Ma ville de naissance

Là, sur l’une des plus belles villes de mon Île bien-aimée, aux collines agréables et merveilleuses, la nature est toujours très animée. Son soleil resplendissant la réchauffe en toutes saisons. Contrairement à celles des autres départements qui abondent en jolies plages aux sables blancs, elle ne recèle que des rivières limpides qui clapotent dans son cœur.

  On la trouve très  charmante et agréable de ses petites maisons rustiques ; elles comptent une grande cour, un poulailler, un clapier, et il y a, des champs de napiers1, des vaches pour traire le lait,  des cabris et des cochons.

L’exercice et le tripotage2 des mœurs rustiques courantes et actives  amènent un goût différent des autres villes et des autres pays. Les repas sont le plus souvent des bombances, où l’abondance fascine plus que la finesse.

La joie, les badinages, la plaisanterie, l’artisanat, sont les meilleurs rôtisseurs de toute la terre. Le service est très élégant ; la salle à manger est dans tous les coins : dans le jardin, sous les arbres, au bord d’un ruisseau, sur la fraîche herbe verte, près de la source glacée. Souvent, la table et les chaises ce sont le gazon où l’on sert le buffet. La nourriture est excellente et le dessert pend aux arbres fruitiers. Pour la soif, voici le cocotier et la canne à sucre.

Sa brise fraîche est le meilleur compagnon sur les sentiers aux allées fleuries. Le bord des rivières cristallines, les champs touffus, les bois verdoyants aux beaux concerts des rossignols sont très divertissants pour les romantiques causeries et promenades.

La communauté mazenodienne 3 ouvre tout grand la porte aux amusements qui représentent son seul seul parc de distractions. C’est là, pendant les vacances estivales, que les Léopards, stars de la petite équipe de foot, et ceux du Dynamo se rencontrent pour offrir à la population un spectacle d’enfer, tous les mardis, les jeudis, les dimanches après-midi. Les jeunes en profitent pour bavarder entre amis.

La rencontre entre paysans se réjouissent par de douces paroles et un coup de grog qui leur remonte la morale. Certains vont s’amuser aux gaguères4 après une semaine de dur labeur.

Son carnaval les incitent à porter joyeusement ses misères au milieu d’une fringante foule immense de toutes couleurs. Ils chantent, dansent, grouillent, caracolent, piaffent, galopent l'un derrière l’autre au son du tambour, du tambourin, du bambou, de la trompette, du tchatchas5, etc. On voit un amalgame de costumes carnavalesques, de masques de toutes variétés, de mouchoirs, de chapeaux de paille colorés se vendant partout.

La vie demeure excellente et supportable dans cette sympathique ville hospitalière campérinoise.

C’était évidemment Camp-Perrin, la ville de ma naissance au temps de ma jeunesse. Elle était réellement : « Yon ti Kote a pa ».

 

 

NB : 1-les napiers sont des herbes servant de nourriture aux animaux comme le bœuf ,le cabri, le cheval.

2- tripotage c’est des petits travaux à la campagne .

3- Mazenodienne vient de Mazenod.

4- Gaguère est l’endroit où l’on fait des batailles de coqs.

5- Tchatchas est un petit instrument de musique fabriqué avec une petite calebasse vidée et séchée accrochée à une baguette de bois.

6- Yon ti kote a pa : un endroit tranquille, paisible différent des autres où les habitants forment tous une famille.