Mon enfance

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut-être les deux. Que m’arrive-t-il ? Est-ce un rêve ? Chaque jour qui passe je crois que je sortirai de cet enfer que je vis, j’ai espoir de finir par me réveiller de ce cauchemar qu’est ma vie. Je n’ai jamais pu oublier cette grande peine qui s’est chargée de bien fissurer mon cœur en tout petit morceaux. Comment laisser tout ça derrière nous ?comment faire pour vivre quand notre vie nous a quittés depuis bien longtemps ? Comment espérer quand on n’a pas de soutien, ni d’appui, encore moins une famille ? Je ne m’en suis jamais rétabli de cette douleur qui me ronge de l’intérieur, cette douleur qui est mon quotidien... Voir le train écraser la seule famille que j’ai , mes parents ,alors qu’ils traversèrent les rails pour acheter des provisions de l’autre côté, un train inattendu les a écrasé, les cerveaux d’un côté... , les corps de l’autre...,le sang partout... ,stupéfait, je ne savais quoi dire... ,quoi faire... Pendant un moment j’ai cru que tout était fini pour moi, il me semblait ne plus respirer. A 5ans de ma vie je me trouvai là, soudainement sans famille, je me suis mis à pleurer sans moyen de consolation. Dès lors je n’ai plus ressenti aucune joie de vivre, aucune chaleur parentale. Cet âge a marqué ma vie par le début de la misère, la mendicité.
Les dernières images de mes parents allongés au sol n’ont cessé de me hanter chaque fois que je dormisse, j’étais perdu, sans abri, sans rien, j’ai commencé le survis des enfants de la rue à mon si jeune âge. Faire la vaisselle des inconnus pour trouver de quoi manger, au début au lieu d’avoir quoi manger après la vaisselle, j’étais battu car je laissais très souvent tomber leurs plats cassables non expressément. J’ai commencé à vendre les denrées de certains commerçants au marché,...,être très souvent accusé de vol et poursuivi pour être bastonné ont désormais été mon quotidien, Chaque matin je me réveillais avec l’espoir de trouver une personne qui pourrait m’aider, me comprendre, être mon manteau pour me couvrir, mais hélas ! Rien, toujours rien. J’étais condamné à rester dans cette obscurité qui m’avait emprisonné. Je cherchai un soutien, un réconfort, jusqu’à rencontrer un groupe d’enfants abandonnés à eux-mêmes dont je fis ma nouvelle famille. Nous nous débrouillâmes à faire des petites commissions, aider les gens dans leurs travaux pour trouver de quoi se nourrir, de quoi se vêtir. Les nuits nous dormions dans les terrasses des bars, le matin c’était un nouveau challenge à relever pour avoir ne serait-ce que la ration journalière. Les jours s’écroulèrent, le survis devenait de plus en plus difficile, plus de job facile à trouver, encore moins pour nous tous .Mes frères ont choisi de commencer à voler et malheureusement ils ont été abattus lors d’un de leur larsin.J’étais encore plus désespéré d’être à nouveau seul. J’avais tout de même trouvé du réconfort auprès d’eux, comme une sorte d’appui car nos situations étaient similaires. Ma vie n’a donc été qu’obscurité. Le temps passait, je grandissais dans la même situation. J’ai commencé à me demander si je vivrai pour toujours ainsi, si jamais je n’irai plus à l’école, si je finirai brigand et fusillé comme mes amis..., cette galère était loin d’être terminée. Les mêmes cauchemars chaque jour, pourtant j’ai longtemps attendu voir enfin la lumière mais rien .J’ai compris que certainement ma vie sans mes parents resterait la même, partis, ils ne reviendront plus. Je devais m’y faire de mon sort même comme je n’arrêtais pas de me demander pourquoi je doive subir toute cette amertume, pourquoi je ne pouvais pas sourire comme les enfants de mon âge, pourquoi je n’ai pas à manger comme eux, pourquoi faut-il manger les restes des autres les jours qu’on n’a pas eu de job, pourquoi tant de souffrance... Plus aucun espoir d’une vie meilleure un jour. Je décidai mourir pour mettre fin à cet enfer, ce désarroi qu’était ma vie, je ne cherchai plus à manger quoi que ce fût pendant des jours. Je préférai mourir de faim car selon moi, mes parents m’avaient quitté alors qu’ils allaient chercher de quoi manger, moi je choisi mourir pour n’avoir rien à manger. Des jours sans manger déjà, je marchai tout de même à la recherche d’un endroit pour m’en installer et partir tranquillement. Arrivé devant une église je m’évanouis, n’ayant plus de force pour continuer la marche. A mon réveil j’étais couché sur un lit d’hôpital. Je demandai où est-ce que je me trouvais. Une infirmière me répondit ; dans un hôpital. Cherchant de toutes mes forces à partir tout en pleurant le manque d’argent pour payer leurs soins. Les suppliant, l’infirmière et le médecin qu’ils devaient me laisser partir car je n’avais rien à leur donner. Mais ils m’empêchèrent de le faire jusqu’à l’arrivée de la sœur Hope qui me regarda attentivement pendant un moment et demanda qu’on me donne à manger, je refusai. Elle me disa gentiment que je mérite de vivre, car ,si le seigneur Dieu ne m’a pas laisser mourir et qu’il lui a utilisé pour me secourir, c’est tout simplement dû au fait qu’il a des grands projets pour moi.cétait la première fois depuis des années qu’on me parlait si tendrement et de ce seigneur qui pouvait tout faire pour moi dont j’ignorais totalement l’existence .Je me sentis si soulagé,si serein.. On me soigna et la sœur m’amena dans un centre d’adoption des enfants de 5 à 13ans, j’avais 11ans en ce temps-là. J’ai commencé à chercher Dieu, à suivre ses enseignements lorsque nous allâmes à la messe. Lors des moments de loisirs à l’orphelinat, je passai mon temps libre à lire la Bible que m’avait offerte la sœur Hope. Plus je cherchai à connaitre Dieu, je me rendis compte qu’il comblait petit à petit le vide laissé par mes parents, il me faisait espérer à nouveau.Je commençai à ressentir une petite flamme de gaieté au fond de moi jusqu’à ce qu’un jour, un couple se rendit a l’orphelinat et me choisit comme enfant à adopter. J’avais déjà 12 ans, j’étais si joyeux, si reconnaissant, si comblé... Nous allâmes et je vivais heureux, vraiment très heureux avec eux.
Aujourd’hui à 35ans, je suis resté un fidèle serviteur de Dieu, je lui ai donné ma vie et c’était la meilleure chose que j’ai pu faire dans ma vie. Merci seigneur !