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- Le Temps
L'entendez-vous vibrer, l'âme de ma cité
Quand monte vers le ciel la rumeur du matin,
À l'heure où le brouillard, aux branches des jardins,
Accroche doucement des perles de rosée ?
L'entendez-vous cogner, le cœur de ces quartiers
Où la vie bouillonnante emplit partout l'espace,
Où les hommes-fourmis, courant de place en place,
Vaquent fébrilement à leur âpre métier ?
L'entendez-vous chanter, le tumulte joyeux
Des fêtards débordants qui battent le pavé
Quand l'été rayonnant vient suspendre aux croisées
Les festons colorés des rires et des jeux ?
L'entendez-vous pleurer, le clocher de ma ville
Dont le grave bourdon, têtu et solennel,
Cadence obstinément les chagrins éternels
Des veuves affligées aux deuils indélébiles ?
L'entendez-vous glisser sur les pentes des toits,
Le rayon velouté de la lune insomnieuse
Quand le silence enfin, dans l'ombre vaporeuse,
Étend son aile d'or sur l'antique beffroi ?
Plaise au ciel que jamais pour longtemps je ne quitte
Ce giron vénéré qui m'a vu naître un jour,
Où dans chaque recoin secrètement palpitent
Mes plaisirs de jeunesse et mes tendres amours !
Quand monte vers le ciel la rumeur du matin,
À l'heure où le brouillard, aux branches des jardins,
Accroche doucement des perles de rosée ?
L'entendez-vous cogner, le cœur de ces quartiers
Où la vie bouillonnante emplit partout l'espace,
Où les hommes-fourmis, courant de place en place,
Vaquent fébrilement à leur âpre métier ?
L'entendez-vous chanter, le tumulte joyeux
Des fêtards débordants qui battent le pavé
Quand l'été rayonnant vient suspendre aux croisées
Les festons colorés des rires et des jeux ?
L'entendez-vous pleurer, le clocher de ma ville
Dont le grave bourdon, têtu et solennel,
Cadence obstinément les chagrins éternels
Des veuves affligées aux deuils indélébiles ?
L'entendez-vous glisser sur les pentes des toits,
Le rayon velouté de la lune insomnieuse
Quand le silence enfin, dans l'ombre vaporeuse,
Étend son aile d'or sur l'antique beffroi ?
Plaise au ciel que jamais pour longtemps je ne quitte
Ce giron vénéré qui m'a vu naître un jour,
Où dans chaque recoin secrètement palpitent
Mes plaisirs de jeunesse et mes tendres amours !
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