Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut-être les deux. Je vis à l’autre bout du monde. J’ai quitté l’école depuis les premiers mois de ma scolarisation. Les diplômes ne m’intéressent nullement. Ce n’est qu’une perte de temps. Ce ne sont que de simples papiers où loge un gros mensonge appelé « savoir ». Je considère qu’aucun homme ne possède le savoir.
Mes parents n’avaient pas besoin de me rouer des coups de bâton pour me retenir sur les bancs de l’école. Cet endroit n’est pas fait pour moi. Aucun métier ne m’a intéressé. La mort n'est jamais lointain. Pourquoi alors toutes ces peines et tous ces grands rêves ?
Je reste enfermé presque toute la journée. Je ne fréquente personne et personne ne me fréquente. Les réalités du vingtième siècle me sont toutes étrangères. Je ne connais pas Internet ; je ne sais pas utiliser le téléphone ; je n’ai jamais fait l’amour et je n’envisage jamais le faire un jour. Pourquoi aimer ? J’ai peur de la compagnie. J’évite de me faire découvrir par l’autre. Je redoute ses remarques, ses rires, ses moqueries, ses correction, ses méchancetés... Le masque derrière lequel je me cache a fini par installer une sorte de barrière entre les autres et moi. Je m’en réjouis vivement. Je me sens en paix et en sécurité comme ça.
Ma vie se résume à la bouffe, à la défécation et au sommeil. C’est le vrai sens de la vie.
Hier, ma mère m’a envoyé chez une vieille voisine et je suis vite retourné à la maison pour éviter de de m’égarer en route. Elle m’a, comme toutes les autres fois, crié dessus. Elle dit que je vis sans exister. A-t-elle raison? Elle sait bien que je ne connais pas le chemin qui mène chez la voisine. D’ailleurs, je n’ai pas besoin de le connaître. Elle a juste voulu du bruit. Je m’en moque. En réalité, ma mère est folle. Elle a commis la plus grosse erreur en me mettant au monde. Je n’avais vraiment pas besoin de naître. Elle avait cru qu’elle y gagnerait quelque chose. Mais, c’est peine perdue. Elle en a peut-être eu honte. C’est son affaire à elle.
Les soucis rendent l’esprit vieux et les activités tuent le corps. L’oisiveté prolonge la longévité. Le confinement de l’esprit et du corps est source de paix et de liberté. Le monde pullule d’esclaves en éternelle possession. Les gens se menottent eux-mêmes. Je refuse de porter le poids des conventions sociales. C’est de l’illusion. Ça n’apporte rien de bon. Le destin partagé n’existe nulle part. Les interactions ne servent qu’à nous familiariser d’abord les uns avec les autres pour ensuite nous installer dans des dissensions et des querelles interminables. Je condamne les unions conjugales et les soi-disant amitiés. C’est un leurre. Chacun essaye de tromper son partenaire. C'est la bataille des intérêts cachés et tout finira un jour par se révéler. Je me tiens à l’écart. Je n’en serai ni juge ni témoin. Ma paix, je ne la retrouve que lorsque je m’éloigne de l’autre. Je contourne les pièges et les mensonges.
Je suis souvent pris d’envie d’éclater de rire chaque fois que je vois des gens se perdre dans des spéculations laborieuses et improductives. Je ne crois pas en eux. Ce sont des farceurs. Ils pilent de l’eau dans de faux mortiers. Ils ne maîtrisent et ne sont maîtres de rien. Ils aiment seulement faire dans la vantardise et la pédanterie. Je me méfie d’eux. Ils sont, d’ailleurs, les plus grands bandits et criminels qui détruisent le monde. Qui fabriquent les armes ? Qui créent les bombes ? C’est ça le savoir ?
Que les gens arrêtent de s’intéresser à moi! Personne ne m’intéresse. Laissez-moi vivre dans mon coin. C’est l’endroit qui donne sens à mon existence.
Mes parents n’avaient pas besoin de me rouer des coups de bâton pour me retenir sur les bancs de l’école. Cet endroit n’est pas fait pour moi. Aucun métier ne m’a intéressé. La mort n'est jamais lointain. Pourquoi alors toutes ces peines et tous ces grands rêves ?
Je reste enfermé presque toute la journée. Je ne fréquente personne et personne ne me fréquente. Les réalités du vingtième siècle me sont toutes étrangères. Je ne connais pas Internet ; je ne sais pas utiliser le téléphone ; je n’ai jamais fait l’amour et je n’envisage jamais le faire un jour. Pourquoi aimer ? J’ai peur de la compagnie. J’évite de me faire découvrir par l’autre. Je redoute ses remarques, ses rires, ses moqueries, ses correction, ses méchancetés... Le masque derrière lequel je me cache a fini par installer une sorte de barrière entre les autres et moi. Je m’en réjouis vivement. Je me sens en paix et en sécurité comme ça.
Ma vie se résume à la bouffe, à la défécation et au sommeil. C’est le vrai sens de la vie.
Hier, ma mère m’a envoyé chez une vieille voisine et je suis vite retourné à la maison pour éviter de de m’égarer en route. Elle m’a, comme toutes les autres fois, crié dessus. Elle dit que je vis sans exister. A-t-elle raison? Elle sait bien que je ne connais pas le chemin qui mène chez la voisine. D’ailleurs, je n’ai pas besoin de le connaître. Elle a juste voulu du bruit. Je m’en moque. En réalité, ma mère est folle. Elle a commis la plus grosse erreur en me mettant au monde. Je n’avais vraiment pas besoin de naître. Elle avait cru qu’elle y gagnerait quelque chose. Mais, c’est peine perdue. Elle en a peut-être eu honte. C’est son affaire à elle.
Les soucis rendent l’esprit vieux et les activités tuent le corps. L’oisiveté prolonge la longévité. Le confinement de l’esprit et du corps est source de paix et de liberté. Le monde pullule d’esclaves en éternelle possession. Les gens se menottent eux-mêmes. Je refuse de porter le poids des conventions sociales. C’est de l’illusion. Ça n’apporte rien de bon. Le destin partagé n’existe nulle part. Les interactions ne servent qu’à nous familiariser d’abord les uns avec les autres pour ensuite nous installer dans des dissensions et des querelles interminables. Je condamne les unions conjugales et les soi-disant amitiés. C’est un leurre. Chacun essaye de tromper son partenaire. C'est la bataille des intérêts cachés et tout finira un jour par se révéler. Je me tiens à l’écart. Je n’en serai ni juge ni témoin. Ma paix, je ne la retrouve que lorsque je m’éloigne de l’autre. Je contourne les pièges et les mensonges.
Je suis souvent pris d’envie d’éclater de rire chaque fois que je vois des gens se perdre dans des spéculations laborieuses et improductives. Je ne crois pas en eux. Ce sont des farceurs. Ils pilent de l’eau dans de faux mortiers. Ils ne maîtrisent et ne sont maîtres de rien. Ils aiment seulement faire dans la vantardise et la pédanterie. Je me méfie d’eux. Ils sont, d’ailleurs, les plus grands bandits et criminels qui détruisent le monde. Qui fabriquent les armes ? Qui créent les bombes ? C’est ça le savoir ?
Que les gens arrêtent de s’intéresser à moi! Personne ne m’intéresse. Laissez-moi vivre dans mon coin. C’est l’endroit qui donne sens à mon existence.