Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître. Depuis le ventre de ma mère je connais l'affliction ce n'est pas vous qui me l'apprenez, je connais la douleur je l'ai vu dans les yeux et même quelquefois, nous fusionnons. Allez ! cognez... Vous appeler maître ? (ces paroles fuyaient de sa bouche avec dégoût) ; jamais ! se sèl Bondye ki mèt.
Kozo lui brûle la joue droite avec une gifle, il tomba par terre, les autres étaient là, ils assistaient au spectacle sans rien dire. Devant la terreur grotesque, peu, ont le courage de tenir tête à des fous comme Kozo. Zakaza, sur ses genoux, les yeux au sol, le regard frénétique, se lève et se précipite tête baissée sur l'homme qui voulait qu'on l'appelle maître, dans sa course Kozo le freina et l'attrapa par le cou, comme Zakaza était un garçon efflanqué et Kozo, gras et hideux, il le souleva d'une main et lui dit :
-Insolent ! ingrat, tu as donc oublié ta place ! tu fais ce que je te demande et tu ne rechignes pas. Je suis ton maître, tu obéis ou tu peux dire adieu à la lumière du jour, espèce d'impertinent ! Je suis Kozo, le maître de ces lieux et si tu te refuses à m'appeler ‘‘Maître'', tu finiras par le payer de ta vie, ce mot te coûtera la vie, tu m'entends Zakaza, tu m'appelleras maître de force ou de gré ! Ces paroles sortaient de sa bouche telle la rage d'un volcan en éruption.
Zakaza demeurait indifférent face à ce discours prolixe, garda cette lueur menaçante dans le regard, et puisqu'il ne réagissait pas Kozo le balança comme on jette une feuille de terminalia catappa, lui crache à la figure, ordonnant qu'on l'enferme jusqu'à ce qu'il soit disposé à le nommer par ce mot. Le ciel était grisâtre, le silence diffusait l'effroi des spectateurs, le vent demeurait loin, comme une manière très élégante de la Nature de dire : « je ne tiens pas à être témoin ni faire partie de l'assistance ».
Ainsi on traîna Zakaza dans une chambre sans fenêtre...
Trois nuits s'étaient écroulées, Zakaza montrait toujours la même résistance, on lui imposa une grève de faim, on l'empêcha de dormir la nuit, il dormait alors le jour, et vivait la nuit si l'on peut appeler ce que vivait ce maigrelet vivre. Pendant la troisième nuit l'homme gras réclama qu'on l'emmène son prisonnier, en un rien de temps son vœu s'exauça.
-N'es-tu toujours pas décidé à m'appeler « Maître » ? débutait-il calmement, le maigrelet resta immobile et muet, irrité par ce comportement il répéta une nouvelle fois « N'es-tu toujours pas décidé à m'appeler Maître Zakaza ? hurle-t-il ce coup-ci avec épouvante.
-Tes mains baignent dans le liquide rouge de ceux qui ont eu le malheur de te regarder avec bravoure Kozo, le mien s'y ajoutera avec grande difficulté déclare-t-il avec ardeur. Tu veux de moi quelque chose dont je ne peux pas te donner ; la satisfaction de ton égo. Je préférerais rejoindre les esprits. Agacé par la nonchalance du jeune garçon, pris d'une colère énorme et sourde il le jeta lui-même dans la chambre remplie de ténèbres...
Un soir où tout s'est tu, Zakaza sentit la présence d'une chose, d'une personne, qui sait, dans le noir qui l'entourait, son cœur d'un geste de révolte s'inonda d'une tristesse indéfinissable, accompagné d'une rage soudaine dont on en ignore la provenance, ni la vraie raison. Le jeune homme se mit à penser à sa vie ; à dépeindre son histoire : « J'ai grandi ici, ma mère est morte, les gens me fuient comme la peste, ils chuchotent dans les corridors que je lui ai enlevé la vie, moi, à ma mère, que je suis un assassin, les regards écœurants qu'ils me lancent, telle une puanteur ambulante, ces ignobles qui se nourrissent de commérages, des malheurs des honnêtes gens comme moi, qui n'ont rien demander à l'existence, je n'ai rien demandé moi, je n'ai pas réclamé à l'univers une naissance quelconque ; rien je te dis, rien ! La seule qui a veillé sur ma personne, qui m'a accueilli sous son toit était une vielle dame laide et disgracieuse, son poids semblait être un fardeau à chaque pas qu'elle accomplissait, quant à sa chevelure elle tombait sur ses chevilles. Elle s'adonnait à diverses compositions afin que je paraisse plus chair qu'os, ses efforts furent inefficaces, je ne prenais pas un centigramme. Elle m'a parlé de ma mère une fois. on était assis sous un tamarinier non loin de son habitat elle tenait tant à me parler de cette femme que je n'ai jamais vue :
«...c'était une femme fière, elle méprisait tous les énergumènes d'ici, donc on parlait forcément d'elle, ils lui ont bâti une réputation, mais son cœur possédait de la bienveillance et une liberté extrême elle était courageuse, du courage il faut en avoir pour survivre ici avec cet homme qui sème la terreur parmi nos semblables. Elle n'a jamais eu d'amant, puis un beau jour son ventre se mit à grandir, les gens murmuraient par ci et par là, qu'un esprit maléfique l'avait possédé un soir et t'a engendré ». j'ai voulu connaître son avis sur ces allégations, elle répondit : « le monde est bercé de mystère, je ne lui étais pas intime je l'ai connu simplement». A la suite de ces mots elle plongea son regard dans le mien, ses yeux jaunes s'illuminèrent d'une tendresse, de sa bouche s'échappa ces paroles « elle vit en toi Zakaza, observe, soit attentif tu verras qu'elle ne t'a jamais quitté mon garçon. Elle te berce depuis tes premiers instants » je baissai la tête les larmes aux yeux malgré moi, il y avait comme un autre moi qui avait soif de déverser les torrents de chagrin qui sommeillaient en lui depuis très longtemps. Il ne prononça plus une parole durant cette nuit-là.
Des jours cessaient, des nuits et des nuits s'en allaient ; depuis qu'il s'était remémoré cet échange avec cette vielle dame il ne trouva point le sommeil, il rêvait d'une femme vêtue de blanc, il crut même l'apercevoir quelquefois... Une nuit où la terre semblait s'effondrer, le vent arrivait comme un fou de partout, le ciel était en colère la Nature vibrait ; Kozo accompagné d'un de ses zigues, muni d'une flèche noire à la taille ; s'incrustèrent sur le territoire du prisonnier, sur sa couche de paille enlacé par un rêve il ne les a pas entendu pénétrer, Kozo siffla et dit : «Zakaza»... il se dirige vers le corps inactif et le touche avec fermeté, le garçon se réveille en sursaut, en criant « maman » Kozo explosa de rire puis avec quiétude Il essaya de l'amadouer en lui promettant la liberté, mais nous savons tous qu'il était dépourvu d'honnêteté que jamais il ne le laisserait partir après une telle caresse à son orgueil supérieur.
-Croyez-vous que j'irai me lier dans un nid d'épines aussi évident, pensez-vous que m'enfermer me rend moins libre ? en vérité s'il y a une personne libre ici c'est moi.
L'homme hideux ne supportait plus qu'un garçon aussi insignifiant puisse continuer à le contredire, à lui être hostile, accaparé d'une fièvre meurtrière, sa fureur s'empara du cou du maigriot telle une liane entourant férocement le tronc d'un arbre, le hisse au-dessus de lui, il initia l'extraction de la vie dans ce corps fragile. A l'instant où la vie semblait quitter le corps de Zakaza une force immense l'envahit ; une créature lumineuse sublime vêtue de blanc, un serpent noir énorme entourant sa taille, se mêlait à lui, il saisit les deux bras de Kozo violemment aveuglé par tant de lumière, se libéra. A son tour il saisit les deux hommes à la gorge brutalement, les maintient dans les airs ; « pitié, pitié » fredonnaient-ils mais Zakaza n'écoutait pas il était possédé. À mesure qu'il resserrait ses mains autour de leur cou leur respiration se faisait moindre. Kozo avec peine dit à l'autre « tue-le, la flèche... », il lui transperce le cœur sauvagement, Zakaza poussa un cri, le ciel gronda : le maigrelet s'écrase sur le sol rude, agonisant ; il vociféra : mes tribulations ont été gravées dans la pierre Kozo avant même que je naisse je n'ai pas peur de toi !!! vers son dernier souffle la lumière était sienne et son cœur embaumé de Liberté.
Kozo lui brûle la joue droite avec une gifle, il tomba par terre, les autres étaient là, ils assistaient au spectacle sans rien dire. Devant la terreur grotesque, peu, ont le courage de tenir tête à des fous comme Kozo. Zakaza, sur ses genoux, les yeux au sol, le regard frénétique, se lève et se précipite tête baissée sur l'homme qui voulait qu'on l'appelle maître, dans sa course Kozo le freina et l'attrapa par le cou, comme Zakaza était un garçon efflanqué et Kozo, gras et hideux, il le souleva d'une main et lui dit :
-Insolent ! ingrat, tu as donc oublié ta place ! tu fais ce que je te demande et tu ne rechignes pas. Je suis ton maître, tu obéis ou tu peux dire adieu à la lumière du jour, espèce d'impertinent ! Je suis Kozo, le maître de ces lieux et si tu te refuses à m'appeler ‘‘Maître'', tu finiras par le payer de ta vie, ce mot te coûtera la vie, tu m'entends Zakaza, tu m'appelleras maître de force ou de gré ! Ces paroles sortaient de sa bouche telle la rage d'un volcan en éruption.
Zakaza demeurait indifférent face à ce discours prolixe, garda cette lueur menaçante dans le regard, et puisqu'il ne réagissait pas Kozo le balança comme on jette une feuille de terminalia catappa, lui crache à la figure, ordonnant qu'on l'enferme jusqu'à ce qu'il soit disposé à le nommer par ce mot. Le ciel était grisâtre, le silence diffusait l'effroi des spectateurs, le vent demeurait loin, comme une manière très élégante de la Nature de dire : « je ne tiens pas à être témoin ni faire partie de l'assistance ».
Ainsi on traîna Zakaza dans une chambre sans fenêtre...
Trois nuits s'étaient écroulées, Zakaza montrait toujours la même résistance, on lui imposa une grève de faim, on l'empêcha de dormir la nuit, il dormait alors le jour, et vivait la nuit si l'on peut appeler ce que vivait ce maigrelet vivre. Pendant la troisième nuit l'homme gras réclama qu'on l'emmène son prisonnier, en un rien de temps son vœu s'exauça.
-N'es-tu toujours pas décidé à m'appeler « Maître » ? débutait-il calmement, le maigrelet resta immobile et muet, irrité par ce comportement il répéta une nouvelle fois « N'es-tu toujours pas décidé à m'appeler Maître Zakaza ? hurle-t-il ce coup-ci avec épouvante.
-Tes mains baignent dans le liquide rouge de ceux qui ont eu le malheur de te regarder avec bravoure Kozo, le mien s'y ajoutera avec grande difficulté déclare-t-il avec ardeur. Tu veux de moi quelque chose dont je ne peux pas te donner ; la satisfaction de ton égo. Je préférerais rejoindre les esprits. Agacé par la nonchalance du jeune garçon, pris d'une colère énorme et sourde il le jeta lui-même dans la chambre remplie de ténèbres...
Un soir où tout s'est tu, Zakaza sentit la présence d'une chose, d'une personne, qui sait, dans le noir qui l'entourait, son cœur d'un geste de révolte s'inonda d'une tristesse indéfinissable, accompagné d'une rage soudaine dont on en ignore la provenance, ni la vraie raison. Le jeune homme se mit à penser à sa vie ; à dépeindre son histoire : « J'ai grandi ici, ma mère est morte, les gens me fuient comme la peste, ils chuchotent dans les corridors que je lui ai enlevé la vie, moi, à ma mère, que je suis un assassin, les regards écœurants qu'ils me lancent, telle une puanteur ambulante, ces ignobles qui se nourrissent de commérages, des malheurs des honnêtes gens comme moi, qui n'ont rien demander à l'existence, je n'ai rien demandé moi, je n'ai pas réclamé à l'univers une naissance quelconque ; rien je te dis, rien ! La seule qui a veillé sur ma personne, qui m'a accueilli sous son toit était une vielle dame laide et disgracieuse, son poids semblait être un fardeau à chaque pas qu'elle accomplissait, quant à sa chevelure elle tombait sur ses chevilles. Elle s'adonnait à diverses compositions afin que je paraisse plus chair qu'os, ses efforts furent inefficaces, je ne prenais pas un centigramme. Elle m'a parlé de ma mère une fois. on était assis sous un tamarinier non loin de son habitat elle tenait tant à me parler de cette femme que je n'ai jamais vue :
«...c'était une femme fière, elle méprisait tous les énergumènes d'ici, donc on parlait forcément d'elle, ils lui ont bâti une réputation, mais son cœur possédait de la bienveillance et une liberté extrême elle était courageuse, du courage il faut en avoir pour survivre ici avec cet homme qui sème la terreur parmi nos semblables. Elle n'a jamais eu d'amant, puis un beau jour son ventre se mit à grandir, les gens murmuraient par ci et par là, qu'un esprit maléfique l'avait possédé un soir et t'a engendré ». j'ai voulu connaître son avis sur ces allégations, elle répondit : « le monde est bercé de mystère, je ne lui étais pas intime je l'ai connu simplement». A la suite de ces mots elle plongea son regard dans le mien, ses yeux jaunes s'illuminèrent d'une tendresse, de sa bouche s'échappa ces paroles « elle vit en toi Zakaza, observe, soit attentif tu verras qu'elle ne t'a jamais quitté mon garçon. Elle te berce depuis tes premiers instants » je baissai la tête les larmes aux yeux malgré moi, il y avait comme un autre moi qui avait soif de déverser les torrents de chagrin qui sommeillaient en lui depuis très longtemps. Il ne prononça plus une parole durant cette nuit-là.
Des jours cessaient, des nuits et des nuits s'en allaient ; depuis qu'il s'était remémoré cet échange avec cette vielle dame il ne trouva point le sommeil, il rêvait d'une femme vêtue de blanc, il crut même l'apercevoir quelquefois... Une nuit où la terre semblait s'effondrer, le vent arrivait comme un fou de partout, le ciel était en colère la Nature vibrait ; Kozo accompagné d'un de ses zigues, muni d'une flèche noire à la taille ; s'incrustèrent sur le territoire du prisonnier, sur sa couche de paille enlacé par un rêve il ne les a pas entendu pénétrer, Kozo siffla et dit : «Zakaza»... il se dirige vers le corps inactif et le touche avec fermeté, le garçon se réveille en sursaut, en criant « maman » Kozo explosa de rire puis avec quiétude Il essaya de l'amadouer en lui promettant la liberté, mais nous savons tous qu'il était dépourvu d'honnêteté que jamais il ne le laisserait partir après une telle caresse à son orgueil supérieur.
-Croyez-vous que j'irai me lier dans un nid d'épines aussi évident, pensez-vous que m'enfermer me rend moins libre ? en vérité s'il y a une personne libre ici c'est moi.
L'homme hideux ne supportait plus qu'un garçon aussi insignifiant puisse continuer à le contredire, à lui être hostile, accaparé d'une fièvre meurtrière, sa fureur s'empara du cou du maigriot telle une liane entourant férocement le tronc d'un arbre, le hisse au-dessus de lui, il initia l'extraction de la vie dans ce corps fragile. A l'instant où la vie semblait quitter le corps de Zakaza une force immense l'envahit ; une créature lumineuse sublime vêtue de blanc, un serpent noir énorme entourant sa taille, se mêlait à lui, il saisit les deux bras de Kozo violemment aveuglé par tant de lumière, se libéra. A son tour il saisit les deux hommes à la gorge brutalement, les maintient dans les airs ; « pitié, pitié » fredonnaient-ils mais Zakaza n'écoutait pas il était possédé. À mesure qu'il resserrait ses mains autour de leur cou leur respiration se faisait moindre. Kozo avec peine dit à l'autre « tue-le, la flèche... », il lui transperce le cœur sauvagement, Zakaza poussa un cri, le ciel gronda : le maigrelet s'écrase sur le sol rude, agonisant ; il vociféra : mes tribulations ont été gravées dans la pierre Kozo avant même que je naisse je n'ai pas peur de toi !!! vers son dernier souffle la lumière était sienne et son cœur embaumé de Liberté.