Nouvelles
5 min
Ecole Nationale des Eaux et Forets, Cameroun
Mon séjour en enfer
«Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux».
Je m'appelle Elodie Nanga et je viens d'une famille modeste et traditionnelle. Depuis ma tendre enfance, l'on a cessé de nous répéter qu'une femme c'est celle-là qui est appelée à se marier et à faire des enfants mais surtout qu'une femme doit être soumise à son mari.
C'est donc avec cette pensée que j'ai grandi dans l'attente de l'homme qui deviendrait très bientôt "mon mari".
Très vite, je fus la rencontre d'Eric. Les choses sont allées si vite entre nous que désormais nous ne pouvions plus vivre l'un sans l'autre. Encouragée par mes parents, j'ai alors accepté sa demande en mariage et deux mois plus tard, nous nous sommes dit oui devant Dieu et devant les hommes. Je suis ainsi devenue Madame Mpélé. Comme ce nouveau statut me plaisait !
Je venais de concrétiser mon rêve et celui de mes parents. À seulement vingt-trois ans, je venais d'épouser l'homme dont toutes les filles de mon âge rêvaient. Eric était la définition de la beauté et du charisme. Son teint ébène et ses yeux marrons ne laissait aucune fille indifférente. Je m'estimais chanceuse de l'avoir dans ma vie. En dehors de son aspect physique qui était juste parfait, Eric était mon idéal ; tellement patient et attentionné, il était toujours à l'écoute. Il trouvait chaque jour de nouvelles façons de me surprendre agréablement et moi je ne pouvais que l'aimer plus fort.
Quelques semaines plus tard alors que je m'apprêtais à aller en cours, Eric s'est fermement opposé à cette idée. Il m'a dit qu'une femme devait s'occuper de son foyer et il m'a avoué qu'il aimait l'idée de me savoir à la maison à l'attendre et à lui préparer des délicieux repas en plus disait-il: «À quoi bon continuer tes études maintenant que tu as un mari à tes côtés ? Ce qui est à moi est à toi. Laisse-moi travailler pour nous deux et toi tu n'auras qu'à t'occuper de la maison, de moi et de nos futures enfants». Comme ça sonnait bien dans mes oreilles. Pour moi, j'avais dégoté le gros lot. Si seulement je savais...
Avec le temps j'ai pris mon rôle de femme au foyer très à coeur mais très vite j'ai commencé à me sentir seule dans cette grande maison. Huit mois déjà que Éric et moi étions mariés mais je n'avais toujours pas d'enfants. Alors ce soir-là, j'ai décidé de me faire belle et de me mettre sexy pour mon mari. Je voulais que cette soirée soit inoubliable pour tous les deux. De plus c'était une belle occasion pour nous de faire un bébé puisque j'étais dans ma période d'ovulation. Après avoir tout apprêté, je me suis prise un bon bain aux huiles essentielles. Éric n'avait pas trop la tête au sexe du coup je trouvais nos séances un peu fade par rapport à ce que j'avais l'habitude de lire dans des romans. Je voulais aussi vivre ce que ces femmes vivaient dans les romans mais je n'osais pas le lui demander par crainte de paraître vulgaire.
C'est vêtue d'une lingerie fine et sexy qui ressortait parfaitement les courbes de mon corps que j'accueillis Éric qui ne fit même pas attention à moi. Il entra et plissa des yeux en remarquant tout le décor puis se tourna vers moi le regard interrogateur.
- Il se passe quoi ici ? M'interrogea-t-il.
- Euh... J'ai voulu te faire plaisir ! Lui dis-je.
- T'ai-je dit que j'avais besoin de ça et puis c'est quoi cet accoutrement ? Dit-il en me fixant.
- Je voulais te faire plaisir, désolée ! Dis-je toute honteuse.
J'étais tellement gênée que finalement j'ai décidé de monter me changer. Alors que je m'apprêtais à partir, il m'arrêta, déposa son sac par terre et me coinça au mur dos à lui.
- Puisque tu as l'air d'aimer faire la pute, je vais te donner ce que tu veux ! Fait-il en m'agrippant brutalement.
Avant que je ne comprenne ce qui se passe, je venais de me faire violer par mon propre mari. Je me sentais si mal mais lui s'en foutait. Je me demandais ce que j'avais bien pu faire de mal pour mériter cela. Je ne me rendait pas compte que celà n'était alors que le début de mes souffrances.
Éric avait complètement changé, il passait son temps à me frapper, violer et rabaisser ; il ne me laissait plus l'argent de ration et les jours où il était content, il allait faire le marché lui-même. Le pire c'est que je me sentais coupable de cette situation. Mon mariage était devenu un enfer pour moi. Éric devenait de plus en plus violent et chaque fois que je parlais de vouloir un enfant, ça finissait toujours très mal pour moi.
J'avais maigri et perdu goût à la vie. Je ne sortais plus et je n'osais parler de ma situation à personne par peur du "qu'en dira-t-on" mais surtout j'avais peur de décevoir mes parents. Je me suis laissée engloutir dans cet enfer.
Un matin, je suis sortie tôt pour aller au marché. Éric s'est réveillé de bonne humeur ce jour-là et m'a donnée de quoi faire un grand marché. J'ai été agréablement surprise par son geste.
En rentrant heureuse d'avoir enfin retrouvée mon mari, je suis surprise d'entendre des gémissements provenant de ma chambre.
- Éric doit certainement être en train de suivre un film. Me dis-je intérieurement.
Je vais déposer les courses dans la cuisine puis je monte le retrouver. Plus je me rapproche de la chambre, plus les gémissements se font entendre. Lorsque j'ouvre la chambre, je perds l'équilibre en voyant le spectacle qui s'offre à moi. Éric sur notre lit conjugale avec une autre ? Je ne peux pas le croire.
Lorsqu'il remarque ma présence il ne se gêne même pas et se lève et me regarde comme si de rien était. En colère, je me précipite vers la fille en question pour la rouer de coups mais Éric me retient à temps et me pousse violemment ce qui me fait tomber. Le regard rempli de colère, il s'approche de moi et commence à me donner des coups sur tout le corps alors que je le supplie d'arrêter. Finalement c'est l'autre fille qui vient le calmer en lui demandant d'arrêter.
- La prochaine fois que tu tentes une chose pareille, je te tue ! Dit-il en prenant la fille à son bras pour s'en aller.
Je reste étendue au sol sans vraiment comprendre ce qui m'arrive.
Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Oui c'est sûr, je dois rêver car c'est impossible que je me sois à ce point trompée sur cet homme qui était sensé partagé ma vie pour toujours et à jamais.
Je me lève péniblement avec toute ma douleur et je me dirige vers la penderie pour sortir tout ce que je peux comme vêtement. Aujourd'hui a été la goutte de trop. Pendant plus d'un an, j'ai supporté ses humiliations, ses coups et tout le reste. J'ai abandonné ma vie pour être une femme modèle, j'ai mis mon bonheur de côté pour faire plaisir à un homme qui n'a pas hésité à me battre pour sa maîtresse.
Je finis de ranger mes affaires et sors rapidement stopper un taxi pour me rendre chez mes parents avant qu'il ne revienne.
Lorsque mes parents ont vu dans quel état je me trouvais, Ils étaient tellement en colère et révoltés. Je leur ai raconté tout ce qui m'est arrivée cette dernière année et ils étaient tellement tristes que tout celà ce soit passé juste devant leurs yeux. Ensemble nous sommes allés au commissariat le plus proche proche pour porter plainte.
(...)
Aujourd'hui j'essaye de me reconstruire même si je garde encore un goût amer de cette histoire. Éric a été arrêté et j'espère ne plus jamais le revoir. J'ai repris mes études et je compte entamer une grande carrière d'avocat et cette fois je ne laisserai personne me détourner de ma voie. Cette histoire m'a laissée des séquelles mais elle m'a surtout appris que mon bonheur ne dépend pas d'une personne ou d'un statut mais il ne dépend que de moi. Si on essayait un peu de vivre nos vies comme on l'entend et non comme la société le voudrait, on se rendrait compte de combien la vie est plus belle. J'espère que mon histoire servira de leçons à d'autres.
Je m'appelle Elodie Nanga et je viens d'une famille modeste et traditionnelle. Depuis ma tendre enfance, l'on a cessé de nous répéter qu'une femme c'est celle-là qui est appelée à se marier et à faire des enfants mais surtout qu'une femme doit être soumise à son mari.
C'est donc avec cette pensée que j'ai grandi dans l'attente de l'homme qui deviendrait très bientôt "mon mari".
Très vite, je fus la rencontre d'Eric. Les choses sont allées si vite entre nous que désormais nous ne pouvions plus vivre l'un sans l'autre. Encouragée par mes parents, j'ai alors accepté sa demande en mariage et deux mois plus tard, nous nous sommes dit oui devant Dieu et devant les hommes. Je suis ainsi devenue Madame Mpélé. Comme ce nouveau statut me plaisait !
Je venais de concrétiser mon rêve et celui de mes parents. À seulement vingt-trois ans, je venais d'épouser l'homme dont toutes les filles de mon âge rêvaient. Eric était la définition de la beauté et du charisme. Son teint ébène et ses yeux marrons ne laissait aucune fille indifférente. Je m'estimais chanceuse de l'avoir dans ma vie. En dehors de son aspect physique qui était juste parfait, Eric était mon idéal ; tellement patient et attentionné, il était toujours à l'écoute. Il trouvait chaque jour de nouvelles façons de me surprendre agréablement et moi je ne pouvais que l'aimer plus fort.
Quelques semaines plus tard alors que je m'apprêtais à aller en cours, Eric s'est fermement opposé à cette idée. Il m'a dit qu'une femme devait s'occuper de son foyer et il m'a avoué qu'il aimait l'idée de me savoir à la maison à l'attendre et à lui préparer des délicieux repas en plus disait-il: «À quoi bon continuer tes études maintenant que tu as un mari à tes côtés ? Ce qui est à moi est à toi. Laisse-moi travailler pour nous deux et toi tu n'auras qu'à t'occuper de la maison, de moi et de nos futures enfants». Comme ça sonnait bien dans mes oreilles. Pour moi, j'avais dégoté le gros lot. Si seulement je savais...
Avec le temps j'ai pris mon rôle de femme au foyer très à coeur mais très vite j'ai commencé à me sentir seule dans cette grande maison. Huit mois déjà que Éric et moi étions mariés mais je n'avais toujours pas d'enfants. Alors ce soir-là, j'ai décidé de me faire belle et de me mettre sexy pour mon mari. Je voulais que cette soirée soit inoubliable pour tous les deux. De plus c'était une belle occasion pour nous de faire un bébé puisque j'étais dans ma période d'ovulation. Après avoir tout apprêté, je me suis prise un bon bain aux huiles essentielles. Éric n'avait pas trop la tête au sexe du coup je trouvais nos séances un peu fade par rapport à ce que j'avais l'habitude de lire dans des romans. Je voulais aussi vivre ce que ces femmes vivaient dans les romans mais je n'osais pas le lui demander par crainte de paraître vulgaire.
C'est vêtue d'une lingerie fine et sexy qui ressortait parfaitement les courbes de mon corps que j'accueillis Éric qui ne fit même pas attention à moi. Il entra et plissa des yeux en remarquant tout le décor puis se tourna vers moi le regard interrogateur.
- Il se passe quoi ici ? M'interrogea-t-il.
- Euh... J'ai voulu te faire plaisir ! Lui dis-je.
- T'ai-je dit que j'avais besoin de ça et puis c'est quoi cet accoutrement ? Dit-il en me fixant.
- Je voulais te faire plaisir, désolée ! Dis-je toute honteuse.
J'étais tellement gênée que finalement j'ai décidé de monter me changer. Alors que je m'apprêtais à partir, il m'arrêta, déposa son sac par terre et me coinça au mur dos à lui.
- Puisque tu as l'air d'aimer faire la pute, je vais te donner ce que tu veux ! Fait-il en m'agrippant brutalement.
Avant que je ne comprenne ce qui se passe, je venais de me faire violer par mon propre mari. Je me sentais si mal mais lui s'en foutait. Je me demandais ce que j'avais bien pu faire de mal pour mériter cela. Je ne me rendait pas compte que celà n'était alors que le début de mes souffrances.
Éric avait complètement changé, il passait son temps à me frapper, violer et rabaisser ; il ne me laissait plus l'argent de ration et les jours où il était content, il allait faire le marché lui-même. Le pire c'est que je me sentais coupable de cette situation. Mon mariage était devenu un enfer pour moi. Éric devenait de plus en plus violent et chaque fois que je parlais de vouloir un enfant, ça finissait toujours très mal pour moi.
J'avais maigri et perdu goût à la vie. Je ne sortais plus et je n'osais parler de ma situation à personne par peur du "qu'en dira-t-on" mais surtout j'avais peur de décevoir mes parents. Je me suis laissée engloutir dans cet enfer.
Un matin, je suis sortie tôt pour aller au marché. Éric s'est réveillé de bonne humeur ce jour-là et m'a donnée de quoi faire un grand marché. J'ai été agréablement surprise par son geste.
En rentrant heureuse d'avoir enfin retrouvée mon mari, je suis surprise d'entendre des gémissements provenant de ma chambre.
- Éric doit certainement être en train de suivre un film. Me dis-je intérieurement.
Je vais déposer les courses dans la cuisine puis je monte le retrouver. Plus je me rapproche de la chambre, plus les gémissements se font entendre. Lorsque j'ouvre la chambre, je perds l'équilibre en voyant le spectacle qui s'offre à moi. Éric sur notre lit conjugale avec une autre ? Je ne peux pas le croire.
Lorsqu'il remarque ma présence il ne se gêne même pas et se lève et me regarde comme si de rien était. En colère, je me précipite vers la fille en question pour la rouer de coups mais Éric me retient à temps et me pousse violemment ce qui me fait tomber. Le regard rempli de colère, il s'approche de moi et commence à me donner des coups sur tout le corps alors que je le supplie d'arrêter. Finalement c'est l'autre fille qui vient le calmer en lui demandant d'arrêter.
- La prochaine fois que tu tentes une chose pareille, je te tue ! Dit-il en prenant la fille à son bras pour s'en aller.
Je reste étendue au sol sans vraiment comprendre ce qui m'arrive.
Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Oui c'est sûr, je dois rêver car c'est impossible que je me sois à ce point trompée sur cet homme qui était sensé partagé ma vie pour toujours et à jamais.
Je me lève péniblement avec toute ma douleur et je me dirige vers la penderie pour sortir tout ce que je peux comme vêtement. Aujourd'hui a été la goutte de trop. Pendant plus d'un an, j'ai supporté ses humiliations, ses coups et tout le reste. J'ai abandonné ma vie pour être une femme modèle, j'ai mis mon bonheur de côté pour faire plaisir à un homme qui n'a pas hésité à me battre pour sa maîtresse.
Je finis de ranger mes affaires et sors rapidement stopper un taxi pour me rendre chez mes parents avant qu'il ne revienne.
Lorsque mes parents ont vu dans quel état je me trouvais, Ils étaient tellement en colère et révoltés. Je leur ai raconté tout ce qui m'est arrivée cette dernière année et ils étaient tellement tristes que tout celà ce soit passé juste devant leurs yeux. Ensemble nous sommes allés au commissariat le plus proche proche pour porter plainte.
(...)
Aujourd'hui j'essaye de me reconstruire même si je garde encore un goût amer de cette histoire. Éric a été arrêté et j'espère ne plus jamais le revoir. J'ai repris mes études et je compte entamer une grande carrière d'avocat et cette fois je ne laisserai personne me détourner de ma voie. Cette histoire m'a laissée des séquelles mais elle m'a surtout appris que mon bonheur ne dépend pas d'une personne ou d'un statut mais il ne dépend que de moi. Si on essayait un peu de vivre nos vies comme on l'entend et non comme la société le voudrait, on se rendrait compte de combien la vie est plus belle. J'espère que mon histoire servira de leçons à d'autres.