Mère d'amour, mère chérie

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Je ne vois rien pourtant j'entends des bruit. Suis-je devenu aveugle? Non! Je ne sens pas que les yeux sont ouverts. Pourtant j'ai l'impression d'être réveillé. Tout mes sens sont activés. Je ressens le vent qui caresse ma peau, je respire du nez, j'entends même ma voix. Mais qu'est-ce qui se passe? Je lève mes mains à hauteur de mes yeux mais je ne vois rien. J'essaie de toucher mes yeux mais on dirait que je n'ai pas de corps. Mes mains me traversent. Mais c'est quoi ça? J'ai peur! Je ne sais même pas où je suis. Je ne me souviens de rien avant cet instant, je suis perdu dans mon existence. Mais où suis-je? Qui suis je même?

Tu t'appleles Henri - dit une voix

Hein! Qui êtes vous? Je me retourne, me retourne encore sur place cherchant à deviner d'où vient la voix que j'ai entendu.

Je suis ce que tu cherches.

Ce que je cherche? Comment connaissez vous mon nom? Qu'est-ce qui m'arrive? Dites moi qui vous êtes.

Je suis la réponse.

La réponse à quoi?

Je suis toi Henri.

Comment vous êtes moi? Moi je suis là. Je suis, je suis moi. - Je parle à une voix que je ne connais pas. J'ai peur. Je tremble.

Je te laisse Henri, je reviens.

Mais attendez! Où allez vous. Eh ho! Monsieur! Monsieur! - Ma voix à disparu.

Mais qu'est-ce qui se passe? Pourquoi je n'ai aucun souvenir. Je suis persuadé d'avoir des trucs dans mon cerveau mais je n'arrive à ouvrir aucun tiroir dans ma tête. J'ai beau réfléchir je ne trouve rien. C'est peut-être un rêve, il faut que je me réveille.

Henri - Cette fois c'est une voix féminine qui m'appelle. Elle resonnen de derrière moi. Je retourne, silencieux.

Pourquoi toi mon fils? Sanglote-telle. - C'est ma mère? Qu'est-ce qui se passe, pourquoi elle pleure?

Je ne reconnais pas sa voix. Je ne ma connais pas. Je ne me rappelle pas de la voix de ma mère. Je ne sais même pas comment je sais que je suis sensé avoir des parents, mais je n'ai aucun souvenir d'eux. Est-ce vraiment ma mère?

Je suis là maman, pourquoi tu pleures? J'avance vers la voix. On dirait qu'elle ne m'a pas entendue, elle continue de pleurer. Mais pourquoi pleure-t-elle. Je suis là, je suis vivant!

Hey maman! Me voici - Je crie en m'avancant vers sa voix. Et puis petit à petit, ses sanglots s'éloignent. Je les entend de moins en moins, jusqu'à ce qu'ils disparaissent.

Mais qu'est-ce qui se passe? J'essaie de m'accrocher à ce nom, Henri, pour essayer de me remomerer de quelque chose. Mais rien du tout. C'est le noir total.

Au fait, je parle quelle langue là ? Je l'entends même. Ou je l'ai apprise? Mais pourquoi je me questionne sur tout ça. Comment je fais pour savoir qu'on doit apprendre quelque chose? Oui! Parce que dans ma tête, quelque part, je suis allé à l'école. Sauf que je ne sais pas à quoi ce mot renvoie, École. A quoi peut bien ressembler une école?

Henri! Encore une fois, tu n'as pas fait tes devoirs. Tu seras punis. - J'entends encore une voix féminine me parler. On dirait quelqu'un qui veut m'enseigner quelque chose. Qui est-elle? Pourquoi je ne l'entends plus.

Eh ho! Il y a quelqu'un? - Je demande.

Oui Henri, je suis là. C'est la voix masculine de tout à l'heure. Toujours aussi magistrale.

Qu'est-ce je fais ici?

C'est toi qui est venu ici. C'est à toi seul, Henri, de répondre à cette question.

Mais, vous avez dis être moi!

Oui, je suis toi.

Alors il faut m'aider.

Que veux-tu que je fasse pour toi?

Je veux rentrer chez moi.

Chez toi c'est où?

Eum! Je ne souviens de rien.

Alors je ne peux pas t'aider.

Mais tu dois connaître quelque chose.

Désolé Henri, je vais te laisser.

Attends! Attends! Où vas tu? Il est parti. Mince! Je dois me rappeler de quelque chose avant qu'il ne revienne. Mais comment?

Et si les deux autres voix, celles de ma mère et de l'enseignante étaient des indices. Oui, c'est ça! Je dois me pencher dessus c'est ma seule issue.

Je dois comprendre pourquoi ma mère pleurait. Pourquoi une mère peut pleurer son fils. Oui! Parce que son fils est mort. Mais, suis-je? Non! Non! Pas du tout, je suis vivant! Ce n'est pas ma mère qui pleurait, c'est certainement le souvenir d'un autre Henri que Dieu m'a envoyé. Mais pourquoi Dieu me ferait ça?

Qu'est-ce que j'entends la, des pas? Oui des pas, quelqu'un approche.

Qui va là? Je demande.

Ton heure a sonné Henri. Répond une voix. Elle est encore loin de moi. Je suis convaincu que celle de la personne qui approche. Puisque la voix et les pas viennent de la même direction.

L'heure de quoi? Je demande, effrayé et curieux à même temps. J'aimerais tant que la personne me dise que c'est l'heure de rentrer chez moi, mais la voix n'est pas rassurante. Je ne ressens aucune sympathie dans la voix. Comme si la personne devait me faire du mal.

L'heure de quoi? Je demande encore.

La personne ne répond pas. Les pas se rapprochent de plus en plus. La marche de la personne est de plus en plus rapide, frénétique.

Mais dites moi, l'heure de quoi? je hurle!

Je sais que je suis vulnérable. Je ne vois rien, je ne sais où je suis, j'ai peur. Je prie. Je ne suis ni musulman, chrétien, juif ou autres. Je prie Dieu, enfin, je prie un être supérieur, je prie celui qui m'as mis là et qui peut me sauver.

C'est ton heure de partir. Dis la voix.

Mais partir où? Je demande. Je sens approcher, en courant. Depuis qu'il court. Si j'ai entendu sa voix depuis là, il doit vraiment être costaud et avoir du souffle.

A l'instant, je sens mon corps qui me revient, ma vue aussi. Je vois celui qui m'approche. Enfin, ce qui m'approche. C'est un buffle qui tient sur deux pieds humains. Il est très costaud et fait près de 3 mètres de grandeur. Il court vers moi. Effrayé, tétanisé par ce que je vois et aussi, par l'innatendue reprise de mon corps et de ma vue, je sais que c'est ma fin. Tous mes souvenirs me reviennent à l'instant.

Il y a 5 jours, en rentrant de l'école, une voiture ma renversée. Le feu était pourtant au rouge pour les véhicules. J'était le seul à traverser ce jour là et le chauffeur qui ne voulait pas s'arrêter au feu, m'a percuté. Et puis c'est le trou noir.

Ma mère s'appelle Hélène, une brave femme qui élève ses enfants toutes seules depuis la mort se notre père. Mon père était un ouvrier, son salaire suffisait à peine pour nous tous. Vous imaginez bien qu'après lui, la vie devienne encore plus dur pour nous. Ma réussi à quand même à nous offrir le minimum. On va à l'école, c'est l'essentiel.

Ça fait 5 jours que je suis à l'hôpital, dans le coma. Elle n'a pas l'argent pour payer les soins. Toutes ses économies sont fini. On va me débrancher ce soir. Ce sera ma fin.

Donc c'est ça, ce souvenir qui m'est revenu, c'est ma mère qui pleure qu'on va me débrancher. Pourquoi je fais ça à ma mère? Pourquoi je lui fais tant de mal?
- Maman excuse moi! -

J'ai senti une larme couler sur ma tempe gauche.

Il est vivant, Henri est vivant, regardez, il pleure, des larmes. J'entends ma mère hurler en appelant le personnel hospitalier.

Docteur, infirmière, venez, il est vivant.

Elle était là, ma mère, aussi belle qu'une jeune adolescente. En me voyant ouvrir mes yeux, elle a bondit sur moi, m'embrassant, même les infirmiers et le médecin n'ont rien dit, ils l'ont laissé quelques instants m'embrasser avant de lui demander de reculer.

Je suis encore sous le choc de ce que j'ai vécu. Je regarde ma mère, je ma reconnais. Je n'arrive à rien dire, je pleure, je pleure d'avoir retrouver ma mère. Mère d'amour, mère chérie.