Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. J’entendais des voix ricanées autour de moi mais je ne voyais rien. Suis-je dans le noir ? Me répétais-je cela en rengaine. Puis je n’entendais plus rien, c’était la fin, je n’existais peut être plus... ! Je me réveillai ensuite dans une enceinte toute blanche, à mon chevet se trouvait un vieil homme, assez vieux je dirais dans la soixantaine. « Bonjour Jeune fille ! » Enfin il l’ouvre ! Attendez, pourquoi suis-je ici dans cette chambre avec ce vieil homme ? Ne me dites surtout pas que la fameuse utopie de ma grand-mère se réalise ?! Non, je suis jeune. Je ne peux pas me marier en tout cas pas à cet homme ! « Aaaaah ! Putain ! Qu’est-ce que c’est que ce truc ? » Je venais de me faire mal avec le tube cathéter accroché à ma main. « Oh ! Faites attention jeune fille. Et surtout calmez-vous ». Je me rendis finalement compte que j’étais dans un hôpital (triste étais-je), mais que fais-je à l’hôpital ? « Qu’est-ce que je fais ici ? » Demandais-je plus calmement. Il me regarda avec un de ces regards, triste, neutre, je n’ai pu le décrire. « Calmez-vous jeune fille, je... ». Sans toutefois le laisser finir, je me suis empressée d’opiner... « Vous voyez très bien que je suis très calme ! D’ailleurs pourquoi ne cessez-vous pas de répéter la même phrase ? Calmez-vous, calmez-vous, faites chier ! ». Il me regarda dans les yeux un petit moment, puis appela une infirmière, il est carrément paranoïaque ce vieux, à croire que j’avais besoin de plus de personne. « Nous avons pu contacter votre grand-mère, elle sera là d’un moment à l’autre. En attendant l’infirmière va vous donner ce médicament (me le montrant), il vous permettra de vous reposer ». « Quoi ? Je n’ai pas besoin de me reposer voyons ! J’ai juste envie de bouger de ce lieu » L’avais-je dit hargneuse. « JE VEUX SORTIR D’ICI ! ! » Criais-je agacé, au même moment arriva l’infirmière, il l’aida à m’administrer ce foutu médicament parce que oui je gigotais, je ne supportais pas ce lieu...qu’est ce qui se passe ? Je devenais faible, mes yeux, oh non reste éveillé Lucia, à l’aide ! Puis je ne vis rien, j’étais dans le noir, j’avais les yeux fermés. «...elle devrait prendre celui-ci le matin et ceux-ci avant de... » Se retournant vers moi, Ah vous êtes réveillé ? Je venais de racler ma gorge pour signaler ma présence. A l’entente, ma grand-mère me sauta dessus, elle pleurait littéralement. Qu’est ce qui se passe ? J’allais si mal que ça ? « Mah ne pleure pas. Je vais bien ». Essayais-je de la consoler. « Ils ont détruit ma petite fille sniff... ». Alors là, elle ne va pas recommencer ! Qui ? Ils ? Encore mes oncles du village je parie. Ah là là ce n’est pas possible, elle est toujours en train de les accuser quand je vais un tout petit peu mal. « Allons grand-mère, ne commence pas s’il te plait. J’ai juste eu un petit malaise, n’est-ce pas Docteur ? ». Il me regarda étonné comme si je voulais cacher quelque chose, je fus de même surprise de sa réaction. « Vous ne vous rappelez de rien mademoiselle Lucia ? » Étaient les seuls mots sortis de sa bouche. Je compris donc que quelque chose n’allait pas ! « De quoi devrais-je me rapp... ». A ce moment-là tout me revenait, pourquoi je me retrouvais ici, pourquoi ma grand-mère dédaignait, pourquoi j’avais...des douleurs ? Je venais de ressentir des douleurs au bas ventre, bon Dieu j’ai été violé ! violé ! Ce choc m’avait hébété, j’étais écœuré. Pourquoi moi ? Ah à qui aimerais-je que cela n’arrive ? C’est immonde, aucune fille dans ce monde minable ne méritait cela. Ma dignité n’existait plus. Mes larmes se mirent à couler et ne voulaient plus s’arrêter. Ma grand-mère et le vieil homme essayaient tant bien que mal de me consoler, j’avais juste une envie, suivre mes parents dans l’au-delà, peut-être s’ils avaient été là, je ne me serais pas faites violé ! Pauvre Mah, ne cessait-elle de dire : J’ai failli à ma mission, en même temps a son âge, qu’aurait-elle bien pu faire de plus que ce qu’elle n’avait pas déjà eu à faire ? Je me levais d’un coup, commença à retirer toutes ses bêtises de cathéter et sorti l’attendre dans les couloirs de l’hôpital. Je déteste les hôpitaux ! Quelques minutes plus tard je vis Mah arriver. Elle s’arrêta à mon niveau et se mit à me fixer longuement.
« LOULOU CAVA ? » C’était ma grand-mère, je venais d’ouvrir les yeux, où étaient-ils passés ? Je ne vis plus personne, c’était un cauchemar ! Je rêvais de ses deux bourreaux tentant encore de me violer. Je me réfugiais dans les bras de Mah qui flippait autant que moi, je tremblais comme une feuille au contact d’un petit vent. Elle soupira puis le calme s’installa, je commençais à m’ennuyer, j’avais plutôt envie de rattraper Monsieur sommeil. « Sniff ! » fit-elle, « je suis vraiment désolée mon enfant ». J’essayais par tous les moyens d’être forte mais cette histoire me tourmentait et voir Mah dans ces conditions compliquait encore plus les choses. Combien de temps encore pour que tout ceci prenne fin ? Combien ?! J’étais déjà à bout de souffle, ras-le-bol de vivre en étant conditionnée par cette histoire. Ah ! Pourquoi il a fallu que cela m’arrive ? Je repris Mah dans mes bras essayant de la consoler. Ma grand-mère était, elle aussi dans la soixantaine. Après la mort de mes parents, elle est devenue ma tutrice légale, je n’avais que treize ans à cette époque, aujourd’hui j’en suis à dix-huit ce qui faisait que depuis bientôt cinq ans elle était devenue mon unique repère, mon père, ma mère, ma famille. « Allez, tu devrais aller prendre une douche. Tu pues ! » ; « Arg. Mah ! » Criais-je en rigolant. Depuis cette fameuse tragédie, je n’avais pas rigolé une seule fois. Elle arrive toujours à me rendre heureuse cette vieille. A ma sortie de la douche, tout était prêt, mes médocs, mon petit-déjeuner et un petit mot, je t’aime ! Je t’aime aussi dis-je avec un sourire aux lèvres, ah comme je l’adore cette femme. Mais non, je n’avais aucune envie de manger ni de prendre ses médicaments ! J’en voulais au monde de m’avoir arraché mes parents, ma raison de vivre, ma fierté ! Comment pouvons-nous être si cruels ! Pourtant il y’a des prostituées un peu de partout dans la ville et pas chères, pourquoi nous ? Pourquoi violé ? Pourquoi tant de brutalité ? Pourquoi l’humain est si mauvais ? Quand je pense que je n’avais pas demandé à venir au monde ! Pourquoi traiter la femme ainsi ? Pourquoi traiter celle qui nous a donné vie de la sorte ? Celle qui nous aurait permis de voir ce monde si merveilleux, Merveilleux ai-je dit ? Non ! Minable, mouise parce que vous l’avez rendu ainsi ! Quand je pense que là quelque part vit une famille attristée par la disparition de leur petite fille parce que ces bourreaux ont abusé d’elle et l’ont assassiné, triste n’est-ce pas ? Dans quel monde vivons-nous ? Où l’humain est devenu pire que l’animal ? Où les sentiments n’existent plus ? Dans quel MONDE ! Et quand je pense finalement que quelque part se trouve un homme libre ayant été la cause du malheur de tant de famille ? Où est la justice ? Où ? Jusqu’à quand tout ceci prendra fin ? Jusqu’à quand l’humain se remettra en cause et arrêterait ce carnage !? Jusqu’à quand...
« LOULOU CAVA ? » C’était ma grand-mère, je venais d’ouvrir les yeux, où étaient-ils passés ? Je ne vis plus personne, c’était un cauchemar ! Je rêvais de ses deux bourreaux tentant encore de me violer. Je me réfugiais dans les bras de Mah qui flippait autant que moi, je tremblais comme une feuille au contact d’un petit vent. Elle soupira puis le calme s’installa, je commençais à m’ennuyer, j’avais plutôt envie de rattraper Monsieur sommeil. « Sniff ! » fit-elle, « je suis vraiment désolée mon enfant ». J’essayais par tous les moyens d’être forte mais cette histoire me tourmentait et voir Mah dans ces conditions compliquait encore plus les choses. Combien de temps encore pour que tout ceci prenne fin ? Combien ?! J’étais déjà à bout de souffle, ras-le-bol de vivre en étant conditionnée par cette histoire. Ah ! Pourquoi il a fallu que cela m’arrive ? Je repris Mah dans mes bras essayant de la consoler. Ma grand-mère était, elle aussi dans la soixantaine. Après la mort de mes parents, elle est devenue ma tutrice légale, je n’avais que treize ans à cette époque, aujourd’hui j’en suis à dix-huit ce qui faisait que depuis bientôt cinq ans elle était devenue mon unique repère, mon père, ma mère, ma famille. « Allez, tu devrais aller prendre une douche. Tu pues ! » ; « Arg. Mah ! » Criais-je en rigolant. Depuis cette fameuse tragédie, je n’avais pas rigolé une seule fois. Elle arrive toujours à me rendre heureuse cette vieille. A ma sortie de la douche, tout était prêt, mes médocs, mon petit-déjeuner et un petit mot, je t’aime ! Je t’aime aussi dis-je avec un sourire aux lèvres, ah comme je l’adore cette femme. Mais non, je n’avais aucune envie de manger ni de prendre ses médicaments ! J’en voulais au monde de m’avoir arraché mes parents, ma raison de vivre, ma fierté ! Comment pouvons-nous être si cruels ! Pourtant il y’a des prostituées un peu de partout dans la ville et pas chères, pourquoi nous ? Pourquoi violé ? Pourquoi tant de brutalité ? Pourquoi l’humain est si mauvais ? Quand je pense que je n’avais pas demandé à venir au monde ! Pourquoi traiter la femme ainsi ? Pourquoi traiter celle qui nous a donné vie de la sorte ? Celle qui nous aurait permis de voir ce monde si merveilleux, Merveilleux ai-je dit ? Non ! Minable, mouise parce que vous l’avez rendu ainsi ! Quand je pense que là quelque part vit une famille attristée par la disparition de leur petite fille parce que ces bourreaux ont abusé d’elle et l’ont assassiné, triste n’est-ce pas ? Dans quel monde vivons-nous ? Où l’humain est devenu pire que l’animal ? Où les sentiments n’existent plus ? Dans quel MONDE ! Et quand je pense finalement que quelque part se trouve un homme libre ayant été la cause du malheur de tant de famille ? Où est la justice ? Où ? Jusqu’à quand tout ceci prendra fin ? Jusqu’à quand l’humain se remettra en cause et arrêterait ce carnage !? Jusqu’à quand...