce serait à mon tour de te porter à bras !
Ne quitte pas mon pied, le chemin est béant...
Faut-il se déchausser pour fouler le néant ?
Orthèse de carnaval taillée pour un géant
L'Auguste au sourire peint la contraint à danser
Puis soudainement pris d'une envie de rosser
S'acharne sans charité sur un Pierrot compère...
Faut-il rire ou pleurer quand il botte son derrière ?
Godillot du larron que le geôlier délace,
Lacets tout élimés que la poussière damasse,
Cordons si délabrés que jamais ces ingrats
N'auraient assez de cœur pour garroter un rat.
Lacets qu'avec regrets, pourtant, il se fait prendre...
Faut-il de la détresse pour songer à s'y pendre !
Poulaine, chausson de vair et soulier de satin
Pauvre sabot d'Hélène, crotté sur le chemin
Botte de sept lieues propre à leurrer le temps,
Babouche d'Ali Baba sur le tapis volant,
Chariot de cul-de-jatte et ses patins de fonte...
Faut-il que l'escarpin soit aussi pris en conte ?
Soulier à bout ferré maculé par le sang
Les larmes et les dents, la bave du partisan,
Botte de mercenaire, pilon de cuir damné
Dont le talon écrase les doigts des va-nu-pieds.
Cuirs et fers mariant le pire et le malheur...
Faut-il briser l'éperon à la botte du veneur ?
Quant à toi, chère savate, vieille compagne de route,
Échinée et meurtrie par mon pied qui se voûte
Tu traînes ta semelle et tu marques le pas...
Ce serait à mon tour de te porter à bras !
Ne quitte pas mon pied, le chemin est béant...
Faut-il se déchausser pour fouler le néant ?
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