"Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître" Ces mots-là sortirent de ma bouche en le regardant droit dans les yeux, je ne pouvais même plus retenir mes larmes qui déferlaient sur mes joues. Enfin, voilà le jour où j'ai pu me libérer de ces menottes invisibles qui m'ont tellement fait mal aux mains, ce collier en fer qui m'a guidée pendant toute ma vie, j'ai finalement pu le briser, je n'avais aucune cicatrice sur mon cou, mais j'en ai une qui est gravée à jamais dans mon âme.
Pendant toutes ces années, je pensais qu'il était le seul à m'aimer, à pouvoir prendre soin de moi, à savoir ce dont j'avais besoin. Malheureusement je me suis rendu compte que non, parfois les personnes en qui nous avons le plus confiance, sont les premières à nous trahir sans même qu'on ne s'en rende compte.
J'ai redressé la tête, séché toutes mes larmes, et avec toute la haine enfuie au plus profond de mon cœur brisé, j'ai hurlé : "après tout ce que j'ai fait pour toi, tu étais la seule personne qui savait touts: mes secrets, mes points faibles et mes capacités. Mais qu'as tu fais ?! Tu ne m'as jamais fait confiance, tu m'as toujours sous-estimée. Quand je revenais à la maison pleine de joie, j'ignorais par quel miracle tu réussissais à chaque fois à me rendre triste; le soir quand je me mettais dans mon lit je repensais à ce que tu me disais, ces blessures infligées par tes mots. Quand je me sentais fière de moi, après avoir réussi quelque chose même la plus insignifiante, tu me rappelais tout ce que j'ai perdu et ta voix moqueuse me rappelait que je ne valais rien. Même si je me sentais bien dans ma peau et que je me trouvais belle, tu me regardais toujours avec un visage dégouté pour me montrer mes kilos en trop ou en moins. Ah ! quand j'y repense, tu m'as toujours interdit de m'approcher d'autrui, te moquant de mes tenues, me défendant de rire, manger ou même pleurer.
Pourtant tu m'avais promis, tu es le seul à connaitre mon histoire, ma solitude, tu savais que j'étais un être mal aimé, détruit... J'étais idiote de penser que tu étais différent d'eux, je les ai tous laissé partir pour m'occuper de toi car tu étais mon univers, mon être était destiné à t'appartenir, tu m'as promis de tous les remplacer, tu as juré de m'aimer... C'est pour cela que je t'ai nommé maître de ma vie, mais pourquoi dois-je continuer à le faire ? "
Pas aucune réaction, il savait déjà tout. Je voulais vraiment qu'il me crie dessus, qu'il se fâche, qu'il me frappe ou qu'il me tourne simplement le dos et qu'il s'en aille. Il me regardait droit dans les yeux tout comme je le faisais, et me répondit avec son air nonchalant de tous les jours :" Tu m'accuses ? tu sais ça ne m'étonne pas, tu n'es pas la première personne à être injuste avec moi. Tu ne veux pas m'appeler maître ? Je ne t'ai jamais demandé de le faire, je ne t'ai jamais demandé de m'aimer, tu sais même que j'ai essayé à plusieurs reprises de quitter ce monde, pourtant tu me suppliais à chaque fois de rester et d'essayer à nouveau. Tu veux t'en prendre à moi ? Je te comprends je suis la seule personne avec qui tu peux être si méchante, égoïste et cupide, tu n'as jamais pu détester les autres. Mais est-ce que tu crois que j'ai moi-même choisi d'être aussi stricte et sévère avec toi ? Ce sont eux qui m'ont appris à être ce que je suis ! J'étais jeune, innocent, je t'aimais beaucoup et j'aimais ta créativité mais ils m'ont privé de tout cela. Tu m'en veux de vouloir te protéger ? Crois-moi mes petites piques sont bien moins pires que les coups que la vie t'infligera. Si je te déçois en te demandant de ne pas trop rêver, c'est parce que j'étais beaucoup plus déçu en échouant, si je te demande de porter une large veste pour te cacher le corps c'est parce qu'ils se sont moqués de moi et m'ont mis les larmes aux yeux. Je l'avoue, je suis parfois beaucoup trop sévère, mais je compte rester ton seul maître, car si jamais tu me remplaces par un autre, tu ne seras non seulement cognée, mais tu seras piétinée par ce monde injuste".
Vous voulez savoir qui c'était ? Eh bien je me regardais dans le miroir, étant assise sur mon lit, ce "Il" n'est que mon reflet. Pendant un moment, j'ai arrêté de me parler et je me suis mise à me contempler dans le miroir, j'ignorais si je devais me haïr ou m'aimer. A quel point j'étais moche avec ces yeux tout rouges et ces cheveux décoiffés, mes rides étaient complètement creusées sur mon front et je ne pouvais même plus me forcer à sourire, maintenant quand j'y pense est-ce que c'est moi qui suis moche ou c'est lui? Pourquoi est-ce que c'est moi qui lui en veut et non pas lui ? En y pensant je me suis mise à pleurer encore plus et j'ignore aussi si c'est de la haine ou du regret. Dois-je lui en vouloir de m'avoir ruiné la vie ou m'excuser car ce n'est pas de sa faute ? J'en ai marre de cette maladie qui me bouffe de l'intérieur, qui m'empêche de vivre, je suis donc maudite à errer sur terre avec ce fardeau qui m'empêche, m'empêche... Est-ce mon choix qui prime ou le sien? Ou est-ce que le choix lui revient car il est moi ?
Toutes ces questions me tapaient sur les nerfs, je n'en pouvais plus. J'ai senti mon sang bouillir dans mes veines, j'étais folle de rage et sans même y penser j'ai fortement serré mes poings et BAM. Ce n'est qu'à cet instant que j'ai remarqué ce qui s'était passé : mon miroir était brisé et il y avait du verre cassé et du sang partout... je voulais me débarrasser de lui, mais j'ai ensuite remarqué que non, il était toujours là et c'est moi qui avais mal maintenant. Je voulais le tuer et voir son sang couler pour m'assurer de cela, mais non ce n'était que le mien à chaque fois.
-"Eh t'es toujours là ?" me murmura-t-il à voix basse
-"Oui... je pense... enfin si tu es toujours là c'est que je le suis moi aussi"
-"je voulais juste te dire que tu me sembles un peu fatiguée maintenant"
-"je viens de prendre ma dernière pilule"
-"ça y est ? tu comptes tout arrêter ?"
-"je n'en peux plus, il faut qu'on arrête tout cela, tu vas me rendre folle ! Tout le monde pense que je suis folle car ils savent que je te parle"
-" Tu ne m'aimes plus alors ? mais j'étais toujours là pour toi. Je te faisais rire quand tu pleurais, j'ai toujours été ton meilleur ami !"
-"Le problème est que tu as toujours été mon seul ami. J'ai mal partout, j'ai mal à la tête et j'ai mal au cœur. Ma décision est prise, j'espère que tu me pardonneras un jour "
-"je pense que je n'aurais pas le courage de le faire ma belle... tiens... je ne t'appelle pas toujours comme ça. Je veux juste que tu saches que je te trouve parfaite et que je t'aime énormément."
-"Si seulement tu... ou JE me disais cela un peu plus souvent, on n'en aurait pas été là"
Je me suis rendue compte que mon plus grand ennemi et la personne qui m'aime le plus n'est autre que MOI. Après avoir terminé cette conversation qui prend lieu chaque soir. J'ai acheté en ligne un nouveau sachet de médicament et éteint les lumières. J'ai posé ma tête sur mon oreiller et je me suis souhaité de très doux rêves.
Pendant toutes ces années, je pensais qu'il était le seul à m'aimer, à pouvoir prendre soin de moi, à savoir ce dont j'avais besoin. Malheureusement je me suis rendu compte que non, parfois les personnes en qui nous avons le plus confiance, sont les premières à nous trahir sans même qu'on ne s'en rende compte.
J'ai redressé la tête, séché toutes mes larmes, et avec toute la haine enfuie au plus profond de mon cœur brisé, j'ai hurlé : "après tout ce que j'ai fait pour toi, tu étais la seule personne qui savait touts: mes secrets, mes points faibles et mes capacités. Mais qu'as tu fais ?! Tu ne m'as jamais fait confiance, tu m'as toujours sous-estimée. Quand je revenais à la maison pleine de joie, j'ignorais par quel miracle tu réussissais à chaque fois à me rendre triste; le soir quand je me mettais dans mon lit je repensais à ce que tu me disais, ces blessures infligées par tes mots. Quand je me sentais fière de moi, après avoir réussi quelque chose même la plus insignifiante, tu me rappelais tout ce que j'ai perdu et ta voix moqueuse me rappelait que je ne valais rien. Même si je me sentais bien dans ma peau et que je me trouvais belle, tu me regardais toujours avec un visage dégouté pour me montrer mes kilos en trop ou en moins. Ah ! quand j'y repense, tu m'as toujours interdit de m'approcher d'autrui, te moquant de mes tenues, me défendant de rire, manger ou même pleurer.
Pourtant tu m'avais promis, tu es le seul à connaitre mon histoire, ma solitude, tu savais que j'étais un être mal aimé, détruit... J'étais idiote de penser que tu étais différent d'eux, je les ai tous laissé partir pour m'occuper de toi car tu étais mon univers, mon être était destiné à t'appartenir, tu m'as promis de tous les remplacer, tu as juré de m'aimer... C'est pour cela que je t'ai nommé maître de ma vie, mais pourquoi dois-je continuer à le faire ? "
Pas aucune réaction, il savait déjà tout. Je voulais vraiment qu'il me crie dessus, qu'il se fâche, qu'il me frappe ou qu'il me tourne simplement le dos et qu'il s'en aille. Il me regardait droit dans les yeux tout comme je le faisais, et me répondit avec son air nonchalant de tous les jours :" Tu m'accuses ? tu sais ça ne m'étonne pas, tu n'es pas la première personne à être injuste avec moi. Tu ne veux pas m'appeler maître ? Je ne t'ai jamais demandé de le faire, je ne t'ai jamais demandé de m'aimer, tu sais même que j'ai essayé à plusieurs reprises de quitter ce monde, pourtant tu me suppliais à chaque fois de rester et d'essayer à nouveau. Tu veux t'en prendre à moi ? Je te comprends je suis la seule personne avec qui tu peux être si méchante, égoïste et cupide, tu n'as jamais pu détester les autres. Mais est-ce que tu crois que j'ai moi-même choisi d'être aussi stricte et sévère avec toi ? Ce sont eux qui m'ont appris à être ce que je suis ! J'étais jeune, innocent, je t'aimais beaucoup et j'aimais ta créativité mais ils m'ont privé de tout cela. Tu m'en veux de vouloir te protéger ? Crois-moi mes petites piques sont bien moins pires que les coups que la vie t'infligera. Si je te déçois en te demandant de ne pas trop rêver, c'est parce que j'étais beaucoup plus déçu en échouant, si je te demande de porter une large veste pour te cacher le corps c'est parce qu'ils se sont moqués de moi et m'ont mis les larmes aux yeux. Je l'avoue, je suis parfois beaucoup trop sévère, mais je compte rester ton seul maître, car si jamais tu me remplaces par un autre, tu ne seras non seulement cognée, mais tu seras piétinée par ce monde injuste".
Vous voulez savoir qui c'était ? Eh bien je me regardais dans le miroir, étant assise sur mon lit, ce "Il" n'est que mon reflet. Pendant un moment, j'ai arrêté de me parler et je me suis mise à me contempler dans le miroir, j'ignorais si je devais me haïr ou m'aimer. A quel point j'étais moche avec ces yeux tout rouges et ces cheveux décoiffés, mes rides étaient complètement creusées sur mon front et je ne pouvais même plus me forcer à sourire, maintenant quand j'y pense est-ce que c'est moi qui suis moche ou c'est lui? Pourquoi est-ce que c'est moi qui lui en veut et non pas lui ? En y pensant je me suis mise à pleurer encore plus et j'ignore aussi si c'est de la haine ou du regret. Dois-je lui en vouloir de m'avoir ruiné la vie ou m'excuser car ce n'est pas de sa faute ? J'en ai marre de cette maladie qui me bouffe de l'intérieur, qui m'empêche de vivre, je suis donc maudite à errer sur terre avec ce fardeau qui m'empêche, m'empêche... Est-ce mon choix qui prime ou le sien? Ou est-ce que le choix lui revient car il est moi ?
Toutes ces questions me tapaient sur les nerfs, je n'en pouvais plus. J'ai senti mon sang bouillir dans mes veines, j'étais folle de rage et sans même y penser j'ai fortement serré mes poings et BAM. Ce n'est qu'à cet instant que j'ai remarqué ce qui s'était passé : mon miroir était brisé et il y avait du verre cassé et du sang partout... je voulais me débarrasser de lui, mais j'ai ensuite remarqué que non, il était toujours là et c'est moi qui avais mal maintenant. Je voulais le tuer et voir son sang couler pour m'assurer de cela, mais non ce n'était que le mien à chaque fois.
-"Eh t'es toujours là ?" me murmura-t-il à voix basse
-"Oui... je pense... enfin si tu es toujours là c'est que je le suis moi aussi"
-"je voulais juste te dire que tu me sembles un peu fatiguée maintenant"
-"je viens de prendre ma dernière pilule"
-"ça y est ? tu comptes tout arrêter ?"
-"je n'en peux plus, il faut qu'on arrête tout cela, tu vas me rendre folle ! Tout le monde pense que je suis folle car ils savent que je te parle"
-" Tu ne m'aimes plus alors ? mais j'étais toujours là pour toi. Je te faisais rire quand tu pleurais, j'ai toujours été ton meilleur ami !"
-"Le problème est que tu as toujours été mon seul ami. J'ai mal partout, j'ai mal à la tête et j'ai mal au cœur. Ma décision est prise, j'espère que tu me pardonneras un jour "
-"je pense que je n'aurais pas le courage de le faire ma belle... tiens... je ne t'appelle pas toujours comme ça. Je veux juste que tu saches que je te trouve parfaite et que je t'aime énormément."
-"Si seulement tu... ou JE me disais cela un peu plus souvent, on n'en aurait pas été là"
Je me suis rendue compte que mon plus grand ennemi et la personne qui m'aime le plus n'est autre que MOI. Après avoir terminé cette conversation qui prend lieu chaque soir. J'ai acheté en ligne un nouveau sachet de médicament et éteint les lumières. J'ai posé ma tête sur mon oreiller et je me suis souhaité de très doux rêves.