- Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres, mais je ne vous appellerai pas maître. Dis-je à Leira en me relevant d'un bond.
Mon visage était vis à vis de son sexe et il tenait ma tête. À l'audition de ce mot funeste; j'ai eu envie de broyer son gland sous mes dents, tellement j'étais énervée.
Puis, je me précipitai vers la porte avant même qu'il puisse comprendre ce qui se passait. Moi-même, je ne savais pas... J'ai ralenti pour ajouter avant de partir:
-pour que vous soyez maître, il aurait fallu que vous dominiez. Mais vous ne me dominez pas, je me soumets, c'est tout.
Je claquai la porte et partis. À peine sortie, un agent était debout devant moi; raliant le geste à la parole, il m'arrêta.
- Où est monsieur le ministre ? Que s'est-il passé?
Cette dernière question roulait en boucle dans ma tête. Pourquoi une aussi brusque réaction ? Les coups et les injures, je m'y connaissais. Alors pourquoi ?
J'entendis derrière moi une porte fermée brutalement. je tournai la tête pour me la faire redresser par une gifle.
- Sale garce, qu'est-ce qui t'a pris de me parler sur ce ton et de partir ainsi? Tu as oublié qui suis-je ? Ne vois-tu pas où tu es? Tu n'imagines même pas combien voudraient être à ta place.
Son esprit lui était revenu et ce n'était absolument pas pour mon bien. Pourtant, je n'étais pas du tout intimidé. J'avais une de ces assurances qui présageait rien de bon.
- Combien voudraient être à ma place? J'ai de la chance à vous entendre parler.
- Oui grandement. Et tu viens de la perdre.
- "De la chance! mon cul! Oups! Pardonnez-moi d'évoquer mon cul devant vous." Ai-je dit d'un ton ironique, en mettant une main devant ma bouche.
- "Mais ce n'est pas si grave que ça, puisque vous l'avez déjà vu. Pas vrai monsieur le ministre?" Ajoutai-je, en hochant la tête vers lui avec une geste de la main dans la même direction pour le provoquer.
Je continuai : Alors ainsi, fumer un quinquagénaire devient une occasion à ne pas rater à cause de votre position. Alors, je comprends mieux pourquoi il y en a autant. C'est pour offrir plus d'opportunité aux jeunes.
Le ministre me jeta un regard sinistre. Alors là, j'ai su que tout était fini pour moi. Cependant, je ne pouvais pas m'arrêter. C'était comme si je n'arrivais plus à contrôler ma bouche.
- Vous, comme tous les autres de votre genre, êtes vraiment des salauds. Vous n'avez même pas honte de me rappeler où je suis? Je suis à un bordel, bon sang! N'est-ce pas ce que vous et vos collègues en avez fait du Palais National maintenant ? Quel effronté vous êtes! Moi, je suggère qu'on remplace "Palais National " par "Bordel Ministeriel". Ça ira mieux.
À ces mots, j'ai eu droit à la roulée de ma vie. Et cette fois-ci, quelques agents se sont mis à la danse. Après cette raclée, je me suis sentie aussi vivante que mourante. Tout mon corps me brulait, Je larmoyais. Mais cette douleur me ravissait. Elle occupait une partie de mon esprit. Elle a alors attenué la douleur morale qui revenait à chaque fois.
Je m'adonnais au sexe avec des sadiques du genre de Liera pour apaiser mon esprit chagrin. J'aimais qu'on me frappe. C'était le seul moment où je pouvais ressentir ma chair. Sentir mon esprit habité un corps. Ça me permettait de subvenir à mes besoins également.
Je souhaitais mourir mais je ne voulais pas le faire moi-même. Alors toutes personnes qui pouvaient m'y aider était la bienvenue. Et depuis quatre ans, c'est la première fois que j'y étais presque.
-" Débarrassez-vous d'elle". Ce sont là ses derniers mots que j'ai entendu à ce jour.
Deux agents me prirent. Ils me mirent dans une voiture et partirent.
Quelques minutes après, la voiture s'arrêta. J'entendis la portière s'ouvrir, ensuite des tirs. J'ai rien ressenti me traverser mais j'ai cru qu'ils m'avaient tuée. J'étais en colère. En colère de ce qu'ils allaient faire de mon corps. L'odeur m'arrivait jusqu'au cerveau. Le lien était évident, on allait me jeter dessus. Une autre jeune fille serait retrouvée morte sur une pile d'immondice. Et là ils me prirent,me déposèrent au bord de la route et s'en allèrent.
La rue Pavée, où on me mit, était vidée de ses gens. Le désordre constaté, montrait que ceux qui étaient là ont dû partir à la hâte. Il y avait, des tréteaux délaissés par les marchands que les tirs ont contraint à fuir. Pourtant, tirer n'était pas nécessaire. Ces Voitures imposantes apeuraient déjà les gens à cause du phénomène de kidnapping qui régnait au pays. Ils n'allaient pas réagir à la vue de ce qui se passait non plus. La solidarité n'était plus de mise.
Je sentais pas mes pieds. J'essayais tout de même de me tenir dessus par réflexe. Je peinais à le faire. Néanmoins, j'y suis arrivée. J'ai tapoté tout mon corps. Je cherchais des trous. J'en trouvais pas. Il n'y avait pas de sang non plus. Juste quelques gouttes devant ma chemise et son goût dans ma bouche. Après ces coups reçus, les balles tirées ; je m'attendais à pire. Les balles n'étaient pas pour moi. C'était, pour libérer la voie. Très commode !
Je marchais en trébuchant. Mon état actuel y était pour quelque chose. Mais les fatras dans la rue me contraignaient de jouer à la marelle. Des sachets de plastique me passaient au pied. Et je jouais au ballon avec des bidons et des canettes vides.
Je longeai la rue pour monter au devant de l'ancien Capitol. Là, je pris la direction de Delmas 24. Je devais rentrer chez moi.
Cette fois-ci, c'était résolu. Je ne voulais plus attendre qu'on le fasse pour moi. On est jamais mieux servi que par soi. Alors c'était à moi de me servir sur ce coup-là . Mais avant, je devais laisser un message. Si les marques sur mon corps ne pouvais convaincre. Ma mort devrait y arriver.
J'étais perdue dans mes pensées. Je me remémorais la gifle de ma mère quand je lui ai dit que le pasteur avait abusé de moi. Le pire, elle m'a envoyé vivre chez ce monstre, après ça. Elle vénérait cet homme. En plus d'être objet sexuel, j'étais devenue "restavèk". Les cinq années les plus sombres de ma vie. Je ne pouvais contenir mes larmes. Ça me touchait toujours malgré ce temps passé.
Être mère célibataire à l'église c'était dur pour elle. Mais je lui pardonnerai jamais de ne pas m'avoir cru. Après son mariage, sa situation économique améliorée, elle m'a reprise. Son mari a pris le relais du pasteur. J'ai pas pris la peine de lui en parler cette fois. Trois ans après, j'ai quitté la maison maternelle. Je venais d'avoir 18 ans.
Un klaxon me ramena de mes rêveries. Soudain, j'entendis une musique au loin. J'avais comme l'impression qu'on m'appellais. Je la suivis. J'arrivai devant une église. Une partie de la musique disait :
" Vers qui se tourner quand la source des larmes est tarie?
Vers qui se tourner quand la mort semble plus douce que la vie?"
Je sentis qu'on me parlait, et qu'on m'invitait à entrer pour en savoir plus. Alors je le fis. On me donna une place et je m'assis. Après la musique c'était la prédication. J'écoutai attentivement. L'homme parlait de Job. Il disait que la souffrance poussait à demander la mort. Pour Job c'était l'issue favorable. Il ajouta :
- l'homme naît pour souffrir. Mais la souffrance d'un seul peut sauver une multitude. Comme Jésus.
Lors de l'appel à la conversion, il dit : qui voudrait faire de Jésus son maître?
Je me levai promptement, les larmes aux yeux, je pris la direction opposée à la chaire. Les regards braqués sur moi, ils n'arrivaient pas à comprendre. Je me suis rappelée que le pasteur voulait toujours que je l'appelle maître. Je m'étais libérée et ne souhaitais plus m'asservir.
Et là, une dame est venue vers moi. Elle m'a serrée fort dans ses bras et m'a chuchotée à l'oreille :
- Il y a plein d'imposteur qui se dise berger et à cause d'eux la parole de Dieu est blasphémée. Mais, le mensonge ne peut pas empêcher à la vérité de triompher. L'amour existe. Et seul lui peut guérir certaines blessures. J'ai ouvert mon cœur. Ce jour là, tout a changé.
Mon visage était vis à vis de son sexe et il tenait ma tête. À l'audition de ce mot funeste; j'ai eu envie de broyer son gland sous mes dents, tellement j'étais énervée.
Puis, je me précipitai vers la porte avant même qu'il puisse comprendre ce qui se passait. Moi-même, je ne savais pas... J'ai ralenti pour ajouter avant de partir:
-pour que vous soyez maître, il aurait fallu que vous dominiez. Mais vous ne me dominez pas, je me soumets, c'est tout.
Je claquai la porte et partis. À peine sortie, un agent était debout devant moi; raliant le geste à la parole, il m'arrêta.
- Où est monsieur le ministre ? Que s'est-il passé?
Cette dernière question roulait en boucle dans ma tête. Pourquoi une aussi brusque réaction ? Les coups et les injures, je m'y connaissais. Alors pourquoi ?
J'entendis derrière moi une porte fermée brutalement. je tournai la tête pour me la faire redresser par une gifle.
- Sale garce, qu'est-ce qui t'a pris de me parler sur ce ton et de partir ainsi? Tu as oublié qui suis-je ? Ne vois-tu pas où tu es? Tu n'imagines même pas combien voudraient être à ta place.
Son esprit lui était revenu et ce n'était absolument pas pour mon bien. Pourtant, je n'étais pas du tout intimidé. J'avais une de ces assurances qui présageait rien de bon.
- Combien voudraient être à ma place? J'ai de la chance à vous entendre parler.
- Oui grandement. Et tu viens de la perdre.
- "De la chance! mon cul! Oups! Pardonnez-moi d'évoquer mon cul devant vous." Ai-je dit d'un ton ironique, en mettant une main devant ma bouche.
- "Mais ce n'est pas si grave que ça, puisque vous l'avez déjà vu. Pas vrai monsieur le ministre?" Ajoutai-je, en hochant la tête vers lui avec une geste de la main dans la même direction pour le provoquer.
Je continuai : Alors ainsi, fumer un quinquagénaire devient une occasion à ne pas rater à cause de votre position. Alors, je comprends mieux pourquoi il y en a autant. C'est pour offrir plus d'opportunité aux jeunes.
Le ministre me jeta un regard sinistre. Alors là, j'ai su que tout était fini pour moi. Cependant, je ne pouvais pas m'arrêter. C'était comme si je n'arrivais plus à contrôler ma bouche.
- Vous, comme tous les autres de votre genre, êtes vraiment des salauds. Vous n'avez même pas honte de me rappeler où je suis? Je suis à un bordel, bon sang! N'est-ce pas ce que vous et vos collègues en avez fait du Palais National maintenant ? Quel effronté vous êtes! Moi, je suggère qu'on remplace "Palais National " par "Bordel Ministeriel". Ça ira mieux.
À ces mots, j'ai eu droit à la roulée de ma vie. Et cette fois-ci, quelques agents se sont mis à la danse. Après cette raclée, je me suis sentie aussi vivante que mourante. Tout mon corps me brulait, Je larmoyais. Mais cette douleur me ravissait. Elle occupait une partie de mon esprit. Elle a alors attenué la douleur morale qui revenait à chaque fois.
Je m'adonnais au sexe avec des sadiques du genre de Liera pour apaiser mon esprit chagrin. J'aimais qu'on me frappe. C'était le seul moment où je pouvais ressentir ma chair. Sentir mon esprit habité un corps. Ça me permettait de subvenir à mes besoins également.
Je souhaitais mourir mais je ne voulais pas le faire moi-même. Alors toutes personnes qui pouvaient m'y aider était la bienvenue. Et depuis quatre ans, c'est la première fois que j'y étais presque.
-" Débarrassez-vous d'elle". Ce sont là ses derniers mots que j'ai entendu à ce jour.
Deux agents me prirent. Ils me mirent dans une voiture et partirent.
Quelques minutes après, la voiture s'arrêta. J'entendis la portière s'ouvrir, ensuite des tirs. J'ai rien ressenti me traverser mais j'ai cru qu'ils m'avaient tuée. J'étais en colère. En colère de ce qu'ils allaient faire de mon corps. L'odeur m'arrivait jusqu'au cerveau. Le lien était évident, on allait me jeter dessus. Une autre jeune fille serait retrouvée morte sur une pile d'immondice. Et là ils me prirent,me déposèrent au bord de la route et s'en allèrent.
La rue Pavée, où on me mit, était vidée de ses gens. Le désordre constaté, montrait que ceux qui étaient là ont dû partir à la hâte. Il y avait, des tréteaux délaissés par les marchands que les tirs ont contraint à fuir. Pourtant, tirer n'était pas nécessaire. Ces Voitures imposantes apeuraient déjà les gens à cause du phénomène de kidnapping qui régnait au pays. Ils n'allaient pas réagir à la vue de ce qui se passait non plus. La solidarité n'était plus de mise.
Je sentais pas mes pieds. J'essayais tout de même de me tenir dessus par réflexe. Je peinais à le faire. Néanmoins, j'y suis arrivée. J'ai tapoté tout mon corps. Je cherchais des trous. J'en trouvais pas. Il n'y avait pas de sang non plus. Juste quelques gouttes devant ma chemise et son goût dans ma bouche. Après ces coups reçus, les balles tirées ; je m'attendais à pire. Les balles n'étaient pas pour moi. C'était, pour libérer la voie. Très commode !
Je marchais en trébuchant. Mon état actuel y était pour quelque chose. Mais les fatras dans la rue me contraignaient de jouer à la marelle. Des sachets de plastique me passaient au pied. Et je jouais au ballon avec des bidons et des canettes vides.
Je longeai la rue pour monter au devant de l'ancien Capitol. Là, je pris la direction de Delmas 24. Je devais rentrer chez moi.
Cette fois-ci, c'était résolu. Je ne voulais plus attendre qu'on le fasse pour moi. On est jamais mieux servi que par soi. Alors c'était à moi de me servir sur ce coup-là . Mais avant, je devais laisser un message. Si les marques sur mon corps ne pouvais convaincre. Ma mort devrait y arriver.
J'étais perdue dans mes pensées. Je me remémorais la gifle de ma mère quand je lui ai dit que le pasteur avait abusé de moi. Le pire, elle m'a envoyé vivre chez ce monstre, après ça. Elle vénérait cet homme. En plus d'être objet sexuel, j'étais devenue "restavèk". Les cinq années les plus sombres de ma vie. Je ne pouvais contenir mes larmes. Ça me touchait toujours malgré ce temps passé.
Être mère célibataire à l'église c'était dur pour elle. Mais je lui pardonnerai jamais de ne pas m'avoir cru. Après son mariage, sa situation économique améliorée, elle m'a reprise. Son mari a pris le relais du pasteur. J'ai pas pris la peine de lui en parler cette fois. Trois ans après, j'ai quitté la maison maternelle. Je venais d'avoir 18 ans.
Un klaxon me ramena de mes rêveries. Soudain, j'entendis une musique au loin. J'avais comme l'impression qu'on m'appellais. Je la suivis. J'arrivai devant une église. Une partie de la musique disait :
" Vers qui se tourner quand la source des larmes est tarie?
Vers qui se tourner quand la mort semble plus douce que la vie?"
Je sentis qu'on me parlait, et qu'on m'invitait à entrer pour en savoir plus. Alors je le fis. On me donna une place et je m'assis. Après la musique c'était la prédication. J'écoutai attentivement. L'homme parlait de Job. Il disait que la souffrance poussait à demander la mort. Pour Job c'était l'issue favorable. Il ajouta :
- l'homme naît pour souffrir. Mais la souffrance d'un seul peut sauver une multitude. Comme Jésus.
Lors de l'appel à la conversion, il dit : qui voudrait faire de Jésus son maître?
Je me levai promptement, les larmes aux yeux, je pris la direction opposée à la chaire. Les regards braqués sur moi, ils n'arrivaient pas à comprendre. Je me suis rappelée que le pasteur voulait toujours que je l'appelle maître. Je m'étais libérée et ne souhaitais plus m'asservir.
Et là, une dame est venue vers moi. Elle m'a serrée fort dans ses bras et m'a chuchotée à l'oreille :
- Il y a plein d'imposteur qui se dise berger et à cause d'eux la parole de Dieu est blasphémée. Mais, le mensonge ne peut pas empêcher à la vérité de triompher. L'amour existe. Et seul lui peut guérir certaines blessures. J'ai ouvert mon cœur. Ce jour là, tout a changé.